Trois bibliothèques bucarestoises : trois types de réalisations
Le rôle joué par 3 grandes bibliothèques bucarestoises témoigne particulièrement du développement des bibliothèques roumaines. La Bibliothèque de l'Académie est à la fois une bibliothèque nationale groupant les collections les plus complètes de manuscrits et d'imprimés roumains et une bibliothèque de recherche à caractère encyclopédique. La Bibliothèque centrale d'État a les attributions d'une bibliothèque nationale en ce qui concerne les bibliographies nationales courantes. Elle joue, par ailleurs, un rôle de bibliothèque-pilote auprès des bibliothèques publiques de Roumanie en leur apportant une assistance dans le domaine de la bibliologie et de la méthodologie et est le siège du centre des échanges internationaux. La Bibliothèque centrale universitaire est une grande bibliothèque d'étude à caractère encyclopédique. Elle dirige et contrôle les bibliothèques des facultés, instituts et foyers d'étudiants. Elle a la responsabilité d'un ensemble de publications bibliographiques et constitue un centre d'échange de ces publications avec les bibliothèques étrangères.
En Roumanie comme en France, les bibliothèques ont pris un développement considérable, tant du point de vue de la fréquentation des lecteurs que de l'accroissement des collections et des travaux bibliographiques ou documentaires. Il a paru intéressant de faire connaître aux bibliothécaires français certains aspects des réalisations effectuées dans trois types de bibliothèques roumaines : bibliothèque de conservation et de recherche, bibliothèque nationale publique et bibliothèque universitaire I.
I. La Bibliothèque de l'Académie de la République Socialiste de Roumanie
De par l'ancienneté et l'importance de ses fonds, la Bibliothèque de l'Académie de la République socialiste de Roumanie joue un rôle de premier plan dans la vie culturelle roumaine 2. C'est à la fois une bibliothèque nationale, groupant les collections les plus complètes de manuscrits et d'imprimés roumains, et une bibliothèque de recherche, à caractère encyclopédique, ayant vocation à offrir aux chercheurs les matériaux documentaires indispensables à leurs travaux. Ses attributions sont multiples et s'exercent sur des plans divers :
Sur le plan académique, elle dirige et contrôle, depuis 1950, le réseau de bibliothèques des unités de l'Académie : quarante bibliothèques d'instituts et centres de recherche à Bucarest, deux bibliothèques filiales à Jassy et Cluj et deux bibliothèques de recherche à Timisoara et Tg.-Mures. Elle fournit la documentation nécessaire aux recherches poursuivies dans ces unités, coordonne leurs échanges de publications et entretient, par ailleurs, des relations permanentes avec les autres établissements scientifiques du pays.
Sur le plan national, elle conserve, met en valeur et développe les collections ayant trait à l'histoire, à la littérature et à la civilisation du peuple roumain, publie la bibliographie nationale rétrospective et les bibliographies spéciales se rapportant à la science et à la culture roumaines.
Sur le plan international, elle procède à des échanges de publications et d'informations avec les organismes scientifiques étrangers et organise des conférences et des colloques auxquels participent des savants du monde entier.
Sur le plan de la bibliologie, il lui appartient d'entreprendre et promouvoir des études dans le domaine de la bibliothéconomie et des disciplines connexes, d'assurer la formation professionnelle de bibliothécaires et de chercheurs dans les bibliothèques qu'elle contrôle et de contribuer au perfectionnement de ces cadres par l'organisation de cours professionnels, de cercles d'études et d'échanges d'informations avec les grandes bibliothèques roumaines et étrangères.
Historique.
La Bibliothèque de l'Académie roumaine, fondée en 1867, sous le nom de Bibliothèque de la Société académique, doit son origine à la donation faite à cette société, par l'évêque de Buzâu, Dionisie Romano, d'une importante collection de livres roumains anciens ayant appartenu au grand bibliophile Constantin Cornescu Olteniceanu. Ce fonds primitif n'allait pas tarder à s'accroître, grâce à de nombreux legs de bibliothèques particulières.
En 1885, la loi du dépôt légal, modifiée et améliorée en 1904 et 1941, fait bénéficier la Bibliothèque de l'Académie de deux exemplaires de toutes les publications paraissant en Roumanie. En 190I, l'intégration dans ses fonds des collections de la Bibliothèque centrale de Bucarest lui confère, du même coup, les fonctions d'une Bibliothèque nationale. A partir de 1948, le caractère encyclopédique de ses fonds s'accentue. Composés jusqu'alors en grande partie d'ouvrages littéraires ou historiques, ils sont complétés grâce à une politique d'acquisitions massives dans les domaines scientifique et technique. Les collections, qui comptaient 140 000 volumes en 190I et 780 000 en 1946, atteignent maintenant plus de 5 750 000 volumes (dont plus de 4 500 000 pour la bibliothèque centrale). Plus de 5 000 périodiques parviennent régulièrement à la bibliothèque.
D'abord abritée à l'Université de Bucarest, siège de l'Académie, la bibliothèque est transférée en 1890 dans un bâtiment situé 125, Calea Victoriei - la rue la plus fréquentée de Bucarest. L'édifice actuel - entouré d'un jardin et d'aspect accueillant - a été réalisé en deux étapes : 1927-1929 (premier magasin) et 1936-1937 (salle de lecture et bureaux). Un second magasin a été construit en 1960. D'autre part, l'accroissement des collections a nécessité la création de quatre annexes, en dehors de la ville, à Bâneasa (Bucurestii Noi) où les doubles et le fonds de réserve ont trouvé place en 1962. Les bibliothèques spécialisées, à Bucarest comme en province, disposent, par ailleurs, de locaux indépendants dans les bâtiments des filiales ou instituts auxquels elles sont rattachées.
