Association des bibliothécaires français. Groupe Île-de-France. Journée d'étude

Le 22 octobre 1974 à la Bibliothèque publique de Massy s'est tenue une journée d'étude sur le thème « Informatique et lecture publique dans la région parisienne » organisée par le groupe Ile-de-France de l'Association des bibliothécaires français.

En introduction, et pour illustrer de façon attractive le thème d'étude choisi, trois bibliothécaires interprétèrent dans une mise en scène volontairement caricaturale deux attitudes que l'on trouve couramment chez le bibliothécaire confronté à l'informatique : d'un côté une confiance quasi magique dans l'ordinateur estimé capable de résoudre sans effort tous les problèmes d'une bibliothèque, de l'autre une méfiance face à tout ce qui bouleverse les habitudes.

Puis M. Hermann, informaticien au Bureau pour l'automatisation des bibliothèques (BAB), présenta à l'aide de schémas projetés par rétro-projecteur un bref vocabulaire de l'informatique.

M. Thill, conservateur au Service de la lecture publique à la Direction des bibliothèques et de la lecture publique fit ensuite un exposé sur le prêt automatisé dans les bibliothèques publiques de la région parisienne, indiquant les avantages et les inconvénients des divers systèmes de prêt en usage dans les bibliothèques de Massy (Système ALS - Automated library system), de Colombes (Système GEADAC), de Gennevilliers (Système IBM), d'Evry (Système Plessey) ainsi que le prêt et les catalogues automatisés dans les bibliothèques d'Antony et de Neuilly-Plaisance.

Deux bibliothécaires expliquèrent comment et pourquoi ils furent amenés à choisir ou à renoncer à un système automatisé. Mlle Estève, directrice de la Bibliothèque municipale de Colombes présenta le fonctionnement du prêt avec le système GEADAC mis au point par Honeywell-Bull et fit le bilan, qu'elle estime positif, de 2 ans de fonctionnement.

De son côté, M. Grumberg, directeur de la Bibliothèque municipale d'Argenteuil dont l'installation dans un nouveau bâtiment de 2 000 m3 va avoir lieu au début de l'année 1975, exposa les raisons pour lesquelles, bien que l'ordinateur de la ville soit installé dans les sous-sols de la future bibliothèque, il a été conduit à renoncer, dans l'état actuel des propositions, à utiliser un système de prêt automatisé et pourquoi il a choisi le photocharging. Une discussion générale s'ensuivit, portant sur l'ensemble des exposés, avec la participation d'un informaticien appartenant à une société d'organisation et de gestion informatique qui avait travaillé sur des projets communaux.

Au cours de l'après-midi, M. Boisset, conservateur chargé de la direction du BAB présenta les projets en cours d'étude, notamment l'automatisation de la partie officielle de la Bibliographie de la France, effective à partir de janvier 1975, et les services qu'apportera aux bibliothèques le catalogage national centralisé (CANAC). Avant de mettre en place ce réseau de production et de distribution de fiches catalographiques normalisées, qui sera opérationnel dès janvier 1976 pour toutes les bibliothèques qui en feront la demande, le système sera testé au cours de l'année 1975 avec une trentaine de bibliothèques ayant accepté de collaborer à cette expérimentation.

Un débat général portant sur les problèmes évoqués au cours de la journée, concernant particulièrement les questions de coût d'acquisition de matériel et de fonctionnement, les possibilités, controversées, d'économiser ou de mieux utiliser le personnel, la nécessité de coordonner les informations et de faire coopérer les villes entre elles, termina cette journée d'étude qui rassembla environ 150 participants. Un compte rendu sera publié dans un prochain bulletin de l'Association des bibliothécaires français.