La bibliothèque municipale de Toulouse au XIXe siècle

Jean-Claude Faur

Au début du XIXe siècle, la ville de Toulouse possédait deux grandes bibliothèques, celle du Collège royal et celle du Clergé totalisant 50 000 volumes environ, dont la fusion en une unique bibliothèque municipale s'effectuera en 1863. Dès 1834 une commission des bibliothèques se préoccupait d'harmoniser la politique d'acquisition, de hâter la confection des catalogues et d'améliorer le service du public. L'intervention de l'administration centrale, notamment de l'inspection générale, permit d'accélérer la mise en place des structures actuelles.

L'évolution de la Bibliothèque municipale de Toulouse au XIXe siècle présente, pour l'historien des bibliothèques, de multiples enseignements. Il n'est pas inutile, en un temps où chacun s'interroge sur l'avenir des structures documentaires, de se pencher sur un passé à la fois si proche, et si lointain de nos préoccupations actuelles 1.

Les bibliothèques de Toulouse au début du XIXe siècle.

Toulouse possédait à la fin du XVIIIe siècle de nombreuses bibliothèques dont deux véritablement importantes : la « Bibliothèque du Clergé », fondée par un don de l'abbé d'Héliot, construite par Loménie de Brienne et dont les locaux sont aujourd'hui inclus dans ceux de la Préfecture (14 000 volumes en 1775) et la « Bibliothèque du Collège Royal », prise en charge par le Parlement de Toulouse après l'expulsion des Jésuites, enrichie par Loménie de Brienne et installée par lui dans l'actuel Lycée Pierre de Fermat (plus de 30 ooo volumes en 1785, dont les 26 ooo du fonds Le Franc de Pompignan).

La loi du 2 novembre 1789 réquisitionnant les biens ecclésiastiques, plus de 10 bibliothèques d'ordres toulousains, auxquelles s'ajoutaient celles de plusieurs parlementaires et émigrés, furent réunies en « dépôts nationaux » : 200 000 volumes allaient s'amasser dans les couvents des Augustins et des Carmes, ainsi qu'au Collège royal devenu national. Castilhon, bibliothécaire de ce Collège royal devenu Collège national puis École centrale en 1795 2, avait entrepris dès 1794 pour 2 liards par jour de lutter quotidiennement contre « la poussière, l'incendie sans cesse menaçant, l'humidité, la pluie, les rats », besogne « dégoûtante » qui lui permet de rédiger 110 000 « cartons » catalographiques à l'intention de l'Inventaire des Biens nationaux. Mais combien de disparitions, de vols ou de dilapidation 3. Les fonds de la Bibliothèque du Clergé avaient été par bonheur conservés en leur local. A l'issue de la tourmente le diocèse ne réclama pas son bien, le laissant « dans les mains du domaine », tandis que la ville se refusait à assumer les frais du fonctionnement, sauf à être déclarée propriétaire de la bibliothèque. C'est Napoléon, invité par le maire Bellegarde, qui signa le décret le 27 juillet 1808 lors de sa venue à Toulouse 4.

Ainsi, au début du XIXe siècle, la ville de Toulouse possédait deux grandes bibliothèques totalisant 50 000 volumes - c'est-à-dire moins qu'avant la Révolution 5 - dans des locaux passablement vétustes. Pour la petite histoire l'abbé Dauzat, conservateur, remontrait au maire le 14 juillet 1815 qu'il ne pouvait accéder à son appartement, situé au premier étage et dépourvu d'escalier, que par... une échelle, « ce qui n'est ni commode, ni décent ». Pour le coup, deux bibliothèques c'était trop, multipliant charges et frais de personnel. L'idée d'une réunion apparut très vite. En 1813, le préfet, désireux d'accroître ses propres locaux, en proposa l'idée à la ville, qui la repoussa. En 1815, nouvelle tentative et nouveau refus : du reste l'héritier d'Héliot s'oppose à ce que « ses cendres à peine refroidies », on puisse envisager de faire quitter le don du fondateur des locaux spécialement construits à cette intention par Loménie de Brienne. Deux tentatives qui échouèrent, laissent pendant 15 ans chaque bibliothèque ouvrir au public chaque jour à tour de rôle.

