Chronique des bibliothèques

Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg.

Strasbourg (Bas-Rhin).

La commémoration de la naissance de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg a donné lieu à'diverses manifestations :

I. Exposition : Cent ans d'acquisitions. - Le 4 décembre 197I, M. le Directeur des bibliothèques, accompagné de M. l'Inspecteur général Caillet, présidait le vernissage de l'exposition. Ouverte jusqu'au 15 janvier 1972, cette exposition a connu dès le début un réel succès d'affluence (1973 entrées durant les dix premiers jours). Par l'exemple d'ouvrages rares ou de bibliophilie les organisateurs ont voulu donner aux visiteurs une idée de la nature des fonds acquis entre 1871 et 197I : manuscrits (avec une mention spéciale pour La Cité de Dieu de St Augustin, XIVe-XVe s., provenant de la collection Hamilton), incunables illustrés (en tête une impression de Jean Mentelin, proto-typographe de Strasbourg), livres illustrés du XVIe au xxe siècle. Les Alsatiques ont été mis particulièrement en valeur : illustrateurs du livre (Jean Waechtelin, Hans Baldung-Grien, Hans Weiditz et son fils Christophe, David Kandel, Tobias Stimmer, J. Adolphe Dannecker, Christophe Guérin, Gustave Doré, Richard Brunck de Freundeck, Jean Arp, Hansi, Hans Haug, etc.), auteurs (Sébastien Brant, Geiler de Kaysersberg, Specklin, Elie Mertel, Christophe-Guillaume Koch, Gustave Stoskopf), médecins (Brunschwig, Brunfels, Hans de Gersdorff, Albert Schweitzer). Les deux vitrines réservées au fonds du Chapitre St-Thomas de Strasbourg présentaient les collections des professeurs de théologie protestante strasbourgeois E. Reuss, Ch. Schmidt, E. Cunitz et Jean-Guillaume Baum. Deux autres vitrines étaient consacrées à divers fonds et collections précieuses (papyrus, ostraca, bibliothèques Hermann, Böcking, Drioton, collection Gobineau, manuscrits Jean dePange). Les livres appartenant aux Sections de médecine et de sciences étaient exposés à part. Enfin, les médailles et monnaies ainsi que les estampes, affiches, cartes et plans offraient un choix très riche.

2. Opération « portes ouvertes ». - A la bibliothèque centrale, l'opération « Portes ouvertes » a eu lieu les dimanches 5 et 12 décembre 197I; à la Section de médecine et à la Section des sciences et techniques le dimanche 5 décembre. Sa préparation a demandé le concours de la presque totalité du personnel; une soixantaine de volontaires ont assuré les permanences nécessaires. La publicité a été faite par des affiches, des articles dans la presse régionale de langue française et de langue allemande, un communiqué sur les ondes de Radio Strasbourg, un flash dans l'émission télévisée Alsace-Actualités, des circulaires et des tracts envoyés soit aux collectivités soit à titre individuel.

A la bibliothèque centrale le public se voyait proposer : la visite guidée de la bibliothèque; la visite de l'exposition Cent ans d'acquisitions; la projection du film d'Alain Resnais Toute la mémoire du monde. A l'entrée, deux hôtesses accueillaient les visiteurs et leur distribuaient une notice composée d'un historique de la bibliothèque, d'un feuillet intitulé Inscriptions à la bibliothéque et horaires. Dans le hall d'entrée des panneaux présentaient la Bibliothèque nationale et universitaire, son histoire, son rôle, les services qu'elle peut rendre, ses prochaines extensions. Un choix parmi les acquisitions récentes mettait immédiatement les visiteurs en contact avec le livre.

La visite guidée de la bibliothèque était orientée sur le circuit du livre depuis la librairie jusqu'à la table de travail du lecteur. Elle montrait les services suivants : commandes-inventaire, catalogage auteurs et matières, multigraphie, laboratoire photographique, reliure, périodiques, thèses, prêt interbibliothèques, prêt à domicile, Alsatiques. Un aperçu des magasins, des salles de lecture, de la salle des catalogues complétait la visite. La durée prévue pour le circuit était de 1 h 15 (un départ de visite ayant lieu tous les quarts d'heure) mais ce temps a presque toujours été dépassé à cause des nombreuses questions des visiteurs (I 098 entrées à la Bibliothèque centrale).

Les accompagnateurs chargés de guider les visites avaient été recrutés parmi le personnel scientifique et technique qui assure habituellement le service des renseignements. Ils avaient en mains une documentation sous la forme d'une notice intitulée Circuit de la visite et présentation des services et d'un dossier composé de renseignements chiffrés : budget, accroissement des collections, consultation, etc. pour répondre aux questions éventuelles. Dans les services visités, on avait demandé la présence d'une des personnes y travaillant habituellement pour une explication plus complète.

