Chronique des bibliothèques
Bibliothèque nationale. Paris
Don des archives de Pierre et Marie Curie. - Les descendants de Pierre et Marie Curie viennent de faire don à la Bibliothèque nationale de l'ensemble des papiers et autres archives des deux grands savants dont les découvertes, singulièrement celle du radium en 1898, ont si profondément marqué l'évolution de la physique contemporaine.
Cette inestimable collection fut remise au Département des manuscrits et des médailles le 20 avril, par Mme Ève Curie-Labouisse, auteur de la biographie de sa mère, Madame Curie, Mme Hélène Langevin, maître de recherche au Centre national de la recherche scientifique, et M. Pierre Joliot, maître de recherche au Centre national de la recherche scientifique.
Tous les documents témoins des travaux des deux savants, de leurs soucis et de leurs joies, de leur carrière, de leur vie privée, sont ici rassemblés, notamment les précieux carnets de toile noire de la découverte du radium où l'on peut suivre, des écritures alternées de Marie et de Pierre Curie, la manière exacte dont ils notèrent, au jour le jour, les étapes de ces expériences historiques dans le hangar dénudé qui abritait leurs recherches. Leurs innombrables manuscrits scientifiques et les diplômes qui leur furent décernés par les plus hautes instances du monde, dont, bien entendu, ceux du Prix Nobel de physique reçu par Pierre et Marie Curie (en commun avec Henri Becquerel) en 1903 et celui du Prix Nobel de chimie reçu en 19II par Marie Curie seule, se trouvent rejoindre les notes de cours que l'étudiante Marie Sklodowska, fraîchement arrivée de sa Pologne natale, prit en Sorbonne vers 1892, ses problèmes, soigneusement conservés, les rapports rédigés en 1926 par Marie Curie pour la Commission de Coopération intellectuelle de la Société des Nations ou les papiers de la guerre de 1914-1918 qui reflètent l'activité inlassable de Mme Curie au service des blessés, dans les postes de radiologie de la zone des armées; la collection comporte en outre la correspondance, officielle et privée, de Pierre et Marie Curie, leurs comptes journaliers tout autant que leurs manuscrits scientifiques, rapports d'expériences, textes d'articles, de conférences, de livres puis, après l'accident tragique qui coûta la vie à Pierre Curie en 1906, les très nombreux textes de recherches et de publications écrits de la seule main de Marie Curie... enfin, en 1923, le premier cahier où apparaît à côté de la sienne l'écriture d'Irène et, sans doute, celle de Frédéric Joliot...
Grâce à une exposition de ces documents, que M. Étienne Dennery, Administrateur général de la Bibliothèque nationale, a prévue pour l'automne prochain, en liaison avec les diverses manifestations qui célèbreront le centenaire de la naissance de Marie Sklodowska-Curie, il sera permis au public de suivre le fil de ces destinées exceptionnelles, de mieux saisir comment s'élaborèrent les recherches des deux savants, de comprendre la manière dont ils surmontèrent les difficultés rencontrées, d'apprécier enfin leur admirable qualité humaine.
Enrichissements du Département des Estampes en 1966. - Le Cabinet des Estampes de la Bibliothèque nationale a complété, grâce à des contacts personnels, sa collection de caricatures, qui commence avec le XVIIe siècle (l'abbé de Marolles, dans la collection qu'il a vendue à Louis XIV en 1667, en possédait un ensemble qui a peut-être décidé le roi à l'acheter). Des humoristes connus, tels Sennep, Steinberg, Jean Effel, Bellus, Ronald Searle, Siné,Faizant, Mosé et autres ont tenu à constituer un Œuvre à leur nom.
D'autre part, un amateur, M. Jaquet a légué au Cabinet un ensemble très remarquable de caricatures classées par artistes, et conservées dans des albums reliés. Plusieurs conservateurs et lecteurs américains ont envoyé des albums caricaturaux, communs à New York, mais difficiles à se procurer à Paris.
Par dépôt légal, le Cabinet des Estampes de la Bibliothèque nationale a reçu en 1966 près de 15 000 pièces, gravures d'artistes contemporains français, affiches et images. Le renouveau de l'estampe se marque ainsi très nettement, et il est suivi attentivement par le Cabinet des Estampes, dont un des membres est chargé de rendre visite aux éditeurs et marchands, un autre de voir les imprimeurs. Les personnes chargées de l'Inventaire après 1800 et de la gravure contemporaines suivent les expositions et en réunissent les catalogues et cartes d'invitation. Le Cabinet est tenu au courant des expositions étrangères grâce à ses relations personnelles et grâce aux communiqués nombreux reçus et utilisés par les Nouvelles de l'Estampe.
Il arrive plusieurs fois par an au Cabinet de recevoir des œuvres d'artistes entiers, legs d'artistes, dons de leur veuve et de leurs enfants. C'est ainsi qu'en 1966, il a reçu 382 gravures de Mme Simon-Cournault, veuve de l'artiste (qui, dès 1924, a pratiqué la déformation sous le titre de Miroirs brisés) et une dizaine de Mme Monod-Herzen, veuve d'un graveur au ciselet de 1912, précurseur des recherches des graveurs en relief actuels (Hayter, Courtin, Vieillard).