La Bibliothèque de l'Académie de la République socialiste de Roumanie est dirigée par un directeur général assisté de directeurs scientifiques. Son personnel comprend 250 personnes, de formations diverses : chercheurs, bibliothécaires, paléographes, bibliographes, muséographes, numismates et musicologues, agents d'administration, artisans et ouvriers qualifiés et personnel de service. L'horaire de travail est de 48 heures par semaine.
Organisation des services.
Les services intérieurs comprennent : l'administration, les services techniques et des ateliers de reliure, d'imprimerie et de photographie. Les services techniques comportent cinq sections : I. Accroissement des fonds de publications et des collections spéciales (Service des acquisitions). 2. Organisation des fonds de publications et de catalogues (Service du catalogage). 3. Consultation et conservation des collections (Relations avec le public). 4. Collections spéciales : manuscrits et livres rares, estampes, cartes et plans, numismatique, musique, microfilms. 5. Bibliographie.
I. Accroissement des collections. Il s'effectue dans le cadre de deux services : a) Le service d'organisation et de coordination des acquisitions qui réalise les achats, en collaboration avec les instituts de recherche de l'Académie. Il coordonne et transmet les commandes pour toutes les unités.
b) Le service des échanges internationaux, qui organise l'échange des publications de la bibliothèque et des instituts qui lui sont rattachés avec celles des académies, universités et autres organismes scientifiques de l'étranger. De ce même service dépendent les échanges de microfilms et photocopies ainsi que le prêt international.
2. Service du catalogage. Les livres sont rangés sur les rayons par formats (cinq formats) et numéros d'entrée. Les fiches des catalogues sont imprimées sur place, à l'atelier d'imprimerie. La bibliothèque centrale dispose des catalogues suivants :
Pour les ouvrages :
- un catalogue alphabétique d'auteurs, sur fiches de format international,
- un catalogue systématique, commencé en 1915, selon la C.D.U. Il est en cours de modification, compte tenu des nouvelles éditions de cette classification et de son adaptation aux techniques modernes. Les livres entrés de 1905 à 1915, classés par matières, sont en cours de reclassement suivant la C.D.U.
Pour les périodiques :
- un catalogue alphabétique par titres, sur fiches mobiles de grand format, donnant l'état détaillé des collections, à l'usage des bibliothécaires,
- un catalogue alphabétique par titres, sur fiches de format international, pour le public,
- un catalogue systématique classant les périodiques selon la C.D.U.,
- un catalogue géographique classant les périodiques par pays et lieu de publication.
3. Communication des ouvrages. Le fonds national d'imprimés et les publications scientifiques de base sont consultables à la bibliothèque centrale, 125, Calea Victoriei et les publications relatives aux spécialités dans les bibliothèques des unités de recherche et instituts de l'Académie.
La bibliothèque centrale est ouverte au public, les jours ouvrables, de 8 h à 22 h et les samedis et dimanches, de 8 h à 14 h. Il y a trois salles de lecture pour les imprimés (histoire et sciences humaines, sciences exactes, périodiques) et six salles pour les collections spéciales (manuscrits et livres rares, cartes, estampes, numismatique, musique et microfilms).
A son entrée dans la bibliothèque, le lecteur dépose au vestiaire son sac, ses objets personnels et son permis d'entrer. Il reçoit son bulletin de vestiaire et un autre ticket indiquant le numéro de la place qu'il doit occuper dans la salle de lecture. Dans la salle des catalogues, un bibliothécaire se tient en permanence à la disposition des usagers. Des fonds d'usuels sont directement consultables dans les salles de lecture : encyclopédies, dictionnaires, ouvrages de référence, périodiques courants roumains et étrangers. Le lecteur peut demander cinq volumes au maximum par séance. A la sortie, il rend les ouvrages au surveillant, qui lui restitue son bulletin de vestiaire et son permis d'entrer. Seuls, les académiciens et les professeurs peuvent bénéficier du prêt à domicile.
La bibliothèque est fréquentée par un grand nombre de chercheurs. 9 à 10 000 autorisations d'entrer sont délivrées chaque année. Le nombre des lecteurs dans les salles d'imprimés est de 90 ooo à 100 ooo par an et le chiffre des volumes communiqués pendant la même période dépasse 250 000.
4. Sections spéciales.
A. Le Cabinet des manuscrits et livres rares.
Ce cabinet renferme les plus belles collections de manuscrits et livres rares existant en Roumanie. Il doit son origine à de nombreux dons et legs de personnalités roumaines. En 190I, le transfert des fonds de la bibliothèque centrale enrichit ses collections des manuscrits provenant du Collège Saint-Sabas, auxquels viennent s'ajouter, par la suite, ceux de la Métropolie de Bucarest, du Prince Mavrocordat et de plusieurs anciens monastères roumains. Une politique active d'acquisitions, pratiquée surtout depuis 1948, a permis d'accroître considérablement ce fonds initial, qui comprend actuellement quatre grandes collections :
a) La collection des manuscrits roumains, comptant plus de 6 ooo volumes 3.Parmi les plus anciens textes en langue roumaine figurent le Codex de Voronetz et le Psautier de Scheïa, copies de la fin du xve et du début du XVIe siècles de traductions roumaines faites, d'après des originaux slavons, de quelques textes des Nouveau et Ancien Testaments.
