Chronique des bibliothèques françaises
Bibliothèque nationale. Paris.
Exposition Berlioz. - Berlioz trouvera peut-être cette année l'audience qui, de son vivant, lui a été souvent refusée. Et la Bibliothèque nationale qui présentait, Galerie Mansart, du 7 mars au 10 mai 1969, une exposition Berlioz, se devait de marquer avec éclat le centenaire de la mort du compositeur.
Si l'enfance de Berlioz avait révélé ses très réelles dispositions pour la musique, il semble que ce soit à l'école de musique qu'il ait pu donner la mesure de son caractère : se heurtant à son père et à ses professeurs avec autant de fougue, il sacrifia tout d'emblée à la musique. En but à des opinions contradictoires tout au long de sa carrière - Berlioz était voué à la polémique, qu'il en fut l'auteur ou l'objet - son tempérament passionné ne connaissait que deux jugements, le génie ou le néant. Berlioz ne saurait concevoir le médiocre. La passion qu'il portait à la musique lui faisait, tant elle était vive, traduire en mélodie celle que les femmes lui inspiraient et ses « Ariels » successives ont nom : Camille Moke, Harriet Smithson, Marie Recio, Estelle Fournier.
D'autres thèmes, sans doute, illustrent son œuvre. Schmit, graveur de l'époque, rassemble en une lithographie, la « Muse romantique », qui frise presque la caricature, les grands sujets du romantisme : la nuit, la solitude, la lune, les ruines, les elfes, dont Berlioz a vêtu le décor de ses œuvres. Ses dieux sont Gluck et Beethoven, ses héros Virgile et Shakespeare, et sur un fond de scène italien, il brosse à grands traits des morceaux de musique qui ressemblent à des tableaux. Il écrira, à propos de la chute de Ninive, après une description grandiose de l'incendie du palais de Sardanapale « j'ai eu un succès épouvantable ».
Berlioz en effet a semé l'épouvante. De la symphonie fantastique à la Damnation, il plane sur ses oeuvres une force inquiétante qui ne peut laisser indifférent.
« Je suis un Attila qui veut ravager le monde musical, une espèce de Surhomme qu'il faut mettre au secret à toute force, et guillotiner au besoin ». Ses écrits ne laissent pas plus de place à la médiocrité. Dans ses lettres comme dans ses mémoires, son caractère volontaire prend parti, assaille, tourmente, raille ou félicite.L'exposition de la Bibliothèque nationale, en présentant des textes manuscrits parmi ses partitions, fait état d'un Berlioz un peu ignoré, plus secret, mais non moins authentique que le musicien dont Darius Milhaud disait : « Il y a plus d'invention et de force créatrice dans quelques mesures de Berlioz... que dans beaucoup de développements verbeux et boursouflés de Wagner... ».
Cette exposition, dont le catalogue 1 est en quelque sorte un « Berlioz par lui-même », offre aux visiteurs un ensemble de documents susceptibles d'évoquer à la fois l'homme, la forme de son génie, son caractère, son évolution, le climat de son époque et les répercussions de son influence de créateur et de théoricien.
Bibliothèques municipales.
Bordeaux (Gironde).
Ouverture de la bibliothèque du Grand-Parc. - La Bibliothèque municipale de prêt du Grand-Parc a été ouverte au public le samedi Ier mars à 10 heures. L'ouverture de cette bibliothèque avait été précédée d'une réunion présidée par M. Deymes, adjoint au maire, à laquelle avaient été invités les directeurs d'écoles et de C.E.G., les responsables des foyers sociaux, des foyers de jeunes, de la maison des jeunes et de tous les représentants des activités de la Cité.
Située dans la Cité du Grand-Parc qui groupe 18 ooo habitants, cette bibliothèque comporte une section pour les enfants et les jeunes de cinq à quinze ans, avec 5 000 volumes, une section de prêt pour adultes avec 10 ooo volumes et une salle de lecture de 30 places avec des périodiques et 2 000 usuels.
Dès son ouverture, cette bibliothèque a connu un vif succès puisque le 8 mars, au soir, 1 393 lecteurs étaient déjà inscrits : 565 adultes et 828 enfants et jeunes.
Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire).