Le Cabinet des Estampes de la Bibliothèque nationale est fabuleusement riche; on ne le voit jamais plus acheter des pièces de Rembrandt, de Dürer, de Goya, de Manet ni de la plupart des maîtres de l'estampe. Pour son fonds ancien, il lui manque encore des xylographies du xve siècle, actuellement rares et chères (un de ses conservateurs, Duchesne, en a acheté vers 1824 une dizaine pour une somme minime) et des pièces uniques du XIXe siècle.
C'est pourquoi il a acheté une épreuve d'essai d'une gravure du peintre Hennequin représentant la remise des croix de la première promotion de la Légion d'Honneur à Boulogne en 1810. Cette gravure n'a sans doute pas plu à Napoléon qu'on n'y voit qu'à peine, et aucune autre épreuve n'est connue ni citée.
Un enrichissement plus important lui a été apporté par l'acquisition, d'après les conseils de l'Administrateur général, de cinq lithographies de Daumier inédites, que le Chavirari a refusé de publier sans doute parce que trop modernes et impressionnistes (1848). Le collectionneur dont la collection était vendue, M. G. D., a eu l'élégance d'offrir au Cabinet dont l'intérêt pour Daumier est connu, deux épreuves, inédites aussi, des Représentants Représentés (Députés de 1848).
Au Cabinet des Estampes, sont entrées en 1966 près de 1 200 affiches illustrées parues à Paris pendant l'année. L'entrée, le catalogage et le classement de ces affiches sont dûs à un bibliothécaire, M. Péruneux, chargé depuis dix ans environ de la section des affiches.
Le Cabinet a pu acquérir deux anciennes affiches rares de Charlot, et une destinée à annoncer les premières séances de cinéma à Paris (1895).
Le système de conservation des affiches au Cabinet des Estampes a été modifié il y a quelques années. Depuis longtemps, on s'était aperçu qu'en pliant les affiches en quatre comme tout le monde le faisait, la partie centrale de l'affiche avait tendance à se déchirer très vite. On a donc décidé, au Cabinet des Estampes, non seulement d'entoiler la plupart des affiches, mais de les rouler à raison d'une dizaine sur un rouleau de carton (et non à l'intérieur du rouleau). Ces rouleaux d'affiches ainsi constitués sont placés dans de grands tiroirs; la moitié d'un étage leur est attribuée au Cabinet des Estampes qui conserve la plus belle et la plus importante collection d'affiches du monde (de 1525 à nos jours).
Le Cabinet des Estampes de la Bibliothèque nationale a acheté récemment plusieurs gravures expressionnistes allemandes, afin de compléter ses séries, assez pauvres sur le mouvement de la Bruche.
En ce qui concerne les estampes contemporaines étrangères, le Cabinet est, en général, bien fourni, surtout pour les divers mouvements des U.S.A. Le grand maître Henry Moore a offert à la bibliothèque, dès qu'il lui a été signalé qu'il manquait, l'ensemble de son œuvre.
Phonothèque nationale. Paris
Le fonds de musique et folklore d'Afrique du Nord et du Proche-Orient. - Dans un article de Arabica, revue d'Études arabes, M. Mammeri, conservateur à la Phonothèque nationale, s'est livré à une étude 1 du fonds de musique et de folklore d'Afrique du Nord et du Proche-Orient que possède cet établissement.
Outre de nombreuses notes bibliographiques en bas de page, cet article fournit les cotes de chaque document cité, apportant ainsi une contribution aux recherches ethnomusicologiques en ces domaines. Cette étude a fait l'objet d'un tiré à part.
Bibliothèque nationale et universitaire.
Strasbourg (Bas-Rhin).
Exposition de cartes anciennes. - A l'occasion du 92e Congrès national des Sociétés savantes qui a tenu cette année ses assises à Strasbourg, une exposition de cartes anciennes sur le thème Strasbourg, l'Alsace et le Rhin avait été préparée par M. André Frœhlich, conservateur au Département des cartes et plans de la Bibliothèque nationale de Paris, pour laquelle la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg avait prêté sa magnifique salle d'exposition.
Les documents exposés appartenaient à quatre dépôts (Département des cartes et plans de la Bibliothèque nationale de Paris, Section des « Alsatiques » de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, Archives du Bas-Rhin, Archives municipales de Strasbourg). Cent-trente-neuf pièces (cartes et plans gravés ou manuscrits, vues de villes, etc.), rapprochées pour la première fois aux cimaises et dans les vitrines, éclairaient d'un jour nouveau quatre siècles d'une très riche histoire régionale.
