Chronique des bibliothèques

Bibliothèques municipales.

Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône).

Exposition de collages de Claude Ballare. - Du 28 juin au 8 juillet 1973 la bibliothèque de prêt, installée dans l'ancienne Halle aux grains, place de l'Hôtel de ville, a accueilli une exposition de collages, œuvres de Claude Ballare. Ces collages ont été réalisés à partir de vieilles revues (fin du XIXe siècle) découvertes sur le marché aux puces de Tunis auxquelles avaient été joints des éléments trouvés dans des revues actuelles. Le sens de l'humour de l'auteur, humour souvent noir, se donne libre cours dans ses collages et se découvre après une visite attentive de l'exposition.

Le II juillet, dans la même salle a eu lieu le vernissage de l'exposition de dessins, documents et portraits parus dans les 53 numéros de la revue L'Arc dirigée par Stéphane Cordier et éditée à Aix-en-Provence depuis 1958. Cette revue qui fait autorité en France et à l'étranger est un des rares périodiques dits littéraires dont les textes soient accompagnés de photographies ou de dessins, ces documents étant étroitement liés au thème de chaque numéro. Huit thèmes se partageaient les illustrations exposées : portraits, dessins, la femme, le Midi, rêves-réalités, le cinéma, la rue, Gutenberg. L'exposition s'est prolongée jusqu'à la fin du mois d'août.

Bourges (Cher).

Exposition sur la Reliure ancienne. - Pour la rentrée de septembre et pendant plusieurs mois sont exposées dans les salons de la Bibliothèque municipale de Bourges un certain nombre de ses reliures, de différentes époques, pouvant illustrer, au moins partiellement, l'histoire de cet art, du Moyen âge à l'époque romantique : Une reliure carolingienne de cuir estampé (IXe s.) et une reliure à grosse peau, avec lanière et cabochons (début xve s.); un choix assez abondant de reliures estampées (au fer, à la plaque, à la roulette) des XVe-XVIe siècles, certaines avec initiales; une reliure à médaillon central de la Renaissance; une « fanfare », des reliures au semis, au pointillé, à la « du Seuil » ; deux belles « dentelles » du XVIIIe siècle dont une aux armes de Marie-Antoinette; un maroquin vert olive de Mme Victoire; une reliure d'époque Louis XVI, signée Tessier, aux armes du marquis d'Angiviller; deux pièces maîtresses : le Sacre de Louis XV (du type à 4 plaques), le sacre de Napoléon, décoré au gaufrage, exécuté par Simier (signature) sous Louis-Philippe; enfin, quelques cartonnages romantiques et trois reliures italiennes du XVIIIe siècle dont une mosaïquée.

Plusieurs des pièces exposées proviennent de Versailles; d'autres, de la bibliothèque des archevêques de Bourges ou du collège des Jésuites (armes de Mgr d'Hardivilliers et de Mgr Lévis de Ventadour, au XVIIe s.; du Cardinal de la Rochefoucauld, au XVIIIe s.).

Carpentras (Vaucluse).

Exposition : Le Vieux Carpentras. - L'exposition présentée pour la saison 1973 au Musée de Carpentras du 23 juin au 30 septembre 1973 évoquait à l'aide de documents originaux du xve au XIXe siècle le Vieux Carpentras. Figuraient en premier lieu les plans, les vues générales et les cadastres ainsi que la description et la division de la ville en quartiers et îles, accompagnés de vues de la cité dues à Bonaventure Laurens, Denis Bonnet et Joseph Eysseric. Était ensuite évoquée l'histoire des principaux monuments de la ville disparus ou encore existants, les remparts et ses portes Notre-Dame, de Monteux, d'Orange et de Mazan et certaines de ses tours dont celle de Beaurepaire, la plus forte de la ville. Quartier par quartier le Vieux Carpentras déroulait son lacis parfois inextricable de rues, de places et placettes bordées d'édifices religieux : La place et le quartier de Notre-Dame avec les documents concernant le premier et immense couvent des Dominicains, la cathédrale Saint-Suffrein et son cloître aujourd'hui disparu, le palais de justice ex-palais épiscopal et ses abords, la place de la mairie, l'ancienne juiverie, l'église de l'Observance et son quartier, l'hôpital, la Charité et leurs quartiers, les anciens collèges, la chapelle Notre-Dame de Santé et ses abords, les boulevards extérieurs, l'aqueduc, les fontaines, la vie à Carpentras dans le passé, les foires et marchés, les fêtes et autres divertissements.