Pour la littérature classique roumaine, citons les quarante-six volumes de manuscrits autographes de Mihai Eminescu, les manuscrits d'Eliade Rădulescu, Creangă, Caragiale, sans compter ceux des écrivains contemporains.
Les collections de manuscrits grecs (148I vol.), de manuscrits latins et occidentaux (I ooo vol.), de manuscrits slaves (785 vol.) et de manuscrits orientaux (396 vol.) sont également importantes par la qualité des ouvrages qu'elles contiennent.
b) La collection de documents historiques comprend environ 600 000 pièces : actes publics et privés, du XIVe au xxe siècle, rédigés en slavon, roumain, latin et grec. Certains diplômes anciens sont munis de magnifiques sceaux de cire, tels ce diplôme du 15 août 1499, de Stefan cel Mare, prince de Moldavie, ou cet autre, de Vlad Călugărul, prince de Valachie, daté du 9 octobre 1492.
c) La collection d'archives personnelles et de correspondances renferme plus de 500 ooo documents, constituant une source précieuse pour les historiens. On y trouve des lettres d'Alexandre Ier, de Talleyrand, d'Abraham Lincoln, la correspondance de Cambacérès avec Murat (1806-1807), des lettres d'écrivains : Voltaire, Rousseau, Lamartine, Victor Hugo, Michelet, Romain Rolland, Anna de Noailles. Des lettres de musiciens célèbres : Brahms, Wagner, Massenet, Saint-Saëns, Gounod, etc. La correspondance reçue par le grand historien Nicolas Iorga constitue, à elle seule, une mine de renseignements sur l'histoire contemporaine.
d) La collection de livres roumains anciens et de livres rares. L'élément primordial de cette collection est constitué par un fonds de livres roumains anciens, comptant plus de 2 ioo titres, recensés dans la bibliographie intitulée Bibliografia românească veche, citée plus loin. On y trouve le plus ancien ouvrage typographique paru en Roumanie : le Missel slavon de 1508, imprimé par le moine monténégrin Macarie, en beaux caractères d'inspiration vénitienne et décoré d'initiales ornées. La bibliothèque possède également l'Octoèque de 1510, le Tétraévangéliaire slavon de 1512 et de nombreux autres livres précieux des XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, tant roumains qu'étrangers. Beaucoup de ces livres sont richement illustrés et conservent encore leur belle reliure d'origine. Parmi les livres français anciens, signalons les Œuvres de Rabelais, imprimées à Lyon, en 1538 et un exemplaire des Remarques sur la langue française de Vaugelas, qui offre cette particularité de porter des annotations manuscrites de Rivarol. Ces livres anciens sont recensés dans un catalogue spécial, mis à la disposition des lecteurs.
B. Le Cabinet des estampes.
Constitué dès la création de la bibliothèque, ce Cabinet doit son développement à l'essor des études historiques amenant une connaissance plus approfondie de l'iconographie nationale. Ses collections, sensiblement accrues au cours des quinze dernières années, comprennent, à l'heure actuelle, environ 70 000 gravures et lithographies, 20 ooo dessins et 240 000 photographies et reproductions. On y trouve rassemblées les principales œuvres représentant l'évolution de la gravure roumaine, du XVIIIe siècle à nos jours, entre autres, une illustration du Roman d'Alexandre, par GheorghePop, datant de 1798, de nombreuses gravures de Teodor Aman, Gabriel Popescu, etc.
L'École hollandaise est représentée par Albert Dürer, Van Dyck, Ruysdaël, Van de Velde et surtout Rembrandt, dont la bibliothèque possède 24 planches. Pour l'École italienne, citons les œuvres de Parmigiano, Ugo da Carpi, Tiepolo et Piranesi. Quant à l'École française, elle occupe une place de choix : Callot, Nanteuil, Géricault, Delacroix, Chassériau et surtout Daumier, dont on a collectionné environ 2 000 planches. La renaissance de la gravure à l'eau-forte, dans la seconde moitié du XIXe siècle, est illustrée par des oeuvres de Corot, Millet, Manet, etc. Fantin-Latour et Toulouse-Lautrec complètent cette collection dans laquelle figurent également d'autres artistes étrangers des XIXe et xxe siècles.
Une collection de gravures japonaises, constituée au cours des dernières années, comprend des œuvres d'artistes, du XVIIIe au xxe siècle, en particulier des gravures sur métal de Foujita.
Dessins étrangers : Le Cabinet des estampes conserve un fonds de dessins étrangers et d'aquarelles représentant des costumes de Transylvanie ou diverses personnalités roumaines.
Photographies : Une importante collection de photographies a été formée, évoquant la vie du peuple roumain sous tous ses aspects, à partir du milieu du XIXe siècle : personnalités de la vie culturelle et sociale, monuments, sites et costumes ou épisodes importants de l'histoire nationale.
Reproductions documentaires : Ce fonds comprend environ 100 000 images imprimées, cartes postales illustrées ou collections d'affiches exécutées par des artistes roumains. Elles sont classées par formats et sujets, selon la C.D.U.
Ouvrages de référence : Le Cabinet des estampes possède, en outre, une collection d'ouvrages de référence, catalogues de musées et d'expositions, livres d'art et répertoires d'iconographie. Les lecteurs peuvent disposer des catalogues suivants : catalogues alphabétique et systématique de gravures ; catalogue systématique de photographies; catalogue systématique de reproductions documentaires; catalogues alphabétique et systématique des ouvrages de référence iconographiques.