A la Section de médecine et à la Section des sciences l'opération « Portes ouvertes » a été organisée de la même façon avec, naturellement, les adaptations nécessaires. La Section des sciences placée sur une artère peu fréquentée le dimanche, et la Section de médecine ne disposant pas d'un bâtiment autonome, ont connu moins d'aflluence, mais la publicité écrite faite auprès des médecins, des ingénieurs et des techniciens devrait avoir des répercussions à plus longue échéance.

Exposition du livre suisse. - Cette exposition qui devait, à l'origine, montrer les plus beaux livres suisses primés en 1966 et 1967 et être accompagnée d'une sélection d'affiches ayant trait au livre, s'est transformée en une exposition organisée par la Société des éditeurs et libraires de la Suisse romande et a mis en valeur la production contemporaine des livres suisses édités surtout en Suisse romande. Le vernissage, qui tenait lieu également d'inauguration de la Quinzaine culturelle, a eu lieu le jeudi 14 octobre 197I à 18 heures avec un grand concours d'autorités et de personnalités (170 personnes). La cérémonie était présidée par M. Pierre Dupont, ambassadeur venu spécialement de Paris; M. Hermann Hauser, directeur des éditions La Baconnière à Boudry, prit également la parole. L'exposition ouverte tous les jours jusqu'au 30 octobre, sauf le dimanche, a été fréquentée par 1 059 visiteurs.

Bibliothèques universitaires.

Bibliothèque Sainte-Geneviève.

Exposition : Science et astrologie au XVIe siècle. Oronce Fine et son horloge planétaire. - Cette exposition qui a eu lieu du 22 novembre au 22 décembre 197I à la Bibliothèque Sainte-Geneviève, était destinée à faire connaître à l'occasion de son retour après de longues années de restauration, l'horloge planétaire dite d'Oronce Fine. Figurant dans les collections de l'abbaye depuis la fin du XVIIe siècle cette horloge était tombée dans l'oubli sauf pour quelques spécialistes d'histoire des sciences et de l'horlogerie. Il s'agit pourtant d'un objet du plus grand intérêt puisque c'est la plus ancienne des quatre horloges planétaires de la Renaissance conservées dans le monde. Ces horloges planétaires constituaient de véritables représentations du système céleste selon l'astronomie ptolémaïque. Les divers cadrans reproduisent les mouvements des planètes selon la décomposition géométrique de Ptolémée rattachant l'horloge à la tradition médiévale, mais encore bien vivante au XVIe siècle, des équatoires.

En plus de son intérêt scientifique c'est une fort belle œuvre au plan esthétique. Les magnifiques disques de métal gravé des cadrans aussi bien que le globe céleste également en cuivre gravé et peint ont retrouvé toute leur splendeur grâce à une habile restauration. Enfin à l'horloge est lié le nom du savant dauphinois Oronce Fine, connu des historiens du livre et de l'illustration mais dont l'œuvre scientifique, hautement estimée de ses contemporains, est injustement oubliée aujourd'hui.

A un moment où l'histoire des sciences et des techniques connaît un regain de faveur, une telle exposition venait bien à son heure. Illustrant un moment de la pensée à la veille des grands bouleversements qui vont se produire au début du XVIIe siècle, moment dont Fine est un représentant tout à fait typique, elle attire aussi l'attention sur la richesse de certaines de nos bibliothèques en ouvrages scientifiques anciens.

A côté de l'horloge étaient présentés de fort beaux instruments contemporains servant soit à la mesure du temps, soit aux études astronomiques, les deux étant d'ailleurs étroitement liés : horloges astronomiques comme celles d'Isaac Habrecht ou de Reinhold, cadrans solaires divers, astrolabes, quadrant nouveau, équatoires - trois sur les quatre connus actuellement; tous objets dont la beauté plastique n'est pas moindre que la valeur scientifique. Plusieurs des cadrans solaires rappelaient l'intérêt que Fine a porté à ces instruments, en particulier le cadran en forme de navire qui porte sa signature et le cadran multiple exécuté d'après un dessin de la Protomathesis.

En effet la théorie des instruments scientifiques occupe une place importante dans l'œuvre de Fine et on pouvait voir à côté de ses ouvrages proprement mathématiques comme la Protomathesis ou la Quadratura circuli deux de ses traités de l'équatoire et celui du quadrant nouveau. En liaison étroite avec l'horloge planétaire, son œuvre astronomique et astrologique était évidemment aussi représentée. Mieux connues, ses activités d'illustrateur et de cartographe étaient évoquées par de beaux encadrements et des planches dessinés pour Simon de Colines ou Vascosan et on pouvait voir également les deux fameuses cartes du monde en forme de cœur et de double cœur. Des documents intéressants rappelaient les origines familiales du savant dauphinois et les étapes importantes de sa vie, en particulier son premier paiement comme lecteur de mathématiques au Collège de France nouvellement créé par François Ier.

