Bibliothèques centrales de prêt. Expériences en cours
Les directeurs des six bibliothèques centrales de prêt, chargés en 1968 de lancer des expériences de prêt direct ont été réunis à la Direction des bibliothèques et de la lecture publique le mardi 25 février. Il s'agit des bibliothèques des départements de l'Eure, du Pas-de-Calais et du Bas-Rhin pour le prêt direct adulte; du Cantal, du Doubs et de la Seine-et-Marne pour le prêt direct scolaire.
La séance de travail du matin, au cours de laquelle a été examinée la mise en route des expériences, était présidée par M. Dennery, directeur des bibliothèques et de la lecture publique; celle de l'après-midi, plus spécialement réservée aux bibliobus, était présidée par M. l'Inspecteur général Poindron, adjoint au directeur.
Lancement des expériences. - Huit bibliobus ont été affectés aux trois bibliothèques centrales de prêt désignées pour expérimenter le prêt direct dans les écoles du Ier degré et du Ier cycle du second degré, soit deux bibliobus pour chacun des départements du Cantal et du Doubs et quatre bibliobus pour la Seine-et-Marne. Les bibliothèques centrales de prêt ont reçu, de plus, un nombre très important de livres (16 500 volumes par bibliobus), dont les fiches auteurs ont été établies à la Direction afin d'alléger le lourd travail incombant à ces bibliothèques.
La bibliothèque centrale de prêt du Cantal a commencé, au début de l'année 1969, l'expérience en desservant les groupes scolaires de la ville d'Aurillac où l'accueil des enfants et des maîtres a été enthousiaste. 2 100 élèves sont actuellement desservis par prêt direct. L'ensemble de la population scolaire du département, c'est-à-dire 22 000 élèves environ, bénéficiera des services de la bibliothèque centrale de prêt soit par le prêt direct, soit par le dépôt à l'école. Les deux autres B.C.P. (Doubs et Seine-et-Marne), qui espèrent commencer très prochainement leurs tournées, ont fait une importante campagne d'information auprès de l'inspecteur d'académie, des inspecteurs primaires et des instituteurs.
Huit bibliobus ont été également affectés aux trois bibliothèques centrales de prêt désignées pour expérimenter le prêt direct chez les adultes, soit deux bibliobus pour chacun des départements de l'Eure et du Pas-de-Calais et quatre bibliobus pour le Bas-Rhin. Les trois bibliothèques ont reçu, de plus, de nombreux livres qu'elles ont dû faire cataloguer et équiper. La bibliothèque centrale de prêt de l'Eure, à qui le Conseil général a offert un troisième bibliobus, commencera ses expériences dans quelques mois.
Les bibliothèques centrales de prêt du Pas-de-Calais et du Bas-Rhin avaient, l'une et l'autre, déjà expérimenté le prêt direct; grâce aux nouveaux moyens dont elles ont bénéficié, leur action peut s'étendre.
Les huit bibliobus du Pas-de-Calais rayonnent non seulement à partir d'Arras, mais aussi à partir de deux annexes : Boulogne et Lillers. L'expérience, tentée dans une partie de la Flandre rurale et dont le lancement a été précédé d'une campagne de publicité, obtient dès le départ les meilleurs résultats. Rappelons qu'à Leforest, petite ville du pays minier, où le prêt direct se pratique depuis l'an dernier, 20 % de la population est inscrite comme utilisateur du bibliobus, ce qui permet d'estimer que 60 % de la population se trouve touchée.
Le Bas-Rhin vient de mettre en service deux bibliobus sur les quatre qui lui ont été donnés en 1968. Dès la fin de mars, 28 communes seront desservies en prêt direct et, à partir de septembre, les quatre bibliobus de prêt direct seront utilisés. Précédés d'une grande publicité, notamment auprès des sous-préfets, les tout premiers essais sont convaincants. Plus de 10 % de la population au-dessus de quatorze ans est touchée dès le premier passage. Parmi les prêts, il faut noter de 40 à 45 % de prêts de documentaires. Avec les quatre nouveaux bibliobus de prêt direct, 80 à 100 communes sur les 559 du département devraient être desservies en prêt direct.
L'ancien système de dépôts fonctionne toujours. Cependant, la directrice de la Bibliothèque centrale de prêt du Bas-Rhin tend à utiliser les mairies comme dépôts pour adultes et à consacrer aux enfants les dépôts faits dans les écoles.
Les bibliobus. - Différents types de bibliobus avaient été choisis l'an dernier pour le service de prêt direct : des Citroën 450, avec moteur à essence pour le Cantal, le Doubs, l'Eure, la Seine-et-Marne et le Pas-de-Calais, avec moteur Diesel pour le Bas-Rhin; des Citroën 350 pour l'Eure et le Bas-Rhin; des Renault XL pour le Cantal et le Doubs.
Ces bibliobus ont été aménagés de façon différente, les Citroën 450 ont la banque de prêt à l'arrière du véhicule, alors que les autres ont la banque de prêt derrière la cabine du conducteur. Les utilisateurs des bibliobus signalent quelques améliorations à apporter tant à la batterie, au système de chauffage qu'à l'aménagement des rayons. Le « sas » , qui consiste en une porte intérieure en matière plastique, se révèle très efficace contre le froid. Il a été décidé d'en munir les futurs bibliobus. La bibliothèque centrale de prêt du Bas-Rhin se félicite très particulièrement des services du moteur Diesel.
De dimensions plus modestes que le 450, le Citroën 350 paraît bien adapté aux besoins des bibliothèques centrales de prêt et la contenance de 2 500 livres, dans bien des cas, suffisante. Il serait intéressant d'aménager ce bibliobus type 350 comme l'a été le 450, c'est-à-dire avec la banque de prêt à l'arrière du véhicule.
Le temps n'est évidemment pas encore venu de tirer des conclusions d'expériences qui seront seulement menées dans leur ensemble au quatrième trimestre de cette année. Que la formule obtienne auprès du public un grand succès n'est, toutefois, pas douteux. Aussi évidente est la nécessité de ne tenter ce système de prêt que si l'on est assuré de posséder tous les moyens propres à satisfaire les besoins qu'il suscite.