C. Le Cabinet des cartes et atlas.
A partir de 1961, le Cabinet des cartes, d'abord rattaché à celui des estampes, devient indépendant et dispose d'une salle de lecture d'environ 10 places. Ses collections comptaient, en 1967, 1 800 atlas et cartes conservés dans des portefeuilles et étuis, 4 400 cartes en feuilles volantes, 250 cartes murales et 4 000 plans. Signalons, parmi les pièces les plus importantes :
Les cartes administratives des Principautés de Valachie et de Moldavie dressées par le Colonel Bergenheim et le Capitaine Galitzine en 1833, puis les premières cartes roumaines : carte de Valachie établie par Constantin Cantacuzino et carte de Moldavie, par Demetrie Cantemir, conservées en photocopies, dont les originaux se trouvent, le premier au British Museum et le second à la Bibliothèque nationale de Paris.
En dehors de ce riche fonds national, le Cabinet des cartes et atlas possède des pièces étrangères de valeur, tel l'atlas Theatrum orbis terrarum, d'Ortelius (1570).
Ces collections peuvent être consultées aisément, grâce à quatre catalogues : alphabétique et descriptif, sur fiches de format 16 X 20 cm, à l'usage des bibliothécaires ; alphabétique, sur fiches de format international, pour le public; matières et géographique.
D. Le Cabinet de numismatique.
Ce Cabinet, constitué grâce à plusieurs donations de particuliers, s'est enrichi, en 1944, d'un fonds très important, légué par Constantin Orghidan, comprenant des monnaies, médailles, sceaux, intailles et camées de grande valeur, parmi lesquels le célèbre Camée Orghidan représentant une apothéose impériale romaine. En 1953 la collection de la Banque nationale, renfermant plus de 50 000 pièces, était transférée au Cabinet de numismatique dont les fonds s'élevaient, en 1967, à 218 288 pièces (monnaies, médailles, sceaux, poids, intailles et camées, pièces de musée, timbres-poste, moulages et galvanoplasties).
La collection de monnaies, du VIIe siècle avant J.-C. à nos jours, est particulièrement intéressante. On y trouve les émissions monétaires des villes du Pont (Histria, Callatis et Tomis), les monnaies daces, les pièces frappées par les Princes de Moldavie, Valachie et Transylvanie et la série complète des billets de banque roumains. La collection des monnaies byzantines est également importante. Le Cabinet de numismatique a publié un catalogue de ses acquisitions, de 19II à à 1942 et de 196I à nos jours.
E. Le Cabinet de musique.
Créé au début du xxe siècle et réorganisé en 1962, le Cabinet de musique s'est développé grâce à des donations qui permirent de réunir les œuvres fondamentales de la musique classique, des compositions symphoniques, des opéras et une importante collection de musique folklorique. Le catalogue des imprimés compte maintenant plus de 25 000 titres et celui des manuscrits plus de 6 ooo. Parmi les pièces les plus précieuses figurent deux partitions de Mozart : Cadenza per il Rondeau et Ferme nel Rondeau op. 4 et plusieurs manuscrits de Rossini. Pour les auteurs contemporains, les manuscrits les plus consultés sont ceux de George Enescu et de Dinu Lipatti, compositeurs et virtuoses dont l'inspiration remonte aux sources de la tradition folklorique roumaine.
F. Le Cabinet de microfilms.
Ce service a été créé en 1954, en vue de constituer des archives de sécurité et pour satisfaire aux demandes des chercheurs roumains et étrangers. Une cinquantaine de journaux anciens (1820-1850) ont été microfilmés dès 1955. 320 périodiques menacés de destruction ont été ensuite reproduits, les microfilms étant communiqués aux lecteurs, à la place des originaux. Des manuscrits slaves et roumains, des notes de voyage d'étrangers ont également fait l'objet de reproductions. Le service photographique de la bibliothèque effectue les prises de vue et le tirage est assuré par le laboratoire du Studio cinématographique de Bucarest. Le Cabinet de microfilms dispose d'une salle spéciale, équipée de dix appareils de lecture.
5. Bibliographies. La Bibliothèque de l'Académie roumaine est un centre important de publications scientifiques, particulièrement de bibliographies rétrospectives :
Bibliographies rétrospectives d'ouvrages :
a) Bibliographie roumaine ancienne 4 (1508-1830). On y trouve les ouvrages publiés en roumain, quel que soit le lieu de publication, les livres imprimés en Valachie et Moldavie, quelle qu'en soit la langue et les œuvres d'auteurs roumains publiés en toutes langues, hors des frontières de la Roumanie.
b) Bibliographie rétrospective des livres roumains 5 (183I-1952), continuant la précédente (En préparation).
Bibliographies de nouvelles acquisitions :
a) Accroissement des collections 6. 1904-1919 et 1936-1937. Ce répertoire des ouvrages entrés à la bibliothèque, par dépôt légal, dons, acquisitions ou échanges, constitue une bibliographie nationale pour les années concernées.
b) Accroissement des collections de la Bibliothèque de l'Académie de la République socialiste de Roumanie. Cahier sélectif d'information 4. Cette publication, continuant la précédente, paraît chaque trimestre sous la forme d'un catalogue collectif des publications étrangères les plus importantes entrées dans les bibliothèques des unités de l'Académie. Les collections spéciales récemment acquises y figurent également.
Bibliographies de périodiques roumains :
a) Publications périodiques roumaines, journaux et revues. T. 1 : 1820-1906. T. II : 1907-1918 et Supplément 1790-1906. Cette bibliographie décrit les périodiques dans l'ordre alphabétique des titres, en mentionnant les modifications survenues depuis le premier numéro 7. La période 1919-1952 est en préparation et paraîtra sous le titre de Bibliographie rétrospective des périodiques roumains 8.
b) Bibliographie analytique des périodiques roumains. T. 1 : (1790-1850), T. II : (185I-1858). Ire partie. Recense, dans l'ordre de la C.D.U., tous les articles de caractère scientifique et culturel publiés dans les revues et journaux anciens 9.
