Chronique des bibliothèques
Bibliothèques interuniversitaires et d'université.
Bibliothèque de l'université de Metz.
Exposition suisse. - Le point de départ de cette exposition fut l'envoi par Pro Helvetia des plus beaux livres suisses. Mais certaines maisons d'édition n'étaient pas représentées telles Skira, l'Office du livre, les éditions Delachaux et Niestlé, Droz... La bibliothèque universitaire fit appel aux libraires locaux qui prêtèrent leurs livres en stock, du même coup le nombre des livres suisses fut doublé.
La deuxième partie fut consacrée à la Suisse :
I. Ses écrivains et leurs œuvres : Théodore de Bèze ; Rousseau, en insistant sur ses rapports avec la Suisse : article Genève dans L'Encyclopédie de Diderot (L'Encyclopédie avait été offerte la veille par la Bibliothèque interuniversitaire de Nancy), la réponse de Rousseau, l'édition originale du Discours sur l'inégalité ouverte à la dédicace à la République de Genève, Les Lettres écrites de la Montagne en édition originale, des gravures de Moreau le Jeune illustrant La Nouvelle Héloïse prêtées par un bibliophile local ; Mme de Staël ; Benjamin Constant ; Toepffer, éditions originales prêtées par des Suisses habitant Metz ; Ramuz ; Cendras...
2. Les savants suisses : Sismondi, Jung, Piaget, de Saussure...
3. La géographie, l'histoire, la politique, l'art.
La troisième partie était beaucoup plus originale car elle retraçait, en dix points, les liens millénaires unissant la Lorraine et la Suisse :
I. Les sceaux médiévaux d'évêques, de chanoines et d'abbés lorrains appartenant à de grandes familles suisses.
2. La Bataille de Nancy en 1477 gagnée grâce aux Suisses. La bibliothèque a bénéficié de l'aide des Archives de Meurthe-et-Moselle qui préparaient la commémoration du 5e centenaire.
3. La Réforme à Metz. Beaucoup de pasteurs, de Guillaume Farel à nos jours, viennent de Suisse. Des Bibles, des livres de piété imprimés en Suisse
avaient été prêtés par des communautés protestantes, tout particulièrement celle de Courcelles-Chaussy : sur les pages de garde et les marges de précieuses annotations.
4. Après les malheurs de la Guerre de trente ans, la Lorraine fut repeuplée par des Suisses de langue française. Cette émigration massive fit reculer la langue allemande, la vallée de la Seille devint de langue française.
5. Les Tschudi, famille suisse originaire de Glaris, très versée en agronomie, installée à Metz au XVIIIe siècle et qui compte encore des descendants.
Il fut prêté par Mme de Bouvier le plan du XVIIIe siècle du domaine de Colombey (Borny) encore aujourd'hui propriété des descendants des Tschudi. Un manuscrit sur les différentes branches de cette famille.
6. François de Pange et Mme de Staël. Son arrière-petite-fille, la princesse de Broglie, devait, un siècle plus tard, épouser le Comte Jean de Pange et se consacrer à la Société des études staëliennes aidée par Mlle Simone Balayé, conservateur à la Bibliothèque Nationale. La Comtesse Jean de Pange fut une bienfaitrice de la Bibliothèque universitaire de Metz.
7. Mme de Staël et Charles de Villers. C'est à Metz où Charles de Villers lui a donné rendez-vous que Mme de Staël s'initia quelque peu à la pensée de cette Allemagne « muette », en automne 1803.
Outre les études sur Charles de Villers et les documents relatifs au séjour de Mme de Staël, une horloge avec statue en bronze doré de Mme de Staël, le manuscrit d'une conférence donnée au milieu du siècle dernier à l'université de Nancy sur Mme de Staël, étaient exposés.
