Chronique des bibliothèques
Bibliothèque nationale. Paris.
Exposition : Peintres-graveurs français. - La Bibliothèque nationale a présenté du 13 au 29 septembre 1974 la cinquante-quatrième exposition organisée par la Société des peintres-graveurs français. Cette rétrospective était dans sa première partie constituée par un hommage à Félix Bracquemond réalisé par le Cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale qui rassemblait vingt-deux œuvres d'une rare qualité. Ainsi admirait-on tour à tour l'artiste animalier auteur du Corbeau, du Vieux Coq, des Hirondelles, des Mouettes, le portraitiste d'Edmond de Goncourt, de Jules Laurens, de Meryen, de Desforges de Vassens, le paysagiste des Saules de Mottiaux, de la Nuée d'orage, de Brumes du matin et le maître-graveur, illustrateur de peintres de son temps (Songe d'un habitant du Mogol, la Priseuse d'eau).
La seconde partie de l'exposition réunissait quelque cent dix-huit œuvres signées par trente-cinq sociétaires et onze invités. La reproduction d'une œuvre de chacun des artistes figure dans le catalogue 2 de l'exposition.
Exposition : L'Estampe impressionniste. - A l'occasion du centenaire de la première exposition des Impressionnistes, en 1874, la Bibliothèque nationale présente, d'octobre 1974 à janvier 1975, avec l'Estampe impressionniste, le plus grand ensemble de ce genre qu'on n'ait jamais réuni. Ces œuvres, invendables à l'époque de leur exécution, furent rarement exposées, encore plus rarement éditées. Les Impressionnistes eux-mêmes les considéraient comme des expériences graphiques, où ils donnaient libre cours à toutes leurs audaces créatrices. Elles furent mises au jour après les ventes d'atelier des années 1920. Cette rareté ne leur donne que plus de valeur. Leur étude, qui a débuté récemment, a révélé leur nombre et leur exceptionnelle qualité.
La Bibliothèque nationale possède la collection la plus remarquable de ces estampes, parfois uniques, souvent annotées par l'artiste. On l'a complétée avec les plus belles épreuves de la Bibliothèque d'art et d'archéologie, du Musée du Louvre et de quelques grandes collections particulières, soit au total un ensemble de 350 pièces originales.
« L'impressionnisme, cette fête de la lumière, du soleil, et souvent du grand air, est-il donc incompatible avec un art qui, le plus souvent, se satisfait du noir et du blanc? L'exposition d'aujourd'hui montre bien qu'il n'en est rien, comme le dit M. Dennery dans la préface du catalogue. L'impressionnisme a produit des gravures dont certaines sont parmi les plus belles du monde. Et peut-être les limites mêmes dans lesquelles le génie se trouve enfermé, l'étroitesse du cadre qui lui est imposé, rendent son expression à la fois plus intime et plus puissante, lorsque le choix des tons dont il dispose se trouve lui-même limité. »
L'exposition s'organise autour des grands noms de l'estampe impressionniste : Degas d'abord, avec des séries pour la première fois réunies ici, Camille Pissarro, Mary Cassatt. Une première salle montre leurs attaches à la tradition, en comparant Manet et Goya, Degas et Rembrandt. On voit ensuite l'époque des initiateurs, les aquafortistes méconnus des années 1850 qui conduisent jusqu'au plus grand d'entre eux : Manet. Autour des noms célèbres gravitent les excellents techniciens de l'estampe qui les conseillèrent et dont on verra d'étonnantes expériences peu connues : Bracquemond, Guérard, Lepic, Desboutin.
La révolution graphique des Impressionnistes se prolonge dans les estampes célèbres de Renoir, de Sisley et celles révélées au public par cette exposition, de Guillaumin, Berthe Morisot, Giuseppe De Nittis. Le mouvement culmine avec la première exposition des Peintres-Graveurs en 1889 et s'achève avec le renouveau de la lithographie en couleurs, après 1890.
