Histoire de la photographie française des origines à 1920...

par Marie-Thérèse Laureilhe
réalisée par la Direction générale des relations culturelles, scientifiques et techniques du Ministère des Affaires étrangères avec le concours du Musée français de la photographie. - Creatis, 1978. - 166 p. : ill. ; 30 cm. ISSN 0399-7596

Réalisé pour accompagner une exposition itinérante, cet ouvrage illustré de 164 documents, photographies anciennes ou reproduction de matériel photographique ancien, résume l'évolution de la photographie des origines à 1920 sous 15 rubriques, Naissance de la photo, Niepce et Daguerre, le Daguerreotype..., la photographie en couleurs et les pictorialistes et l'École de Paris. Il y a peu de texte, si ce n'est les légendes des illustrations et quelques mots de présentation en tête de chaque section.

L'ouvrage commence par une reproduction d'une chambre obscure portative de 1750, curieuse « camera » avec objectif permettant aux peintres de dessiner sans erreurs de perspectives ; le procédé était d'ailleurs connu depuis le XIIe siècle.

Plus émouvant sont les « incunables » de la photo, paysage chalonnais pris en 1816 du grenier de Niepce, nature morte du même de 1822... La photographie s'affirme peu à peu et bien émouvante est la reproduction d'une gravure montrant la séance de l'Académie des sciences où F. Arago, secrétaire perpétuel, présente cette invention, à la suite de quoi le gouvernement français rachètera les brevets aux inventeurs « pour en faire don solennellement au monde entier », exemple de désintéressement unique. Certaines de ces photos sont des documents d'histoire : barricade rue Royale en 1848, tranchée au siège de Sébastopol (1854), barricades de la Commune, la tour Eiffel en construction avec deux étages seulement, grèves de Carmaux en 1895, arrivée de l'avion de Blériot sur la côte anglaise de la Manche, etc. D'autres sont de remarquables portraits où Nadar, Carjat, Daguerre, Pierre Petit, etc., ont saisi l'âme de ceux qu'ils ont représentés, le plus souvent célébrités de l'époque.

Il y a aussi des aspects disparus de nos villes, moulins à Montmartre en 1839, grands voiliers dans le port de Marseille, percement de l'avenue de l'Opéra, Palais des Tuileries avant 1870 et en 1871 après incendie et avant démolition, passage du métro sous la Seine, etc. Les incunables de la photographie en couleur sont d'un étonnant réalisme. C'est tout cela qu'évoque cette histoire de la photographie. Elle ne remplace pas un manuel, mais elle en est la meilleure des illustrations, elle a sa place à côté d'eux dans toutes les bibliothèques où ils figurent et aussi dans toutes les maisons de la culture qui ont souvent un laboratoire photographique à la disposition de leurs adhérents. L'ouvrage peut susciter des vocations de photographe, ou aider les amateurs à perfectionner la composition de leurs photos au contact des grands maîtres de cet art.