Chronique des bibliothèques

Bibliothèque nationale. Paris.

Exposition : André Gide. - A l'occasion de la célébration du centenaire de la naissance d'André Gide la Bibliothèque nationale a organisé une exposition 1 dans la Galerie Mansart du 17 novembre 1970 à la fin du mois de février 1971. Un nombre très exceptionnel de documents avaient pu être réunis : manuscrits de toutes les œuvres importantes, lettres familières et correspondances échangées avec ses pairs, Claudel, Valéry, Francis Jammes, Roger Martin du Gard, cahiers de lecture, carnets de notes, tableaux, gravures et sculptures d'artistes qui comptèrent parmi ses amis, photographies et documents personnels, permettant ainsi de cerner la personnalité d'André Gide. Des Cahiers d'André Walter à l'Immoraliste, de La Porte étroite à Thésée, ses romans, son théâtre, ses écrits philosophiques, ses voyages, son action au sein de la N.R.F. montrent les préoccupations multiples de cet écrivain et son désir souvent exprimé de demeurer libre et disponible. Les archives sonores de l'O.R.T.F. permettaient de pénétrer plus profondément la personnalité de Gide en écoutant sa voix grave, aux inflexions affectées, hésitant une fraction de seconde avant de prononcer le mot longuement pesé.

Bibliothèques municipales.

Amiens (Somme).

Ouverture ininterrompue de la bibliothèque. - Comme un essai de prolongation des heures d'ouverture avait été bien accueilli par le public, le projet d'ouverture ininterrompue de la bibliothèque a été étudié avec le personnel et avec l'administration municipale de façon qu il n'en résulte ni surcharge pour le personnel, ni dépense supplémentaire pour la ville, ni perturbation importante dans le service et, depuis le 21 avril 1970, la bibliothèque est ouverte au public sans interruption, de 10 heures à 19 heures.

Centenaire de la Collection Charles de l'Escalopier. - A la veille de la guerre de 1870, une grande salle fut construite, à côté de l'ancienne salle de lecture, pour abriter la Collection Charles de l'Escalopier qui avait été offerte à la ville en 1866 et qui comprenait, outre 6 ooo imprimés, une centaine de manuscrits dont certains étaient très importants (Heures de Diane de Poitiers, Psautier d'Angers, Abdication de Napoléon) et un ensemble d'objets d'art ayant trait à l'archéologie chrétienne (Vierge ouvrante, triptyque en ivoire, etc.). La Bibliothèque d'Amiens a commémoré le centenaire de cette collection par une exposition des pièces les plus importantes. Une séance de la Société des amis de la bibliothèque, qui fêtait le 25e anniversaire de sa fondation, permit d'évoquer la figure du Comte Charles de l'Escalopier, qui fut conservateur de la Bibliothèque de l'Arsenal; M. le premier président André Camus rappela également les diverses manifestations organisées les années précédentes sous les auspices de la Société des amis de la bibliothèque.

Jumelage avec la Bibliothèque de Dortmund. - La Bibliothèque d'Amiens a participé, en mai 1970, par l'envoi d'une dizaine de ses incunables et des Heures à l'usage d'Amiens éditées en 1502, à l'exposition de la culture française organisée à la Bibliothèque de Dortmund pour célébrer le Xe anniversaire du jumelage des deux villes. Il avait été prévu qu'un échange de documentation sur les régions dont Amiens et Dortmund sont les centres serait opéré par les deux bibliothèques.

En octobre 1970, à l'occasion de l'arrivée à Amiens d'une délégation de Dortmund, une exposition de gravures et de livres illustrés sur l'Allemagne (et Dortmund en particulier) a été installée à l'entrée de la salle de lecture de la Bibliothèque municipale d'Amiens, avec le concours du Centre de liaison et d'échanges internationaux dirigé par M. Henri Chauchoy, inspecteur d'Académie.

Expositions. - A plusieurs reprises, la bibliothèque municipale a placé à la disposition des lecteurs les ouvrages évoqués par l'émission de télévision « Les Cent livres des hommes » : c'est ainsi que l'évocation des Contes d'Andersen a permis une exposition relative à la littérature scandinave, celle de l'Espoir de Malraux et celle de L'Histoire d'un conscrit de 1813 d'Erckmann-Chatrian une présentation d'œuvres et d'articles critiques; il en a été de même pour l'œuvre de François Mauriac. En septembre, la télévision régionale est venue filmer les journaux amiénois de septembre 1870 qui avaient été rassemblés à la bibliothèque pour commémorer le Centenaire de la République.