Pour cette exposition a été retenu le principe qu'avaient adopté les Impressionnistes eux-mêmes en 1880 : les gravures sont exposées avec leurs différents états, chacun étant considéré comme une œuvre en soi. On verra des pièces rehaussées à la gouache, à l'aquarelle, au pastel, des tirages avec des effets d'encrage différents, procédé typique de l'Impressionnisme qui aboutit au monotype. Outre les monotypes de Degas, sont aussi présentés ceux d'Appian, de Pissarro, Mary Cassatt, Guérard. Ainsi, à travers ces transformations est-il possible d'assister à ces alchimies, aux recherches passionnées qui ont révolutionné l'art de l'estampe, en inventant des procédés nouveaux très prisés aujourd'hui, en brisant les frontières entre gravure, dessin et peinture. La présentation des œuvres, qui laisse voir la feuille dans son intégralité, ou l'entoure d'un cadre de couleur, a été réalisée selon les indications laissées par les Impressionnistes eux-mêmes.
Alors qu'on croyait avoir tout vu de l'Impressionnisme, le domaine de l'estampe offre ses richesses surprenantes, dont l'audace frappe d'autant plus aujourd'hui que le renouveau actuel des arts graphiques trouve là l'origine de sa liberté.
Bibliothèques interuniversitaires et d'université.
Bibliothèque interuniversitaire A. Bibliothèque de la Sorbonne.
Exposition sur la Vie universitaire parisienne au XIIIe siècle. - Le 3 octobre 1974, M. Jean-Pierre Soisson, secrétaire d'État aux Universités inaugurait dans la chapelle de la Sorbonne en présence de M. Robert Mallet, recteur de l'Académie de Paris, de M. le Préfet Roche, Délégué général aux Célébrations nationales, de M. Étienne Dennery, directeur des bibliothèques et de la lecture publique, de M. Jacques Dehaussy, recteur adjoint, des présidents des Universités de Paris, de M. le Directeur de la Bibliothèque interuniversitaire A et de nombreuses personnalités, l'exposition sur La Vie universitaire parisienne au XIIIe siècle 3.
Organisée par le Secrétariat d'État à la Culture et le Secrétariat d'État aux Universités, l'exposition a été réalisée sous le patronage de M. le Recteur Mallet en liaison avec M. le Préfet Roche et le Comité 74. Elle a été préparée à la Bibliothèque de la Sorbonne avec le concours des Archives nationales, de la Bibliothèque nationale et de l'Inspection des Monuments historiques.
« 1974, rappelle M. Robert Mallet dans sa préface au catalogue de l'exposition, est une année commémorative faste pour les philosophes, les théologiens et les universitaires puisqu'elle accueille le sept-centième anniversaire du deuxième concile œcuménique de Lyon et celui des décès de trois éminents personnages : Robert de Sorbon, saint Bonaventure et saint Thomas d'Aquin. » Ces trois personnages ont exercé une influence de premier ordre sur l'enseignement qui se donnait à Paris à cette date. Robert de Sorbon a fondé, comme on sait, la Maison de Sorbonne, qui devait connaître un brillant avenir. Quant à saint Bonaventure et à saint Thomas d'Aquin, ils ont joué un rôle décisif dans l'évolution de la pensée médiévale et dans l'histoire de l'Université de Paris au XIIIe siècle. C'est pourquoi le Comité 74, chargé de préparer la commémoration, a voulu marquer cet anniversaire par des manifestations diverses. Il a notamment décidé à cet effet la tenue d'un colloque international sur le thème « 1274, Année charnière » et l'organisation d'une exposition sur la vie universitaire parisienne au XIIIe siècle.
L'exposition s'est ouverte au moment même où s'achevaient les travaux du colloque international qui s'est tenu successivement à Lyon et à Paris entre le 30 septembre et le 4 octobre 1974. Elle illustrait concrètement les travaux de cette conférence scientifique qui réunissait les savants et les spécialistes de nombreux pays.