Cette manifestation devait, en principe, prendre fin à la clôture du Congrès, mais, considérant l'intérêt certain qu'elle pouvait susciter dans les milieux universitaires, voire dans le public cultivé, il fut décidé de la prolonger d'abord jusqu'au 15 avril, puis, à la demande de M. le Doyen de la Faculté des lettres, jusqu'au 22 avril.
Bien qu'aucune publicité particulière n'ait été faite au préalable, le succès remporté (I 500 visiteurs en deux semaines) est encourageant; il prouve que de telles manifestations culturelles ne sont pas seulement réservées à un petit nombre de spécialistes, mais qu'elles peuvent au contraire toucher un public très étendu.
Bibliothèques municipales.
Brest (Nord-Finistère).
Exposition Baudelaire. - Le 31 août 1867 mourait Baudelaire. Devançant l'anniversaire de sa mort, la bibliothèque municipale a tenu à commémorer sa mémoire en exposant, dans ses vitrines, une série de documents qui permettraint de faire revivre la figure de ce grand poète et critique d'art.
Une fois de plus, le Dr Rousse a bien voulu se dessaisir de gravures et livres très précieux, ce qui a permis de composer une exposition extrêmement intéressante.
De nombreuses éditions des Fleurs du Mal, Lettres à sa mère, Curiosités esthétiques... et surtout des gravures remarquables d'Odilon Redon et de Bracquemond formaient l'essentiel de cette exposition.
La bibliothèque, malgré sa destruction presque totale en 1944, possède encore la Revue des Deux Mondes de juin 1855 dans laquelle parurent, pour la première fois, dix-huit poèmes des Fleurs du Mal. Ainsi a-t-elle pu les exposer à cette occasion, rendant hommage par là même à ceux qui, par leur dévouement, ont contribué à sauver, pendant la Deuxième guerre mondiale, le fonds ancien dans sa totalité.
Châtellerault (Vienne).
Nouveaux aménagements. - La Bibliothèque municipale de Châtellerault se loge dans le vieux château en compagnie du musée municipal. Si le bâtiment général a beaucoup de cachet avec sa terrasse donnant sur la Vienne, la Bibliothèque était confinée dans une petite salle assez triste.
Grâce à l'intervention de la municipalité, elle s'est cependant agrandie et éclaircie : de légères cloisons la séparant d'une salle contiguë ont été abattues, et les deux salles qui communiquent maintenant, servent l'une à la lecture sur place, l'autre au prêt des ouvrages. Pour assurer une plus grande tranquillité aux lecteurs, l'entrée a été déplacée, de sorte que le public entre par la belle porte du Musée pour ensuite obliquer vers la salle de prêt : cela permet d'isoler la salle de travail dans un calme relatif.
Un mobilier neuf a permis une plus grande surface de rayonnages jointe à une meilleure répartition des livres : dans l'embrasure d'une des grandes fenêtres de la salle de travail, deux petits fauteuils et une table basse permettent de lire confortablement les revues dont le présentoir est à portée de la main; dans l'embrasure de l'autre fenêtre, un meuble-dictionnaire supporte la collection des Littré et des Larousse, cependant que sur les rayonnages sont rangés tous les usuels.
La salle de prêt, quant à elle, est complétée par un petit groupe de fichiers, une banque de prêt, des tables et un panneau d'affichage.
Cette nouvelle répartition en deux salles permet une meilleure présentation des livres tout en facilitant la surveillance.
Ces aménagements, que complètent la réfection des peintures et un éclairage moderne, permettent d'offrir aux lecteurs un maximum de confort dans une bibliothèque qui se veut avant tout accueillante.
Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).
Marmontel en son temps. - Préparée par le groupe d'études marmontéliennes de la Faculté des lettres, l'exposition Marmontel en son temps a rassemblé du 3 au 19 mars 1967, à la Bibliothèque municipale et universitaire de Clermont-Ferrand, un grand nombre de documents, actuellement dispersés dans diverses collections privées et publiques (Bibliothèque nationale, Archives nationales, Archives de plusieurs départements, etc.).
L'œuvre littéraire se trouvait abondamment illustrée avec des gravures d'Eisen, Gravelot et Moreau-le-Jeune, ainsi que par des images romantiques qui attestaient le succès prolongé des Incas dans la première moitié du XIXe siècle (Collections Louis Tézenas, P. Sirat et B. N.).
Le manuscrit le plus précieux était sans doute celui de Lucile, comédie en un acte, musique de Grétry (1769), prêté par la Bibliothèque municipale de Troyes. Parmi les autographes, de nombreuses lettres, les Conseils de l'Amitié, de date incertaine (Collection Michel Labrousse).