L'Édition De l'Allemagne dans la collection « Les Grands écrivains de la France » avec dédicace de la Comtesse Jean de Pange à Robert Schuman, aujourd'hui propriété de la Bibliothèque universitaire de Metz, voisinait avec l'édition originale des discours de Benjamin Constant, ayant également appartenu à Robert Schuman, aujourd'hui à la bibliothèque universitaire.
8. L'Armée de l'Est (dite de Bourbaky) en Suisse.
9. L'émigration suisse en Lorraine au XIXe siècle (archives de Meurthe-et-Moselle). Le souvenir du Secours Suisse durant l'hiver 44-45 est dans toutes les mémoires des Lorrains, mais il fut impossible de trouver des documents.
10. Le Corbusier. Projet pour la reconstruction de Saint-Dié, la maison radieuse de Briey.
II. Livres sur la Lorraine imprimés en Suisse.
Cette 3e partie de l'exposition, avec l'accord des archives de Nancy, a suivi en partie l'exposition des plus beaux livres suisses de Pro Helvétia dans d'autres villes de Lorraine.
Conscient de l'effort fait par la Bibliothèque universitaire de Metz, le consulat Suisse à Strasbourg lui a fait don de livres sur la peinture suisse, dont le grand Skira sur la peinture suisse, et d'œuvres littéraires.
Bibliothèque de l'université d'Orléans.
Publication. - La Bibliothèque de l'université d'Orléans a publié un catalogue collectif des périodiques des bibliothèques du campus d'Orléans-la-Source 2. Ce catalogue recense, dans une première partie, la totalité des périodiques des facultés de droit et sciences économiques, lettres et sciences humaines, de l'université d'Orléans. Les titres, classés par ordre alphabétique des mots significatifs, sont précédés du sigle de la bibliothèque à laquelle ils appartiennent. La deuxième partie signale les périodiques et autres publications en série des bibliothèques scientifiques relevant de l'université d'Orléans, des laboratoires du Centre national de la recherche scientifique, et du bureau de recherches géologiques et minières. Elle comprend également les périodiques des IUT d'Orléans et Bourges, ceux des laboratoires de recherches, et les périodiques d'intérêt général reçus par la bibliothèque de l'université, section centrale. Le type de classement est identique à celui pratiqué pour la première partie.
Bibliothèques municipales.
Arras (Pas-de-Calais).
Ouverture d'une succursale. - La Bibliothèque municipale d'Arras a ouvert le 13 octobre 1976 une troisième succursale, l'annexe Ronville, dans les quartiers sud de la ville. Depuis longtemps la nécessité s'était fait sentir de desservir ces quartiers, très isolés du centre-ville par le tracé de la voie ferrée, mais il n'y avait pas eu jusqu'alors de local propre à cette réalisation. La remise à la disposition de la municipalité de deux classes préfabriquées a permis d'installer deux sections, l'une pour les adultes, l'autre pour les enfants. Équipée avec soin, malgré le caractère peut-être provisoire de cette succursale, cette réalisation, modeste certes, permet néanmoins à la bibliothèque d'être maintenant présente dans tous les quartiers d'Arras.
Brest (Finistère).
Exposition : 1477-1977 Anne de Bretagne - Thomas More. - Un demi-millénaire n'a pas réussi à effacer de la mémoire de la province le souvenir d'Anne de Bretagne, deux fois reine de France ; au contraire celle-ci est toujours vénérée, mais auréolée de légende.
Pour célébrer le cincentenaire de sa naissance, étaient exposés, du 26 janvier au 19 février, faute de documents originaux d'époque, des ouvrages anciens - ou leur reproduction - présentant les événements en Bretagne entre 1477 et 1514 et le règne de la Duchesse Anne. Par ailleurs, des ouvrages plus récents évoquaient le Léon qu'Anne visita autant pour prier au Folgoët, ou à Saint-Jean du Doigt, que pour visiter ses places fortes et admirer sa belle Cordelière, ce fier vaisseau qui en 1512 se sacrifia pour repousser une escadre anglaise. Divers volumes prouvaient l'intérêt qu'Anne de Bretagne suscita jusqu'à nos jours et montraient l'abondante littérature, parfois plus romanesque qu'historique, qui lui fut consacrée.