Sous des rubriques aux titres suggestifs (Le Monde et Paris au XIIIe siècle, les Institutions et la Vie universitaire, les Maîtres et les Doctrines, lé Rayonnement de l'Université) les organisateurs ont rassemblé pour cette exposition des objets d'art, des pièces d'archives et des manuscrits qu'ils ont empruntés aux collections publiques et privées les plus diverses. Ils ont tenu à replacer dans son cadre historique la vie de l'Université de Paris au XIIIe siècle. Pour ce faire, l'exposition rappelle d'une manière significative l'histoire du monde à cette époque. Elle révèle notamment des aspects nouveaux ou mal connus du public. C'est ainsi qu'elle souligne la volonté de la chrétienté contemporaine de s'unir aux Mongols pour combattre l'Islam. En vérité, l'entreprise faillit réussir puisque ces derniers ont entretenu longtemps des rapports étroits avec la papauté et qu'ils ont envoyé des ambassadeurs au deuxième concile œcuménique de Lyon.
La seconde partie de l'exposition révèle la constitution progressive du corps universitaire parisien. Des documents originaux attestent l'essor des institutions nouvelles à cet égard : facultés, « nations », recteur, collèges, etc. De cette manière, la vie des maîtres et des étudiants et les conflits divers qu'elle provoque apparaissent en pleine lumière. Les documents exposés montrent également la création des premiers grades universitaires - baccalauréat, licence, maîtrise ou doctorat -et ils permettent de constater que les institutions médiévales exercent encore une influence sur les discussions qui se poursuivent aujourd'hui à ce sujet.
La troisième partie souligne les grands courants de pensée qui ont marqué l'Université de Paris au XIIIe siècle. Celle-ci a été notamment un centre important pour la renaissance des études aristotéliciennes que les ordres mendiants nouvellement créés, Dominicains et Franciscains, ont progressivement introduites dans l'enseignement théologique, tout en suivant la doctrine de l'Église. Les plus illustres maîtres de l'époque qui enseignèrent à Paris, saint Bonaventure et saint Thomas d'Aquin, appartenaient, comme on sait, à ces ordres : le premier d'entre eux entra de bonne heure chez les Frères Mineurs, tandis que le second devait faire carrière chez les Frères Prêcheurs.
La renaissance de l'aristotélisme et l'enseignement des ordres mendiants devaient susciter de graves polémiques et l'Église dut plusieurs fois intervenir pour condamner les excès d'un rationalisme qu'elle jugeait dangereux pour le dogme chrétien. Les documents exposés permettent de saisir l'importance de ces polémiques, qui étaient appelées à jouer un rôle essentiel dans l'histoire et l'évolution de la pensée humaine.
Enfin, dans la quatrième partie, l'exposition montre le rayonnement de l'Université de Paris. Bénéficiant de la double protection royale et pontificale, celle-ci fut un exemple pour les institutions d'enseignement qui devaient se multiplier à sa suite en France et à l'étranger. Les débats qui marquèrent à cette époque la vie du corps universitaire parisien attestent d'ailleurs que celui-ci fut en quelque sorte la conscience du siècle. Certes, l'Université de Paris ne participa pas en tant que telle au deuxième concile général de Lyon mais l'influence de son enseignement est perceptible dans les débats de l'assemblée qui permit une réunion provisoire de l'Église grecque et de l'Église romaine et qui accueillit dans son sein les représentants des Mongols, comme on l'a dit précédemment.
L'exposition qui rassemble des documents empruntés aux Archives nationales, à la Bibliothèque nationale, à la Bibliothèque de la Sorbonne, aux bibliothèques publiques et aux trésors des églises et des musées, est organisée dans le cadre grandiose de la chapelle de la Sorbonne. Elle bénéficie d'un éclairage qui met en valeur pour la première fois les voûtes et la coupole classiques de Lemercier.