Toutes les périodes de la vie et de la carrière de Marmontel étaient évoquées : le collège de Clermont, à défaut de celui de Mauriac; Toulouse et les Jeux floraux; les débuts parisiens; les tragédies et le théâtre lyrique; le journalisme et l'incident de la Bastille; le prestige de l'académicien et de l'historiographe officiel. Mais l'accent était surtout mis sur deux aspects : la gloire européenne de l'auteur de Bélisaire; son existence difficile et sa brève carrière politique pendant la Révolution et sous le Directoire. Mentionnons, au titre de la dernière rubrique, le procès-verbal de l'Assemblée électorale de l'Eure, les 23 et 24 Prairial an V (Archives de l'Eure), le manuscrit du discours prononcé dans la même circonstance par le nouveau membre du Conseil des Anciens (Bibliothèque municipale de Bordeaux) et une pièce concernant la fausse nouvelle de son arrestation, le 17 Pluviôse an VI (Archives nationales).
Parmi plus de vingt portraits exposés, citons le tableau de Roslin (Musée du Louvre) et une miniature anonyme, peu connue mais d'une rare élégance (Collection Pierre Sirat).
Enfin, une série d'estampes de la série « Histoire de France » de la Bibliothèque nationale, commentées à l'aide de textes extraits des Mémoires, permettaient au visiteur, selon le thème de l'exposition, de replacer Marmontel en son époque.
Le tricentenaire du « Paradis perdu ». - A l'occasion du tricentenaire du Paradis perdu et du VIIe Congrès de la Société des anglicistes de l'enseignement supérieur, à Clermont, une exposition sur Milton a été réalisée à la Bibliothèque municipale et universitaire, du 13 au 22 avril 1967. Grâce au concours de la Bibliothèque Bodléienne (Oxford), il a été possible de présenter, entre autres pièces, une édition originale de Paradise lost, à laquelle se sont ajoutées diverses éditions étrangères et traductions (une traduction en islandique, prêtée par l'université de Cologne, des éditions italienne et allemande, toutes deux illustrées). Des reproductions d'illustrations de l'édition John Martin (1820) ont pu être transmises par le Cabinet des estampes, faisant pendant aux cartons, de même origine, empruntés à l'édition monumentale du Paradis perdu (traduit par Chateaubriand et illustré par Flatters).
La Bibliothèque municipale de Lyon a bien voulu prêter divers textes originaux de la prose de Milton (en particulier une traduction française de l'Eikonoklastes). De plus cette exposition a pu être agrémentée d'un accompagnement sonore : les visiteurs ont entendu des pièces d'époque (Dowland, Purcell, Haendel, dont la Bodléienne avait également prêté la partition de l'Allegro et du Penseroso).
Divers portraits, provenant du Cabinet des estampes, ont permis d'apprécier l'intérêt de l'iconographie miltonienne à travers trois siècles, à partir du seul portrait en couleur, dont on a pu voir une reproduction : celui de Faithorne à Princeton. Enfin, grâce à l'obligeance de la « National Portrait Gallery », cette exposition s'est ornée de l'unique buste en marbre de Milton, dû vraisemblablement à un Italien, et qui avait été la propriété de Denis Saurat, à Londres.
En tout, une centaine de pièces diverses ont pu être présentées au public dans le cadre très harmonieux de la salle d'exposition de la Bibliothèque municipale.
M. le Recteur, M. le Doyen de la Faculté des lettres et un représentant de la municipalité ont tenu à inaugurer cette exposition, dont le succès justifia une prolongation et dont mention a été faite dans Le Monde du 18 avril.
Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne).
Mise en service d'un bibliobus. - La Bibliothèque municipale d'Ivry-sur-Seine connaît depuis quelques années un développement remarquable qui se reflète dans les statistiques. Cependant la mise en service d'un bibliobus s'imposait pour desservir les quartiers périphériques où les grands ensembles abritent une partie toujours plus importante de la population.
La création d'une annexe de prêt, au voisinage d'un de ces groupes n'a pas connu, malgré une publicité soutenue, le succès espéré. C'est pourquoi la municipalité a tenu à donner au bibliobus un aspect « attractif » et publicitaire. De lignes modernes, le véhicule attire l'attention des passants et les livres du rayonnage central sont visibles de l'extérieur. Un appareillage sonore permet d'annoncer son arrivée et d'indiquer son temps de stationnement.
Pour commencer, 3 500 volumes environ sont mis en circulation (I 500 romans, 1 ooo documentaires et 1 ooo ouvrages pour les jeunes) qui seront augmentés ou répartis différemment en fonction des demandes enregistrées. Les premiers arrêts desservent, à raison de deux heures par point de stationnement, les grands ensembles d'H.L.M., les marchés, le métro (le soir) et les usines (aux heures de repas).
D'autres points sont prévus pour amener en octobre le bibliobus à son plein fonctionnement.
Quelques caractéristiques techniques :
Châssis : Berliet, type Stradair 30.
Moteur : 120 CV, puissance fiscale 16 CV.
Carosserie spéciale : longueur 6,50 m; largeur 2,40 m; hauteur 2,40 m.
Peinture extérieure : bleu-roi en soubassement, gris-perle en partie haute.
Aménagements intérieurs: Revêtement intérieur en contre-plaqué, panneaux stratifiés, genre « Formica ».
Plancher en contre-plaqué marine de 25 mm, recouvert de « Tapiflex ».
