Chronique des bibliothèques

Bibliothèque nationale.

Exposition : Paris d'hier et de demain.

Organisée avec le concours du District de la région de Paris et celui de la préfecture de la Seine, cette exposition diffère de toutes celles qui ont été consacrées à l'histoire de Paris ou à son avenir. La Bibliothèque nationale a eu en effet l'ambition, comme le souligne M. Étienne Dennery dans la préface du catalogue 1 « de traiter les deux sujets à la fois et de montrer tout ensemble les différentes étapes d'une longue évolution ».

La grande diversité des documents présentés permet au visiteur de s'attarder longuement dans la salle Mansart et dans le vestibule du département des cartes et plans sans ressentir la moindre impression de lassitude. M. Edmond Pognon a su en effet, secondé par Mlles Françoise Bonnin et Claire Ambroselli, faire une sélection adroite dans les fonds de la Bibliothèque nationale comme dans ceux des archives et de nombreuses collections publiques et privées. Les diverses étapes de l'évolution de Paris depuis son premier âge jusqu'à nos jours, ainsi que les projets préparés pour l'avenir, sont évoqués ou expliqués à l'aide de plans, dessins, gravures, maquettes, livres illustrés, ordonnances royales, décisions administratives, affiches, photographies, etc...

Des manuscrits à peintures du XIIIe siècle montrent les rues de Paris telles qu'elles étaient au moyen âge, de nombreuses gravures et projets, réalisés ou non, font comprendre les conceptions qu'avaient les « urbanistes » des différentes époques du visage qu'ils entendaient donner à la ville. Les réalisations d'Haussmann sont expliquées en détail, ainsi que leur nécessité, rendue évidente par le brusque accroissement de la population. Les travaux en cours et le sens des recherches actuelles sont exposés à l'aide des projets et des maquettes des principaux architectes et urbanistes s'intéressant à la région de Paris.

Cette exposition, qui doit durer tout l'été, intéresse tout autant les parisiens que les touristes, les spécialistes des questions d'urbanisme que le grand public désireux de connaître l'histoire et le devenir d'une ville déjà désignée par un évêque du IXe siècle comme « tête et clé du pays de France ».

Bibliothèques universitaires.

Tananarive (République malgache).

La Société des amis de la Bibliothèque universitaire de Tananarive vient de faire paraître « Pour une meilleure connaissance de la Bibliothèque universitaire de Tananarive 2 », brochure rédigée par Mlle de Nucé, bibliothécaire de cet établissement.

Cette étude s'applique plus particulièrement à la Bibliothèque universitaire de Tananarive mais peut servir également à une meilleure compréhension de l'organisation des bibliothèques universitaires en général et, par là, elle dépasse les limites du « guide du lecteur » traditionnel. Il s'agit en effet d'un exposé « raisonné » du rôle de la bibliothèque et des services qu'on peut en attendre. Le lecteur apprendra comment, grâce à la bibliothèque universitaire, il peut obtenir tout document dont il a besoin en recourant aux listes de propositions d'achats, aux catalogues collectifs de Tananarive, au prêt interuniversitaire, à l'atelier de reproduction. Il connaîtra mieux le personnel chargé de l'accueillir, après avoir lu le chapitre consacré à la formation des bibliothécaires. Il comprendra les raisons qui ont présidé à la création de tel ou tel catalogue, à l'adoption de la C.D.U. plutôt que de toute autre classification. Il prendra conscience de l'ampleur de la tâche des bibliothécaires qui voient s'ajouter à leur travail courant la responsabilité de cours d'initiation donnés aux étudiants et celle de la rédaction de la bibliographie de Madagascar.

Ce texte qui a, par ailleurs, été diffusé sur les ondes de Radio Université de Madagascar, a donc toutes les chances d'être, auprès du corps professoral, un moyen d'information de tout premier ordre.

Bibliothèques municipales.

Auxerre (Yonne).

Exposition Romain Rolland. - Pendant la première Semaine nationale de la lecture, Auxerrois et Clamecycois ont visité nombreux, du 7 au 15 mai, l'exposition célébrant le centenaire de la naissance de Romain Rolland

Sous vitrines figuraient les pièces que M. et Mme Bouillé, grands amis de Romain Rolland, avaient offert de choisir dans leurs collections: éditions françaises et étrangères de Colas Breugnon avec des lithographies originales de Théo Van Elsen, des bois gravés sur japon de Deslignères, etc.; éditions de luxe du Sablier pour Beethoven, les Grandes époques créatrices ; autographes; portraits; médaille.

Choisis parmi les livres de la bibliothèque, figuraient des œuvres de parents de Romain Rolland : Edme Courot, J.-B. Boniard et Pierre Rouget; des œuvres d'amis; les sites évoqués par Colas Breugnon de Clamecy à Vézelay - tous lieux qu'aimait Romain Rolland; ses lectures favorites, aussi : Plutarque dans la traduction de Jacques Amyot qui fut évêque d'Auxerre, et Le Chant du Bienheureux, poème indien, traduit par Émile Burnouf. A côté d'œuvres à caractère bibliophilique, certains ouvrages se prêtaient à être librement feuilletés : beaucoup furent demandés au titre du prêt à domicile, dès la fin de l'exposition.

