Mines et mineurs en Languedoc-Roussillon et régions voisines, de l'Antiquité à nos jours

actes du 49e Congrès de la Fédération historique du Languedoc méditerranéen et du Roussillon, organisé à Alès, les 22 et 23 mai 1976

par Luc Dunias
Montpellier : Fédération historique du Languedoc méditerranéen et du Roussillon, 1977. - 334 p. : ill. ; 25 cm

Les actes de ce colloque offrent un bel exemple d'efforts multidisciplinaires pour la connaissance d'une région. De plus, c'est une illustration probante de cette histoire matérielle qui présente, pour reprendre une expression de Bertrand Gille, une vision de l'histoire totalement enchaînée à la réalité. Une sorte de déterminisme naturel se profile derrière les études de la trentaine d'auteurs qui attestent, chacun de leur point de vue, du travail des mines, depuis plus de quatre millénaires ; socle de toutes les transformations, ce déterminisme fournit le cadre obligé des initiatives humaines. On en suit le progrès à travers les exploitations artisanales de la fin du néolithique (Fontbuxien) ou l'organisation des échanges à l'époque gallo-romaine révélées par les fouilles de la Montagne Noire, des Corbières ou encore de la vallée de l'Orb. Le silence relatif du Moyen âge sur les techniques d'exploitation qui font l'objet de deux approches toponymiques, prépare doucement la mise en place des seigneuries minières et la mise au point au XVIIIe siècle de tout l'arsenal juridique destiné à fixer les rapports entre l'état, les propriétaires fonciers et les entrepreneurs. Le XIXe, dont nous sommes les héritiers directs sur ce point, montre l'efflorescence de ce déterminisme naturel, sa mise sur orbite sociale pourrait-on dire, avec l'exploitation industrielle des ressources énergétiques locales et l'apparition de concentrations humaines ; c'est l'histoire du bassin d'Alès dans le Gard. Il est significatif que quatre communications s'attachent à cette forme typique de vie sociale qu'est la ville-usine représentée par la Grand-Combe, modèle réduit de notre société globale actuelle, véritable laboratoire où s'élaborent les diverses modalités du contrôle des grandes masses. Le volume s'achève par des analyses typiques de l'histoire économique et sociale : grèves, main-d'œuvre immigrée, déchristianisation.

Il n'y a pas de bibliographie générale mais chaque article est muni de nombreuses et riches références.