Éclairage par trois glaces de 0,90 m X o,80 m, de chaque côté et 8 appareils fluorescents alimentés par un groupe de batteries branchées en parallèle avec celles du véhicule.
Chauffage par groupe indépendant au fuel.
L'accès au véhicule s'effectue à l'aide d'un escalier amovible par l'une des deux portes latérales arrière à deux battants.
La partie arrière du véhicule est réservée au prêt et comporte en son centre un comptoir-bureau (2 postes) et de chaque côté, au fond, deux meubles-fichiers dont la partie inférieure est munie d'étagères pour le stockage des livres rendus.
Un rayonnage central sur la largeur du véhicule et, de chaque côté, sous les baies vitrées, un rayonnage bas, complètent l'installation destinée au rangement des volumes. A l'avant enfin, un rayonnage sur la largeur du véhicule est vitré à sa partie haute pour la présentation de livres précieux. L'ensemble de ce mobilier est en chêne verni.
Menton (Alpes-Maritimes).
Exposition d'ouvrages et documents régionaux. - A l'occasion de la 58e Convention du Rotary International, la Bibliothèque municipale de Menton a organisé dans ses nouveaux locaux du Palais de l'Europe une exposition d'ouvrages traitant les uns de l'Histoire régionale et locale, les autres d'artistes chers aux Mentonnais.
Les premiers - fort anciens et pratiquement introuvables à l'heure actuelle -relatent les heures exaltantes de 1847-48 au cours desquelles Menton et Roquebrune (sa cité jumelle), s'affranchirent d'une tutelle mal supportée et, suivant le grand courant d'émancipation qui allait secouer toute l'Europe, s'érigèrent en villes libres. Des lecteurs s'intéressant à cet aspect de l'histoire locale ont pu voir ainsi les Petites annales de Monaco-Menton et Roquebrune d'Honoré Ardoïno, le Mémoire historique de Monaco-Menton et Roquebrune, rédigé d'après les documents originaux existant à Turin (Turin, 1856), Questions de Menton et Roccabruna (Turin, 1857), et la plaquette intitulée Quelques mots sur la Question de Menton et Roquebrune, publiée à Turin en 1850, par le Chevalier Charles Trenca.
Les amateurs d'architecture sacrée pouvaient consulter le Dictionnaire des églises de France dans lequel une importante étude est consacrée à l'église Saint-Michel et au Sanctuaire de Notre-Dame de l'Annonciade, et une place avait été réservée - et ce n'était que justice - à l'ouvrage émouvant du Général A. Montagne (préfacé par le Général Weygand) qui relate, dans La Bataille pour Nice et la Provence cet épisode héroïque que fut le « Sacrifice de Menton ».
Cette partie de l'exposition se trouvait complétée par la présentation de plusieurs journaux, affiches et placards dont l'intérêt, pour être plus général, n'est pas moindre : notamment Le Journal de Nice, n° 100 des 25 et 26 avril 1870, portant proclamation de l'empereur Napoléon III au peuple français, et Le Réveil des Alpes-Maritimes, journal démocratique quotidien, n° 78 du 24 septembre 1870 dont les articles sont autant d'attaques (souvent fort basses) stigmatisant le régime que la défaite de Sedan et la capitulation de Metz avaient jeté à bas.
La seconde partie de l'exposition était consacrée à deux artistes particulièrement attachés à la région de Menton : Ferdinand Bac, qui fit des Colombières un lieu privilégié, et dont on pouvait voir trois ouvrages richement illustrés, et le sculpteur Léopold Bernstamm, que présentait l'ouvrage écrit par son fils et qui rassemble, outre une très complète biographie et des lettres inédites, la reproduction de son œuvre, dont les habitués de la bibliothèque ont l'occasion d'admirer les originaux ornant le salon de lecture et la salle de prêt.
Cette exposition - destinée à informer les visiteurs étrangers - aurait manqué son but si les informations internationales n'y avaient pas eu leur place. Aussi bien toute une vitrine avait-elle été consacrée aux publications périodiques auxquelles la bibliothèque est abonnée ou qu'elle reçoit à titre gracieux. Ces revues constituent une très importante source de documentation, et elles peuvent être consultées dans le salon de lecture.
Cette exposition - qui voulait être un essai d'information objective et éclectique du public - est demeurée ouverte durant tout le mois de juin.
Metz (Moselle).