La réunion des bibliothèques de TOULOUSE et l'intervention de l'administration centrale

En 1832 l'administration des bibliothèques publiques était passée du Ministère de l'Intérieur à celui de l'Instruction publique dans le cadre d'un « service central des bibliothèques » : les fonds n'étaient donc plus seulement des dépôts de conservation mais devenaient aussi des moyens de s'instruire. Le premier soin du ministre Guizot fut d'analyser la situation et de proposer dans sa circulaire du 25 novembre 1833 la création de comités d'inspection et d'achat auprès de chaque bibliothèque municipale. Circulaire accueillie avec l'empressement qu'on devine des conseils municipaux, qui contraignirent le ministre Salvandy à la reprendre et à la renforcer dans l'ordonnance royale du 22 février 1839 qui donne à l'État le rôle d'autorité de tutelle 6. Cette tentative interventionniste fut un échec.

Curieusement, la ville de Toulouse n'avait pas attendu l'initiative de l'autorité centrale, en créant le 2 novembre 1833 une Commission des bibliothèques chargée d'étudier les possibilités d'une fusion des deux établissements toulousains. Dès 1834 la Commission fixait sa doctrine : conservation des locaux mais harmonisation des fonds considérés comme une même collection municipale. Le premier souci de la Commission fut de hâter la confection des catalogues, comme le souhaitait la circulaire Guizot : le bibliothécaire Laburthe s'y attela, réalisant un catalogue méthodique selon les cinq divisions de Brunet, d'après les registres de l'abbé Dauzat où les notices étaient réduites à l'extrême. Puis tout naturellement la Commission proposa de confier les acquisitions des fonds municipaux à un seul des bibliothécaires, celui du Collège royal. Ceci, compte tenu des tensions entre l'Archevêché et la Municipalité du moment, mit le feu aux poudres. Mgr d'Astros s'y opposa et le Conseil municipal dut rapporter la proposition qu'il avait ratifiée mais imposa que toute acquisition fût soumise à autorisation expresse et préalable du Maire. L'unité de gestion était donc définitivement acquise.

Dans le même temps la Commission municipale, aiguillonnée par le bibliothécaire Laburthe, se préoccupait d'améliorer le service public en élargissant les horaires d'ouverture : dès 1839 la Commission décidait de l'ouverture en nocturne de la « Bibliothèque du Lycée », de 20 à 22 heures et du 15 novembre au 15 juin 7. Mais l'objectif principal de la Commission - la réunion des deux bibliothèques de la ville - n'était pas pour autant atteint. L'idée va être relancée une première fois en 1836, alors que « La Bibliothèque du Clergé », située dans une impasse et éloignée du quartier étudiant, déclinait de jour en jour. Dans le même temps, Laburthe poursuivait sa tâche de catalogage et tout laisse à penser que, cataloguant aussi les volumes de la « Bibliothèque du Clergé », ceux-ci rejoignaient ensuite les fonds de la « Bibliothèque du Lycée ».

Une première escarmouche se produisit inévitablement entre l'Archevêché et la Municipalité vers 1836. Le Maire par intérim, Jacques Milhes, jugea préférable de ne pas poursuivre la polémique. En 1843, l'affaire reprit de plus belle lorsque le maire Bories entreprit, au décès du bibliothécaire de la « Bibliothèque du Clergé », de fermer celle-ci et de déplacer plusieurs ouvrages dans un haut souci, bien sûr, de conservation. L'opposition Archevêché-Municipalité montrant la résolution de cette dernière, la première va en référer à l'autorité de tutelle, en l'occurrence la Préfecture, provoquant un affrontement mémorable entre le vicomte Napoléon Duchatel, pair de France, préfet de Haute-Garonne, et Félix Sans, Maire de Toulouse et républicain endurci. Toutes les méthodes, du persiflage à la commission exécutoire, seront mises en œuvre, en vain, pendant deux ans. Puis, après une accalmie, la polémique reprit de plus belle. Or Henri Pont, bibliothécaire « du Clergé », succédait en 1857 à Laburthe à la tête de la « Bibliothèque du Lycée ». C'est lui, animé depuis toujours par l'idée de la réunion, qui avait pris l'initiative des transferts d'ouvrages de la première à la seconde. Zèle si ardent qu'en 1854 Laburthe voyait son logement envahi par les volumes de la « Bibliothèque du Clergé » à un point tel qu'il estimait nécessaire de réclamer une indemnité de logement...