Monographies. - Une « Histoire de la Bibliothèque de la ville d'Amiens de 1826 à 1870 » a été publiée dans le Bulletin trimestriel de la Société des antiquaires de Picardie qui a inséré également une étude sur un manuscrit du xve siècle de la Bibliothèque municipale d'Amiens (Histoire des Croisades).

Angoulême (Charente).

Inauguration de la bibliothèque pour enfants. - Le 8 octobre 1970, une bibliothèque pour enfants a été inaugurée par M. le Maire d'Angoulême en présence de M. l'inspecteur général des bibliothèques Desgraves, de nombreux conseillers municipaux et des autorités civiles et militaires de la ville. Cette bibliothèque située à 50 mètres de la bibliothèque pour adultes a été aménagée dans un local aimablement cédé par le Bureau d'aide sociale et comprenant trois niveaux : 1 rez-de-chaussée de 95 m2, un entre-sol de 46,70 m2 et un étage de 46,70 m2.

Le rez-de-chaussée a été meublé dans un secteur avec des tables rondes pour enfants de cinq à dix ans et dans l'autre de tables rectangulaires pour enfants de dix à quinze ans. Un rayonnage en épis contenant les dictionnaires, les encyclopédies et les ouvrages exclus du prêt sépare ces deux secteurs et les rayonnages muraux offrent aux enfants un choix de 5 ooo volumes, romans, contes, biographies, albums et documentaires. Des images et des reproductions d'œuvres d'art sont également prêtées aux enfants. L'entresol est utilisé pour l'heure du conte et comme salle d'exposition de livres et de travaux d'enfants. L'étage supérieur est réservé aux projections de diapositives, à l'audition de disques et à la réunion des jeunes critiques de livres ou Club de lecteurs. Depuis l'ouverture, le Ier septembre 1970, 686 enfants se sont fait inscrire et participent activement à la vie de leur bibliothèque.

Bourg-la-Reine (Hauts-de-Seine).

Inauguration de la bibliothèque municipale. - Les nouveaux locaux de la bibliothèque ont été officiellement inaugurés le samedi 10 octobre 1970 sous la présidence de M. Gisclard, sous-préfet d'Antony représentant M. le Préfet des Hauts-de-Seine, empêché, et en présence de nombreuses personnalités : M. le Dr. P. Mainguy, député de la circonscription, MM. Drouot, Ginoux et Tabanou, conseillers généraux. M. Caillet, inspecteur général des bibliothèques et M. Bleton, conservateur en chef, représentaient la Direction chargée des bibliothèques et de la lecture publique.

Ancienne demeure privée, la bibliothèque (650 m2) est composée actuellement d'une vaste salle de prêt pour adultes et d'une salle de lecture donnant sur un jardin; d'une salle réservée aux enfants, d'une discothèque avec petit local annexe pour l'écoute, d'une salle pour les expositions et les réunions. Une grande pièce au niveau du jardin permettra ultérieurement de réaliser une extension de la bibliothèque. Cette nouvelle installation, placée à proximité de la mairie et du centre urbain, dans une rue calme et environnée de verdure a été accueillie très favorablement. Les collections comptent actuellement 14 ooo volumes pour adultes, 1700 ouvrages pour enfants et 1 200 disques. Au début d'octobre 1970, 1 059 adhérents (dont 129 enfants) étaient inscrits à la bibliothèque et 90 à la discothèque.

Caen (Calvados).

Exposition : La Hêtraie en Basse-Normandie. - Par l'exposition : la Hêtraie en Basse-Normandie, la Bibliothèque municipale de Caen incitait à pénétrer dans les fûtaies pour y découvrir le hêtre dans son milieu naturel, les espèces végétales, les animaux familiers ou sauvages qui vivent sous son couvert.

Comme la forêt est une source de richesses, une partie de l'exposition insistait sur l'économie forestière (sylviculture, aménagement et utilisation du bois). Des panneaux suggéraient enfin les agréments que le promeneur peut trouver à l'ombre des grands arbres.

