Macrothesaurus pour le traitement de l'information relative au développement économique et social
Organisation de coopération et de développement économiques. Paris
Il semble que la parution de thesauri sectoriels ou spécialisés subisse un certain ralentissement, par contre, on semble s'orienter vers la confection de macrothesauri « comprenant des descripteurs représentant des notions générales et sélectionnés de manière à être compris de façon identique dans différents domaines de la connaissance ». Les deux que nous présentons de l'OCDE et du BNIST répondent à cette claire définition due à l'AFNOR.
Nous insisterons peu sur le Macrothesaurus de l'OCDE, puisque ses 1re et 2e éditions ont été décrites ici 1. Cette 3e édition « française », due à M. Jean Viet, est en fait multilingue, français langue source, anglais, espagnol. Par rapport à l'édition 1973, elle comporte près du double de descripteurs, 3 000 peut-être, et les relations ont été multipliées. En outre, on a davantage tenu compte des problèmes de l'Amérique latine.
Avec l'introduction, cette édition comprend 5 parties, la 2e est le thesaurus alphabétique trilingue avec les relations hiérarchiques, termes génériques, spécifiques et les termes associés, indiqués par les abréviations de la norme anglaise (on aurait pensé que les abréviations ISO se seraient imposées pour un thesaurus d'usage international), le cas échéant, les notes d'applications, les renvois et les rappels de renvois. Tout cela est classique. En outre, des groupes de chiffres renvoient à la 3e partie, thesaurus par thèmes avec plan de classement en tête et regroupement des descripteurs par 19 grands thèmes, eux-mêmes subdivisés en sous-thèmes. Les uns et les autres sont numérotés. La 4e partie est la disposition hiérarchique avec décalage des termes vers la droite pour indiquer le niveau. Enfin, la 5e partie est l'index permuté, supprimé de l'édition précédente.
En fait, ce macrothesaurus diffère relativement peu de la 2e édition, si ce n'est par le plus grand nombre de descripteurs, mais la structure est la même. Le système est désormais bien au point : il apporte la preuve qu'un langage commun à un bon nombre d'organisations économiques et sociales peut être trouvé. Des éditions anglaises, allemandes, espagnoles, portugaises, arabes, iraniennes, indonésiennes, etc. avaient suivi la 2e édition. Il en sera de même pour celle-ci. C'est une preuve de sa réussite.
Annoncé depuis plusieurs années, le Macrothesaurus des sciences et des techniques s'efforce de trouver un langage documentaire commun, couvrant l'ensemble des sciences et des techniques et permettant une indexation large pour bibliothèques encyclopédiques dans ce vaste domaine, plutôt qu'une indexation fine pour des centres de documentation très spécialisés. En effet, les domaines couverts sont nombreux : mathématiques, physique, sciences biomédicales, de la terre, de l'espace, techniques industrielles et agricoles et même sciences sociales dans la mesure où elles sont mêlées aux domaines scientifiques. Cela fait quelque 5 800 descripteurs, choisis assez généraux dans le cas de notions communes à plusieurs domaines, mais plus spécifiques pour les domaines très particuliers ayant peu d'interférences avec d'autres.
Un indexeur devrait toujours commencer par consulter la liste hiérarchique, qui lui indique, regroupés dans le domaine qui est le sien, l'ensemble des descripteurs dont il a besoin. C'est la démarche logique, aussi ce thesaurus commence-t-il par la hiérarchie. Les volumes 2 et 3 sont la liste alphabétique unique groupant descripteurs préférentiels et non descripteurs : synonymes rejetés, termes interdits, termes permutés renvoyant à la forme adoptée ; la disposition est en tout point conforme à la norme. Si l'indexeur consulte cette liste en premier, si le terme cherché est descripteur, il trouvera un renvoi à la liste de la hiérarchie indiqué par H, suivi du numéro de page, ensuite viennent les termes génériques. S'il y en a plusieurs, des numéros, TG (1), TG (2), peuvent indiquer que ces termes génériques relèvent d'arbres hiérarchiques différents, qui peuvent avoir des termes spécifiques ne correspondant qu'à un de ces arbres. En ce cas, les mêmes indications (1) et (2) permettent les regroupements par catégories correspondant aux différentes branches hiérarchiques. Telle est la façon claire, dont on a résolu le problème des polyhiérarchies qu'on peut éviter dans un thesaurus un peu spécialisé, pas dans un domaine aussi vaste. Mais la recherche d'un domaine commun a posé des problèmes autres que celui-ci, des notes d'application s'efforcent d'éviter les ambiguïtés et pour les non-descripteurs écartés comme contenant plusieurs concepts, une étoile et une note d'application indiquent l'association des descripteurs qui doivent le représenter.
Exemple : CARDIOPATHIE VALVULAIRE*
Employer : Pathologie du cœur + Valvule cardiaque.
Les NA sont de toute façon nombreuses.
Nous n'avons pas ici à juger du choix des termes, ce qui est l'affaire des spécialistes, mais nous pouvons indiquer que le Macrothesaurus des sciences et techniques respecte la norme française, ce qui facilitera le travail de l'indexeur, en particulier par l'emploi systématique du singulier, auquel l'emploi du dictionnaire l'a habitué et par l'emploi des abréviations normalisées, ce qui n'est pas le cas du Macrothesaurus de l'OCDE. En outre, en raison du grand nombre de domaines couverts, ses auteurs se sont heurtés à de plus gros problèmes que les auteurs du thesaurus de l'OCDE. Il semble qu'ils les aient résolus de façon claire et logique : ce Macrothesaurus fera certainement école.