Multitype library cooperation
Depuis la promulgation du « Library services act » (LSA) en 1956 et particulièrement du « Library services and construction act » (LSCA, 1965), amendé en 1966 pour favoriser la mise en place de réseaux coopératifs de bibliothèques, au niveau local, régional, des États et inter-États, incluant les différents types de bibliothèques, pour assurer le meilleur usage des ressources au bénéfice de l'ensemble des usagers, les organismes coopératifs « multitypes » se sont multipliés. On recensait en 1976, aux États-Unis, 300 systèmes coopératifs constitués par des bibliothèques de même type, 220 « multitypes », dans le cadre d'un État, et 11 couvrant plusieurs États, sans qu'il existe de plan directeur ni de coordination.
Pour remédier aux inconvénients de cet état de fait, « l'American library association » a créé en 1974 un comité de coopération interbibliothèques et inscrit la coopération entre les différents types de bibliothèques (d'État, scolaires, de collège, universitaires, publiques, spécialisées), au programme du Congrès du centenaire de l'ALA en juillet 1976.
Ce sont les textes présentés à cette occasion, révisés et accompagnés de documents complémentaires, qui sont rassemblés ici. Il s'agit, après l'ASLA Report on interlibrary cooperation de 1976, de la seconde étude nationale américaine sur la coopération « multitype ».
L'ouvrage, auquel sont annexés le texte du LSCA et une importante bibliographie, est divisé en quatre chapitres. Le premier sert d'introduction et regroupe trois exposés : une présentation générale de la publication et du thème, l'étude du phénomène de coopération « multitype » du point de vue des usagers et de leurs besoins, une analyse développée des structures actuelles de ces systèmes coopératifs : types de bibliothèques participantes (78 % regroupent au moins trois types de bibliothèques), activités, planification, organisation, ressources.
Dans le second chapitre, quatre textes présentent les différents niveaux administratifs impliqués. L'administration fédérale subventionne ces systèmes et évalue leurs résultats. Les États, qui ont depuis 1970 la charge d'établir un plan de développement des bibliothèques, dans lequel doivent s'inclure les systèmes coopératifs, sont l'élément fondamental de l'organisation. La bibliothèque de l'État joue un rôle de coordination, sinon de direction, selon la géographie, la population, le nombre de bibliothèques. Enfin, l'établissement, point d'application local du réseau coopératif, doit faire la part entre les obligations liées à son public et son rôle coopératif.
Treize études de cas, constituant le troisième chapitre, font apparaître la très grande variété des systèmes coopératifs. Quatre d'entre elles concernent des organisations urbaines : l'expérience d'Indianapolis, dans le cadre de la « Central Indiana's area library services authority » (CIALSA), le « Cleveland area metropolitan library system » (CAMLS), les programmes de formation continue et d'acquisitions en coopération de la « New York metropolitan reference and research library agency » (METRO). Les services offerts dans les aires métropolitaines (édition de guides et bulletins de liaison, catalogues collectifs, formation, prêts interbibliothèques, acquisitions partagées, recherche bibliographique...) sont analysés plus particulièrement dans un cinquième article, qui présente le « Library council of metropolitan Milwaukee » (LCOMM).
Deux études seulement sont consacrées à des organisations rurales ou mixtes : « Stone Hills area library services authority » (SHALSA) et « Rochester regional research library council » (RRCL). Une troisième présente le « Milwaukee County federated library system », et ses relations avec l'organisme coopératif « multitype » local.
Avec le « Bibliographical center for research » de la région des Montagnes Rocheuses, paraît un organisme original, jouant, dans le cadre d'un État, un rôle central pour le prêt interbibliothèques, la recherche documentaire automatisée, correspondant de l'OCLC, de BALLOTS...
Quatre articles, enfin, analysent les problèmes de coopération rencontrés par des types particuliers de bibliothèques : les bibliothèques scolaires, limitées dans leur participation par le poids de leur public, mais très actives dans le domaine de l'audiovisuel ; les bibliothèques spécialisées, les grandes bibliothèques universitaires, très sollicitées sans contrepartie suffisante et tentées par un réseau national et international de grands établissements, les bibliothèques de collèges. Ces dernières font la preuve de leur efficacité dans un cadre coopératif, qui met en valeur leurs collections, rapidement accessibles, et évite de recourir systématiquement aux grands établissements.
Le dernier chapitre conclut sur l'efficacité et le développement de la coopération « multitype ». Répondant à des besoins immédiats, les systèmes créés ont amélioré le service et enrichi la bibliothéconomie en brisant les barrières traditionnelles. Ces organisations coopératives très adaptables reposent sur la motivation des bibliothécaires et la conscience qu'aucun établissement ne peut satisfaire seul son public, que tous les types de bibliothèques doivent pouvoir être mobilisés pour répondre à un besoin documentaire. Elles permettent, en particulier, aux petites et moyennes bibliothèques, de constituer des unités de travail logiques et efficaces, déchargeant les bibliothèques plus importantes, ce qui est une forme de réciprocité. Si les subventions LSCA soutiennent encore l'essentiel de ces systèmes, force est de constater leur énorme impact, l'ampleur des besoins apparus.