Expositions : Pierre Mac Orlan et François Mauriac. - La Bibliothèque municipale de Caen a voulu saluer la mémoire de Pierre Mac Orlan, mort le 27 juin 1970, en présentant l'homme et l'œuvre à travers les ouvrages actuellement en sa possession. La critique a parfois été sévère avec cet écrivain de l'entre-deux-guerres (on a parlé de « cow-boy sur le retour »), mais le mélange de désinvolture et d'angoisse qui constitue la tonalité de son œuvre a des accents très modernes comme le prouve cet « esprit d'aventure » que prône Mac Orlan; dans un monde de spécialisation où l'aventure semble inaccessible, tout au moins pour l'individu seul, Pierre Mac Orlan rappelle que l'imagination sait parer l'action quotidienne de couleurs vives et brillantes.

Plus célèbre que Pierre Mac Orlan, François Mauriac (Bordeaux 1885-Paris Ier septembre 1970) s'est vu honoré d'obsèques solennelles. Plus qu'un nom, c'est l'homme et l'oeuvre (celle du romancier et du polémiste) que l'exposition de la bibliothèque municipale se proposait de mieux faire connaître.

Les origines de François Mauriac procurent à son œuvre romanesque une atmosphère bien définie, « un monde triplement chrétien, bourgeois et provincial ». C'est dans un décor de landes et de vignobles que sont dépeintes, dans un style inimitable, les passions des héros et héroïnes de ses plus grandes réussites : Génétrix (1923). Le Désert de l'amour (1924), Le Nœud de vipères (1932), Le Mystère Frontenac (1933) et surtout Thérèse Desqueyroux (1927). Peintre des passions, François Mauriac est lui-même un homme passionné de « la chose publique ». De ses deux grandes influences de jeunesse - Maurice Barrès et le « mouvement » du Sillon - découleront ses engagements successifs : en faveur des républicains espagnols, dans la Résistance intellectuelle en 1941, ainsi que son attirance vers les solitaires de la politique : Pierre Mendès-France et Charles de Gaulle. La plupart de ses prises de position, consignées dans son journal politique et surtout dans ses célèbres Bloc-Notes lui vaudront le qualificatif de grand polémiste.

Si « la sincérité d'une œuvre ne saurait être plus condamnable qu'un cri » -comme l'a écrit l'auteur de Thérèse Desqueyroux -, les œuvres de François Mauriac et de Pierre Mac Orlan, quoique très différentes, sont marquées du cachet de l'authenticité. Pour cette raison, elles méritent plus que notre attention.

Grasse (Alpes-Maritimes).

Inauguration de la nouvelle bibliothèque. - En présence de M. Desgraves, inspecteur général des bibliothèques, représentant M. Étienne Dennery, directeur chargé des bibliothèques et de la lecture publique, de M. Ilari, sous-préfet, représentant M. le Préfet des Alpes-Maritimes, de M. le Recteur Davril, de M. Ziller, député des Alpes-Maritimes, de M. Capponi, représentant M. Raybaud, sénateur, de M. Palmero, député, de M. Baude, inspecteur d'Académie, de M. le Consul d'Allemagne à Marseille, de M. le Maire d'Ingolstadt, ville jumelle de Grasse, de MM. Rohou, Viglieno, Clergues, conservateurs des bibliothèques et musées du département, de M. Hildesheimer, archiviste départemental, les locaux de la nouvelle bibliothèque municipale et des archives ont été officiellement inaugurés par M. Honoré Lions, maire de la ville.

Plusieurs discours ont mis en évidence la place de cette bibliothèque dans la vie culturelle de la ville, en particulier celui de M. le Sous-préfet qui a défini : « le rôle que cet établissement va prendre dans le contexte de la jeune université niçoise » et celui de M. le Maire : « traçant les grandes lignes d'un programme d'animation qui touchera des personnes de tous âges et de toutes conditions sociales ».

Mise en service en septembre 1969, la bibliothèque compte aujourd'hui 2 500 inscrits et leur nombre ne cesse d'augmenter. Un prochain bulletin précisera les caractéristiques principales de cette réalisation qui fait le plus grand honneur à la ville de Grasse.

Lézignan-Corbières (Aude).

Inauguration de la bibliothèque municipale. - La Bibliothèque municipale de Lézignan-Corbières a été inaugurée le samedi 14 novembre 1970 par M. Ouradou, maire de Lézignan, en présence de M. Caillet, inspecteur général des bibliothèques, M. Bleton, conservateur en chef et M. Vals, député-maire de Narbonne.

