Gold was the mortar

the economics of cathedral building...

par Marie-Thérèse Laureilhe

Henry Kraus

London : Routledge and Kegan P., 1979. - 242 p. : ill. ; 25 cm. Index p. 277-292. - ISBN 0-7100-8728-4 : 12.50 £

« D'or était le mortier », sous ce titre un peu énigmatique, M. Henry Kraus étudie les conditions économiques de la construction des cathédrales gothiques appliquées à huit d'entre elles, Paris, Amiens, Toulouse Lyon, Strasbourg, York, Poitiers et Rouen, choix peut-être un peu arbitraire : ce ne sont pas les plus achevées puisque ni Reims, ni Chartres n'y figurent et d'autre part il est dommage que l'auteur n'ait pas traité de la construction des cathédrales de Beauvais et de Narbonne plus tardives, entreprises à une époque de misère et de baisse de foi qui firent que ces édifices pour lesquels on avait vu très grand, restèrent « en panne » et que nous avons aujourd'hui deux cathédrales immenses, réduites à un chœur magnifique sans nef.

Des études ont paru en France et surtout en Allemagne, en Grande-Bretagne et aux États-Unis sur ce sujet. Comme il n'y a pas de bibliographie, il est difficile de savoir si l'auteur les a utilisées, en tout cas leurs noms, en particulier celui de Pierre Du Colombier, ne figurent pas à l'index complet et bien fait aux p. 277-292. A défaut de bibliographie, de nombreuses notes avec références, aux p. 209-276, indiquent les sources, mais dans l'ordre de la rédaction. Le glossaire, qui les précède, sera très utile, donnant de bonnes définitions de termes techniques, archéologiques, économiques, monétaires, ecclésiastiques et financiers médiévaux, il facilitera la recherche d'équivalents en français. L'étude des huit cathédrales est intéressante, les conditions économiques de leur construction sont assez différentes, selon les cas, la commune a aidé, ou non, des taxes ont été levées ou non, évêque et commune s'entendaient ou non, la politique du moment a souvent influé. A Saint-Étienne de Toulouse, un chœur fut mis en chantier 40 ans après une nef qui devait être démolie au profit d'une nouvelle, les circonstances politiques empêchèrent de la bâtir, de sorte qu'on a deux édifices très mal juxtaposés. La lecture de ces 8 chapitres, bien documentés, est très vivante, elle ne remplacera pas toutefois celle de monographies de ces 8 édifices, mais elle apporte des faits politiques, sociaux et économiques qui n'y figurent pas et qui dans des ouvrages récents et de conception nouvelle, comme la dernière édition des « Chantiers des cathédrales » de Pierre Du Colombie 1, restent généraux.

Bien que les bibliothèques soient en général pourvues de nombreux et excellents ouvrages sur les cathédrales gothiques, elles devront leur adjoindre celui-ci dont la conception très originale, renouvelle en partie le sujet.