Le retour de Sans au Capitole, la nomination de Pont à la « Bibliothèque du Lycée », la poursuite des transferts émurent l'Archevêché qui s'adressa au ministre des Cultes, lequel renvoya le dossier au ministre de l'Intérieur, l'affaire « étant purement municipale ». Ce Ministère ayant nommé une commission d'étude, celle-ci aboutit au rapport Gastambide adopté à l'unanimité les 16 février et 6 mai 1861. Et le 21 décembre 1863, Mgr Desprez acceptait le transfert des volumes restant de la « Bibliothèque du Clergé », entérinant la fusion des deux établissements.

La Bibliothèque municipale de tOULOUSE à la fin du XIXe siècle.

Les désordres entraînés par la Révolution, puis les polémiques précédant la réunion, n'avaient pas permis d'organiser véritablement la Bibliothèque municipale. Cette tâche fut menée à bien, à partir de 1860, par deux grands bibliothécaires : Henri Pont et Eugène Lapierre. Or, la loi Guizot de 1833 sur l'enseignement primaire, en contribuant puissamment à l'alphabétisation des masses populaires avait, en dispensant largement l'enseignement, créé un besoin nouveau : celui de la documentation. Non point de la recherche érudite, mais de la lecture éducative. Jules Radu fonde en 1850 la « Société des bibliothèques communales ». La circulaire du Ier juin 1862 de Rouland prescrit la création de bibliothèques scolaires dans chaque école primaire « non seulement pour l'instruction des enfants, mais encore pour la moralisation de leurs familles ». Les cours d'adultes se multiplient. Et Jean Macé, fondateur de la « Ligue de l'enseignement » en 1870, avait commencé par créer en 1863 la « Société des bibliothèques communales du Haut-Rhin ». Mais Toulouse n'était pas en reste, bien au contraire.

Dès 1833, Mgr d'Astros créait la « Bibliothèque des bons livres » destinée au prêt gratuit d'ouvrages sur abonnement : c'était l'ancêtre des « Bibliothèques pour tous » et, probablement, la plus ancienne tentative de « lecture publique » dans notre pays 8. En 1838 la « Bibliothèque du Lycée » ouvre en nocturne. Une des premières initiatives de ce type en France, qui devenue institution toulousaine, dure encore aujourd'hui 9. Et dès 1848 le club « L'Avenir républicain » organise des cours gratuits de 20 à 21 heures. La Bibliothèque populaire de Toulouse sera créée le 10 septembre 1870 à l'initiative de Gatien-Arnoult, fondateur de l'Emancipation, et poursuivie par Henri Ebelot, maire de tendance gauche républicaine. Installée rue des Lois et ancêtre de par ses fonds de l'actuelle section de lecture publique, elle s'ouvrait tous les jours de 9 à 12 heures et de 14 à 17 heures, le soir de 19 à 22 heures, et même le dimanche de 14 à 16 heures ! 102 500 volumes pouvaient ainsi être consultés par les lecteurs et plusieurs revues étaient mises également à leur disposition : un beau catalogue imprimé sera même édité en 1885. Néanmoins, ce n'est qu'à partir de 1945 que la bibliothèque acceptera le prêt à domicile.

Parallèlement, la Bibliothèque municipale se voyait munie, à la suite de la circulaire Fourtou du 4 mai 1874, d'un Comité d'inspection placé sous la vice-présidence de Gatien-Arnoult. Ce comité, après une activité intense, allait se mettre en sommeil, ayant simplement assoupli, à l'occasion de son passage, les conditions de prêt de la Bibliothèque municipale, accordant celui-ci non seulement aux professeurs de Faculté, mais également à toute personne « offrant des garanties sérieuses ». Par ailleurs, le problème des locaux se posait avec acuité : l'inspecteur Baudrillart, en 1873, ne s'étonnait « que d'une chose, le mauvais état et l'insuffisance du local ». Après une tentative d'installation dans le couvent des Jacobins, la Bibliothèque demeura rue Lakanal et put, en 1888, occuper les locaux abandonnés par la Faculté des sciences 11. Enfin les fonds de la « Bibliothèque du Clergé » étaient peu à peu absorbés par la Bibliothèque municipale et en 1878 Desbarreaux-Bernard pouvait présenter son premier Catalogue des incunables, dont 67 numéros étaient inconnus de Hain, tandis qu'un catalogue sur fiches était entrepris.

Le classement de la Bibliothèque municipale de Toulouse.

