Managing the library fire risk
John Morris
De tous temps, le feu a constitué une menace pour les bibliothèques. De nos jours, malgré le perfectionnement des moyens de lutte contre ce fléau, cette menace demeure réelle car le nombre des incendies volontaires croît dans des proportions importantes : aux États-Unis, entre 1964 et 1974, ils passèrent de 30 000 à 114 000. Les incendies volontaires de bibliothèques ont pour origine, comme ceux des églises et des écoles, soit un motif racial, politique ou religieux - soit une vengeance personnelle - soit un acte de vandalisme, sans motif apparent, commis par des jeunes.
Cette seconde édition de Managing the library fire risk 1reprend l'historique des incendies qui ont ravagé les bibliothèques principalement américaines, à partir du XVIIIe siècle et le complète par un chapitre de mise à jour consacré à la période 1973-1978. Y sont étudiés l'origine des feux, l'évaluation des dégâts, et l'efficacité des moyens de protection mis en œuvre. En appendice a été reproduite la chronique de Cornelius Walford qui a dressé un inventaire chronologique de tous les grands incendies de bibliothèques et des pertes d'ouvrages de valeur, de 48 avant Jésus-Christ (destruction de la Bibliothèque d'Alexandrie) jusqu'en 1880.
Les moyens de protection les mieux adaptés aux bibliothèques restent les systèmes de détection et d'extinction par spinklers, dont les modèles variés allient maintenant efficacité et esthétique. L'usage du halon 1301 est le moins nocif pour les ouvrages mais son coût élevé limite son emploi aux fonds précieux.
Dans le domaine du sauvetage des livres endommagés, la technique accomplit de véritables prouesses : ainsi un livre resté 100 ans dans l'eau fut restauré en 1965. Il s'agit du Merchant's almanac retrouvé dans l'épave du navire « Bertrand » disparu dans le Missouri en 1865.
Pour les nouvelles grandes bibliothèques, une étude sérieuse des systèmes de protection doit être menée dès l'élaboration du projet par un spécialiste, en liaison avec les architectes et les bibliothécaires. Dans le dernier chapitre un certain nombre de bâtiments récemment réalisés ou en cours aux États-Unis, Canada, Angleterre et Arabie Saoudite, sont décrits avec les grands principes choisis pour protéger au mieux bâtiments, ouvrages et public contre le feu.
A la lecture de ce livre, il apparaît qu'il n'existe pas de système standard pour protéger efficacement une bibliothèque contre les méfaits du feu, mais que chaque cas doit être étudié en profondeur, en fonction de la conception architecturale du bâtiment, de la valeur des ouvrages qu'elle abrite, des moyens financiers dont elle dispose, sans oublier la sauvegarde du public et du personnel.