Enfin à côté des multiples aspects de la vie et de l'œuvre de Fine, l'histoire de l'horloge encore obscure en bien des points, mais précisée par des recherches récentes, était brièvement évoquée.

Bibliothèques municipales.

Alfortville (Val-de-Marne).

Transfert de la Bibliothèque municipale. - La Bibliothèque municipale d'Alfortville a quitté son ancien local situé au premier étage de la mairie pour s'installer au rez-de-chaussée d'un immeuble neuf, rue Jules Guesde. Le 10 octobre 197I, M. Joseph Franceschi, maire d'Alfortville, conseiller général du Val-de-Marne, accompagné des personnalités de la ville, inaugurait les nouvelles installations en présence de MM. Yvert et Thill, conservateurs, représentant la Direction chargée des bibliothèques et de la lecture publique.

Cet équipement constitue la première étape du programme de développement de la lecture publique entrepris par la municipalité. Du fait de son étirement sur près de 5 km, Alfortville (35 000 habitants) est en effet particulièrement difficile à desservir. Deux autres bibliothèques seront donc implantées dans des ensembles d'habitations, au centre et au Sud. Dès avant la mise en service du nouveau local, le personnel a été très sensiblement renforcé et une bibliothécaire de deuxième catégorie a été recrutée.

A l'occasion de ce transfert, la bibliothèque s'est modernisée : libre accès aux rayons, 200 m2 de services publics, classement systématique, installation d'une salle de lecture et d'une section enfantine bien isolée. Par ailleurs, l'établissement d'un catalogue normalisé a été entrepris. Le 12 octobre, la nouvelle bibliothèque ouvrait ses portes et inscrivait au cours des deux semaines suivantes 604 lecteurs, dont 236 enfants.

Brest (Finistère).

Inauguration de la succursale de Bellevue. - Le 9 novembre 1970, en présence de toutes les autorités de la ville, M. l'Inspecteur général Poindron a inauguré une nouvelle succursale de la bibliothèque municipale, celle de Bellevue, installée dans la première Z.U.P., baptisée « BREST II », sur la rive droite de la Penfeld.

D'une superficie de 485 m2, cette annexe comprend quatre parties : I. Un coin pour les enfants de 30 places avec tapis de lecture et mobilier en rotin. 2. Une salle de périodiques de 12 places, très confortablement aménagée, avec chauffeuses et guéridons. 3. Une section travail, de 20 places, créée surtout à l'intention des élèves fréquentant les C.E.S. tout proches, et comprenant plus de 400 usuels.

4. Enfin, tout le reste du local est occupé par des rayonnages (en épis ou muraux) constituant, en quelque sorte, la section prêt de cette bibliothèque. Des tables et chaises permettent la lecture sur place. Une grande banque de prêt, de nombreux présentoirs muraux ou sur pieds pour nouveautés, actualités, complètent le mobilier. Une importante réserve et un bureau pour le sous-bibliothécaire ont été aménagés en arrière de cette grande salle publique et constituent les « services intérieurs » (manutention, équipement, entretien...).

L'ensemble s'ouvre largement sur la cité, plus précisément sur un grand centre commercial. A côté, sont situés la mairie annexe du quartier, la Maison des jeunes et de la culture, une résidence pour personnes âgées, un gymnase, ultérieurement la patinoire... des parcs à voitures. La bibliothèque est donc au cœur de toutes les activités, commerciales, administratives, socio-éducatives de cette Z.U.P. prévue pour recevoir plus de 20 ooo personnes.

L'aménagement intérieur de cette succursale, élégant et confortable, a été exécuté, pour ce qui est du mobilier, par un artisan local. Elle pourra contenir 15 000 volumes (6 500 lors de l'ouverture, soit 2 500 romans, 2 ooo documentaires et 2 ooo volumes pour enfants...).

La bibliothèque a été construite par la Société mixte d'aménagement de la Bretagne, qui a édifié la Z.U.P. avec la collaboration de la S.C.E.T. Le coût total de l'opération a été de 495 000 F (construction 384 ooo F, aménagement 110 000 F). La Direction des bibliothèques et de la lecture publique a accordé une subvention de 50 % du montant des travaux et une importante dotation en livres.

Cette bibliothèque est ouverte tous les jours sauf dimanche et lundi, de 10 heures à 12 heures et de 14 heures à 19 h 30, et plus de 2 ooo personnes la fréquentent actuellement d'une manière fort assidue.