Mais le temps de la duchesse Anne c'est celui de l'épanouissement de la Renaissance en Europe du Nord (1477), c'est le triomphe du livre imprimé, l'éveil aux lettres latines et grecques, la quête de la sagesse antique et du nouveau savoir. Aussi étaient présentés des volumes qu'Anne eût pu tenir entre ses mains : livres de piété ou d'astrologie, poèmes ou contes, auteurs grecs ou latins. Les accompagnaient des ouvrages imprimés aux quatre coins d'Europe, témoins de l'extraordinaire aventure intellectuelle de la Renaissance, du temps de Louis XII et de François Ier, puis des derniers Valois, et montrant aussi bien la redécouverte des connaissances de l'Antiquité que l'exploration de nouveaux domaines, avec le traité des sages, des érudits, des savants, les premiers dictionnaires et aussi les premiers ouvrages annonçant la Réforme. Ces volumes, énormes in-folio ou minuscules in-16, affirment aussi la perfection de l'imprimerie dès ses origines, par la beauté de leurs caractères grecs, romains, italiques ou gothiques, l'élégance et la richesse de leur décor. Ils sont souvent si « frais » qu'on oublie qu'il y a plus de quatre siècles qu'il sont sortis des presses des Plantin, des Alde, des Estienne, des Froben...
Il fallait associer Anne de Bretagne aux grandes lumières de la Renaissance. Thomas More, né à Londres la même année et sous le même signe que la duchesse-reine, représentant parfaitement l'humanisme des premiers temps, s'imposait. Son œuvre reflète les inquiétudes et les espoirs de l'aube du XVIe siècle. Son petit ouvrage, L'Utopie, tout nourri de la pensée grecque et d'un christianisme épuré, donna à toute l'Europe d'étonnantes leçons morales et politiques. Autour de L'Utopie, dans l'édition de 1518, la plus belle, étaient réunies des œuvres qui, soit inspirèrent à More son traité Du Meilleur gouvernement, soit s'inspirèrent à leur tour de L'Utopie, ou la citèrent, ou proposèrent, comme elle, des constitutions pour la cité, des règles pour la Société. Érasme, ami de Th. More, figure près de lui.
L'Utopie de Th. More eut une influence très au-delà du XVIe siècle, et, « utopie », devenu non commun désigna bien vite un genre littéraire et politique qui fleurit aussi bien en France qu'en Angleterre. Il y a même un courant breton de l'utopie du XVIIe siècle à nos jours.
L'actualité et l'universalité de L'Utopie, la séduction exercée par More, sont telles que cette œuvre traduite dans toutes les langues, étudiée dans tous les pays suscite un intérêt dont témoignent de multiples éditions et d'innombrables travaux.
Des reproductions de gravures et de peintures de la fin du xve et du début du XVIe siècle reflétant la réalité et les rêves du temps, permettaient de mieux comprendre le monde d'Anne de Bretagne et de ses contemporains.
Cette exposition a été réalisée uniquement avec des ouvrages conservés à Brest à la bibliothèque municipale, à la bibliothèque de la Marine et au CRBC. Toutefois, la vitrine consacrée à l'Utopie au xxe siècle contenait des documents prêtés par l'Association des amis de Thomas More et la revue Moreana. Le dimanche 6 février à 17 heures, un forum sur « Utopie et utopies » a permis de mieux connaître More et son œuvre.
Carpentras (Vaucluse).
