Conférence sur les fonds latino-américains de bibliothèques européennes
Une conférence sur les fonds latino-américains de bibliothèques s'est tenue à l' « Institut of Latin American Studies » de l'Université de Londres du 10 au 12 novembre 1972. Elle réunissait les représentants de 6 pays européens : France, Allemagne, Espagne, Grande-Bretagne, Pays-Bas et Suède. La France était représenté par Mme Marie-Thérèse Jiptner, conservateur à la Bibliothèque nationale, qui avait mené une enquête sur ces fonds auprès des bibliothèques françaises. Les rencontres ont permis de présenter les ressources des différents pays concernant leurs fonds latino-américains les problèmes d'acquisition et de coopération.
L'Allemagne fédérale dénombre 35 bibliothèques possédant un fonds de plus de mille volumes sur l'Amérique latine. Outre le prêt interbibliothèques une activité de coopération est fournie par l'Institut d'études ibéro-américaines de Hambourg avec la création en 1967 du catalogue central ibéro-américain, qui répertorie le matériel bibliographique d'Amérique latine dispersé dans les bibliothèques de la ville. Depuis 1969 le catalogue central publie un bulletin mensuel de nouvelles acquisitions.
En Espagne les fonds latino-américains se trouvent pratiquement dispersés dans toutes les bibliothèques et sont particulièrement riches à la Bibliothèque nationale de Madrid, à l'Institut de culture hispanique de Madrid, au Conseil supérieur de la recherche scientifique de Madrid ainsi qu'à la bibliothèque de l'École d'études hispano-américaines de Séville. Des catalogues collectifs sont en cours. Faisant partie de l'Institut de culture hispanique, le Centre de documentation ibéro-américaine se consacre à la formation d'archives documentaires sur l'Amérique de langue espagnole et publie des chronologies d'événements de ces pays dans Documentacion iberoamericana, Anuario Iberoamericano et Resumen mensual.
En Grande-Bretagne, le « British Museum » et l' « Hispanic and Luso-Brazilian Council » à Canning House possèdent d'importants fonds latino-américains ainsi que les centres ou instituts d'Amérique latine des universités de Cambridge, Glasgow, Liverpool, Londres, Oxford, Essex et l' « University College Library » à Londres. Ces centres pratiquent une politique d'achat en coopération. La coordination est exercée par l' « University of London Institute of Latin American Studies » qui constitue depuis 1967 le catalogue collectif des ouvrages d'Amérique latine englobant 50 bibliothèques.
Aux Pays-Bas le CEDLA, (« Centro de Estudios y Documentacion Latino-americanos ») auquel participent les universités d'Amsterdam, Leiden, Nijmegen, Rotterdam, Tilburg, Wageningen et l'Institut royal des Tropiques d'Amsterdam. Le CEDLA centralise le catalogue des ouvrages latino-américains disponibles.
En Suède l' « Instituto de estudios ibéro-américainos » de Stockholm collabore avec l'Institut ibéro-américain de Gôteborg sur le plan du prêt et des acquisitions. Cette collaboration s'étend maintenant à tous les pays scandinaves puisque Ibéro-Américana, la liste d'acquisitions commune à ces deux centres est devenue depuis 197I un bulletin de nouvelles sur la documentation et les principales recherches latino-américanistes au Danemark, en Finlande, Norvège et Suède.
En France les 26 bibliothèques possédant un fonds sur l'Amérique latine sont d'importance inégale. L'Institut des hautes études d'Amérique latine possède la plus grande bibliothèque spécialisée avec 40 000 volumes et publie une liste annuelle de nouvelles acquisitions. La Bibliothèque nationale possède un riche fonds latino-américain mais qui reste difficile à cerner faute d'un fichier spécial à l'Amérique latine. Ces bibliothèques participent au Catalogue collectif des ouvrages étrangers et à l'Inventaire permanent des périodiques étrangers en cours, mais ceux-ci n'ont pas de divisions géographiques. Une coopération dans le domaine des acquisitions pour l'Amérique latine est vivement souhaitée.
Tous les participants ont souligné les difficultés rencontrées en ce qui concerne les acquisitions, notamment de publications officielles et périodiques. La coopération souhaitée à l'échelle européenne ne paraît pouvoir être effectivement réalisée que si les pays participants sont arrivés au même niveau d'organisation et de coopération entre bibliothèques. La conférence s'est terminée sur le souhait qu'une prochaine rencontre verrait s'élargir le cercle des pays participants.