Aménagements de la Bibliothèque municipale. - Installée depuis 1845 dans les locaux de l'hôtel de ville, la bibliothèque municipale de Chalon-sur-Saône n'avait pas subi, depuis cette date, d'aménagements importants. Deux salles lui étaient affectées. La première, à l'entrée, de 54 m2 et d'une hauteur de plafond de 6,85 m servait tout à la fois de salle de lecture, de salle de prêt et de bureau du personnel. L'autre était, et demeure, la salle principale : longueur 25 m, largeur 10 m, hauteur 7 m. Le caractère très particulier de cette pièce est donné par les boiseries du début du XVIIIe siècle venues de la grande abbaye de la Ferté, qu'on ajusta en 1842. Mais, pour faire face à l'accroissement des collections, depuis plus d'un siècle, on avait multiplié les rayonnages en tous sens comme le prouve le plan. Le plus regrettable sans doute était la présence de rayonnages métalliques gris foncé, dont la hauteur de 2 m masquait en partie les fenêtres.
Lors d'une visite d'inspection en juillet 1965, M. l'Inspecteur général Masson jugea qu'on ne pouvait plus supporter un tel encombrement qui entraînait, on s'en doute, un désordre inquiétant et quasi paralysant dans les collections. Le rapport sévère qu'il rédigea attira l'attention de la municipalité et sur ses indications le service d'architecture de la ville, dirigé par M. Chalons, élabora très rapidement un plan d'aménagement des locaux dont le principe était le suivant :
I° Transformer la première salle en magasins à livres, avec trois niveaux de 2 m de hauteur; 2° libérer la grande salle des rayonnages qui l'encombraient pour en faire, d'une part, la salle de lecture, d'autre part, la salle de prêt.
M. Lagrange, maire de Chalon, voulut bien également tenir compte du conseil de M. Masson qui insistait sur la nécessité d'avoir un personnel qualifié pour faire face au développement de la ville.
A partir de septembre 1966, une réorganisation générale de la bibliothèque fut entreprise. Le premier travail consista en la remise en ordre des collections les plus récentes (à partir de 1900) : 25 ooo ouvrages environ. Parallèlement on entreprit de compléter le fonds d'ouvrages en insistant, au départ, sur les textes littéraires de base (collections la Pléïade, Garnier, Budé, etc...) et sur des études critiques. Pour tous les livres achetés depuis septembre 1966 on adopta le classement Dewey et l'on rédigea les fiches auteurs, matières, topographiques nécessaires. En deux années on classifia environ 10 000 ouvrages (romans, documentaires, livres pour enfants) qui constituent l'actuel fonds de prêt.
Seuls des travaux d'aménagement importants pouvaient permettre une extension de la bibliothèque. Ils débutèrent en juillet 1967 et durèrent jusqu'en novembre 1968, car la rénovation de locaux anciens entraîne bien des découvertes fâcheuses : on dut par exemple, et c'était imprévu, enlever 24 tonnes de remblai pour les remplacer par du béton afin d'assurer des assises solides! Ces travaux furent réalisés en deux tranches : I° aménagement des magasins à livres, de l'entrée et des bureaux dans la salle 1; 2° rénovation de la grande salle à laquelle les boiseries bien nettoyées, contenant quelque 20 ooo volumes anciens aux reliures dorées, et l'éclairage intense donnent un caractère très accueillant.
La bibliothèque ainsi rénovée fut ouverte au public le 21 novembre 1968 et inaugurée solennellement sous la présidence de M. l'Inspecteur général Masson, le 14 décembre, en présence de M. le Maire de Chalon, de M. le Sous-Préfet, M. le Député Tremeau et des personnalités de la ville.
Une expérience de trois mois de fonctionnement donne beaucoup d'espoir car les statistiques ont fait un bond considérable, tant pour la fréquentation des lecteurs facilitée par des heures d'ouverture plus larges, que pour les prêts.
En particulier, les scolaires viennent de plus en plus nombreux à la bibliothèque grâce à la collaboration de professeurs qui ont accepté d'amener leurs classes pour une visite guidée de la bibliothèque. Pour les grands élèves, la visite a pour but d'apprendre le fonctionnement de la bibliothèque en insistant sur l'utilisation du fichier et l'introduction à la classification de Dewey. Aux plus jeunes (6e-3e) est fait un très bref exposé sur l'histoire du livre avec présentation de quelques manuscrits et incunables. On explique aussi comme est fabriqué actuellement un livre puis on présente les livres plus particulièrement adaptés à la classe intéressée. Pour les jeunes des quartiers périphériques, des dépôts sont faits dans des établissements scolaires et d'autres, prévus dans un centre social et une usine.