Cette exposition 1réalisée grâce à l'étroite collaboration de la Bibliothèque municipale et des musées de Carpentras est le fruit d'un très intéressant travail de recherche qui trouve sa place dans le Pré-inventaire et l'Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de France.

Douai (Nord).

Le nouveau Bibliobus urbain. - Le nouveau bibliobus urbain de Douai mis en service fin mai 1973 contient trois mille livres pour adultes et enfants. Du mardi au samedi, de 14 h 30 à 19 h 30, onze points de stationnement, situés dans les quartiers périphériques de la ville, reçoivent sa visite, chaque semaine 2.

Tous les livres sont répertoriés sur des listes qui constituent quatre brochures : Romans-Adultes; Documentaires-Adultes; Romans, livres d'images-section Jeunesse ; Documentaires, contes-section Jeunesse. Ces catalogues, qui feront par la suite l'objet de suppléments, sont donnés aux lecteurs.

Le succès remporté par le bibliobus est fort encourageant : mille lecteurs se sont en effet inscrits en cinq semaines.

Caractéristiques du véhicule :
- Châssis : Saviem, type SG5XL73.
- Dimensions extérieures : longueur : 9,40 m; largeur : 2,30 m; hauteur : 2,80 m.
- Accès : Porte d'entrée à l'arrière, précédée d'une petite plate-forme abritée à laquelle on accède par un escalier escamotable; cette porte est coulissante avec commande pneumatique; porte de sortie à l'avant, sur le côté droit; un petit sas avec porte coulissante a été aménagé pour éviter les courants d'air.
- Quatre vitrines extérieures d'exposition.
- Aménagement intérieur : Les rayonnages sont placés sur les parois latérales.

Près de l'entrée : bureau de restitution des livres, équipé des classeurs nécessaires au service et de tablettes permettant le stockage des livres restitués par les lecteurs.

Près de la sortie : bureau de prêt équipé de classeurs, du fichier des lecteurs et d'armoires.

- Éclairement par l'avant et l'arrière du bibliobus et par un toit translucide avec trappes ouvrantes et orientables.

- Équipement électrique intérieur (plafonniers) et chauffage alimentés par batterie.

- Sonorisation intérieure et extérieure.

Laxou (Meurthe-et-Moselle).

Ouverture de la Bibliothèque municipale. - La commune de Laxou, un peu moins de 20 ooo habitants, est l'une des 21 communes de l'agglomération de Nancy qui compte environ 280 ooo habitants. La ville de Nancy, seule, possède une bibliothèque municipale, avec une section d'étude (fonds ancien, fonds lorrain, ouvrages et périodiques littéraires, historiques et scientifiques) qui rend de très grands services à toute l'agglomération, et une section de lecture publique (dont plusieurs succursales) qui ne peut évidemment, malgré quelques dépôts dans des écoles ou des foyers de banlieue, être efficace qu'à l'intérieur des limites communales.

Laxou se devait de créer la première bibliothèque municipale de banlieue. Les débuts sont modestes : seul un quartier de 4 à 5 000 habitants sera desservi grâce à un local de 140 m2 (qui pourrait être porté à 200 m2) libéré par la construction d'une nouvelle mairie. Le bibliothécaire, M. Pierre Bruthiaux, a commencé son travail dès le Ier novembre 1972 ; 2 000 livres environ ont été acquis et équipés pour le prêt, auxquels s'ajoute un dépôt de 3 à 400 livres de la Bibliothèque centrale de prêt de Meurthe-et-Moselle.

Le 9 juin 1973, le Maire, M. Gérard Thirion et le bibliothécaire présentaient les nouveaux locaux au Conseil municipal et au corps enseignant. Seul le secteur salle de lecture et prêt pour adulte est terminé et ouvrira 20 heures par semaine : La section enfantine ne pourra être ouverte qu'à la rentrée scolaire.

