Édition pratique des martyrologes de Bède, de l'anonyme lyonnais, et de Florus

par Xavier Lavagne

Dom Jacques Dubois

Geneviève Renaud

Centre national de la recherche scientifique, 1976. - VIII-309 p. ; 29 cm. (IRHT : Bibliographies, colloques, travaux préparatoires.) Index p. 229-307. - ISBN 2-222-02086-7.

Bien qu'octogénaire (si l'on ose écrire), le livre de Dom Henri Quentin, Les Martyrologes historiques du Moyen âge : étude sur la formation du martyrologe romain, Paris, Gabalda, 1908, n'a pas une ride. C'est toujours à cette somme, et aux divers travaux de Dom Quentin qui l'avaient préparée, que l'on doit se référer dès que l'on parle de martyrologe.

Entre autres choses, Dom Quentin avait présenté quinze martyrologes, leurs rapports et leurs dépendances, en un tableau qui reste un modèle du genre... et aussi un modèle de patience et d'érudition bénédictines dans la meilleure tradition des mauristes. Dix de ces quinze martyrologes ont été édités : parmi les cinq derniers, trois sont relativement connus et utilisés. Le martyrologe de Bède, en deux recensions ; le martyrologe de l'anonyme lyonnais, antérieur à 806 ; enfin le martyrologe de Florus, lui aussi en deux recensions (datées des environs de 830-840), sont des textes de base pour toute étude sur les martyrologes, et ce sont ces cinq recensions citées à l'instant, que les auteurs nous présentent ici dans une édition multigraphiée qui se veut résolument pratique.

Une courte préface rappelle les travaux et la méthode de Dom Quentin, et indique comment les auteurs ont travaillé pour la présente édition. Une difficulté, d'une réelle importance quand il s'agit des martyrologes-types : ils ont été composés, ou copiés, pour l'usage d'une église locale bien déterminée ; ils présentent donc des textes très variés, aux témoins innombrables. Dès lors, comment faire un classement convenable ? Dom Quentin avait résolu le problème de manière empirique, « le premier classement indispensable ne peut être réalisé qu'empiriquement par comparaison avec des textes témoins d'un état réel, mais établis provisoirement avec la certitude qu'ils pourront être améliorés ».

Le martyrologe de Florus, dans ses deux recensions, suit celui de l'anonyme lyonnais, lequel développe les deux recensions de Bède. Les auteurs nous présentent donc, jour après jour, en les affectant d'un sigle : B et B2 pour les recensions de Bède, L pour l'anonyme de Lyon, F et F2 pour les recensions de Florus, les notules des différents saints mentionnés dans les cinq martyrologes qu'ils publient. Certaines notules, manifestement, sont des remaniements, et parfois importants : les divers états de ces remaniements sont indiqués par bis et ter.

A la fin de cette édition, on trouve, aux p. 229-307, un index de tous les saints et saintes mentionnés dans les cinq martyrologes, avec un relevé des martyrs anonymes, classés d'après leur nombre (un martyr anonyme, deux..., quarante..., onze..., mille... etc.).