Inauguration de la succursale de Lambezellec. - Le samedi 27 février 197I, fut inaugurée la quatrième succursale de la bibliothèque municipale, celle de Lambezellec, installée dans la mairie annexe du quartier portant le même nom, dans la banlieue nord de Brest; le local assez exigu actuellement, doit être complètement transformé à la fin de l'année et sa superficie plus que doublée. Dans ce quartier, mi-rural et mi-ouvrier, les lecteurs ont été nombreux dès le début, grâce, là tout comme à Bellevue, à une coordination des efforts des bibliobus et des succursales. En effet, dans ces deux cas précis, la succursale, dès son ouverture, a bénéficié du travail d'exploration effectué par le premier bibliobus durant plusieurs mois et elle a hérité de son « fonds ancien » de lecteurs; autrement dit, l'installation fixe ouverte, les abonnés au bibliobus, que ce dernier avait su, petit à petit, grouper et intéresser à la lecture, lui ont été automatiquement transférés, sans difficultés. Le bibliobus, lui, pionnier de la lecture publique, est reparti toujours dans le même secteur pour essayer de constituer un nouveau groupe de lecteurs.

Exposition Saint-Pol-Roux (octobre-novembre 1970). - Le grand poète Saint-Pol-Roux (186I-1940) est mort à l'hôpital civil de Brest, après un drame effroyable, le 18 octobre 1940. Or, comme la bibliothèque municipale a été reconstruite, après la guerre, à l'emplacement précis où s'élevait cet hôpital (lui-même anéanti durant la tourmente), une plaque commémorative a été apposée sur sa façade principale pour rappeler cet événement, plaque qui fut solennellement dévoilée le 18 octobre 1970, en présence de la fille de l'écrivain et de tous les amis de Saint-Pol-Roux, très nombreux encore à Brest.

Quelques instants après, fut inaugurée l'exposition organisée par la bibliothèque pour célébrer le trentième anniversaire de la mort du poète. Dans les vitrines, était donc présentée une grande quantité de documents, de provenances diverses, illustrant sa vie et son œuvre (manuscrits, portraits, dessins, livres, souvenirs) sans oublier les très nombreuses études qui lui ont été consacrées. Essayant de rassembler le maximum de documents sur le poète, la Bibliothèque municipale de Brest va essayer de devenir un centre de documentation sur Saint-Pol-Roux.

Exposition : La Bretagne dans la guerre de 1870 (décembre 1970-janvier 197I). -Deux grands thèmes avaient été retenus pour l'exposition « La Bretagne dans la guerre de 1870) :
- la contribution de la Bretagne à l'effort de guerre et de défense nationale : marins bretons défendant les forts de Paris en 1870, la guerre sur mer et la capture de vaisseaux marchands ennemis, le débarquement des équipages et la formation d'unités combattant à terre, l'intense activité du port de Brest recevant et fabriquant armes, vivres et munitions pour « alimenter » la capitale, etc...
- Le rôle de l'armée de Bretagne. C'est là un point d'histoire encore très obscur et, à vrai dire, méconnu de tous, sauf des Bretons, car cette lamentable affaire a laissé des traces qui, cent ans après, ne sont pas encore oubliées. Tout tourne en effet autour du drame du camp de Conlie, qui a trouvé dans le poète morlaisien Tristan Corbière, son chantre et son justicier (Les Amours jaunes. Armor. La Pastorale de Conlie, 187I).

On signalera parmi la masse des documents exposés, provenant des dépôts publics (archives de la ville et du port de Brest, du département du Finistère, des bibliothèques de Nantes et de Saint-Brieuc) ou d'archives privées, la présence de toutes les éditions de l'ouvrage du poète cité plus haut, et notamment un extraordinaire volume entièrement dû au talent de Jean Moulin qui, excellent graveur, alors qu'il était sous-préfet de Chateaulin, en 1935, composa, sous le pseudonyme de Romanin, huit remarquables eaux-fortes pour illustrer les textes de T. Corbière, groupés sous le titre de Armor. Celle consacrée à La Pastorale de Conlie est certainement une des plus tragiques du recueil. Il semble que Jean Moulin, par une certaine prémonition, ait ressenti et traduit avec une maîtrise et une émotion peu communes, les souffrances du calvaire qu'il subira quelques années plus tard.

Exposition de Maquettes de navires de guerre (février-mars 197I). - La bibliothèque a prêté ses vitrines à un amateur brestois qui, durant un mois, a exposé douze maquettes réalisées par ses soins. Parallèlement était présentée toute une série d'ouvrages anciens sur la marine de guerre, la « Royale ». Cette manifestation a connu un très grand succès, surtout auprès des enfants.