Bibliographie de la littérature roumaine :
Une Bibliographie de la littérature roumaine est en cours de rédaction 10. Un volume intitulé Bibliographie de la littérature roumaine pour la période 1948-1960 a paru en 1965. Le t. 1 de la série : Généralités. Littérature populaire. Littérature ancienne est en préparation 5. Dans la même série, une bibliographie de Mihai Eminescu paraîtra en 1971.
Bibliographies spéciales et biobibliographies.
Plusieurs bibliographies ont paru, concernant des sujets spéciaux : la lutte pour la paix, Marx et Engels en roumain, de 1871 à 1944, Gogol dans la littérature roumaine, de 1860 à 1960, etc. Par ailleurs, quatorze bibliographies ont été publiées, relatives aux œuvres et à l'activité de savants roumains (G. H. Titeica, Vasile Pârvan, etc.).
Bibliographies de publications étrangères.
Pour les périodiques scientifiques et techniques étrangers, un Répertoire général des périodiques scientifiques et techniques étrangers reçus dans les principales bibliothèques de Roumanie est en cours de publication. Les tomes III (Médecine) et V (Chimie) ont paru. Les tomes IV (Technique) et VI (Agriculture) sont en préparation 11.
Pour les livres scientifiques et techniques étrangers, un catalogue collectif sur fiches a été constitué, groupant les collections des diverses bibliothèques de l'Académie. Il comprend environ 200 000 fiches et est tenu à jour.
Catalogues de collections spéciales :
a) Catalogue des manuscrits roumains. T. I-IV, parus de 1907 à 1967.
b) Catalogue des manuscrits grecs. T. I-II, parus en 1909 et 1940.
c) Catalogue des manuscrits slaves. T. 1 paru en 1959. T. II sous presse.
Publications de bibliologie :
En tant que bibliothèque scientifique, dotée d'un personnel spécialisé, la Bibliothèque de l'Académie roumaine a vocation d'entreprendre et promouvoir des études dans le domaine de la bibliologie : bibliothéconomie, bibliographie, histoire du livre et autres disciplines connexes. Les résultats des recherches effectuées dans le cadre de la bibliothèque sont présentés sous forme de notes ou communications, au cours des séances du Cercle de communications scientifiques créé dans le cadre de la bibliothèque et publiés ensuite dans la revue Studii si cercetări de documentare si bibliologie (Études et recherches de documentation et bibliologie) 12.
La Bibliothèque de l'Académie est, en outre, chargée de la rédaction d'un Vocabulaire de bibliologie comprenant 1 674 termes et expressions roumaines se rapportant à la bibliologie et aux disciplines connexes. Le texte, multigraphié en 1965-1967, pour servir d'épreuve préliminaire, est actuellement soumis à l'examen de spécialistes, en vue de permettre la publication ultérieure d'un vocabulaire polyglotte de bibliologie.
Documentation :
Signalons, pour terminer, l'existence du Centre de documentation de l'Académie roumaine, organisme indépendant de la bibliothèque, mais dont les activités s'exercent au moyen des collections de celle-ci. Ce centre édite plusieurs revues :
a) Bulletin d'information scientifique, qui comprend onze séries, couvrant l'ensemble des disciplines 13.
b) Les Progrès de la science 14.
c) Revue de résumés et comptes rendus 15, dans le domaine des sciences sociales et humaines.
d) Romanian scientific abstracts, revue publiée en langue anglaise et qui comprend deux séries : sciences naturelles et sciences sociales.
II. La bibliothèque centrale d'état
La Bibliothèque centrale d'État, située à Bucarest, 4, Str. Ion Ghica, constitue, sous sa forme actuelle, un important organisme culturel, dont les activités ne cessent de s'accroître. Grande bibliothèque publique ouverte à tous, elle a les attributions d'une bibliothèque nationale, en ce qui concerne les publications roumaines contemporaines. Alors que la Bibliothèque de l'Académie est chargée des bibliographies nationales rétrospectives, elle assume l'élaboration des bibliographies nationales courantes. Elle joue, par ailleurs, un rôle de bibliothèque-pilote auprès des bibliothèques publiques de Roumanie, en leur apportant une assistance technique dans le domaine de la bibliologie et de la méthodologie. Elle assure enfin la conservation et la distribution des doubles et a la direction du Centre d'échanges internationaux.
Historique.
La Bibliothèque centrale d'État, créée en 1830, avait fonctionné en tant qu'établissement indépendant jusqu'en 190I, date à laquelle ses collections avaient été transférées à la Bibliothèque de l'Académie. En 1955, la Bibliothèque centrale d'État est de nouveau rétablie et s'enrichit des fonds de la Bibliothèque de l'Athénée (Ateneul) - bibliothèque existant à Bucarest depuis la fin du XIXe siècle - et de plusieurs autres petites bibliothèques. Les bibliothèques d'entreprises, récemment nationalisées, ainsi que certaines bibliothèques privées comme celle du Prince Karadja, viennent encore accroître ce fonds initial, par ailleurs régulièrement augmenté par le dépôt légal et par une politique d'achats systématiques.