Expositions sur l'histoire des sciences et Paul Verlaine. - Une exposition sur l'Histoire des sciences à la Bibliothèque de Metz a été organisée du 2I avril au 2I mai dans une salle mise à sa disposition par le Musée de la ville de Metz. Cette exposition regroupait des ouvrages anciens sur les mathématiques, la physique, les sciences naturelles et la médecine. La présentation insistait sur l'intérêt didactique et classait les livres par disciplines, puis par ordre chronologique. Parmi les principaux ouvrages exposés, on peut citer : le De Revolutionibus orbium coelestium de Copernic (1543), les Experimenta nova magdeburgica... de vacuo spatio de Otto von Guericke, les Herbarum vivae eicones de Brunsfels, deux éditions du Das ist der Buch der Cirurgia de Brunsschwig (décembre 1497 et 1513), l'anatomie de Vésale (1543) et des œuvres de La Hire, Fermat, d'Alembert, Bouvelle, Euler, Descartes, Lavoisier, Jean de Cuba, Belon, Rondelet, Temminck, Lesson ou Charles Estienne. Une place à part était faite aux lorrains : Général Poncelet, Le Clerc, Buch'oz ou Gautier d'Agoty. Une liste multigraphiée 2 était distribuée aux visiteurs.
D'autre part, à l'occasion du centième anniversaire des Poèmes saturniens, premier recueil imprimé de Paul Verlaine, quelques éditions originales et autographes du poète, récemment acquis par la bibliothèque, ont été présentés au public.
Nîmes (Gard).
Exposition d'histoire locale et de reliures. - La bibliothèque Séguier a organisé, du 6 au 22 mai, dans une salle du Musée archéologique, une exposition concernant l'histoire de Nîmes et de la région. Des documents, manuscrits ou imprimés, des cartes, plans et estampes, du XVIe à la fin du XIXe siècle, y ont été présentés. Comme d'autre part, Mme Hugues, professeur de reliure, exposait dans le même local ses œuvres et celles de ses élèves, il a été décidé de compléter l'exposition à l'aide des reliures du beau fonds constitué par le legs Liotard, ceci afin de donner aux visiteurs une idée de l'évolution de la reliure française au cours des siècles. Ainsi agencée cette exposition a connu un vif succès.
Orléans (Loiret).
De Marcel Proust à Nathalie Sarraute. - Du 12 au 22 avril 1967, une exposition consacrée à la littérature française du demi-siècle écoulé s'est tenue à la Bibliothèque municipale, grâce à des documents aimablement prêtés par les Éditions Gallimard, dont on sait la place qu'elles tiennent en ce domaine.
Depuis la création de la Nouvelle revue française, en, 1908 et les premières éditions de la Société constituée par André Gide, Jean Schlumberger et Gaston Gallimard, on peut dire qu'il n'est guère d'écrivain marquant qui ne soit, un jour ou l'autre, passé par cette Maison. Tous les grands courants, tous les tournants significatifs s'y trouvent représentés.
Des montages photographiques illustraient les diverses étapes de cette période de notre littérature, tandis que les vitrines montraient les principales éditions originales, ainsi que certaines lettres ou manuscrits. La bibliothèque y avait ajouté divers documents et, le 17 avril, une conférence donnée par MM. Marcel Arland et Jean Duvignaud est venue compléter cette exposition.
Exposition « Fleurs et Images ». - Sous ce titre simple, une exposition prenant pour sujet la fleur dans le manuscrit et le livre, fut organisée à partir des réserves précieuses de la Bibliothèque municipale pour marquer la présence de celle-ci durant la période où se sont déroulées les Floralies internationales et s'efforcer d'y attirer, outre les Orléanais, quelques-uns des nombreux visiteurs passant par la ville.
L'esprit en était donné dans un texte d'introduction commençant par cette phrase : « Si toute chose n'existe finalement que dans le regard que nous avons d'elle, comment la fleur existe-t-elle dans le regard de l'homme ? »
Autour de ce thème, douze siècles se trouvaient représentés. Six manuscrits dont le décor utilise l'élément végétal et floral, provenant pour la plupart de l'abbaye de Fleury à Saint-Benoît-sur-Loire, illustraient de quelle manière, de siècle en siècle et de l'art carolingien à l'art gothique, la conception même de la représentation de cet élément s'est transformée.
Le plus précieux de ces manuscrits est certainement le Sacramentaire de Winchcombe, apporté à Fleury par Abbon à la fin du xe siècle, et qui a figuré en 1966 à l'exposition du Millénaire du Mont Saint-Michel. Les autres sont un recueil d'œuvres patristiques, deux psautiers, une Bible et un livre d'Heures.
Trois autres manuscrits présentent un réel intérêt de curiosité : un traité de plantes d'un pharmacien Orléanais du XVIe siècle, un recueil de planches à fleurs exécuté en Sicile pour le comte de Monterey entre 1631 et 1637 et un registre matricule des étudiants de la nation germanique (ancienne Université d'Orléans), appartenant aux Archives du Loiret, remarquablement illustré de motifs floraux (XVIIe siècle).
Le plus grand nombre des pièces exposées consistait cependant en livres, choisis de façon à donner une idée générale de la manière dont graveurs et peintres ont représenté la fleur au cours des siècles. Le visiteur pouvait ainsi aller d'un Plantin de 159I, Icones stirpium plantarum, à Picasso ou Buffet, en passant par le Jardin du Roy Loys XIII, la Phytographia curiosa d'Abraham Muntin (1764) ou les Fleurs animées de Granville, pour ne citer que ces quelques exemples. Des ouvrages reproduisant des œuvres de maîtres, classées elles aussi par époques, apportaient, outre leur valeur iconographique, l'attrait de la couleur à cette exposition.