L'afflux de lecteurs posera malheureusement très vite un problème de locaux. Vingt-cinq places seulement sont disponibles dans la salle de lecture.
Avant d'envisager un éclatement de la bibliothèque centrale, il s'agit, cependant, de faire servir au maximum les locaux existants. L'effort très réel de la municipalité, tant en ce qui concerne le personnel (quatre postes créés depuis 1965), que le budget de fonctionnement (25 000 F en 1965, 67 800 F en 1968) doit apporter des résultats efficaces.
Creil (Oise).
Inauguration de la bibliothèque pour enfants « René Descartes ». - Le jeudi 30 janvier 1969, une seconde bibliothèque pour enfants a été inaugurée par M. le maire de Creil et le Conseil municipal, sous la présidence de M. le Sous-Préfet de Senlis, de M. Caillet, inspecteur général des bibliothèques, et de M. Bambuck, inspecteur d'académie.
Dans le cadre d'un programme échelonné d'organisation de la lecture dans la ville, M. Chanut, maire, rappelant les paroles de J. Ferry « ne pas construire d'école sans construire de bibliothèque », évoqua l'inauguration, il y a deux ans, de la bibliothèque des Jeunes « Albert Camus » (nom du groupe scolaire voisin), première bibliothèque pour enfants de la ville. Située dans un nouvel ensemble de 12 ooo habitants, plus de 1 500 enfants se sont inscrits en deux ans. Les prêts ont été de 15 312 en 1967 et 15 505 en 1968. Mais l'aspect le plus vivant en est la fréquentation sur place, plus de 40 sièges toujours occupés.
Une personne à mi-temps aide à l'équipement et l'entretien des livres. Un fonds de 3 000 volumes comportant un grand nombre d'ouvrages de référence acquis en partie grâce aux subventions de la Direction des bibliothèques est agréablement présenté sur les rayonnages de chêne clair installés par les services municipaux. La bibliothèque est ouverte 15 h 45 par semaine (mardi, mercredi et vendredi de 16 h 30 à 18 h 15, jeudi de 9 h 30 à II h 30 et de 14 h à 18 h 15, samedi de 14 h à 18 h 15).
La bibliothèque des Jeunes « René Descartes » (nom du groupe scolaire contigu), marque une nouvelle étape. Située dans un quartier neuf, une vaste salle très claire a été équipée comme la bibliothèque précédente de chêne clair, de tables et de sièges de rotin adaptés aux petites tailles : 40 places assises. Un sas vestiaire a pu être ménagé à l'entrée, ainsi qu'un bureau vitré. Les heures d'ouverture sont les mêmes qu'à la bibliothèque « A. Camus ». Plus de 3 000 volumes seront à la disposition des enfants, comportant grâce à la subvention de la Direction, une très belle collection d'ouvrages de référence, à consulter sur place ou devant servir à la documentation des enseignants et des élèves.
Afin de faire participer les enfants des groupes scolaires voisins à l'ouverture de la nouvelle bibliothèque, une petite exposition avait été organisée sur le thème de la forêt : dessins, citations illustrées, photos, animaux naturalisés, écorces, etc., au milieu des livres correspondants.
Le succès que rencontrent ces bibliothèques auprès des enfants qui les fréquentent est un encouragement et un témoignage de réussite pour les projets de bibliothèque municipale centrale, au coeur de la vieille ville. Actuellement un local restreint sert de bibliothèque. Dans deux ans, une bibliothèque de 1 000 m2, avec discothèque, section de jeunes et d'adolescents, etc., dans le cadre d'un ensemble culturel, pourra répondre aux besoins d'une agglomération de 40 ooo habitants, en pleine extension, au coeur du district urbain le plus dense en population du département.
Haubourdin (Nord).
Inauguration des nouveaux locaux. - Le 23 février a eu lieu l'inauguration des nouveaux locaux de la bibliothèque en présence de la municipalité d'Haubourdin, de personnalités locales et de conservateurs et bibliothécaires de la région lilloise. La Direction des bibliothèques et de la lecture publique était représentée par M. l'Inspecteur général Caillet.