Accroissement des fonds de la bibliothéque. - En 197I est sorti de presse le premier supplément du catalogue des manuscrits de la bibliothèque. Mais, depuis lors, le fonds de la Bibliothèque Inguimbertine s'est enrichi considérablement. Tout d'abord, sous le n° 2642, sont entrées un certain nombre de lettres adressées à Bonaventure Laurens (1801-1890), peintre de Carpentras, par des correspondants artistes ou hommes politiques de l'époque, tels que, par exemple, Alexandre Cabanel, Adrien Dauzats, Charles Gounod, Frédéric Mistral, Jules Renouvier. Viennent ensuite un certain nombre de dossiers importants, constitués par des notes de M. Robert Caillet, donnés à la bibliothèque par son fils, M. Maurice Caillet, inspecteur général des bibliothèques de France.
En 1974 est entré le legs de François Jouve, majoral du Félibrige, bien connu non seulement en Provence, mais dans toute la France, de tous ceux s'intéressant à la langue provençale. Ce fonds est constitué tout d'abord par d'importants dossiers de lettres envoyés à Jouve par un grand nombre de personnalités félibréennes ou provençalisantes (dossiers 2656 à 2661). Dans d'autres liasses, et surtout dans celle cotée 2666, se trouvent des manuscrits, parfois avec correction d'auteurs, d'oeuvres de François Jouve.
En 1975, a été acquis avec l'aide de la Direction des bibliothèques et de la lecture publique, un bréviaire à l'usage de l'église d'Apt (2675) du XIVe siècle.
Enfin, en 1976, est entré à l'Inguimbertine un très important legs de la famille de François-Vincent Raspail (dossiers 2677 à 2767). Ce fonds est d'un très grand intérêt, non seulement pour l'histoire de la famille Raspail jusqu'aux alentours de 1930, mais aussi pour l'étude de la vie et de l'œuvre du grand savant. Il comporte un nombre considérable de lettres adressées à lui, les manuscrits parfois successifs de ses œuvres, un nombre important de documents originaux réunis par François-Vincent Raspail pour ses travaux et une partie, semble-t-il, conséquente de sa bibliothèque qui sera incorporée au fonds des imprimés de l'établissement. Cette masse de documents, complétée par des manuscrits des fils et petit-fils de François-Vincent Raspail, est susceptible de renouveler dans une certaine mesure l'histoire de l'opposition politique aux différents régimes qui se sont succédé en France au XIXe siècle.
Longwy (Meurthe-et-Moselle).
Exposition : Journaux d'hier et problèmes d'aujourd'hui. - La bibliothèque a prêté ses locaux à l'Association culturelle du Bassin de Longwy, Longuyon, Villerupt pour l'exposition « Journaux d'hier et problèmes d'aujourd'hui » qui s'est tenue du 2 au 24 octobre à la bibliothèque enfantine, l'établissemnet ne possédant pas de salle d'exposition.
Cette manifestation présentée par Pierre Dassau était organisée autour des rubriques qui reviennent quotidiennement dans les journaux : politique, liberté d'expression, société, faits divers, mouvements sociaux, mode, presse enfantine. Les illustrations de grands dessinateurs tels que Grandville, Daumier, Doré, Forain, etc. étaient assorties de commentaires sur les différences entre presse d'hier et presse d'aujourd'hui.
Dans le cadre de cette exposition deux tables rondes étaient consacrées l'une à « La presse au service de qui? » l'autre à la profession de journaliste.
A l'occasion de cette exposition a été publié un petit fascicule présentant l'historique de la presse à grand tirage, de la presse en France, des journaux pour enfants et de la bande dessinée, des procédés d'impression enfin.
Melun (Seine-et-Marne).