Exposition : Histoire et historiens de la Bretagne (avril-juin 197I). - Chaque année, au printemps, la bibliothèque organise une exposition pour montrer au public les richesses de son fonds breton. En 197I, le thème choisi étant l'Histoire de la Bretagne, ont donc été présentées toutes les histoires générales de la Bretagne qu'elle possède. Il y en avait plus de 50, se répartissant en : histoires populaires, en breton ou en français, grands traités célèbres, livres de poche, manuels à usage scolaire, ou encore plus simplement « Histoires de Bretagne pour tous ». Le plus ancien ouvrage remontait à 1514, le plus récent était sorti des presses en 1969, mais tous les siècles étaient représentés, les plus fournis étant évidemment les XIXe et xxe. Les plus beaux volumes étaient, sans aucun doute, ceux du XVIe siècle (Alain Bouchart : Grandes chroniques de Bretagne, de 1514, et Pierre Le Baud : Histoire de Bretagne, tous deux composés par ordre d'Anne de Bretagne à quelques années d'intervalle, et tous deux fort rares), ceux du XVIIe siècle (Bertrand d'Argentré : L'Histoire de Bretagne, des rois, ducs et comtes... aux multiples éditions) et enfin les grandes publications du XVIIIe, contenant l'œuvre magistrale des bénédictins et historiens bretons Dom Lobineau et Dom Morice, très utilisée encore de nos jours (Histoire de Bretagne, composée sur les titres et les auteurs originaux... 1707, et, Mémoires pour servir de preuves à l'histoire... de Bretagne, 1742). L'époque contemporaine caractérisée par un renouveau des études bretonnes historiques, avait fourni aussi une matière très abondante.

Un ensemble de cartes (celles de Cassini en particulier), de gravures ou de dessins complétait cette exposition qui a connu un très grand succès et qui a permis aussi de dresser un essai de bibliographie, bien nécessaire car, comme le disait un historien présenté dans les vitrines : « nous ne connaissons point de province en France, sur laquelle il ait été entassé une plus effroyable quantité de livres, que cette pauvre terre de Bretagne ».

Calais (Pas-de-Calais).

Ouverture de deux dépôts. - Le lundi 2 août 197I a été ouvert un dépôt-annexe de la Bibliothèque municipale au foyer-résidence des personnes âgées de la Z.U.P. Le local, prêté et aménagé par le Bureau d'aide sociale, est situé au sommet d'un bâtiment H.L.M. de 58 logements nouvellement construit. Il comporte une salle de prêt et de lecture équipée de mobilier moderne très attrayant, un patio couvert et un patio à l'air libre. Le fonctionnement est assuré par le personnel du Bureau d'aide sociale, sous le contrôle du bibliothécaire municipal. La bibliothèque municipale prépare les envois de livres et les renouvelle périodiquement.

Le lundi 20 septembre 197I, un autre dépôt a été ouvert au foyer-restaurant des personnes âgées, dans le centre de la ville et fonctionne tous les après-midi dans les mêmes conditions. Ces deux dépôts entrent dans le cadre de l'animation des foyers, plus particulièrement ceux des personnes âgées.

Châlons-sur-Marne (Marne).

Exposition : Les Chemins de fer français. - Du 23 novembre au 9 décembre 197I, la Bibliothèque municipale de Châlons-sur-Marne a présenté une exposition sur les chemins de fer français. Constituée de gravures, de photos, de livres, cette exposition a permis aux nombreux visiteurs de mesurer le chemin parcouru depuis la machine à vapeur de Denis Papin jusqu'à l'aérotrain en passant par la chaudière tubulaire de Marc Seguin et les locomotives électriques. Des affiches de Dali, des disques, des bandes dessinées représentaient les chemins de fer dans les arts. Châlons-sur-Marne et sa région n'étaient pas oubliées pour autant. La S.N.C.F. de Châlons avait prêté du matériel important : des boîtes à huile, des lanternes, un télégraphe et de nombreuses maquettes. Cette exposition s'intégrait dans les thèmes du mois que propose la bibliothèque à ses lecteurs.

Dijon (Côte-d'or)

Exposition : Albert Dürer. - Pour commémorer l'année Dürer, la Bibliothèque municipale de Dijon a présenté un choix de gravures tirées de son Cabinet des estampes et provenant pour la plupart de la confiscation, à la Révolution, de la collection Jehannin de Chamblanc. Faute d'une salle d'exposition à la bibliothèque, l'exposition s'est tenue dans une salle obligeamment prêtée par le Musée des Beaux-arts. Celui-ci a fourni aussi une dizaine des soixante gravures exposées selon un plan chronologique. Les Quatre cavaliers de l'Apocalypse, le Saint Eustache, l'Écu à la Tête de mort, la Mélancolie, le Char de triomphe et le Portrait de Maximilien ont été particulièrement remarqués lors de l'inauguration qui a eu lieu le II décembre, à l'issue d'une conférence sur Dürer donnée à la Société des amis du musée par un conservateur du Cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale.