Le catalogue a été rédigé sous la direction de M. André Tuilier, conservateur en chef de la Bibliothèque de la Sorbonne, commissaire général de l'exposition, par M. Pierre-Marie Auzas, inspecteur principal des Monuments historiques, Mme Denise Bloch, conservateur au Département des manuscrits de la Bibliothèque nationale, Mlles Martine Constans, conservateur aux Archives nationales, Yvonne Fernillot et Monique Lefrançois, conservateurs à la Bibliothèque de la Sorbonne, M. J.-P. Willesme, conservateur au Département archéologique du musée Carnavalet.
Le Commissaire général tient à souligner la part que Mlles Yvonne Fernillot et Monique Lefrançois ont prise à la préparation de la manifestation à la Bibliothèque de la Sorbonne. La décoration de l'exposition a été réalisée sous la direction de M. Maurice Minost, architecte conseil. Le film de présentation a été exécuté sur un montage établi par Mlle Régine Pernoud, conservateur aux Archives nationales. Enfin, la sonorisation de l'exposition présente des extraits de musique médiévale religieuse et profane.
Bibliothèques de l'Université de Pau et des Pays de l'Adour.
Don d'ouvrages canadiens à la Bibliothèque de l'Université de Pau et des pays de l'Adour. - A l'occasion d'un don de 260 volumes offerts par le Canada à la Bibliothèque de l'Université de Pau, une cérémonie accompagnée d'un vin d'honneur offert par l'Université, a eu lieu dans la salle de lecture des Lettres (logée provisoirement dans le bâtiment de la Section sciences) où étaient exposés ces livres et documents divers à dominante littéraire. Accueilli par le directeur de la Bibliothèque de l'Université, conservateur de la section lettres, M. Bosc, et par le Président de l'Université, M. Deschamps, qui prononça une courte allocution, le consul général du Canada à Bordeaux, M. Pierre Dumas, expliqua en quelques mots à quoi correspondait ce don varié, gage de l'amitié franco-canadienne.
Assistaient également à cette cérémonie le Doyen de la Faculté des sciences exactes, M. Metras, les représentants des doyens des autres U.E.R., des représentants de la municipalité et du conseil général, MM. Robert et Lapelerie, conservateurs chargés des sections sciences et droit de la bibliothèque, ainsi que quelques membres du personnel.
Bibliothèques municipales.
Beauvais (Oise).
Exposition du théâtre des enfants. - Pour la seconde année consécutive, le hall de la Bibliothèque municipale de Beauvais a accueilli, du 25 mai au 15 juin 1974 l'exposition des travaux réalisés par les jeunes spectateurs du Théâtre des Enfants du Beauvaisis (T.E.B.), au lendemain des représentations. Le T.E.B., réalisation commune du Théâtre municipal de Beauvais et de la section départementale de la Ligue française de l'enseignement et de l'éducation permanente (Fédération départementale des œuvres laïques de l'Oise) poursuit depuis sa création, en juin 197I, un double objectif :
- permettre aux enfants de découvrir les joies du Théâtre dès leur plus jeune âge, en assurant à l'intention des élèves fréquentant les établissements publics du Beauvaisis - de la maternelle à l'établissement de Ier cycle - une programmation régulière de spectacles de qualité, conçus spécialement pour le jeune public;
- favoriser la satisfaction du besoin de libre expression des enfants en invitant les enseignants qui les accompagnent aux spectacles, à animer, de retour dans les classes, des activités d'expression qui permettront aux jeunes spectateurs de traduire par le graphisme, la discussion autour d'un magnétophone, le jeu dramatique, la réalisation et l'animation de marionnettes, la construction de maquettes de décors, la réalisation de montages sonorisés de diapositives, etc., le choc esthétique reçu au cours de la représentation théâtrale.
