Journée d'études de la section des bibliothèques publiques de l'Association des bibliothécaires français

La Section des bibliothèques publiques de l'Association des bibliothécaires français a organisé le 20 avril dernier dans le cadre très agréable du Centre culturel d'Yerres (Essonne), aimablement mis à la disposition des organisateurs par M. le Maire de la ville et la municipalité, sa quatrième Journée d'études.

Le thème choisi pour cette journée, à laquelle ont participé près de 300 personnes, bibliothécaires et amis des bibliothèques, était : Bibliothèques publiques et éducation permanente. M. le Ministre de l'Éducation nationale et M. Dennery, directeur des bibliothèques et de la lecture publique, s'étaient fait représenter à cette manifestation par Mlle Garrigoux, conservateur en chef du Service de la lecture publique à la Direction des bibliothèques.

Au programme de la matinée figuraient trois exposés. M. Bouvy, président de la section, ouvrant la journée, fit le portrait de la véritable bibliothèque publique qui est, lui semble-t-il, le meilleur instrument d'éducation permanente pouvant être mis à la disposition d'une collectivité quelle qu'elle soit. Mais pour que cet instrument joue pleinement son rôle, il convient qu'aux caractéristiques normales de la bibliothèque publique, caractère d'institution de grande disponibilité (ouverte à tous pendant de nombreuses heures chaque jour), neutralité, gratuité, s'ajoute une certaine dimension minima, qui peut être obtenue par le fait que la bibliothèque considérée est une bibliothèque centrale d'une certaine importance, ou que si elle est une annexe, elle est reliée très étroitement à une bibliothèque centrale importante, capable de satisfaire l'ensemble des besoins, extrêmement variés, des lecteurs. C'est la justification de la bibliothèque de secteur, formule économique permettant de mettre à la disposition des 100 000 habitants (environ) d'une zone géographique donnée, un service de bibliothèque sérieux, souple et efficace. Ainsi les habitants des petites villes, jusqu'alors condamnés aux petites bibliothèques insuffisantes, n'ont plus rien à envier à ceux des grandes villes. La bibliothèque de secteur réaliserait l'égalité des Français sur le plan de l'information, de la documentation et dans une bonne part, de la culture.

C'est précisément au rôle de la bibliothèque publique sur le plan de l'information, de la documentation et de la culture que furent consacrés les deux exposés suivants.

M. Jean Hassenforder, attaché au Département de la recherche pédagogique à l'Institut pédagogique national, aborda le rôle de la bibliothèque publique en matière de documentation et d'information. Il mit l'accent sur la croissance des besoins documentaires au niveau du grand public.

Quelle est la réponse actuelle de la bibliothèque ? A l'étranger, les efforts en ce domaine datent de loin. En France, nous en sommes encore au tout début. Voilà pourquoi il importe d'envisager hardiment les perspectives d'avenir. Le développement de la documentation dans les bibliothèques publiques est un préalable à l'expansion de l'éducation permanente en France. En fait, il ne s'agit plus seulement de mettre à la disposition de tout Français les documents imprimés dont il a besoin. La révolution audiovisuelle se profile à l'horizon et les documents correspondants devront également être pris en charge par les bibliothèques publiques. Un changement d'échelle est nécessaire.

M. Ronsin, bibliothécaire de la ville de Saint-Dié, s'est ensuite attaché à montrer les différents aspects du rôle culturel de la bibliothèque publique, par ses propres activités d'animation et par la collaboration qu'elle peut apporter aux autres activités organisées sur le plan de la ville et des environs par les associations culturelles. Le temps n'est plus où le bibliothécaire pouvait se contenter de se confiner dans son bureau : il doit aujourd'hui être présent dans toutes les activités, les encourager, les aider, les provoquer, y associer d'une manière ou d'une autre son établissement. Tâche passionnante qui serait facilitée par une formation professionnelle donnant à ces aspects la place qui leur revient dans l'exercice du « métier ».

L'après-midi, les participants se divisèrent en carrefours où, sous la direction de spécialistes assistés de bibliothécaires, furent débattus les sujets suivants : télévison et bibliothèques, théâtre, cinéma, expositions, spectacles en général et bibliothèques, musées et bibliothèques, promotion sociale et bibliothèques, place de la bibliothèque dans l'équipement culturel des villes, la bibliothèque et ses lecteurs, nouveau matériel dans les bibliothèques.

La journée se termina par une table ronde qui rassembla autour de M. Bouvy et de M. Fillet, un certain nombre de personnalités extérieures qui avaient bien voulu accepter d'y participer : M. Schwartz, directeur de l'Institut national de la formation des adultes de Nancy, M. Girard, chargé de recherches au Ministère des Affaires culturelles, M. Cacérès, président de « Peuple et culture », M. Gilman, adjoint au maire de Grenoble, chargé des Affaires culturelles.

Le compte rendu détaillé de la journée paraîtra dans le prochain numéro de « Lecture et bibliothèques », revue de la section des bibliothèques publiques de l'A. B. F.