L'enluminure à la Cour de France au XIVe siècle
François Avril
Le XIVe siècle n'est pas la période la mieux appréciée de l'art médiéval, d'où l'intérêt de l'ouvrage de M. Avril, consacré à l'enluminure française de cette époque.
Il se compose de deux parties. Dans une large introduction, l'auteur montre que Paris occupe une place prépondérante dans le monde artistique de l'époque, car la centralisation est déjà très avancée dans le royaume de France, ce qui justifie le titre choisi pour l'ouvrage. Il retrace ensuite l'évolution de l'art de l'enluminure. Jusque vers 1330, se maintient un courant directement tributaire de l'art de Maître Honoré avec des œuvres comme la « Bible de Jean de Papeleu » ou le « Miroir historial » de Vincent de Beauvais, conservé à Leyde. La figure dominante du siècle est celle de Jean Pucelle ; si sa propre activité se limite aux années 1320-1334, son style se survit une quarantaine d'années à travers l'œuvre de son disciple, Jean Lenoir. Le mécénat des rois de France (Jean II le Bon, Charles V) est marqué par des œuvres plus réalistes et plus naturalistes, ce qui peut être un signe de la dureté des temps ; entre plusieurs maîtres anonymes, il convient de remarquer l'œuvre de celui du « Remède de fortune ». Pour terminer, le mécénat de Jean de Berry n'est évoqué que pour des œuvres appartenant à cette période, comme les « Très belles Heures de Notre Dame ».
La seconde et principale partie de l'ouvrage est constituée par 40 planches en couleurs, reproduisant des pages enluminées et historiées, choisies dans 22 manuscrits ; les plus importants sont représentés par plusieurs planches : les « Heures de Jeanne d'Évreux », chef-d'œuvre de Jean Pucelle, les « Heures de Jeanne de Navarre », les « Œuvres » de Guillaume de Machaut. Chaque planche fait l'objet d'un commentaire stylistique substantiel. Des orientations bibliographiques, la notice descriptive des 22 manuscrits sélectionnés et 13 reproductions en noir complètent cette intéressante monographie.