La Bibliothèque municipale d'Haubourdin était depuis de nombreuses années installée de façon très médiocre dans une salle de classe désaffectée et son fonds de livres, vieilli dans l'ensemble, était de surcroît insuffisant.
Avec l'aide de la Direction des bibliothèques, la ville a acquis et fait aménager un local clair et agréable au centre de l'agglomération. A cette occasion le fonds a été entièrement révisé et, pour une grande partie, renouvelé. La salle de prêt et de lecture est actuellement réservée aux adultes; un agrandissement est prévu qui comportera notamment une section pour la jeunesse.
Il convient de souligner l'effort que représente pour l'administration municipale cette heureuse transformation; elle dote la ville d'Haubourdin d'une véritable bibliothèque, encore un peu exiguë, mais bien adaptée aux besoins d'un public qui sera certainement séduit par l'aspect accueillant des lieux.
A l'occasion de cette inauguration une exposition de documents intéressant l'histoire locale depuis le XIIe siècle avait été inaugurée grâce à des prêts des Archives départementales du Nord, des Archives municipales et hospitalières d'Haubourdin et de la Bibliothèque municipale de Lille.
Lille (Nord).
Fonds de livres scandinaves. - Depuis le mois de novembre 1968, sur l'initiative de M. Blondel, consul de Norvège à Lille, président de l'Association Scandinavie-France du Nord, agissant au nom des autres consuls des Pays Scandinaves à Lille, la bibliothèque nordique (section de la Bibliothèque Sainte-Geneviève), a accepté de faire, à la Bibliothèque municipale de Lille, des dépôts temporaires de livres.
Ces livres, ouvrages en langues scandinaves ou finnoise ou en traductions françaises, ouvrages d'information générale sur les pays scandinaves, etc... sont renouvelés tous les deux ou trois mois. Ils peuvent être consultés dans la salle de lecture de la bibliothèque municipale, aux jours et heures d'ouverture habituels.
Nanterre (Hauts-de-Seine).
Inauguration d'un bibliobus. - La Bibliothèque municipale de Nanterre, qui comprend déjà une bibliothèque principale dans le centre et deux annexes de quartier, vient de présenter à la population, son « bibliobus urbain ». Celui-ci a été inauguré par M. Caillet, inspecteur général des bibliothèques et M. Raymond Barbet, député-maire de Nanterre, le Ier février 1969. Ce bibliobus, qui est un ancien car Chausson aménagé, désservira les quartiers éloignés des bibliothèques, Nanterre étant très étendu et sa population atteignant maintenant plus de 90 ooo habitants.
Ce « livres-service » visitera aussi progressivement : des usines, le patronage, deux marchés et des écoles.
L'originalité de ce bibliobus réside :
I° Dans son aspect extérieur et intérieur : volontairement, pour éviter qu'il ressemble à un quelconque autocar de transport en commun, on l'a préféré attrayant, et même voyant : carrosserie orangée, toit marine, grandes inscriptions parmes (« Livres-service, bibliothèques municipales, Ville de Nanterre »). Deux panneaux d'affichage, de plexiglass, indiquent à l'extérieur, pour les passants, les activités du centre culturel communal, de ses associations et du théâtre des Amandiers.
A l'intérieur dominent les couleurs orangé, gris clair et palissandre. Les livres (2 500 environ) sont rangés sur des rayonnages inclinés. Des fenêtres sont cependant conservées (une sur deux, en alternance d'un côté à l'autre) qui rendent plus évidente du dehors la destination du véhicule et permettent aux passants de voir les livres et l'animation intérieure. Le centre reste à la libre circulation des lecteurs, les habillages des roues ont la forme de coffres; décorés de coussins, ils servent de sièges pour la lecture sur place ainsi que la banquette arrière.
2° Dans son animation : chaque association du Centre culturel communal aura la possibilité de faire connaître lui-même ses propres activités, même autrement que par la traditionnelle distribution de tracts, que ce soit le club de poterie, d'émaux, de danse, de peinture, de photo, de musique, etc... ou la Maison des jeunes et le théâtre des Amandiers. Un indicatif musical avertira de l'arrivée du bibliobus. Ce dernier, sonorisé, pourra diffuser, sans excès, de la musique, des annonces, sans toutefois gêner les citadins par le bruit.