Le Conseil municipal de Lézignan assistait à cette cérémonie qui avait été du reste précédée d'une présentation de l'établissement aux maires des communes du canton, la bibliothèque étant ouverte à tous les habitants de ces localités. De nombreuses personnalités lézignanaises, représentant l'enseignement, les banques, les artisans et la viticulture étaient présentes.

Un bref discours de M. le Maire de Lézignan, suivi d'une courte allocution de M. l'Inspecteur général des bibliothèques, clôtura la cérémonie. En raison du deuil national, le vin d'honneur et le repas officiel qui devaient être offerts par la ville de Lézignan, furent supprimés.

Déjà bien équipées en livres, grâce à l'effort de la commune et aux envois de la Direction chargée des bibliothèques et de la lecture publique, la Bibliothèque municipale de Lézignan va maintenant connaître le succès que mérite son agencement. Dès le premier mois 306 lecteurs, tant adultes qu'enfants, se sont fait inscrire. La fréquentation de la section d'étude s'annonce, elle aussi, excellente.

Mulhouse (Haut-Rhin).

Bibliothèque publique et Maison des jeunes et de la culture. - La section pour adultes de la succursale du quartier Drouot de la Bibliothèque municipale de Mulhouse a été transférée dans le bâtiment de la Maison des jeunes et de la culture ouverte en 1969. L'équipement offert aux habitants du quartier a été sensiblement amélioré : les surfaces sont passées de 108 à 192 m2, la capacité des rayonnages de 235 à 418 mètres et le nombre des places assises de 37 à 57. Deux ouvertures en soirée, le mardi et le vendredi, ont porté la durée totale d'ouverture de 24 h 30 à 28 h 30 par semaine.

C'est la seconde expérience de symbiose bibliothèque publique/centre culturel tentée à Mulhouse. Elle doit permettre à l'une d'éviter le danger d'isolement qui guette toute bibliothèque qui vit de façon autonome, à l'autre d'appuyer ses activités sur une institution durable disposant d'une abondante documentation dans tous les domaines.

Exposition : L'œuvre gravé de Henri de Waroquier. - La société Godefroy Engelmann et la bibliothèque municipale ont présenté du 7 au 28 novembre 1970 une sélection de 52 eaux-fortes de Henri de Waroquier, spécialement choisies par ce grand maître de la gravure pour être exposées à Mulhouse  1.

Exposition d'été. - La bibliothèque municipale a accueilli de mai à septembre 1970 deux expositions circulantes : L'Informatique (réalisée par la section des bibliothèques publiques de l'Association des bibliothécaires français) et l'Histoire du livre (organisée par l'Association Lire). Ces expositions ont été présentées à la bibliothèque centrale, dans trois annexes et dans trois entreprises.

Narbonne (Aude).

Inauguration de la bibliothèque pour enfants. - Le 13 novembre 1970, les nou-, veaux locaux de la bibliothèque pour enfants ont été inaugurés par M. Caillet, inspecteur général des bibliothèques accompagné par M. Bleton, conservateur en chef en présence de M. Vals, député-maire, de M. Souquet, sénateur de l'Aude, de M. Arcis adjoint au maire, délégué aux arts et lettres, de M. Bertrand directeur de la bibliothèque et de nombreuses personnalités. Située auparavant dans un coin de la salle de prêt pour adultes, la section des jeunes dispose désormais au sous-sol d'une grande pièce. Un rideau mobile, en position centrale, délimite la bibliothèque de prêt riche de 2 500 ouvrages placés à la disposition des 250 enfants inscrits et une salle d'exposition équipée de vitrines où, à l'occasion de l'inauguration, avaient été réunis avec le concours des bibliothèques municipales de Toulouse et d'Albi de beaux livres d'autrefois pour la jeunesse : premières éditions de Jules Verne et de la comtesse de Ségur, périodiques pour enfants du début du siècle.

Niort (Deux-Sèvres).

Exposition : Ernest Pérochon. - Une stèle élevée à la mémoire du romancier Ernest Pérochon (1885-1942) a été inaugurée à Niort le 18 octobre 1970. La bibliothèque municipale s'est associée à cet hommage en organisant une exposition qui a été présentée du 18 octobre au 7 novembre 1970 dans une salle du musée des beaux-arts 2. Grâce aux livres, lettres et manuscrits obligeamment prêtés par la famille et les amis de l'écrivain, l'ensemble des ouvrages et documents rassemblés permettait de suivre la simple et féconde carrière d'un auteur qui dut le meilleur de son inspiration à son terroir natal. Une section de l'exposition était spécialement consacrée à Nêne, qui valut à son auteur le prix Goncourt voici 50 ans.

