The Information worker

identity, image and potential...

par Catherine Lermyte
ed. by Margaret R. Raffin, Rona Passmore. - London : Aslib, Institut of information, 1977. - 58 p. ; 30 cm. ISBN 0-85142-099-0 : 9.75 $

L'Aslib et l'« Institute of information scientist » ont consacré une journée (le 22 novembre 1976) à une réflexion sur la profession. Six conférenciers ont successivement abordé les thèmes suivants :

1° La situation actuelle du professionnel de l'information : elle dépend de la structure et de la taille de l'unité documentaire et est caractérisée par une grande variété dans les tâches à accomplir et une absence de définition du statut professionnel. La principale difficulté à laquelle on se heurte pour définir la profession, vient de la nature même de l'information qui peut être traitée de façons fort diverses. Il apparaît que le métier est à majorité féminine mais que les postes à responsabilités sont le plus souvent confiés à des hommes. L'adaptation à la profession semble plus difficile pour les personnes ayant des diplômes universitaires car ils s'estiment souvent surqualifiés. Une analyse de l'expérience professionnelle montre une mobilité assez grande, mais cependant variable, suivant les types de bibliothèques. En majorité, les personnes interrogées étaient satisfaites par leur travail et manifestaient une ferme volonté de maintenir le niveau de leur service malgré les difficultés considérables soulevées par la politique d'austérité.

2° L'image du bibliothécaire/documentaliste : quelle image a le public de la profession ? Il faut ici distinguer le documentaliste dont la profession reste encore mystérieuse pour beaucoup : le terme anglais « d'information officer », entraîne même certaines confusions sur son véritable rôle en le faisant prendre pour un James Bond en puissance ! le terme « d'information scientist » a par contre un air de sérieux que n'a pas notre terme français de documentaliste.

Les bibliothécaires sont moins bien partagés : un certain nombre de stéréotypes étudiés, ainsi que leur image à travers les romans ou les films, les font souvent apparaître comme des êtres frustrés, aigris, maniaques, etc.

3° Salaire et image de marque: deux études de salaires ont été faites en 1965 et en 1976. Les salaires de la profession sont comparés à ceux d'autres groupes professionnels et apparaissent comme nettement inférieurs, ce qui suggère que la profession n'est pas très estimée. La comparaison des salaires entre 1965 et 1974 fait apparaître une augmentation de 75 %, ce qui correspond à l'accroissement des prix. Pour les années 75-76, l'amélioration est plus nette. Une 3e comparaison est établie entre différents groupes à l'intérieur de la profession à un moment donné : à travail et qualification égale les femmes sont payées 10 % de moins que les hommes; l'âge, souvent lié à l'expérience, joue un rôle jusqu'à 35 ans ; le nombre de personnes à diriger est un facteur important dans l'appréciation des responsabilités et donc du salaire. Mais il ressort également de l'étude, que la profession est une profession jeune : l'âge médian étant de 37 ans en 1971, il est de 33 ans en 1976, ce qui donne confiance en l'avenir.

4° Le personnel de l'information demain : homme nouveau ou survivant du passé ? En 10 ans le contenu du mot information a considérablement évolué: il évoquait autrefois les mots bibliothèques et documents, il représente maintenant un produit qui s'échange, se vend et peut être comparé à un produit industriel sujet à traitement et à transformation. Le professionnel de l'information doit donc acquérir une formation assez différente de celle des bibliothécaires d'autrefois, notamment dans le domaine de la gestion et de la technologie.

5° La profession en l'an 2000: contrairement au conférencier précédent qui terminait son intervention par une vue futuriste du documentaliste travaillant chez lui devant son terminal etc., Mr Lewis pense qu'il n'existera plus de professionnel de l'information en l'an 2000, les progrès de l'informatique et la formation des utilisateurs entraînant la disparition des documentalistes et des bibliothécaires, comme celle des brontosaures... !

6° Extension des services rendus : le progrès technologique ne doit pas être vu seulement sous l'angle de l'amélioration des outils mais aussi sous celui de l'amélioration des services rendus à l'utilisateur. Le professionnel de l'information est le seul à pouvoir utiliser au mieux pour l'organisme qui l'emploie, les possibilités offertes par les nouvelles techniques pour une information plus rapide, plus complète et mieux adaptée.

Les problèmes traités au cours de cette journée sont ceux des professionnels de l'information en Grande-Bretagne : il est, en un sens, réconfortant de constater que ces problèmes sont les nôtres et que les difficultés que nous rencontrons ne nous sont pas propres. Tous les professionnels de l'information liront donc ce compte-rendu avec profit.