L'intervention de l'Administration centrale s'était entre-temps accélérée, multipliant les décrets ou ordonnances pour la Bibliothèque nationale (1847, 1852, 1854, 1858, 1869, 1879, 1885, 1888, 1895...), organisant les grandes bibliothèques de Paris (décret du 7 avril 1887), fixant la doctrine des bibliothèques universitaires (loi du 29 décembre 1873, décrets de 1885 et de 1890). Les bibliothèques municipales n'allaient pas échapper aux prolongements prévisibles des circulaires Guizot et Salvandy, concrétisés en mai 1874 par la circulaire de Fourtou qui précède d'innombrables règlements consacrés très minutieusement aux inventaires et catalogues, au prêt aux enseignants (19 mars 1873), au foliotage des manuscrits (26 mars et 3 mai 1884), à l'estampillage des acquisitions (24 décembre 1884), etc.

Par ailleurs, l'inspection générale des bibliothèques, créée par la décision royale du Ier juin 1822 et d'abord considérée par son premier titulaire Charles His comme une disgrâce 12, mais organisée véritablement en 1839 par Salvandy, va exercer son rôle à partir du 31 mars 1884 avec la nomination de Baudrillart, Lacombe, Robert et Servois. Dès lors, les inspections vont se multiplier à Toulouse et l'on conserve les traces de celles de 1883, 1885, 1888, 1894, 1896, 1898, 190I. Deux inspections paraissent particulièrement positives : celle d'Ulysse Robert (1888), qui, comme directeur du Catalogue général des manuscrits, fait hâter l'estampillage des manuscrits toulousains; celle de Bernard Prost (1898), qui rationalise les modes d'enregistrement.

L'extension en 1884 des compétences de l'inspection générale des bibliothèques aux Archives, la multiplication des circulaires, la loi du 30 mars 1887, enfin, qui prescrit de classer les objets mobiliers d'intérêt national annoncent le long rapport présenté par le ministre A. Rambaud au président Félix Faure le Ier juillet 1897 : le rapport propose que les conservateurs des bibliothèques classées soient choisis par les maires «parmi les élèves diplômés de l'École de Chartres [sic], ou les candidats dont l'aptitude à ces fonctions aura été constatée après examen ». Cet examen étant sanctionné par un certificat 13 délivré comme le diplôme de l'École des Chartes. par le ministre de l'Instruction publique, le contrôle de la gestion scientifique des bibliothèques classées passe ainsi tout entier à l'Autorité centrale : le 5 juillet 1897 la Bibliothèque municipale de Toulouse, possédant des fonds d'État, était incluse parmi ces dernières 14.

Un rapport annuel de 1899 résume bien la situation de l'établissement à la fin du XIXe siècle : un budget jugé suffisant (17 434 F au total dont 3 254 F pour les acquisitions, 1 200 F pour la reliure, II 280 F en traitement de personnel). Sur 130000 volumes, 120 000 sont reliés, 90 000 recensés au catalogue. La Bibliothèque possède 990 manuscrits et 810 incunables. Sur 2 176 volumes acquis dans l'année, 1597 ont été donnés par le Ministère 15. Il y a eu II 597 lecteurs sur place, 21 370 volumes communiqués, 1 810 prêtés à l'extérieur. Enfin le bibliothécaire Maurice Massip, déjà secondé par deux sous-bibliothécaires et un employé, reçoit un bibliothécaire adjoint.

L'apport du XIXe siècle.

Parvenue à la fin du XIXe siècle, la Bibliothèque municipale de Toulouse prend ainsi le visage que nous lui connaissons. Son évolution met en lumière :
- le règlement laborieux des séquelles révolutionnaires : un siècle a été nécessaire pour résoudre le problème posé aux bibliothèques municipales par l'apport massif des fonds réquisitionnés en 1789;
- le rôle interventionniste de l'Administration centrale dans l'administration communale : ces séquelles de la Révolution ont, en fin de compte, servi de prétexte
- considéré avec le recul du temps - pour organiser une administration d'État des bibliothèques laissées jusqu'alors aux initiatives privées, communales ou confessionnelles ;
- l'apparition de la notion de lecture publique : pour la première fois ce service public apparaît aux côtés de la bibliothèque traditionnelle dite de consultation.