Puisse cette ouverture faire tache d'huile dans l'agglomération nancéienne, voire dans les trois autres quartiers de la commune de Laxou, éventuellement en liaison avec les communes voisines.

Limoges (Haute-Vienne).

Exposition : Molière. - La Bibliothèque municipale a tenu à participer à l'hommage rendu à Molière à l'occasion du tricentenaire de sa mort, en organisant une exposition sur ce sujet pendant les mois de mai, juin et juillet 1973. Cette exposition était divisée en trois parties :
- un premier groupe de vitrines évoquait Molière, personnage de théâtre et thème artistique avec par exemple Molière, comédie de Goldoni, celle de George Sand (et dont le Ier acte est situé dans le Limousin), La Petite Molière de Jean Anouilh, etc...
- Les deux vitrines suivantes étaient consacrées aux Fourberies de Scapin, aux emprunts de Molière, à la Comédie latine, à la « Commedia dell'arte » et aux différentes représentations de Scapin depuis trois siècles (cette pièce avait été jouée au mois de mai à Limoges et au mois de juillet au Festival de Bellac).
- Les cinq dernières vitrines essayaient de préciser les rapports de Molière avec le Limousin : photos de la maison place Sainte-Félicité dite « Maison de Molière », évocation du Limoges au temps de Molière, à l'aide des allusions de Monsieur de Pourceaugnac, enfin les diverses sources possibles de cette pièce.

Toutes ces vitrines étaient illustrées de gravures, d'éditions des œuvres de Molière, des XVIIe-XVIIIe, XIXe et xxe siècles. Le Centre théâtral du Limousin avait prêté quelques photos et une étudiante des Arts décoratifs de Limoges avait accepté de faire des croquis et projets de costume pour certains personnages de Molière.

Orange (Vaucluse).

Exposition : Histoire du collège d'Orange (1573-1973). - C'est à la demande de la Municipalité et de M. le Proviseur du Lycée qu'une exposition sur l'Histoire du Collège d'Orange a été organisée à la Bibliothèque municipale d'Orange, à l'occasion du 4e centenaire du Collège, Inaugurée le 26 mai à 10 heures par M. le Préfet du Vaucluse, M. le Ministre plénipotentiaire des Pays-Bas, M. le Député-Maire d'Orange et M. le Recteur de l'Académie d'Aix-Marseille, elle s'est prolongée jusqu'au 9 juin.

Fondé en 1573 - un an après la Saint-Barthélemy - par Louis de Nassau, régent de la Principauté d'Orange, le Collège a connu, jusqu'à sa nationalisation en 1962, les fortunes diverses dont les archives municipales ont gardé les traces glorieuses ou navrantes. Ces documents, parmi lesquels la copie sur parchemin des Lettres Patentes de 1573, deux lettres de Talleyrand Périgord à l'évêque d'Orange, le journal manuscrit de Géraud Boissié professeur au Collège de 1669 à 1687, des devis, plans, prospectus, étaient au nombre de 150 environ. Cette partie historique était illustrée de nombreuses photographies de classes - la plus ancienne datant de 1890 - de livres de prix, de livres de cours manuscrits, de devoirs, de dessins et de travaux d'élèves.

Reims (Marne).

Exposition : La Reliure d'art du IXe au XXe siècle dans les collections de la Bibliothèques municipale. - Durant les mois de mai et juin la Bibliothèque a exposé une sélection d'une centaine de reliures permettant de retracer l'évolution de cet art des temps carolingiens à 1913. Les vitrines avaient été placées non dans la Salle d'exposition mais dans le grand hall, de telle façon que tout lecteur se rendant, soit en section d'étude, soit en lecture publique, fût amené à passer au milieu d'elles. Il semble que cette formule ait plu, puisque durant toute la durée de l'exposition les livres furent examinés par de nombreuses personnes souvent le guide en main.

Pour le public ce fut l'occasion de se rappeler la richesse et la diversité de la reliure française et aussi de mesurer l'immense apport des donateurs au cours des temps : des anciens archevêques aux maires et aux notables du siècle dernier une généreuse tradition s'était établie et conservée, dont il faut regretter l'affaiblissement.

