100e Congrès national des sociétés savantes, Paris, 1975
C'est à Paris, du 21 au 25 mars 1975, que s'est tenu le 100e Congrès national des Sociétés savantes, sous la présidence scientifique de la Section d'Histoire moderne et contemporaine du Comité des travaux historiques et scientifiques. M. Valéry Giscard d'Estaing, président de la République, s'il n'a pu assister personnellement à cette manifestation, avait tenu à lui accorder son haut patronage. M. Marcel Baudot, inspecteur général honoraire des Archives de France, président de la Section d'Histoire moderne et contemporaine du Comité des travaux historiques et scientifiques, s'acquitta avec sa diligence habituelle et sa haute compétence des tâches scientifiques et officielles de ce Congrès.
M. Jean-Pierre Soisson, secrétaire d'État aux universités, présida en personne la séance d'ouverture dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, devant une assistance nombreuse et attentive. Puis il accompagna les congressistes à l'Hôtel de Ville pour l'inauguration de l'exposition De l'Ile-de-France rurale à la grande ville. M. Michel Guy, secrétaire d'État à la Culture, et M. Étienne Dennery, directeur des bibliothèques et de la lecture publique, honorèrent de leur présence cette magnifique exposition due aux bons soins de M. Edmond Pognon, conservateur en chef du département cartes et des plans de la Bibliothèque nationale.
Le colloque interdisciplinaire sur les Sociétés savantes qui eut lieu l'après-midi à la Sorbonne fut présidé par M. René Haby, ministre de l'Éducation. Le soir, M. Jean Favier, directeur général des Archives de France, reçut les congressistes avec munificence dans les salons de l'hôtel de Rohan, où une exposition organisée par Mme M. Antoine et M. J. Babelon commémorait le premier Congrès des Sociétés savantes.
Par la suite les séances de travail se déroulèrent dans les locaux de la Halle-aux-vins, que l'Université de Paris VI avait gracieusement mis à la disposition du Congrès. Les thèmes proposés étaient nombreux et provoquèrent des travaux de qualité. A l'initiative de la Section de philologie et d'histoire jusqu'à 1610, un colloque sur les Tendances, perspectives et méthodes de l'histoire médiévale permit aux meilleurs spécialistes de cette discipline de faire le point sur l'état actuel de ces questions devant une assistance toujours fournie. La Section d'histoire moderne et contemporaine et la Commission d'histoire des sciences travaillaient conjointement sur l'histoire des sociétés savantes, sujet particulièrement bien venu et apprécié dans le cadre de ce congrès. La section d'archéologie et d'histoire de l'art se penchait sur les problèmes de méthodologie, mais s'intéressait également à l'urbanisme, en particulier dans la région parisienne. Les géographes traitèrent les deux grands thèmes de l'eau et de la Région parisienne. Quant à la Section des sciences, elle déborda assez largement de son programme qui prévoyait essentiellement l'Eau et les villes nouvelles. Enfin la Commission d'histoire économique et sociale de la Révolution française étudiait l'urbanisme pendant cette période de notre histoire. Mais ces thèmes n'étant jamais qu'indicatifs, de nombreuses communications furent acceptées pour leur intérêt général et leur qualité alors qu'elles étaient parfois assez éloignées du programme.
La journée du dimanche fut consacrée aux excursions. Après une matinée au 56e étage de la tour Maine-Montparnasse, où M. Maurice Doublet, préfet de région, et Mme J. Beaujeu-Garnier, professeur de géographie à l'Université de Paris-I, présentèrent l'aménagement actuel et les perspectives d'avenir de la région parisienne, un repas fut servi aux congressistes dans les salons de la Tour. A 13 heures les autocars partirent pour quatre excursions aux points cardinaux de la banlieue parisienne : Saint-Denis, Marne-la-Vallée, Evry-Corbeil et Cergy-Pontoise. De nombreuses visites permirent aux congressistes de province de se familiariser avec l'aspect actuel de l'urbanisme périphérique.
La journée de travail du lundi s'acheva le soir par une visite commentée de l'exposition organisée à l'hôtel de Béthune-Sully sur la rénovation des sites urbains. Après une matinée de travail à la Halle-aux-vins, le Congrès tint sa séance de clôture dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne qui avait vu sa naissance. Là, sous la présidence du recteur Jacques Dehaussy, M. Marcel Baudot conclut la réunion en exposant brillamment la mission d'avenir des sociétés savantes, devant un public vivement intéressé.
Ce centième congrès restera dans l'esprit de ses participants non seulement la commémoration d'un long passé, mais surtout la promesse d'un brillant avenir, promesse confortée par les déclarations de toutes les personnalités qui y assistèrent. Le 10Ie Congrès national des sociétés savantes, qui se tiendra à Lille du 22 au 26 mars 1976 sous la présidence scientifique de la Section d'archéologie et d'histoire de l'art, sera la confirmation de ce regain d'intérêt porté de toutes parts à cette manifestation.