Exposition sur l'Amérique coloniale. - En 1976, la ville de Melun aurait aimé rendre hommage à La Fayette, qui vécut longtemps dans la Brie, au château de la Grange-Bleneau (Courpalay). Ce sont « les admirables archives de La Grange », soigneusement conservées par les descendants du héros (les Lasteyrie et les Chambrun) qui permirent à Maurois d'écrire la vie d'Adrienne de La Fayette. Mais il parut plus facile d'exposer à la bibliothèque municipale une magnifique série de documents en couleurs, prêtés par les services culturels des États-Unis, et consacrés à la période coloniale de ce pays. Inspiré de la Constitution américaine, le titre de cette exposition était : « Vie, liberté et poursuite du bonheur ». Du 5 au 26 octobre dernier, les Melunais purent donc se familiariser avec l'histoire mouvementée des origines des États-Unis, et constater, avec surprise parfois, qu'au XVIIe siècle, le pays qui est devenu l'un des deux « Grands » n'existait pas encore. Cette préhistoire pittoresque, peuplée de pionniers et d'Indiens prit fin le 4 juillet 1776. Car, avant même que ne fût conquise la liberté par les armes, face aux Anglais, de grands Américains - Adams, Franklin, Washington, Jefferson - signaient à Philadelphie (la ville des frères amis) avec le Congrès national, « la déclaration d'indépendance ». Avec la conquête de l'Ouest, thème de tant de westerns, avec l'essor industriel s'affirma la grandeur des États-Unis. Nation singulièrement complexe et contestée que celle-là, agressive et altruiste à la fois, éprise avant tout de liberté et de démocratisation, tour à tour honnie et admirée. Peut-être un philosophe américain a-t-il trouvé une explication à ces contrastes : « Je suis en contradiction avec moi-même - écrivait-il - car je suis innombrable. Il y a en moi une multitude. » Des listes bibliographiques, des documents prêtés par le Centre Benjamin Franklin ont essayé de faire mieux connaître le peuple américain.
Menton (Alpes-Maritimes).
Animation culturelle. - La visite annuelle que la Société des arts et lettres de Menton rend à la Bibliothèque municipale Paul Doumer a eu pour cadre le salon de lecture de cet établissement, si apprécié de ces abonnés.
Le 17 décembre dernier, les membres de cette société, conduits par M. Serge Bernstamm, leur président, ont donc eu le plaisir de passer une agréable après-midi. A cette occasion, M. Jean-Marie Borel, conservateur, a prononcé à leur intention une causerie sur le thème « Un épisode des amours de George Sand et de Frédéric Chopin : La décevante aventure majorquine ».
L'ambition du conférencier était, en partant du thème choisi, d'exploiter le très riche fonds Jean Pommier que possède la bibliothèque.
Rappelons, en effet, que cet érudit professeur, membre de l'Institut, professeur honoraire au Collège de France, trop tôt disparu (en février 1973), avait fait don de sa bibliothèque de travail à la bibliothèque de la ville où il avait décidé de s'installer, après une vie de labeur et de recherches qui firent notoriété sur le plan de l'histoire littéraire (il présida longtemps aux destinées de la Revue d'histoire littéraire de la France).
Les auditeurs de cette causerie se virent donc présenter une collection d'ouvrages d'étude qui ont servi de fil conducteur : il s'agissait de la découverte de ces deux belles figures de l'époque romantique. A travers les études de Casimir Carrère (George Sand amoureuse), de Marcel Godeau (Le voyage à Majorque), d'André Maurois (Lélia ou la vie de George Sand), de George Sand elle-même (Un hiver à Majorque - Histoire de ma vie, chap. XII), un essai de portrait psychologique s'est fait jour.
Le conférencier a tenté de présenter objectivement les protagonistes de ce voyage, s'efforçant de faire œuvre de compilateur impartial : tâche périlleuse, quand on songe au caractère passionnel de la vie hors série de George Sand, tant louangée par ses admirateurs, mais aussi tant vilipendée par ses détracteurs.
De nombreuses personnalités de la ville de Menton avaient répondu à l'invitation des organisateurs de cette rencontre, et la salle - pourtant spacieuses'est révélée trop exiguë pour accueillir la foule des auditeurs. A l'issue de la causerie, une exposition des ouvrages du fonds Jean Pommier, consacrés à George Sand d'une part et à Frédéric Chopin d'autre part, fut proposée à l'attention des visiteurs. A voir l'intérêt que suscita cette présentation, on découvre avec plaisir toute la curiosité intellectuelle que les amis des arts et lettres de Menton portent aux choses de l'esprit.