Parmi les pièces les plus remarquées il convient de noter : les reliures peintes de l'archevêque Guy de Roye (1390-1409), une étoffe sassanide recouvrant un missel de l'abbaye Saint-Nicaise (XIVe siècle) et un livre d'heures ayant appartenu à Marie Stuart, aux armes de la reine et de François II.

Toulouse (Haute-Garonne).

Participation au deuxième Festival du livre pour la jeunesse à Toulouse. - Dans le cadre du deuxième festival du livre pour la jeunesse (22-27 mai 1973), la Bibliothèque municipale de Toulouse occupait un stand portant sur quatre thèmes :
- Les annexes enfantines présentaient leurs recherches et leurs travaux réalisés à l'occasion de l'année Molière. Un théâtre miniature fabriqué par les eunes des Mazades avec des décors et les personnages de diverses pièces eut beaucoup de succès.
- Parallèlement à d'autres stands concernant les enfants du monde entier, la bibliothèque municipale présentait les « livres des enfants du monde », grâce à des dons récents d'Amérique, Afrique et Asie. Étaient mis particulièrement en évidence les livres illustrés anglais, allemands, russes et espagnols prêtés dans les succursales enfantines aux jeunes qui étudient les langues étrangères.
- Les résultats d'une enquête sur « les jeunes et l'Histoire » étaient affichés ainsi qu'un concours de dessins sur les personnages historiques favoris ou l'époque préférée; un « référendum » exprima les préférences des jeunes pour le présent et le futur. Sur 1 519 réponses, 504 allaient au futur, 631 au présent, 384 au passé.
- Enfin, les réalisations de la bibliothèque dans le domaine de la coopération avec les professeurs et les jeunes des écoles étaient exposées.

Deux jeux-concours, mettant en cause Molière et l'histoire, étaient proposés aux jeunes visiteurs.

Exposition : Des incunables à Zig et Puce. - Le 28 mai 1973, le Pr Ourliac, Maire adjoint, inaugurait l'exposition Des incunables à Zig et Puce, en présence d'Alain Saint-Ogan, l'un des premiers dessinateurs français à avoir utilisé le « ballon ». Cette exposition se juxtaposait au premier Salon national de la bande dessinée organisée par M. Faur, conservateur à la Bibliothèque municipale de Toulouse. L'exposition de la Bibliothèque municipale commençait en réalité par des manuscrits du XIIIe siècle et s'achevait par un ensemble de dessins et documents originaux de Saint-Ogan réunis par M. André Daussin. Aux livres illustrés de la Bibliothèque municipale s'ajoutaient les objets, l'imagerie et les affiches de la magnifique collection du Musée Paul Dupuy de Toulouse, le Submersion de Toulouse-Lautrec prêté par la Bibliothèque municipale d'Albi et les dessins originaux de Saint-Ogan prêtés par la Dépêche du Midi. Un catalogue malheureusement très sommaire recensait les pièces de l'exposition.

Valenciennes (Nord).

Exposition sur la Toison d'or. - Pour célébrer le cinquième centenaire du chapitre de la Toison d'or tenu à Valenciennes par Charles le Téméraire en mai 1473, l'Association européenne des villes de la Toison d'or a remis à Valenciennes le diplôme de « Ville de la Toison d'or ». A cette occasion une exposition de tableaux et de livres relatifs à la Toison d'or, organisée dans les locaux du Musée, a été inaugurée par le Sénateur-Maire de Valenciennes accompagné de nombreuses personnalités françaises et belges.

Les livres présentés, provenant de la bibliothèque, comportaient divers manuscrits du xve siècle : des Statuts de l'ordre, une Histoire de la Toison d'or par Guillaume Fillastre, un recueil contenant l'Imitation de Notre-Seigneur Jésus-Christ, enluminé par Guillaume Vrelant pour Philippe le Bon, une entrée de Philippe II d'Espagne pour le chapitre de la Toison d'or tenu à Anvers en 1566, ainsi qu'un armorial des chevaliers de l'ordre datant du XVIIe siècle. L'armorial de Jean-Baptiste Maurice imprimé en 1667, et une édition plantinienne contenant des portraits gravés des ducs de Bourgogne complétaient l'exposition.