Redon (Ille-et-Vilaine).

Ouverture d'une succursale. - La bibliothèque municipale de Redon vient d'ouvrir une succursale dans une salle aménagée au rez-de-chaussée d'un immeuble H.L.M. du quartier neuf de Bellevue. Cette succursale a été équipée de 300 livres prêtés par la Bibliothèque centrale de prêt d'Ille-et-Vilaine et d'une centaine d'ouvrages provenant de la bibliothèque municipale de Redon. Elle est ouverte au public tous les mercredis de 16 h à 18 h 30.

Rouen (Seine-Maritime).

Exposition sur la Guerre de 1870. - Le Centenaire de la guerre de 1870 a été marqué à la Bibliothèque municipale de Rouen par une exposition d'affiches, journaux, caricatures et images populaires, constituée presque uniquement de pièces provenant d'un fonds consacré à cette période et donné à la bibliothèque par Aimé Raban. Originaire d'une famille de Lyons-la-Forêt, engagé volontaire après le 4 septembre dans l'artillerie parisienne, Aimé Raban écrivit à sa famille des lettres où il rendit compte avec un certain recul des scènes du siège dont il fut témoin. Il consacra le reste de sa vie à réunir des documents de toutes natures sur cette période. Commençant avec le plébisciste, l'exposition retraçait les événements jusqu'à la libération du territoire. La déclaration de guerre, les combats du mois d'août, la mise en place du Gouvernement de la défense nationale, le siège de Paris, la guerre en province, l'armistice, l'entrée des troupes prussiennes à Paris étaient évoqués au fil des panneaux et des vitrines. Chaque événement était présenté à la fois objectivement (affiches, communiqués à la presse, gravures documentaires) et sous l'aspect passionné et partial qu'il prend dans la conscience populaire avec la caricature. Quatre vitrines étaient plus particulièrement consacrées aux réactions des habitants de Normandie à la guerre et à l'invasion.

Saint-Étienne (Loire).

Inauguration des nouveaux locaux de la bibliothèque municipale. - La bibliothèque municipale de Saint-Étienne avait été installée en 1959 dans un hôtel particulier du début du xxe siècle élégant mais peu fonctionnel 3. Très rapidement, par suite de l'évolution de la ville et de la création d'une université, ce cadre s'était révélé trop exigu. Grâce à l'intérêt porté par la municipalité à la lecture il fut possible d'envisager une organisation plus rationnelle de la lecture publique en plein essor et de créer une bibliothèque pour enfants. Différents projets furent étudiés, mais aucun n'avait pu aboutir. En 1967, un immeuble mitoyen par une cour intérieure avec la bibliothèque municipale fut mis en vente. Situé à un angle de rue, comportant un magasin au rez-de-chaussée, il était occupé par des ateliers de bâches. Construit en 1923, ne possédant pratiquement pas de cloisons intérieures, il offrait sur quatre étages une surface totale de 1 000 m2 de plancher. La ville en fit l'acquisition après avis favorable de la Direction chargée des bibliothèques et de la lecture publique qui contribua à cette réalisation tant par des subventions que par des conseils donnés pour l'aménagement.

Au cours de l'année 1968 les plans furent établis et l'utilisation de l'immeuble définie ainsi : au sous-sol un magasin de 40 000 volumes provenant du fonds d'étude de la bibliothèque municipale (200 m2); au rez-de-chaussée donnant directement sur l'angle d'un des carrefours les plus fréquentés de Saint-Étienne, une salle de lecture et de prêt pour adultes (200 m2); au premier étage des bureaux et des magasins pour la section de lecture publique (285 m2); au second étage une bibliothèque pour enfants complétée par une salle du conte de plus de 85 m2.