Mulhouse (Haut-Rhin).
Conférences. - Dans le cadre des conférences de l'université du Haut-Rhin, ont été organisées deux conférences à la Faculté des lettres et sciences humaines, l'une le 12 janvier ayant pour thème « Les Mariages clandestins sous l'ancien régime. Roman et réalité », l'autre le 26 janvier, consacrée aux « poèmes du jeune Brecht ». A ces deux occasions la Bibliothèque municipale a proposé un choix de textes permettant de mieux envisager le problème et de situer l'auteur dans son contexte. Des dépliants ont été imprimés à cet usage.
Publication. - A l'occasion d'une série de causeries consacrées à « l'euthanasie et la place de la mort dans la vie sociale », la Bibliothèque municipale de Mulhouse a publié une brochure intitulée : La Mort en question 3.
Cette brochure présente un choix d'ouvrages abordant le problème sous divers aspects : psychologique, philosophique, médical, légal, social et économique, religieux et même humoristique. Les livres cités sont disponibles dans l'une ou l'autre des bibliothèques de Mulhouse.
Nantes (Loire-Atlantique).
Publication. - Un ouvrage sur les bibliothèques de Nantes 4 a été réalisé. Ce fascicule présente au public le réseau de bibliothèques municipales de Nantes : bibliothèque centrale, bibliothèques de prêt de quartier, bibliobus scolaire municipal, service de prêt aux collectivités, avec toutes les références utiles aux lecteurs. Les autres rubriques situent les relations de la bibliothèque avec les établissements voisins, la place de celle-ci dans la vie culturelle et universitaire de Nantes, offrent enfin une présentation de la Société des amis de la Bibliothèque municipale, un historique de la bibliothèque et une notice d'introduction au métier de bibliothécaire.
Sens (Yonne).
Ouverture d'une section des jeunes. - Une section pour enfants a été inaugurée officiellement le 20 octobre 1976 sous la présidence de M. Braun, Maire de Sens, et de M. Thill, Conservateur à la Direction du livre.
Au rez-de-chaussée de l'actuelle bibliothèque, une salle a été aménagée, ce qui a permis aux jeunes lecteurs de faire leur choix parmi quelque 2 500 livres.
Les enfants ont accès absolument gratuitement à la bibliothèque de « L'amitié par les livres » comme ils l'ont surnommée. Après trois mois de fonctionnement, on y compte 530 inscrits.
Le succès rencontré auprès des Sénonais ne fait que confirmer la nécessité de la réalisation rapide des projets d'extension déjà examinés.
Tours (Indre-et-Loire).
Une année d'expositions.
Exposition de photographies dues à deux jeunes lycéens méritant d'être encouragés, du 10 au 3I janvier.
J. J. Grandville. - Cette exposition, consacrée à l'éminent caricaturiste et illustrateur, a été organisée du 23 février au 13 mars dans les locaux de la bibliothèque municipale, par l'université de Tours et la galerie Davidson. Les pièces maîtresses en étaient 150 lithographies venues de la Bibliothèque Nationale, et une collection de livres illustrés prêtés par la Bibliothèque municipale de Nancy. Parallèlement à cette exposition un « hommage à Grandville » a été organisé par la galerie Davidson dans ses locaux. L'inauguration eut lieu en présence de M. Jacques Baron, l'un des premiers compagnons d'André Breton.
Maisons paysannes de France. - La délégation d'Indre-et-Loire de l'association « Maisons paysannes de France » a présenté, du 20 au 27 mars dans la salle d'exposition de la bibliothèque municipale, quelque 200 photographies de maisons rurales de toutes les régions de France. Les animateurs de l'association se veulent à la disposition de ceux qui recherchent des conseils pour restaurer des maisons traditionnelles : « Moderniser, oui, dénaturer, non ».