Poitiers (Vienne).
Nouveau bibliobus urbain. - A Poitiers, comme en d'autres villes, la création d'un bibliobus urbain s'est imposée en fonction de circonstances locales particulières.
Il n'était pas possible, en effet, dans l'état actuel des choses, de créer des dépôts fixes dans les extensions périphériques de la ville et les ZUP. La solution du bibliobus urbain était la seule réalisable dans l'immédiat. La municipalité a pu créer un emploi de chauffeur poids lourds (en même temps employé de bibliothèque) et un emploi de sous-bibliothécaire. Ces deux agents effectuent les tournées à bord du bibliobus, après avoir préparé à la centrale le fonds de 2 ooo volumes (sur la base 1/3 romans, I/3 documentaires, 1/3 jeunesse-enfants) que peut contenir le bibliobus.
En cours de réalisation, plusieurs événements malheureux et imprévisibles sont venus compliquer une tâche déjà difficile. Le réalisateur des aménagements intérieurs du véhicule, de son côté, a procédé à la livraison de celui-ci avec trois mois de retard. Malgré tous ces contre-temps et grâce à un travail en équipe auquel le personnel entier s'est associé avec confiance, l'inauguration officielle du bibliobus de Poitiers a pu avoir lieu le 16 février 1967, en présence de M. l'Inspecteur général André Masson représentant M. le Directeur des bibliothèques et de la lecture publique. La réalisation de cette œuvre n'a, d'ailleurs, été possible que grâce à l'aide apportée par la Direction des bibliothèques : contribution de 35 % à l'achat du véhicule et à son aménagement, dons successifs d'un nombre très important de livres.
Le bibliobus a été mis en service le 28 février. Son succès a dépassé les espoirs. Après trois semaines de fonctionnement, plus de 300 inscriptions étaient enregistrées et il ne restait pratiquement plus de romans en rayons. La municipalité a dû accepter de modifier le programme des tournées : chaque point de stationne ment ne sera plus desservi qu'une fois par quinzaine au lieu d'une fois par semaine.
Lors de la mise en service, les « documentaires » ont été beaucoup moins demandés. En ce qui concerne les ouvrages destinés aux « jeunes et enfants », une coopération effective avec le corps enseignant semble nécessaire, car il y a incompatibilité entre les horaires favorables aux adultes (12 h-14 h et 18 h-2I h) et ceux qui permettraient une fréquentation efficace des lecteurs « scolarisés ».
Caractéristiques techniques :
Châssis et moteur :
Véhicule réalisé à partir d'un châssis Citroën du type 23/50, à direction avancée, équipé d'un moteur à essence d'une puissance réelle de 50 CV et admettant un poids total en charge de 5 ooo kg.
Carrosserie :
Le gros œuvre de la carrosserie ainsi que les aménagements intérieurs ont été exécutés sous la responsabilité du concessionnaire Citroën de Poitiers, par des entreprises régionales.
Les dimensions (hors-tout) sont les suivantes : longueur 6,70 m; largeur 2,33 m; hauteur 2,75 m; les dimensions intérieures (partie fourgon) sont : longueur 4,50 m; largeur 2 m; hauteur I,90 m.
La capacité en livres de ce bibliobus est de l'ordre de 2 000 volumes; 12 personnes peuvent y être accueillies simultanément.
L'isolation thermique est assurée au moyen de panneaux de polystyrène expansé de 40 mm, doublant le plafond et les côtés; la ventilation, s'effectue à l'aide des glaces ouvrantes des portes de cabine et de deux aérateurs rotatifs fixés au plafond.
Chauffage :
Chauffage par radiateur à catalyse (butane/électricité par batterie de 6 volts d'une puissance thermique de 3 500 calories à deux allures de chauffe et inodore).
Éclairage :
Éclairage électrique fourni par 8 tubes fluorescents (deux rangées de 4 tubes, une à gauche, l'autre à droite) de o,60 m fonctionnant par batteries de 12 volts indépendantes, 90 ampères.
Rayonnages :
Rayonnages métalliques, à raison de 5 travées de 0,67 m de large du côté droit et de 6 travées de 0,70 m de large du côté gauche. Ces rayonnages, établis à partir de 0,34 m au-dessus du niveau du plancher, comportent cinq étages de 0,25 m de hauteur et de 0,18 m de profondeur.
Panneaux métalliques :
Un par travée, légers et indéformables destinés à empêcher la chute des livres pendant la marche et dont la mise en place et la dépose s'opèrent sans effort et rapidement.
Autres aménagements intérieurs :
Pose sur le sol d'un linoléum de très belle qualité, teinte gold.
Remplacement, dans la cabine, du siège de droite (utilisable seulement dans le sens de la marche) par un siège utilisable dans les deux sens.