La Bibliothèque est installée dans un vaste bâtiment, situé en plein centre, non loin de l'Université. Dix salles de lecture sont ouvertes au public, suivant les différentes disciplines : littérature et philologie, sciences sociales, sciences humaines, sciences et technique, art et estampes, livres rares, collections spécialisées et bibliologie, musique, périodiques littéraires, périodiques scientifiques, et salle des professeurs. Les lecteurs bénéficient du libre accès dans les rayons de périodiques, où 5 220 titres sont directement consultables, pour les deux dernières années. On y trouve des journaux étrangers, classés par pays, entre autres Le Figaro, Le Monde, La Vie française, etc.
La section Musique dispose d'une discothèque d'environ 10 000 disques et d'un auditorium de 24 places, avec écouteurs individuels. Des auditions ont lieu deux fois par mois pour le public et chaque semaine pour les spécialistes.
Un laboratoire, dont le personnel compte deux biologistes et un chimiste, assure la réparation des ouvrages de la bibliothèque et sert de centre de restauration des collections pour l'ensemble des bibliothèques roumaines.
Le chiffre du personnel s'élève à 360 personnes, dont 216 spécialistes (bibliothécaires, bibliographes, etc.)
Organisation et services.
I. Collections. Elles s'élèvent à environ 5 500 000 volumes. 8 000 revues parviennent régulièrement au service des périodiques.
20 ooo lecteurs sont inscrits à la bibliothèque, qui compte 170 ooo entrées par an. Le nombre des volumes communiqués s'élève, pour la même période, à 6 ou 700 000.
La bibliothèque possède un fonds de livres anciens, provenant de la Bibliothèque de l'Athénée et augmenté par des achats récents. En particulier, des incunables : une Biblia germanica, de Nuremberg (1483), une Bible microscopique, de Francfort-sur-le-Main, ou, pour le XVIIIe siècle, un Évangile de Bucarest, à couverture d'argent, datant de 1750.
Les collections d'imprimés sont encyclopédiques, comme il convient à une grande bibliothèque publique.
Le dépôt de toutes les publications imprimées en Roumanie est effectué à la Bibliothèque centrale d'État en neuf exemplaires (sept exemplaires d'imprimeur et deux exemplaires d'éditeur). Six autres exemplaires sont destinés aux échanges internationaux. La Bibliothèque centrale garde pour ses collections trois exemplaires (deux exemplaires d'imprimeur et un exemplaire d'éditeur) et distribue le reste aux bibliothèques bénéficiaires du dépôt légal, à savoir trois exemplaires (dont deux d'imprimeur et un d'éditeur) à la Bibliothèque de l'Académie et un exemplaire à chacune des bibliothèques centrales universitaires de Bucarest, Jassy et Cluj.
2. Classification et catalogues. Les ouvrages sont classés selon la C.D.U. Les catalogues suivants sont à la disposition des lecteurs : catalogue auteurs, catalogue systématique, catalogue géographique pour tout le fonds, catalogue analytique pour certaines parties du fonds.
La Bibliothèque centrale d'État assume les fonctions d'un centre national de catalogage. Depuis 1957, elle imprime les fiches des principaux ouvrages paraissant en Roumanie, soit environ les deux tiers de la production totale. Plus de trois millions de fiches, concernant quelque deux mille titres, sont distribuées chaque année aux bibliothèques de toutes catégories qui y sont abonnées (Bibliothèques publiques, universitaires, de recherche, etc.).
Pour les livres étrangers, on a constitué un catalogue collectif national sur fiches, qui groupe plus d'un million de fiches et auquel participent près de 900 bibliothèques et centres spécialisés. Ce fichier sert à la rédaction du Catalogue collectif des livres étrangers entrés dans les bibliothèques de la République socialiste de Roumanie.
3. Bibliographies.
a) Statistique de l'édition roumaine. Sur la base des exemplaires du dépôt légal, la Bibliothèque centrale établit la statistique nationale des éditions de livres. Un volume cumulatif : Anuarul cărtii din România (Annuaire du livre roumain) a
paru en 1957, pour la période 1952-1954. Les volumes suivants (1955-1970) sont en préparation.
b) Bibliographie nationale courante : Bibliographie de la République socialiste de Roumanie. Cette publication comprend actuellement trois parties :
I. Livres, albums, cartes.
2. Articles de périodiques et publications en série.
3. Partitions, disques 16.
D'autres séries paraîtront prochainement (Périodiques et publications en série, bibliographies des bibliographies, Dacoromanica) 17.
c) Répertoire des bibliographies non publiées. Cette bibliographie des bibliographies, publiée en 1967, recense les bibliographies inédites élaborées par 34 bibliothèques spécialisées et bibliothèques d'entreprises 18.
d) Catalogue collectif des livres entrés dans les bibliothèques de la République socialiste de Roumanie. 350 bibliothèques collaborent à ce catalogue, qui paraît depuis 1957. Le volume 1967 comprendra environ 30 000 titres de livres 19.
e) Livres étrangers entrés dans les bibliothèques de Roumanie. Ce bulletin, qui paraît depuis 1968, est élaboré en commun par la Bibliothèque centrale d'État, la Bibliothèque de l'Académie, la Bibliothèque centrale universitaire de Bucarest et les principaux centres de documentation. Il comprend vingt séries mensuelles, par disciplines et remplace les bulletins d'acquisitions étrangères publiés séparément, jusqu'en 1967, par un certain nombre de bibliothèques de recherche et de centres de documentation 20.
f) Répertoire des périodiques étrangers de la République socialiste de Roumanie 21, qui paraît, depuis 1958, en deux séries :
La première : Abonnements, concerne les périodiques étrangers auxquels les bibliothèques roumaines sont abonnées. 897 bibliothèques et centres de recherche collaborent à cette série, dans laquelle figurent 10 277 titres de périodiques.