L'Expression plastique dans les CET. - C'est M. Lefebvre, inspecteur de l'enseignement technique en résidence à Orléans, qui a pris l'initiative de présenter des travaux d'élèves accomplis dans les collèges d'enseignement technique de l'académie d'Orléans-Tours : sculptures, gravures, peintures, bois collés, dessins, photos, etc. ont été les témoins très intéressants, et très appréciés par le public, de l'esprit créatif des jeunes. Cette présentation s'est tenue du 14 au 30 avril.
Atelier artistique du val de Loire : Ier Salon. - Environ 150 œuvres d'une trentaine d' « artisans d'art » de la région Centre ont été exposées du 7 au 21 mai à ce premier salon doté de prix. On y trouvait toutes les formes d'expression, des plus anciennes aux plus nouvelles (vannerie, décoration sur verre, pyrogravure, poterie, émaux, sculpture sur bois et sur pierre, chaudronnerie). C'est Bernard Sellier, potier à Saint-Patrice, qui a remporté la coupe de la ville de Tours, et M. Barroy, étanneur à Orléans, celle des foires de Tours. Mais il faut une mention spéciale pour un « invité d'honneur » hors concours, le vannier Sylvian, meilleur ouvrier de France 1972.
Engins de guerre. - Cette exposition, qui s'est tenue du 29 mai au 19 juin, a été organisée à l'initiative d'un collectionneur local, M. Debelle, qui a rassemblé, pour prévenir et informer le public, les jeunes en particulier, toute une collection d'engins de guerre tels que grenades de toutes sortes, obus, mines, et même bombes aériennes : tous ces « résidus » des guerres qui tuent accidentellement après chaque conflit, et souvent longtemps après.
Livres espagnols du XVIe siècle. - Comme chaque année, le Centre d'études supérieures de la Renaissance de Tours organisait en juillet son stage international d'études humanistes. Le thème en était, en 76, l'humanisme dans les lettres espagnoles. La bibliothèque municipale a créé, parallèlement à ce stage, une petite animation en présentant du 5 au 17 juillet des livres espagnols du XVIe siècle provenant des Bibliothèques municipales de Rouen et du Mans, de la Bibliothèque universitaire de Tours et de collections particulières comme celles de M. Marcel Bataillon et de M. Redondo, professeur à l'université de Tours.
La Pédagogie Freinet. - Un stage animé par des pratiquants des méthodes Freinet, se déroulant à cette époque à l'École normale d'instituteurs de Tours, les organisateurs ont voulu sensibiliser le grand public à ces questions de pédagogie nouvelle par une exposition à la bibliothèque municipale du 4 au i 1 septembre. Trois parties principales à cette exposition : l'une, consacrée à l'art enfantin, était à base de travaux d'élèves; l'autre, plus technologique, présentait les grandes idées pédagogiques de Célestin Freinet; quant à la troisième, elle était plus régionale et attirait l'attention sur les expériences menées en Indre-et-Loire au CES pilote de Sainte-Maure-de-Touraine. On ne peut regretter qu'une chose : que cette exposition ait été si limitée dans le temps.
XXIe Salon du « Claevalet » (2-24 octobre). - Habituel à cette époque de l'année, ce salon est organisé par une association de peintres amateurs sans prétention et presque tous figuratifs. Les amateurs ont trouvé bon ce crû 76 des amateurs tourangeaux, rehaussé par la présence de quelques toiles d'un maître plus célèbre, Yves Brayer, invité du Salon.
Exposition philatélique, du 22 octobre au 20 novembre à propos du bicentenaire des États-Unis sur le thème : Deux siècles d'histoire des États-Unis. - Les organisateurs (l'Union philatélique de Tours) ont voulu, par cette exposition, convaincre les enseignants de la valeur pédagogique et éducative de la philatélie, et montrer au grand public que, bien comprise, elle est un moyen de se cultiver tout en restant un agréable passe-temps.
