La lecture publique à Grenoble
L'effort en faveur de la lecture publique entrepris à Grenoble dès I945 se matérialise dans la création de six annexes de quartier, dont les plus attrayantes sont peut-être celles du quartier des Alpins et du Village olympique. Un accroissement appréciable des ressources en livres, un personnel plus nombreux facilitent l'activité de ces annexes et leur permettent d'assurer dans une certaine mesure un service d'animation
Avant de traiter de l'organisation de la lecture publique à Grenoble, il convient de rappeler qu'un effort dans ce sens a été tenté dès 1945, grâce à un accroissement notable des ressources en livres et en personnel. Cet effort s'est développé sous les municipalités successives pour atteindre son point le plus élevé avec la municipalité actuelle, présidée depuis 1965 par M. Dubedout, grâce à l'action de son adjoint aux affaires culturelles, M. Gilman. Nous avons eu ainsi dès 1945 une annexe de quartier de 13 000 volumes avec accès aux rayons pour enfants et pour adultes, un des premiers services municipaux de dépôt dans les usines et dans les grandes entreprises en 1946 1, le premier bibliobus urbain en 1956 2, six annexes de quartier en magasin ou ouvertes sur rues en 1961, 1964 3, 1967 4 et 1968. On doit à la présente municipalité les deux plus vastes et plus attrayantes d'entre elles, celles pour enfants et pour adultes du quartier des Alpins et du Village Olympique. Deux autres aussi grandes doivent s'ouvrir, l'une pour enfants au quartier Malherbe en 1960, l'autre pour enfants et adultes à la cité Mistral en 1970. Enfin, l'ancienne annexe fondée en 1945 doit être partiellement transférée dans une bibliothèque plus centrale et beaucoup plus grande, de 500 m2, au rez-de-chaussée de l'ancienne mairie, ancien hôtel de l'intendant du Dauphiné, donnant sur le plus beau jardin de la ville.
Nous avons obtenu le principe en 1954 que chacune de ces annexes soit confiée à un sous-bibliothécaire. Nous avons ainsi actuellement huit sous-bibliothécaires pour huit annexes, avec en outre cinq employées de bibliothèques, une sténodactylographe, un agent de bureau, un chauffeur et une aide ouvrière affectée à la réparation des livres. Bien que ce chiffre soit encore insuffisant pour assurer des horaires assez longs d'ouverture, le nombre de sous-bibliothécaires nous permet d'accomplir le service de conseil et d'animation que souhaitent, d'après diverses enquêtes faites en France, la majorité des lecteurs. Un crédit de 190 000 francs d'achat de livres, de 10 000 francs d'abonnement de périodiques et de 72 000 francs de frais de reliure permettent de plus, pour 1969, d'augmenter les possibilités de choix des lecteurs.
Nous ne traiterons pas ici de la bibliothèque d'étude et les chiffres indiqués en personnel et en crédits ne concernent que les annexes de quartier et le bibliobus.
Néanmoins il est intéressant de signaler l'effort financier consenti depuis de nombreuses années par les municipalités successives pour l'ensemble des bibliothèques de la ville. Les crédits de fonctionnement (achats de livres et de matériel, entretien et personnel) sont en 1969 de 1 835 135, 18 F pour l'ensemble de ces bibliothèques, ce qui représente I,45 % du budget municipal de 123 364 155, 2I F et II, II F par habitant pour une population de 165 202. Ces mêmes crédits sont en 1965 de 1 054 9II, 37 F soit 1,48 % du budget municipal de 79 913 027, 53 F et 6,48 F par habitant pour une population de 162 764. Ils sont en 1959 de 424 080 F, soit 0,76 % du budget municipal de 54 200 520, II F et 3,8I F par habitant pour une population de III 37I.
La croissance du pourcentage par habitant n'est pas très significative, étant donné la montée des prix de 1959 à 1969. Il n'en est pas de même de la proportion par rapport au budget municipal, qui conserve toute sa valeur, quel que soit le coût de la vie. De nos chiffres il ressort que la part de la ville a doublé entre 1959 et 1965 pour rester ensuite à peu près stationnaire. Il est vrai que de 1965 à 1969 les crédits consacrés aux bibliothèques de prêt ont augmenté par rapport à l'ensemble des crédits de fonctionnement de toutes les bibliothèques de 44 à 67 %, alors que cette augmentation n'avait été que de 35 à 44 % entre 1959 et 1965. Cette croissance plus forte entre 1965 et 1969 est dûe en grande partie à une forte augmentation des crédits d'achats de livres, qui ont triplé pendant cet intervalle, alors que ceux de la bibliothèque d'étude n'ont augmenté que de moitié.