Essentiellement éducative et culturelle l'action du T.E.B. s'inscrit dans le cadre du tiers-temps pédagogique et du contingent horaire de 10 % mis à la disposition des établissements d'enseignement secondaire. Toutefois, depuis la saison dernière, le Comité d'animation qui, dans le cadre du Service culturel de la Fédération des œuvres laïques de l'Oise, se compose essentiellement d'enseignants bénévoles, a décidé d'élargir son audience. A l'intention des parents qui regrettaient, jusque-là, de ne pas connaître les spectacles que l'on présentait à leurs enfants, et de ne pouvoir de ce fait en parler avec eux, une représentation publique, programmée un mardi soir de manière à permettre la présence des plus jeunes, a été organisée pour chacun des quatre spectacles accueillis. C'est également cette volonté de se définir comme réalité de la vie culturelle du Beauvaisis qui est à l'origine de l'exposition annuelle des réalisations des jeunes spectateurs, et du choix de la Bibliothèque municipale comme cadre d'accueil.
Les habitués de la bibliothèque, jeunes et adultes, ont plaisir chaque année à fréquenter un local qu'ensoleille l'imagination poétique des enfants. Et parmi les jeunes spectateurs du T.E.B. qui viennent voir leurs propres réalisations et découvrir celles de leurs camarades, nombreux sont ceux qui empruntent, pour la première fois, le chemin de la bibliothèque. La responsable de la section «jeunes » profite de cette occasion pour accueillir les classes de passage et présenter aux enfants les conditions de fonctionnement de leur bibliothèque.
Laon (Aisne).
Conférence. - A l'occasion du douzième festival des heures médiévales de Laon une conférence sur les Manuscrits cisterciens et leur décoration a été prononcée par la bibliothécaire. La Bibliothèque municipale de Laon conserve en effet 122 manuscrits provenant de la célèbre abbaye cistercienne de Vauclair, de sa fondation, en 1134, à la dédicace de son église gothique, en 1257. Ces livrcs, par leur nombre et leur beauté, permettent de suivre l'évolution de la peinture cistercienne aux XIIe et XIIIe siècles, en y reconnaissant trois grandes périodes : manuscrits donnés à Vauclair, lors de la fondation; manuscrits exécutés selon les directives strictes de Saint-Bernard, ennemi d'un vain décor; manuscrits retrouvant le chatoiement des ors selon le goût du XIIIe siècle, cent ans après la mort du saint.
Il était tentant de comparer, grâce à des diapositives, cette évolution aux manuscrits de Citeaux et Clairvaux, conservés à présent à Paris, Dijon et Troyes. Les Laonnois ont pu admirer pour la première fois un choix de vues de la grande Bible de Foigny, emportée à Paris par Richelieu au XVIIe siècle et provenant de ce troisième grand monastère fondé par Saint-Bernard, en 112I, en Thiérache, dans le diocèse de Laon.
Exposition : Les Reliures à travers les âges. - Toujours dans le cadre des Heures médiévales, la bibliohèque réalisa une exposition sur les Reliures à travers les âges, des gros plats de bois carolingiens aux livres du xxe siècle. Parmi ces pièces, beaucoup furent remarquées pour leur grande beauté et leur rareté, en particulier le manuscrit 280 de la fin du XIIe siècle, avec ses fers, représentant Saint-Pierre, Saint-Paul, le roi David, les sirènes et des chevaliers combattant. Une vitrine était réservée aux reliures à la plaque, représentant saints, donateurs, tandis que d'autres livres étaient ornés de magnifiques roulettes Renaissance avec médaillons, angelots, vasques, dont l'un était aux armes de Claude de France, reine et duchesse de Bretagne. On voyait aussi des reliures au nom de libraires, comme Pierre Vinot, Claude Chevallon, Angelier, Gryphe et surtout la reliure très rare de Poncet le Preux avec son loup et l'agneau dans un décor doré à cuir de deux couleurs. Venait ensuite une précieuse reliure mosaïquée, ayant appartenu à Geoffroy de Billy, évêque de Laon, reliure à la fanfare aux armes d'Henri III. Pour la fin du XVIe siècle, avaient été choisis de très nombreux livres ornés de gracieuses couronnes dorées et de mascarons azurés.