Mamers (Sarthe)

Ouverture d'une section pour jeunes. - La Bibliothèque municipale de Mamers a ouvert le 7 octobre 1971 une section pour jeunes de 7 à 15 ans au premier étage de l'immeuble qu'elle occupe. Cette section comporte une grande salle de 78 m2, équipée de tables, chaises, fauteuils et de 64 m de rayonnages sur lesquels ont pris place 1 500 ouvrages pour jeunes. S'y ajoutent un bureau et une salle de manutention. L'accès à ces locaux s'effectue par un hall où se trouvent les vestiaires et les sanitaires.

Melun (Seine-et-Marne).

Exposition sur l'Iran. - En novembre 1971, la Maison des jeunes et de la culture de Melun organisa une quinzaine culturelle de l'Iran, avec un cycle de conférences souvent agrémentées de diapositives. Le Musée de la ville présenta des collections d'art et d'artisanat prêtées par la Maison de l'Iran, ainsi qu'un montage audio-visuel consacré à la Perse. Pour s'associer à ces différentes manifestations, la bibliothèque municipale exposa, dans la salle de lecture, une centaine de documents extraits de L'Art antique de la Perse de Marcel Dieulafoy. Ainsi furent évoqués la grandeur des Achéménides et des Sassanides, les ruines de Suze et de Persépolis, le palais et le tombeau de Darius. Grâce à des reproductions de miniatures anciennes, aimablement communiquées par la Bibliothèque Forney, le public put aussi admirer les richesses du livre persan. Enfin, la bibliothèque réalisa et diffusa une plaquette multigraphiée de 19 pages 1, contenant un choix de poèmes de littérature persane. Les lecteurs purent découvrir des textes d'Attar, poète mystique du XIIIe siècle, de Firdousi, l'auteur fameux du Livre des Rois, de Saadi, le Sage de Chiraz, ou encore des quatrains d'Omar-Khayyam, tels que celui-ci : « Le vaste monde : un grain de poussière dans l'espace. Toute la science des hommes : des mots. Les peuples, les bêtes et les fleurs des sept climats : des ombres. Le résultat de ta méditation perpétuelle : rien... ». Cette exposition attira environ 3 ooo visiteurs.

Saint-Malo (Ille-et-Vilaine).

Inauguration de la Bibliothèque municipale. - Le 6 février 197I, M. Poindron, inspecteur général des bibliothèques, a inauguré la Bibliothèque municipale de Saint-Malo en présence de M. Clément, sous-préfet, de M. Noury sénateur, de M. Planchet, conseiller général-maire et de nombreuses personnalités.

Détruite en 1944 la bibliothèque fut partiellement reconstituée à Rocabey puis transférée à la mairie en 1952. Ce n'est qu'en 1958 et surtout à partir de 1963 qu'elle put grâce aux dommages de guerre entreprendre d'importantes acquisitions. Dès lors, pour permettre la réinstallation des différents services furent entrepris la restauration et l'aménagement de l'hôtel Desilles où elle se trouve désormais. S'adaptant à la structure de l'édifice la bibliothèque comporte : au rez-de-chaussée le service de prêt à domicile d'ouvrages et de périodiques ainsi qu'une salle de prêt et de lecture pour les jeunes de 8 à 14 ans; au premier étage une bibliothèque d'étude avec salle de lecture et magasin contigu; au second étage enfin une bibliothèque de conservation (avec magasin, cabinet d'archives et salle d'exposition).

Les quelque 30 000 ouvrages et publications qui constituent actuellement le fonds de la bibliothèque ont pu ainsi être réinstallés dans les meilleures conditions. Pour les fonds d'ouvrages récents les catalogues par auteurs, par titres et par matières sont en cours de rédaction. Un classement particulier a été adopté pour les ouvrages concernant l'histoire locale, la marine et les voyages que la bibliothèque s'est plus particulièrement efforcée d'acquérir, souhaitant ainsi de son mieux satisfaire les demandes d'un public toujours plus nombreux.

Exposition d'ouvrages. - Pour l'inauguration avait été réalisée une exposition consacrée, soit à des ouvrages sauvés de l'incendie de 1944, soit à des ouvrages récemment acquis ou offerts à la bibliothèque et à des manuscrits anciens et modernes. Diverses sections avaient été distinguées : incunables et ouvrages antérieurs à 1580 provenant pour la plupart de l'ancienne bibliothèque des Récollets et des Bénédictins de Saint-Malo; reliures remarquables de 1580 à 1585; éditions originales d'œuvres de littérature et de savants malouins; manuscrits de 1730 à 1955; portraits d'écrivains de Saint-Malo; manuscrits concernant l'hôtel Desilles de Cambernon; iconographie; sélection d'ouvrages de la donation Pierre-Émile Buron.