La seconde série : Échanges internationaux, comprend, comme son nom l'indique, les périodiques étrangers entrés, par la voie des échanges internationaux, dans 118 bibliothèques de Roumanie. Elle recense 7 581 titres de périodiques.
g) Projet d'établissement d'un catalogue collectif des livres parus en Roumanie, de 1508 à 1952. Ce catalogue comprendra les livres parus en toutes langues pendant la période 1508-1952, sur le territoire de la Roumanie, avec l'indication des bibliothèques où ils se trouvent. Les fascicules correspondant à la période 1508-1900 sont en cours d'élaboration.
h) Sur le plan international, la bibliothèque collabore aux publications suivantes : Index translationum (Unesco), Annual bibliography of English language and literature, publiée par l'Université de Leeds, Fontes artis musicae, organe de l'Association internationale des bibliothèques musicales, et Répertoire international des sources musicales (R.I.S.M.). Elle a établi, depuis 1957, un service d'échange de notices bibliographiques, sur la base de conventions bilatérales avec les bibliothèques nationales de divers pays. Elle leur envoie les notices concernant leurs pays respectifs et reçoit d'elles des notices concernant la Roumanie. Enfin, elle participe aux activités de la Fédération internationale des associations de bibliothécaires (F.I.A.B.), de la Fédération internationale de documentation (F.I.D.) et de l'Association internationale des bibliothèques musicales (A.I.B.M.).
4. Centre d'information scientifique et bibliologique.
En tant que centre national d'information scientifique, la Bibliothèque centrale d'État répond à plus de 3 000 demandes de renseignements par an. Elle effectue des recherches et établit des bibliographies spécialisées sur demandes émanant de professeurs, chercheurs, éditeurs ou bien encore d'établissements culturels roumains ou étrangers.
Comme centre de documentation en bibliologie, la bibliothèque assure le dépouillement d'une cinquantaine de revues dans ce domaine.Les fiches de dépouillement, accompagnées d'annotations puis d'analyses, fournissent la matière de trois publications : Fiches signalétiques d'articles dans le domaine de la bibliologie 22, Bulletin d'information en bibliologie 23 et Revue de comptes rendus en bibliologie 24.
5. Centre de méthodologie.
La Bibliothèque centrale d'État joue, en quelque sorte, à l'égard des autres bibliothèques publiques de Roumanie, le rôle d'une bibliothèque-pilote. Elle leur apporte une assistance technique en matière de méthodologie 25 :
- par l'élaboration, à leur intention, d'instructions et d'ouvrages spécialisés;
- par des traductions effectuées à leur demande;
- par l'envoi de bibliothécaires appartenant à ses divers services techniques (catalogage, classification, acquisitions, etc.)
- par l'organisation de cours de formation professionnelle et de recyclage, de séminaires et de journées d'études.
Deux recherches sociologiques ont été entreprises, en 1970, par la méthode d'investigation directe, touchant la lecture en milieu rural et ouvrier. La première, ayant pour thème « La lecture dans la vie spirituelle du paysan », s'est déroulée dans deux communes rurales et a porté sur 800 sujets paysans, de 18 à 65 ans. La seconde, intitulée « Tendances dans la lecture de la jeunesse ouvrière » a porté sur 400 ouvriers de 18 à 30 ans, appartenant à une entreprise métallurgique.
Le personnel scientifique de la Bibliothèque centrale d'État travaille, d'autre part, à l'élaboration d'un Thesaurus de termes de bibliologie. Une liste de 500 termes avait d'abord été dressée, en utilisant les descripteurs des trois publications de bibliologie citées plus haut. Complétée par la suite, elle comprend actuellement quelque 700 termes qui font périodiquement l'objet d'une révision par des spécialistes.
6. Centre de distribution des doubles.
La Bibliothèque centrale d'État est, depuis 1970, le centre de conservation de la réserve nationale de livres et de distribution des doubles. Elle assure la gestion de ce fonds, établit des listes de doubles et fait parvenir aux bibliothèques les livres qu'elles ont choisis.
7. Centre des échanges internationaux.
La bibliothèque, qui a son propre service d'échanges avec l'étranger, est, en outre, le siège du Centre des échanges internationaux. A ce titre, elle établit la statistique nationale des échanges et facilite ceux-ci entre les bibliothèques roumaines et les organismes culturels de l'étranger. Des relations d'échange sont établies avec 1 286 institutions, dans 108 pays, parmi lesquels l'U.R.S.S. et les pays socialistes, mais aussi la France, l'Angleterre, le Danemark, tous les pays d'Amérique, la Nouvelle-Zélande et 70 % des pays d'Afrique. Pour faciliter ces échanges, la bibliothèque édite deux publications :
a) Liste de doubles disponibles à l'échange (trimestrielle).
b) Catalogue. Publications roumaines périodiques et en série disponibles à l'échange (annuel).
III. Bibliothèque centrale universitaire
La Bibliothèque centrale universitaire joue, sur le plan de l'enseignement supérieur, un rôle qu'on peut, en quelque sorte, comparer à celui de la Bibliothèque de l'Académie, dans le domaine de l'histoire nationale ou de la recherche scientifique. Grande bibliothèque d'étude, à caractère encyclopédique, elle dirige, en outre, et contrôle les bibliothèques des facultés, des instituts et des foyers d'étudiants. Centre d'information et de liaison inter-universitaire, elle a la responsabilité d'un ensemble de publications bibliographiques et didactiques et constitue, par ailleurs, un centre d'échange de ces publications avec les bibliothèques universitaires de l'étranger.
Historique.