Les reliures armoiriées d'ouvrages ayant appartenu à de grands personnages : le Cardinal de Lorraine, Sully, Gaston d'Orléans, Vauban, Fouquet, l'archevêque François de Harlay, les Mancini et les Gondy, la fameuse Précieuse Julie d'Angennes et son mari de Montausier, le banquier Samuel Bernard, le régent, etc., sans oublier les Louis XIV, Louis XV et Louis XVI, apparaissaient dans toute leur variété. Parmi les chanceliers et les gardes des sceaux, une place à part était faite à la bibliothèque du chancelier d'Aguesseau dont Laon possède 400 volumes à ses armes.
L'époque Louis XV se signalait avec les reliures de Pierre Paul Dubuisson et Padeloup Le Jeune, et le XIXe siècle par les élégantes reliures signées de Gruel relieur parisien qui possédait un château dans la banlieue laonnoise. Enfin, pour le xxe siècle avaient été réunies quelques très jolies reliures non commerciales du legs de l'architecte de Laon, Muller, entrées récemment dans les collections. A l'occasion de cette exposition, plus de cent cinquante blasons furent identifiés.
Limoges (Haute-Vienne).
Publications. - L'Heure joyeuse limousine de la Bibliothèque municipale de Limoges a publié le catalogue arrêté, au Ier septembre 1974 de son fonds de diapositives 4. Les contes illustrés de diapositives ont été répertoriés séparément de l'ensemble du fonds classé suivant la Classification décimale de Dewey.
Mantes-la-Jolie (Yvelines).
Soirée d'animation. - Le 25 mai 1974, Armand Lanoux a animé à la Bibliothèque municipale de Mantes-la-Jolie une causerie sur sa propre œuvre et sur le métier d'écrivain. A cette occasion, le numéro 9-10 de la revue Rencontres artistiques et littéraires a pour l'essentiel été consacré à Armand Lanoux. Ont collaboré à ce numéro Michel Bataille, Luc Berimont, Bernard Clavel, Gilbert Sigaux, J. Michel, Henri Heinemann et Paul Jolas, tous familiers de l'homme ou de l'œuvre.
Menton (Alpes-Maritimes).
Exposition Katherine Mansfield. - A l'occasion des manifestations qui se sont déroulées à Menton lors de la remise des prix littéraires de la « Nouvelle brève » décernés pour 1974 à Yvonne Escoula pour La Peau de la mer, et à Isabelle Englishs pour La Vie après tout, la Bibliothèque municipale a organisé une exposition en hommage à Katherine Mansfield. Cette présentation comportait une riche bibliographie : œuvres de Katherine Mansfield dont un texte inédit Juliett, ouvrages critiques et biographiques dont un mémoire de maîtrise consacré aux Grands thèmes de Katherine Mansfield et un numéro des Annales, dans lequel Francis Carco relatait ses souvenirs personnels à l'occasion du séjour parisien de Katherine Mansfield. Une autre section rassemblait les ouvrages couronnés, tant en français qu'en anglais, lors de l'attribution du prix Katherine Mansfield depuis sa création.
L'intérêt des visiteurs a été attiré par une importante iconographie : photos souvenirs de Nouvelle-Zélande où Katherine Mansfield naquit et grandit, portraits et buste de Katherine Mansfield, album de photos relatant des grands moments des manifestations dont la Villa Isola Bella constitua le cadre privilégié.
La Bibliothèque municipale de Menton conserve en outre (dans une vitrine gracieusement offerte par l'Association des femmes écrivains de Nouvelle-Zélande) quelques objets personnels ayant appartenu à Katherine Mansfield. Ces pièces faisaient également partie de l'exposition qui est restée ouverte au public durant la deuxième quinzaine du mois de novembre.
Bibliothèques centrales de prêt.
Alpes-Maritimes.