3° Le personnel : le chauffeur travaille aussi avec la bibliothécaire. Il effectue la rentrée des livres à l'avant du car où un petit plan de travail avec fichier lui est installé : il remet au lecteur sa pochette de prêt. Un deuxième poste de travail est installé à l'arrière pour la bibliothécaire qui assure la sortie des livres.
Il s'agit de faire de ce bibliobus un élément très vivant en rapport direct avec la bibliothèque municipale de Nanterre. Des moyens simples et attrayants sont mis en œuvre pour intégrer le livre dans la vie quotidienne. Le choix des livres et l'animation sont de ce fait étudiés en fonction des quartiers; cette bibliothèque itinérante servira de trait d'union entre les nombreux groupes culturels et de loisirs de Nanterre.
Toulouse (Haute-Garonne).
Inauguration de l'annexe de l'Avenue Jean-Rieux. - Le vendredi 7 mars, à 10 h 30, M. le Directeur des bibliothèques et de la lecture publique accompagné de M. l'Inspecteur général Caillet, a inauguré la cinquième annexe de la Bibliothèque municipale à l'Avenue Jean-Rieux en présence de M. le Préfet de la Haute-Garonne et de M. le maire de Toulouse. Cette nouvelle annexe comprend une section pour les adultes, une pour les enfants et adolescents ainsi qu'un coin de lecture des périodiques. Sa contenance est d'environ 2 500 volumes.
A la suite de cette visite, le second bibliobus de la ville a été inauguré dans un des nouveaux quartiers de Toulouse à la Cité Daste. Il s'agit d'un semi-remorque Saviem d'une capacité d'environ 2 500 volumes avec coin pour les enfants et un petit salon de lecture situé au-dessus du train d'attelage. Vu son gabarit, ce véhicule est destiné à desservir la grande banlieue toulousaine où de grands ensembles ont été construits.
Bibliothèques centrales de prêt.
Bouches-du-Rhône
Activités de la bibliothèque centrale de prêt. - Entre la mairie et l'école, sans local aménagé pour les dépôts et souvent sans personnel, la bibliothèque centrale de prêt des Bouches-du-Rhône, dans l'impossibilité - faute de personnel - d'aborder le prêt direct, a choisi à la fois de réduire de trois à deux le nombre de ses tournées dans les dépôts de type traditionnel, mais également de porter son effort sur une nouvelle conception de diffusion de la lecture.
Les maisons de jeunes se multipliant dans les communes, la bibliothèque centrale de prêt s'est mise en rapport avec les plus importantes d'entre elles pour y effectuer éventuellement des dépôts. Bien entendu, dans la majorité des cas, le directeur de la maison de jeunes, ne pouvant être bibliothécaire, fait appel à des responsables bénévoles que la bibliothèque centrale de prêt forme et aide à gérer le petit dépôt qui leur est confié. A cet effet, la directrice a réalisé une brochure qui, sans avoir la prétention d'être un petit manuel de bibliothéconomie, rendra de grands services à ceux qui sont appelés à gérer une petite bibliothèque sans avoir reçu de formation. On y trouve des éléments d'aménagement de local, une esquisse de règlement, l'équipement de base d'une bibliothèque (une sélection d'ouvrages récents, effectués sur les critiques de la presse, donne un exemple de choix d'acquisitions). Le fonctionnement, la classification, les modalités de prêt, l'entretien des livres, tout cela est présenté en un volume pratique et utile, qui répond aux besoins des petites bibliothèques locales 1.
En même temps que les livres et les responsables, la bibliothèque centrale de prêt a entrepris de fournir également à ces dépôts des expositions. Deux expositions ont été louées, l'une (Camus) à l'association des bibliothécaires français, section des bibliothèques publiques, l'autre (Livres d'enfants) à l'Association Lire. Ces deux expositions ont donc circulé, durant le mois de février, à Martigues, Marignane, Vitrolles et Gréasque à raison d'une semaine chacune, et ont suscité auprès des directeurs de maisons de jeunes le projet d'en réaliser d'autres en collaboration avec la bibliothèque centrale de prêt. De toutes façons tous les responsables ont demandé que l'expérience soit poursuivie. Ainsi du 15 mars au 15 avril, c'est l'exposition Hemingway qui circula dans le département.
Le résultat le plus satisfaisant a été de voir les responsables des autres maisons de jeunes demander à la bibliothèque centrale de prêt de leur organiser un service de bibliothèques.