Aménagement d'un bureau de prêt :
Mise en place, à l'arrière du poste de conduite, d'un radiateur à gaz butane.
Confection et pose à l'extérieur, du côté droit (emplacement à déterminer) de trois panneaux mobiles de o,65 m de large sur o,65 m de haut, destinés à la présentation de couvertures illustrées; ces panneaux sont en matière plastique indéformable, incassable et inaltérable.
Peinture :
Intérieur, plafond blanc, le reste « gris météore ».
Extérieur, toit blanc, côtés « gris météore » au-dessous du bandeau de ceinture, orangé au-dessus.
Inscriptions : bleu-roi sur orangé : « Ville de Poitiers, bibliothèque mobile, libre-service. »
Matériel mobile :
Deux tables pliantes et deux fauteuils pliants en toile, trois panneaux mobiles en aluminium laqué « gris-météore » à accrocher à l'extérieur au stationnement, sur un côté du véhicule, pour inscriptions ou publicité, ou expositions de jaquettes illustrées de livres, etc.
Classement des livres:
Système décimal Dewey simple.
Répartition des livres en trois grands groupes : Romans (à part science-fiction et policiers) : 1/3, Documentaires : 1/3, Jeunesse-enfants (avec indication des âges sur les tablettes) : I/3.
Fichiers :
Alphabétique auteurs et alphabétique matières.
Si le lecteur demande un livre qui ne figure pas au stock bibliobus, il est promis d'acheter l'ouvrage pour la prochaine tournée ou de le prendre à la Bibliothèque municipale s'il y est.
Système de prêt :
Il a été adopté le système Newark à deux fiches, qui demande plus de travail aussi bien pour la préparation que pour l'utilisation, mais permet de suivre le mouvement des livres par quartiers ou points de stationnement et surtout renseigne sur leur succès (ou leur insuccès), permettant ainsi de mieux adapter le choix des ouvrages aux goûts des lecteurs.
Semur-en-Auxois (Côte-d'Or).
Une section pour enfants a été ouverte le 17 février 1967 à la Bibliothèque municipale de Semur-en-Auxois. Installée dans un coin de la salle de lecture, elle est encore modeste par son mobilier et son fonds, divisé en moins de quatorze ans et plus de quatorze ans, mais l'intérêt que lui marquent les jeunes lecteurs, de plus en plus nombreux, permet de bien augurer de l'avenir qui lui est réservé.
Vannes (Morbihan).
Réunion des bibliothécaires de l'Ouest. - C'est la ville de Vannes qui a accueilli, le lundi 8 mai, la réunion annuelle des bibliothécaires de l'Ouest. A l'invitation de Mlle Massiet du Biest, la bibliothécaire de la ville, ils étaient venus en grand nombre de toutes les bibliothèques de Bretagne : des bibliothèques municipales de Brest, Saint-Brieuc, Fougères, Dinan, Rennes, Nantes, Lorient et Quimper, des bibliothèques universitaires de Rennes, Brest et Nantes, ainsi que de la bibliothèque centrale de prêt d'Ille-et-Vilaine. S'étaient joints à eux, également, les bibliothécaires des lycées de jeunes filles et de garçons de Vannes et les dirigeantes des « bibliothèques pour tous » du département du Morbihan.
Le thème de cette journée d'études était « l'extension de la lecture publique urbaine ». Après avoir admiré quelques-uns des livres anciens possédés par la bibliothèque municipale de Vannes, une Bible de 1480, des ouvrages des grands imprimeurs du XVIe siècle, un livre de prières de Catherine de Francheville avec reliure à la du Seuil, un volume des Liliacées de Redouté provenant de la Malmaison, les bibliothécaires, trois heures durant, confrontèrent leurs expériences et leurs projets. Ceux des bibliothèques municipales de Brest et de Saint-Brieuc mirent leurs collègues au courant des réalisations obtenues grâce au bibliobus urbain, cette bibliothèque ambulante qui permet de ravitailler en livres les quartiers excentriques des villes en voie de développement, les conservateurs de Rennes et de Nantes parlèrent des annexes ouvertes dans les nouveaux ensembles d'habitations et le bibliothécaire de Lorient décrivit quant à lui la bibliothèque idéale, centre de renseignements ouvert à tous, et doté de tous les moyens audiovisuels.
M. l'Inspecteur général Poindron qui avait bien voulu présider cette journée et diriger les débats, fit part aux bibliothécaires des grandes lignes du projet préparé par un groupe de travail interministériel pour favoriser le développement de la lecture publique.
Au cours du déjeuner qui suivit, la conversation, fort animée, roula sur les problèmes propres au fonctionnement interne des bibliothèques; puis, guidés par Mlle Massiet du Biest, les congressistes visitèrent la ville et, tout en admirant remparts et vieilles maisons, continuèrent leurs discussions professionnelles, tous bien d'accord pour n'être plus des « conservateurs », mais des animateurs et des promoteurs de la culture.