Journée d'animation. - Le 2I juillet 1974 une journée d'animation sur le thème de la Protection de la nature a été organisée par la Bibliothèque centrale de prêt des Alpes-Maritines.
Le bibliobus a été installé à proximité d'un endroit bien connu et très fréquenté : le Lac du Boréon près de St-Martin Vésubie, au cœur du massif montagneux du Mercantour sur le point d'être constitué en parc national. Outre les collections habituellement présentées sur les rayonnages, un choix de 200 volumes environ était exposé concernant la flore, les forêts, la faune, les minéraux et les grands problèmes de l'environnement. Le bibliobus disposait également de brochures provenant d'associations qui avaient tenu à collaborer à cette journée : l'Association des Amis du parc de Mercantour, entre autres.
Devant le bibliobus sur des panneaux mobiles figuraient des affiches en couleurs représentant une vingtaine de fleurs protégées par arrêté préfectoral dans les Alpes-Maritimes. Ces reproductions ont vivement intéressé le public et certains amateurs de randonnées sont venus les examiner, avant de s'enfoncer, sac au dos, dans les bois de mélèzes. De 10 heures à 18 heures, plus de 200 personnes ont visité l'exposition. Pour quelques-unes d'entre elles, originaires de départements extérieurs, ce fut l'occasion de faire connaissance avec une bibliothèque centrale de prêt. Des prêts d'ouvrages sur la flore alpestre ont été effectués.
Les habitants de Saint-Martin Vésubie désolés de voir leur montagne dégradée par les touristes et les pique-niqueurs du dimanche, ont particulièrement apprécié cette opération. Bien qu'un dépôt de livres de la Bibliothèque existe au Syndicat d'initiative de la commune, le public a trouvé judicieux qu'un bibliobus vienne à sa rencontre, au cours de vacances, dans un lieu de détente.
Cette journée a donc permis de joindre des lecteurs en période de loisirs, en dehors des conditions de tournées habituelles. Le personnel de la bibliothèque centrale de prêt a fourni des renseignements de tous ordres : références d'ouvrages, bibliographie sur la nature, fonctionnement et action du service. Des projets de rencontre et d'animation ont été envisagés. Des contacts ont été pris avec un public très divers. Enfin cette expérience. d'animation a démontré aux yeux du public, comme de l'autorité locale, qu'une bibliothèque peut intervenir directement et efficacement dans la défense d'intérêts collectifs : la protection d'un site.
Aveyron.
Publication. - La Bibliothèque centrale de prêt de l'Aveyron a consacré un catalogue 5 à ses romans et ouvrages documentaires acquis de septembre 1972 à septembre 1973. Parmi les romans, des sections particulières, distinguées par des pages de couleur, ont été consacrées aux romans policiers, aux ouvrages sur le théâtre et le cinéma. Le fonds local et les biographies font également l'objet de rubriques indépendantes. Les ouvrages documentaires sont répartis suivant la Classification de Dewey.
Cantal.
Publication. - La Bibliothèque centrale de prêt du Cantal a consacré un catalogue à son fonds de diapositives 6. Les titres des pochettes ou dossiers qui regroupent les diapositives sont présentés, suivant les divisions de la Classification décimale de Dewey. Un index-matières termine ce catalogue.
Corrèze.
Publication. - La Bibliothèque centrale de prêt de la Corrèze a publié un catalogue de son fonds de disques 7. Précédées d'un index général, les notices des disques ont été réparties en 8 classes : chansons; variétés; jazz; folklore; musique classique; expression verbale; divers; disques pour enfants.
Loire.
Publications. - La Bibliothèque centrale de prêt de la Loire a publié le catalogue de son fonds d'ouvrages documentaires 8 à jour au Ier juillet 1974. Les notices ont été réparties suivant les divisions de la Classification décimale de Dewey. Des index « auteurs » et matières ont été placés en fin de volume. Un catalogue séparé, également à jour au Ier juillet 1974, recense les romans pour adultes possédés par la bibliothèque 9.