Fondée par décret du 12 juillet 1948, émanant du Présidium de la Grande Assemblée de la République populaire de Roumanie, la Bibliothèque centrale universitaire a regroupé les collections des bibliothèques de facultés existant depuis la création de l'Université, en 1864 et celles de la Bibliothèque de la Fondation universitaire, qui avait fonctionné en tant que bibliothèque de l'Université, de 1895 à 1948. Elle se compose donc actuellement d'une bibliothèque centrale, à vocation encyclopédique et de 21 bibliothèques de facultés, d'instituts et de foyers d'étudiants, dont les fonds sont spécialisés 26.
La bibliothèque est située en plein centre de la ville, I, Str. Onesti, en face de l'ancien Palais royal, sur une vaste place où d'harmonieuses perspectives ont été aménagées. Elle est ouverte aux membres de l'enseignement, aux étudiants, ainsi qu'aux travailleurs. La principale salle de lecture peut abriter 300 lecteurs. Les bulletins de demandes de livres y sont acheminés par tubes pneumatiques. Les professeurs disposent de salles particulières et les bibliothèques de facultés, d'instituts et de foyers d'étudiants ont également leurs salles de lecture séparées. Au total, 2 ooo lecteurs peuvent trouver place dans les différentes salles. Plus d'un million de personnes fréquentent annuellement la bibliothèque, consultant, pendant la même période, environ deux millions de volumes.
Organisation des services.
L'effectif total du personnel s'élève à 300 personnes, y compris le personnel administratif et de service. L'organisation interne comporte les services suivants : Évidence des fonds de publications et acquisitions. Périodiques. Catalogage et classification. Relations avec les lecteurs. Documentation pour les sciences sociales. Bibliographie et documentation. Services [technique et administratif. Trois services sont installés dans un autre bâtiment situé 5-7, Str. Biserică Amzei : littérature française, italienne et espagnole; littérature anglaise et allemande et littérature scandinave. Ils forment la bibliothèque de littérature étrangère, dépendant de l'Université.
i. Collections.
Les collections s'élèvent à i 600 ooo volumes, avec un accroissement d'environ 6'; ooo par an. Ouvrages de toutes disciplines et en toutes langues. Dans le fonds ancien, on trouve, entre autres livres rares et précieux, le De Fine mundi de saint Vincent Ferrier et le De Vita et moribus philosophorum, de Diogène Laërce. La bibliothèque bénéficie d'un exemplaire de toutes les publications paraissant en Roumanie, au titre du dépôt légal.
2. Classification.
La classification adoptée est la C.D.U., à laquelle on a dû apporter de multiples modifications.
3. Catalogues.
a) Catalogue alphabétique, d'auteurs. Il comprend les oeuvres des auteurs et les ouvrages sur les auteurs.
b) Catalogue matières.
c) Catalogue systématique, concernant toutes les disciplines. Certaines rubriques, à caractère politique, ont été particulièrement développées : Lénine, Marx et Engels, Matérialisme historique, Parti communiste roumain, Partis communistes dans les pays d'Europe, Socialisme, Syndicat, etc. L'Enseignement constitue aussi une subdivision très importante.
4. Prêt.
Les lecteurs peuvent emprunter les ouvrages faisant partie du fonds de prêt à domicile.
5. Publications bibliographiques.
La Bibliothèque centrale universitaire joue un rôle important quant au développement des recherches scientifiques, dans le cadre de l'Université. Elle édite les publications suivantes :
a) Bulletin bibliographique de l'accroissement des collections de la B.C.U. 27.
b) Livres étrangers (Bulletin bibliographique sélectif de livres étrangers entrés dans les bibliothèques d'Enseignement supérieur) 28.
c) Nouveautés bibliologiques (Bulletin bibliographique sélectif d'ouvrages et d'articles à l'usage des bibliothécaires universitaires) 29.
d) Bibliographie des thèses de doctorat (1948-1966).
e) Bibliographies et guides bibliographiques. Un guide concernant l'histoire a paru. Un autre sur la littérature est en préparation.
f) Publications concernant l'enseignement, la recherche scientifique, etc. 30.
g) Participation au catalogue collectif des livres étrangers entrés dans les bibliothèques de Roumanie, dans lequel la Bibliothèque centrale universitaire assure la publication de la série : Education. Enseignement 31.
h) Participation au Répertoire des périodiques étrangers de la République socialiste de Roumanie 32.
6. Centre de documentation universitaire.
Un Centre de documentation universitaire a été créé en mai 1969. Dépendant de la bibliothèque, il établit la liaison avec les bibliothèques universitaires de province et les bibliothèques d'instituts. La création d'un Institut de documentation est en projet.
7. Centre d'échanges de publications universitaires.
Enfin, la Bibliothèque centrale universitaire est un centre d'échanges de publications avec l'étranger. Elle a établi des relations avec plus de 600 institutions, dans 65 pays, notamment avec les bibliothèques universitaires de Paris, Moscou, Edimbourg, Lund, Prague, Cracovie, Tokyo, Rome, Harvard, etc. Des échanges sont également pratiqués avec les bibliothèques nationales et les grandes bibliothèques étrangères, telles que la Bibliothèque du Congrès de Washington, le « British Museum », la Bibliothèque de l'Académie des sciences de Budapest, la Bibliothèque Vasil Kolarov de Sofia et la Bibliothèque nationale de La Havane. Offrant les publications de l'Université de Bucarest et les travaux de ses enseignants, elle reçoit, en échange, des livres et périodiques qui ouvrent aux chercheurs roumains un vaste champ d'information scientifique 33.