On remarquera qu'à de rares exceptions près toutes les initiatives toulousaines précédèrent d'une manière exemplaire les circulaires ministérielles : la ville de Toulouse avait pu résoudre elle-même ses problèmes, guidée par les multiples inspections générales, tout en lançant les premières expériences de lecture publique : extension croissante du prêt à domicile et ouverture en nocturne. Après une longue période de stabilité - marquée surtout en 1935 par le transfert des locaux rue du Périgord -, la création progressive de 10 succursales de quartier, de 3 bibliobus et bientôt d'une succursale pour non voyants incomberont en fait au troisième quart du xxe siècle.

  1. (retour)↑  Pour les références de ce texte voir : FAUR (Jean-Claude). - La Bibliothèque municipale de Toulouse au XIXe siècle : histoire d'une institution municipale. - [Toulouse] : s.n., 1972. - 104 p., dactyl; 29 cm. (Mémoire pour le diplôme de l'Institut d'études politiques de Toulouse)*; travail ultérieurement complété à la lumière de : COMTE (Henri). - Les Bibliothèques publiques en France. - Lyon : AGEL, 1972. - 524 p.; 30 cm. - (Thèse droit. Lyon II. 1972).
    *. Ce mémoire peut être prêté, sur demande, par la Bibliothèque municipale de Toulouse.
  2. (retour)↑  Les écoles centrales ayant été supprimées au profit des lycées, le décret Chaptal du 28 janvier 1803 attribue la disposition et la surveillance de ces bibliothèques aux municipalités, confiant à celles-ci le soin de nommer et rémunérer les conservateurs et d'établir un catalogue exact des fonds. Sur la carrière et les réalisations de Castilhon, cf. en particulier : CAILLET (Maurice). - Un Ami des Lumières, Jean Castilhon in « Mélanges Julien Cain », Paris, 1968, tome II, p. 21-35.
  3. (retour)↑  C'est ainsi, par exemple, que 50 quintaux de livres furent vendus au Parc d'Artillerie pour qu'on puisse confectionner des gargousses avec les parchemins et les velins des ouvrages! Il s'en faisait autant au service de l'Artillerie de l'Arsenal selon COMTE, op. cit., p. 65-66.
  4. (retour)↑  C'est le même Bellegarde qui offrira en 18II à l'Empereur « Les Heures de Charlemagne », manuscrit inestimable aujourd'hui à la Bibliothèque nationale et réclamé en vain par la Ville en 1919 malgré une belle plaidoirie du doyen Hauriou.
  5. (retour)↑  Sur certaines « disparitions » révolutionnaires (à Rouen le nombre de volumes passe de 250 000 à 20 000 en un quart de siècle!) voir Comte, op. cit., p. 134.
  6. (retour)↑  C'est ainsi que l'art. 41 retire au maire le droit de nommer les bibliothécaires, ce qui, dans la pratique, ne sera pas suivi d'effet, cette disposition étant contraire à la loi du 18 juillet 1837 sur les emplois communaux.
  7. (retour)↑  Que Salvandy ait prescrit en 1839 le doublement des concessions de l'État aux bibliothèques qui resteront ouvertes en nocturne n'est peut-être pas étranger à cette innovation...
  8. (retour)↑  Sur le précurseur Philipon de La Madeleine en 1783 cf. Henri Comte, op. cit., p. 320 et 89.
  9. (retour)↑  Les séances quotidiennes se prolongent maintenant jusqu'à 23 heures pour la consultation tandis que plusieurs succursales de quartier sont ouvertes jusqu'à 22 heures certains jours de la semaine.
  10. (retour)↑  A partir de 1885 l'horaire du dimanche s'élargira de 9 à II heures et de 14 à 17 heures!
  11. (retour)↑  Elle a été transférée en 1935 rue du Périgord, où elle demeure encore.
  12. (retour)↑  Cf. CAILLET (Maurice). - L'Inspection générale des bibliothèques. (In « Bull. Bibl. France », 1970, p. 597-608.)
  13. (retour)↑  Ce certificat, le Certificat d'aptitude aux fonctions de bibliothécaire, avait été créé pour les bibliothèques universitaires par l'arrêté du 23 août 1879. Il fut étendu aux bibliothèques municipales classées par l'arrêté du Ier juillet 1897.
  14. (retour)↑  La loi de classement de 1897 aboutira, on le sait, à la loi de nationalisation du 20 juillet 193I.
  15. (retour)↑  Ce fut une politique marquante du xixe siècle, où les motifs du décret du Ier juillet 1897 évaluent à 13 millions de volumes le nombre de souscriptions de l'État pour les bibliothèques publiques. Cf. Comte, op. cit., p. 70-80.