La réfection du toit, puis l'installation du chauffage central et du sanitaire eurent lieu en 1969 et au cours de l'hiver 1969-1970, tandis qu'étaient étudiés différents modèles de rayonnages et de mobilier dont le choix s'avérait d'autant plus important que ce bâtiment, assez austère, demandait à être « décoré » de peintures claires et de meubles accueillants et pratiques. Ce résultat fut obtenu grâce, pour une large part, à l'aide apportée par une décoratrice affectée au service d'architecture de la ville. La salle pour adultes a été équipée de mobilier couleur acajou. Les rayonnages contiennent 10 000 volumes. Des tables de deux hauteurs, rondes ou carrées, des chauffeuses et des chaises noires forment des coins de lecture où peuvent être consultés des usuels et des revues (35 abonnements ont été pris). La banque de prêt a été réalisée par un artisan local d'après des plans étudiés spécialement en fonction du prêt par magnétophone utilisé depuis plusieurs années à la bibliothèque. Les murs ont été recouverts de somevil beige et trois panneaux orange dont un derrière la banque de prêt donnent une impression de chaleur et de lumière d'autant plus nécessaire que cette salle est située au nord. Le sol a été recouvert de dalles plastiques couleur anthracite, faciles à entretenir dans une ville souvent enneigée. Vestiaires et sanitaires sont situés derrière la banque de prêt. De grandes baies vitrées donnant sur la rue permettent aux passants de découvrir qu'une bibliothèque est un lieu vivant où il est possible d'entrer comme dans un magasin.

Si la salle réservée aux adultes est classique tout en étant élégante, un parti-pris de fantaisie a guidé la réalisation de la bibliothèque pour enfants. Moquette vert bronze, rayonnages chêne clair y sont complétés par des tables et des chaises très modernes. Ces dernières en cycolac orange, noire, blanche sont de deux tailles, 43 et 36 cm. Les tables rondes blanches sont réglables en hauteur par un système pneumatique. La banque de prêt est également de réalisation artisanale. Pour couper la monotonie du plafond dont la hauteur avait été diminuée, mais dont des poutres restaient apparentes, de grosses boules de formes diverses et de trois couleurs (groseille, jaune clair, gris-vert) ont été placées de façon dissymétrique. L'éclairage est assuré par des tubes fluorescents munis de diffuseurs. Les murs ont aussi été recouverts de somevil beige. Le même mobilier a été choisi pour la salle du conte où de grandes armoires en chêne clair permettent de ranger le matériel utilisé. Les boules dans cette pièce sont de taille plus importante que dans la salle pour adultes. Vestiaires et sanitaires sont placés en face de la banque de prêt. L'ensemble se révèle à l'usage très jeune et surprend agréablement par contraste avec l'escalier un peu banal qui, pour des raisons architecturales, n'a pas pu être transformé.

L'agrandissement du portail, qui a nécessité d'importants travaux, a rendu possible le stationnement du bibliobus dans la cour couverte, simplifiant beaucoup le travail des employés lors du chargement. Les pièces réservées au personnel chargé de la lecture publique ont toutes été équipées avec des rayonnages et des bureaux de couleur acajou. Les rayonnages des magasins du sous-sol et du premier étage sont métalliques.

Cette bibliothèque a été inaugurée le samedi 5 septembre 1970 par MM. Durafour, député maire et Dennery, directeur chargé des bibliothèques et de la lecture publique qu'accompagnait M. Caillet, inspecteur général des bibliothèques, qui ont exprimé leur satisfaction devant cette réalisation et ont aussi souligné que celle-ci n'était qu'une étape en attendant la construction d'une nouvelle bibliothèque municipale dans un secteur de la ville en cours de rénovation; l'actuelle bibliothèque jouerait alors le rôle d'une annexe. Le succès a été immédiat et dès le Ier mois, 4 000 lecteurs adultes s'étaient fait inscrire.

Troyes (Aube).

Diapositives de miniatures. - Les manuscrits de la Bibliothèque de Troyes ont servi pour la première fois de thème à une collection de douze diapositives. C'est la Bible qui a été choisie par les Éditions de l'École moderne française, à Cannes, pour être le n° 8 de la série B. T. Sonore-Littérature, destinée aux élèves du second cycle. L'originalité de cette série audio-visuelle est d'être formée d'une série de disques, toujours accompagnés de diapositives et d'un livret de commentaires. Le réalisateur pour la Bible a été Jean-Jacques Kihm, l'écrivain récemment disparu. Il a choisi les textes, dits par Patrice Galbeau, les a expliqués et fait illustrer de diapositives choisies à la Bibliothèque de Troyes. Seul le coffret qui concerne l'Ancien Testament a paru. Les collaborateurs de Jean-Jacques Kihm (Henri Béhar, Charles Martin) éditeront le Nouveau Testament suivant les indications qu'il a laissées. Le producteur a voulu utiliser les miniatures pour illustrer les passages choisis de la Bible : la Création du monde, avec Adam et Ève; Moïse, Jonas, Judith, Job et David, et pour permettre aux élèves écoutant le disque et regardant la projection d'avoir en même temps un résumé de l'histoire de la miniature, puisque les manuscrits choisis vont du XIIe au xve s., depuis les grandes initiales ornées sur fond d'or jusqu'aux petits tableaux des Livres d'Heures.