Exposition : Visages de Saint-Malo 1900-1920. - Durant le mois de novembre 1971, la bibliothèque municipale a réalisé une présentation de documents iconographiques, d'ouvrages imprimés, de périodiques et de manuscrits ayant trait aux divers aspects de la vie à Saint-Malo entre 1900 et 1920 : urbanisme, rues et places. Scènes de la rue. Événements et cérémonies. Histoire du 47e régiment d'infanterie de Saint-Malo. Activité maritime. Guerre 1914-1918 à Saint-Malo.

Strasbourg (Bas-Rhin).

Inauguration de la succursale du Neudorf de la Bibliothèque municipale de Strasbourg. - Le vendredi 19 novembre 1971 a été inaugurée une nouvelle succursale de la Bibliothèque municipale de Strasbourg en présence de M. Pierre Pflimlin, maire de Strasbourg, de M. le Député René Radius, des membres du Consei municipal, du Comité consultatif de la bibliothèque, des représentants du Lycée A. Schweitzer et de nombreuses personnalités. Cette annexe d'une superficie de 80 m2 se trouve intégrée dans le bâtiment du Centre culturel de Neudorf, le plus grand des faubourgs strasbourgeois. Elle est installée dans une salle à l'angle de la rue de Ribeauvillé et de la place A. Schweitzer. Une immense baie vitrée occupant toute la longueur de la salle, lui donne vue sur la place. Le mobilier résolument moderne dans un cadre moderne lui aussi, est constitué de rayonnages métalliques mobiles et de quelques tables et chaises formant coins d'études et de lecture. Le tout peut être aisément surveillé à partir de la banque de prêt située près de l'entrée. Le fonds initial comprend environ 3 300 ouvrages de tous genres et sera porté ultérieurement à 7 ou 8 ooo livres. La succursale est ouverte tous les après-midi, sauf le lundi.

Thionville (Moselle).

Ouverture d'une section pour enfants à la Bibliothèque municipale de Thionville. -Depuis sa réouverture au public en 1946 la Bibliothèque municipale de Thionville offre à ses lecteurs un choix très varié d'ouvrages. Cependant les statistiques faisaient ressortir que 3 % seulement des lecteurs inscrits à la Bibliothèque avaient entre 5 et 14 ans. Ce faible pourcentage justifiait à lui seul tout l'effort qu'il y avait lieu de fournir pour satisfaire les jeunes qui représentent 20 % de la population thionvilloise. Aussi, la municipalité s'attacha-t-elle à doter la bibliothèque municipale d'une section plus spécialement réservée aux jeunes lecteurs.

Les enfants ayant besoin de se sentir chez eux, la section enfantine a, dans un premier temps, été installée dans un périmètre exclusivement réservé aux jeunes dans les locaux mêmes de la bibliothèque municipale. Les lecteurs bénéficient de l'accès direct aux rayonnages où ils peuvent choisir leurs livres en toute liberté. L'étape suivante consistera à aménager le local contigu à la bibliothèque, ce qui aura le double avantage de mettre à la disposition des enfants une bibliothèque bien à eux, tout en n'ignorant pas l'existence de la bibliothèque « adultes » où ils sauront, les années passant, trouver un prolongement à leur bibliothèque.

Pour organiser l'animation de la section, le service culturel s'est attaché le concours d'une équipe d'animatrices qui ont déjà une longue pratique de l'animation auprès des jeunes et les feront bénéficier de leur expérience en la matière. Leur rôle sera déterminant pour aider l'enfant à s'orienter en lui faisant découvrir la richesse et la variété des ouvrages et lui permettre de progresser dans ses lectures. La section pour enfants est ouverte aux jeunes de 5 à 14 ans depuis le 27 octobre 197I. Elle fonctionne le lundi et le mercredi de 16 à 18 heures, le jeudi de 10 à 12 heures et de 15 à 18 heures.

Vizille (Isère).

Exposition de Peintures et d'objets d art. - Une exposition de peintures, dessins, sculptures, émaux, maquettes et objets en cuivre, œuvres de treize artistes amateurs vizillois a été présentée à la bibliothèque municipale. Cette manifestation qui a connu un vif succès auprès de la population faisait suite à une série d'expositions sur le Vietnam, Elsa Triolet, le Centenaire de la Commune et l'Enfance.

Bibliothèques centrales de prêt.

Hautes-Pyrénées.