Batiks de Jérôme Wallace. - Tandis que le hall du rez-de-chaussée était occupé par l'exposition philatélique, l'immense hall d'honneur de la bibliothèque municipale a reçu du 26 octobre au 23 novembre, sur des cadres de belles dimensions, l'une des expositions d'un ensemble de manifestations culturelles se déroulant simultanément dans divers quartiers de la ville. A la bibliothèque, la place permettait d'accueillir les grands panneaux tendus des magnifiques batiks de Jerome Wallace.
Belles pierres et volcans. - Cette exposition, qui s'est tenue du 5 au 20 novembre, avait pour base la déjà très belle collection de cristaux et minéraux d'un jeune Tourangeau, soit plus d'une centaine d'échantillons, auxquels étaient venus se joindre 15 prêts du Bureau de recherches géologiques et minières d'Orléans. Deuxième volet de l'exposition, la présentation par la Maison des volcans d'Aurillac de « la Terre et les volcans », un thème qui, au moment où la Soufrière causait les ennuis que l'on sait, a eu beaucoup de succès, en particulier auprès des nombreux scolaires.
Cinquantenaire de la mort de René Boylesve (1867-1926). - Cet écrivain, certes passé de mode ces temps-ci (où pourtant plusieurs chercheurs universitaires travaillent sur son œuvre), était né à la Haye Descartes (maintenant « Descartes » tout court) en plein cœur de cette Touraine qu'il a abondamment évoquée et célébrée dans plusieurs de ses œuvres comme La Becquée, l'Enfant à la Balustrade, Mademoiselle Cloque.
A l'occasion de ce cinquantième anniversaire, la bibliothèque a reçu en don la très riche collection boylesvienne de M. l'abbé Georges Marchais : manuscrits, éditions originales portant souvent des envois autographes à des personnes telles qu'A. France, P. Deschanel, P. Hervieu, etc., de nombreuses éditions à tirage limité sur grand papier avec suites des illustrations, de nombreuses lettres de Boylesve ou de ses amis (C. Maurras, Hugues Rebell, Charles Guérin, Stuart Merrill), et de nombreux documents iconographiques.
Des meubles, des costumes, des agrandissements de cartes postales anciennes évoquaient de façon vivante l'époque et les lieux qu'illustra l'écrivain.
Cette exposition s'est tenue du 27 novembre au 27 décembre 1976.
Bibliothèques centrales de prêt.
Aveyron.
Concours de poésie pour les enfants. - La Bibliothèque centrale de prêt de l'Aveyron organise depuis la rentrée scolaire 76 un concours de poésie pour les enfants sous la forme de création de « bacs à poèmes » composés ou illustrés par les enfants eux-mêmes.
A l'exception du format, toute liberté est laissée aux enfants dans le choix des textes et de l'illustration.
Les bibliobus se chargent de les distribuer dans les dépôts de la même façon que les autres ouvrages.
A la fin de l'année les travaux qui auront été le plus appréciés feront l'objet d'une récompense et seront publiés dans la presse locale.
Cette expérience peut se prolonger sur les années suivantes.
LOT.
Publications. - La Bibliothèque centrale de prêt du Lot a publié un Guide du dépositaire de la Bibliothèque centrale de prêt du Lot 5. Ce fascicule est destiné à familiariser les dépositaires avec le fonctionnement du prêt et le classement des livres.
Autre publication de la Bibliothèque centrale de prêt du Lot, le Catalogue des documentaires, acquisitions 1975-1976 6.
Sarthe.
Publications. - La Bibliothèque centrale de prêt de la Sarthe a publié un nouveau catalogue 7 recensant les 5 000 diapositives, la collection de La Bibliothèque de travail (BT) et celle de La Documentation photographique, qu'elle possède.
Après une présentation de ces collections et des conditions requises pour emprunter les documents, le catalogue donne quelques indications sur chaque numéro de la revue,