Vannes (Morbihan).

Exposition d'ouvrages anciens. - La société d'Histoire du département de l'Ouest tint son congrès annuel à Vannes du 5 au 9 mai 1970, choix heureux puisque c'est dans cette ville que le Parlement de Bretagne fut exilé de 1675 à 1690. La bibliothèque municipale a voulu s'associer à cette manifestation en organisant une exposition dans la salle des fêtes de la mairie où avaient lieu les réunions. Son fonds ancien lui permit d'offrir à l'attention des congressistes une quarantaine d'ouvrages, parmi lesquels un exemplaire de la Pragmatique Sanction de 1497, et surtout les études des meilleurs commentateurs du droit coutumier breton : Belordeau, Sauvageau, Poullain Duparc, Hevin..., des pamphlets pré-révolutionnaires attaquant le domaine congéable, surtout le célèbre Elixir du Domaine congéable de Le Quinio, ainsi que des affiches de l'époque du Directoire proclamant les sanctions du tribunal correctionnel sur les arrêtés de police municipale, rédigés dans le style fleuri d'alors.

Présentation d'ouvrages en langue bretonne. - Le Bleun-Brug, fondé au début du siècle par l'Abbé Perrot, tenait son université d'été au grand séminaire de Vannes fin août. La bibliothèque municipale a profité de cette circonstance pour présenter du 18 au 28 août 1970 des ouvrages en langue bretonne retraçant l'histoire de la Littérature bretonne des deux derniers siècles : grammairiens et philologues du XVIIIe siècle, recteurs poètes de la Restauration, romanciers contemporains. A côté du célèbre Buarziaz Breiz de La Villemarqué, s'offraient entre autres à l'attention des visiteurs des Propres des Saints du diocèse de Vannes du XVIIe siècle, les dictionnaires de Cillart de Kerampoul ou de Le Gonidec, des recueils de poèmes en breton de Brizeux, de Monseigneur Le Joubioux ou de Calloc'h et les textes écrits et illustrés par le célèbre peintre Xavier de Langlais Cette exposition attira les congressistes et diverses personnes de la région intéressées par tout ce qui touche à la Bretagne.

Bibliothèque centrale de prêt.

Lozère.

Bulletin de la Bibliothèque centrale de prêt de la Lozère. - Rompant la tradition du catalogue mensuel des nouvelles acquisitions, la Bibliothèque centrale de prêt de la Lozère vient de publier un nouveau bulletin 4 qui comporte, sous un format maniable, quelques critiques de livres se rapportant à des émissions télévisées, une rubrique consacrée à la vie de la bibliothèque centrale de prêt et une bibliographie des derniers ouvrages acquis.

  1. (retour)↑  [Exposition. Paris. Bibliothèque nationale. 1970]. - André Gide. [Préf. par Étienne Dennery,...]. -Paris, Bibliothèque nationale, 1970. - 20,5 cm, XXIV-216 p., ill.
  2. (retour)↑  [Exposition. Mulhouse. 1970]. - Eaux-fortes de Henry de Waroquier [Préf. de Guy Dornand suivie de Notes extraites des carnets de l'artiste]. - Mulhouse, Bibliothèque municipale, 1970. - 22 cm, [16 p.], multigr., couv. ill.
  3. (retour)↑  [Exposition. Niort. 1970]. - Exposition Ernest Pérochon. 1885-1942. - Niort, Bibliothèque municipale, 1970. - 2I cm, 44 p., couv. ill.
  4. (retour)↑  Voir B. Bibl. France, 5e année, n° 5, mai 1960, pp. 127-130, La Nouvelle bibliothèque de Saint-Étienne par Mauricette Simon.
  5. (retour)↑  BIBLIOTHÈQUE CENTRALE DE PRÊT DE LA LOZÈRE. Mende. - Bibliobus Lozère, n° o, décembre 1970. - Mende, Bibliothèque centrale de prêt de la Lozère, 1970. -27 cm, 15 p.