Acquisitions 1969, 1970, 197I. - La Bibliothèque centrale de prêt des Hautes-Pyrénées vient de faire paraître le catalogue des acquisitions pour 1969 (additif), le catalogue des acquisitions pour 1970 et le catalogue des acquisitions pour 197I. Ces catalogues recensent les romans dans l'ordre alphabétique des auteurs et les documentaires dans l'ordre de la classification décimale Dewey, les ouvrages faisant l'objet de listes séparées selon qu'ils adressent aux enfants, aux adolescents ou aux adultes. Les catalogues sont complétés par un indexa alphabétique des noms d'auteurs sur pages vertes et par une lettre d'information au lecteur.

Yvelines.

Inauguration des nouveaux locaux. - Le 18 novembre 197I, la Bibliothèque centrale de prêt des Yvelines pouvait, en son 25e anniversaire, inaugurer officiellement son installation définitive dans la partie qui lui avait été dévolue des grandes Écuries du Roi à Versailles. Magnifique architecture due au génie de Mansart et dont la restauration vient d'être achevée avec une habileté et un goût suprêmes par l'architecte en chef des monuments historiques, M. Pierre Lablaude. Mais le bâtiment, vieux de trois siècles, ne répondait guère, par son agencement, aux exigences d'un service départemental de lecture publique : l'aménagement intérieur profita des conseils de M. Jean Bleton, conservateur en chef à la Direction chargée des bibliothèques et de la lecture publique.

A cette réunion, que voulut bien présider M. le Directeur Étienne Dennery, étaient présents : M. le Directeur honoraire des bibliothèques, Julien Cain, membre de l'Institut, MM. le Sénateur et ancien ministre Édouard Bonnefous, Jean-Paul Palewski et Paul-Louis Tenaillon, président et vice-président du Conseil général; Delvolvé, conseiller d'État, président de la Délégation provisoire chargée d'administrer la ville de Versailles en l'absence d'un Conseil municipal, et de nombreuses personnalités, tant du monde des bibliothèques (M. l'inspecteur général Louis Desgraves, les conservateurs en chef Mlle Garrigoux et M. Bleton, M. Decollogne, ...) que de la ville et de la région, représentant des administrations, de la presse et de la radiotélévision régionales, maires, secrétaires généraux, directeurs d'école, membres du comité consultatif, amis de la bibliothèque... Avaient dû s'excuser M. le Préfet et ses collaborateurs, à cause des impératifs de la période électorale qui s'ouvrait à Versailles pour le choix d'un Conseil municipal.

Le bibliothécaire directeur ayant brièvement évoqué les tribulations du service depuis son quart de siècle d'existence, tour à tour, MM. Dennery, Tenaillon, Delvolvé et Palewski soulignèrent le rôle de la lecture, non diminué, mais rendu plus nécessaire encore par le développement des moyens audio-visuels et tout l'intérêt qu'y attachent tant les autorités centrales que départementales et municipales. Furent ensuite présentés les bibliobus de prêt direct, le premier transformé, il y a quelques années déjà, avec le concours de la Société des amis de la bibliothèque, et le second, offert tout équipé à l'État grâce à une subvention exceptionnelle de 100 000 F votée en 1970 par le Conseil général. Cette dernière voiture, un Saviem extra-long, au châssis allongé encore, fut aménagé sur les plans de M. Decollogne et offre une grande surface d'utilisation. Elle permettra d'accroître, à la suite de la création, décidée par le Ministère, d'un second emploi de conducteur automobile, le nombre des expériences en cours de prêt direct. Mais pour un département de 900 000 habitants, dont la démographie et l'urbanisation progressent à vive allure et où se multiplient les grands ensembles dénués souvent de tous moyens culturels, il faut espérer qu'il ne s'agit là que d'un commencement.

Paris. Bibliothèque du Musée de l'homme.

Acquisitions 1970. - La Bibliothèque du Musée de l'homme vient de publier le catalogue des principaux ouvrages qui lui sont parvenus en 1970 2, par voie d'achat, de don, d'échange ou de dépôts effectués par les Institutions associées au Musée de l'homme (Institut d'ethnologie de l'Université de Paris, Sociétés des Africanistes, des Américanistes, des Océanistes, Société préhistorique française, Société d'ethnographie de Paris). Les notices ont été classées alphabétiquement à l'intérieur des grandes divisions du classement systématique indiqué au début du catalogue.

  1. (retour)↑  [Exposition. Melun. 1971.] - Choix de textes de littérature persane. X-XIIIe siècle. - [Melun, 197I]. - 30 cm, 19 p., multigr.
  2. (retour)↑  BIBLIOTHÈQUE DU MUSÉE DE L'HOMME. Paris. - Liste des acquisitions 1970. - Paris, Musée de l'homme, 197I. - 27 cm, 316 p., multigr.