Mme Laubry, présidente de la Commission municipale des musées d'Auxerre avait été déléguée par M. le Maire pour présider l'inauguration à laquelle son état de santé l'empêchait de se rendre. M. Flanneau, premier adjoint, remercia de leur présence M. le Secrétaire général de la Préfecture, les membres de la famille de Romain Rolland, la poétesse Marie-Noël, sœur de Pierre Rouget, ainsi que nombre de personnalités auxerroises. Ses remerciements devaient aller tout particulièrement à M. et Mme Bouillé qui avaient prêté les pièces les plus précieuses de l'exposition.

Bourges (Cher).

550e anniversaire de la mort du duc Jean de Berry. - A l'occasion du 550e anniversaire de la mort du duc Jean de Berry, la Bibliothèque municipale s'est associée aux manifestations culturelles annuelles de Bourges appelées « Florilège international. »

A la demande de certains membres de la « Maison de la Culture », le Comité organisateur de ces fêtes comprenait cette année, à côté des dirigeants de la Maison de la Culture, le Conservateur de la Bibliothèque municipale, celui des Musées et le directeur des services d'archives départementales.

Diverses manifestations musicales, poétiques, cinématographiques étaient axées sur Jean de Berry et son temps, ainsi que l'Almanach mensuel de la Maison de la Culture qui, au mois de juin, a présenté une importante documentation fournie par la Bibliothèque municipale et les Archives du Cher.

Du II juin au 15 septembre enfin, trois expositions consacrées à Jean de Berry se tiennent à l'Hôtel Jacques Cœur, à la Maison de la Culture et à la Bibliothèque municipale, cette dernière présentant dans ses galeries du premier étage le lectionnaire et l'évangéliaire de la Sainte-Chapelle de Jean de Berry, assortis d'autres manuscrits du temps. L'entrée de cette exposition est libre.

Chartres (Eure-et-Loir).

Exposition Hetzel. - Le 10 juin 1885, Hetzel écrivait à son ami de toujours Noël Parfait : « Je suis bien sûr que tu es le seul chartrain qui sache que j'en suis un autre. Quand on ne veut pas être trop oublié, il ne faut pas se laisser vieillir... »

Le succès de l'exposition réalisée à la Bibliothèque municipale, sous le patronage des Amis de la bibliothèque et grâce à la collection de M. Marcel Bobillard, a montré que, pour ses concitoyens, l'éditeur Jules Hetzel, auteur sous le pseudonyme de P. J. Stahl, n'avait aucunement vieilli.

Homme de la parole tenue et de la fidélité, Hetzel ne saurait être séparé de ses nombreux amis. Une place toute particulière leur a été réservée; au chartrain Noël Parfait, notamment, le compagnon d'exil de Bruxelles, secrétaire dévoué et fidèle d'Alexandre Dumas. C'est ainsi que parmi les documents exposés - à côté de l'acte de naissance de P. J. Hetzel et des actes de décès de son père et de sa mère (sage-femme à l'Hôtel-Dieu de Chartres) -, figuraient deux lettres de Noël Parfait.

La première, léguée récemment à la Bibliothèque de Chartres et datée du 31 décembre 1853, annonce à un ami chartrain la parution des Châtiments de Victor Hugo et en donne de larges extraits. Dans l'autre, datée du 28 août 1855, il écrit à son frère Charles, alors à Saint-Pétersbourg : « J'ai l'honneur de corriger en ce moment, les épreuves des Contemplations... dont Hetzel a acquis la propriété... J'espère que cette besogne me sera mieux payée que les autres, parce que cela regarde personnellement Hetzel... c'est moi qui suis chargé de correspondre avec Hugo. Ah! j'en ai des autographes du grand homme et de curieux, en réponse aux observations que je lui soumets... C'est une œuvre admirable... Je disais tout à l'heure que ces épreuves me rapporteraient sans doute plus que les autres; mais ne gagnerais-je à les corriger que le plaisir d'avoir les prémices du livre, que je me trouverais suffisamment payé... »

Cette exposition a reçu la visite de Mme Bonnier de La Chapelle, petite-fille de l'éditeur, qui a fait don à la Bibliothèque nationale de ses archives familiales.

Issoudun (Indre).

Nouveaux aménagements. - De nouveaux aménagements ont été effectués à la Bibliothèque municipale d'Issoudun, durant les mois de mars et avril 1966. La salle de prêts a été entièrement rénovée : peintures, revêtement de sol, électricité, stores à lamelles réglables. Les anciennes étagères en bois, d'accès difficile au public, ont été remplacées par trois étagères métalliques double face occupant le fond de la salle, et par des étagères métalliques simple face, occupant les parois de la pièce jusqu'à 2 m de hauteur. Dans la première partie de cette salle, tout à l'entrée, se trouve le bureau de l'aide-bibliothécaire qui peut ainsi embrasser du regard la pièce entière et les tables métalliques, autour desquelles les lecteurs prennent place pour consulter catalogues, dictionnaires, etc...

De nouveaux aménagements sont à envisager pour une autre salle contenant le fonds ancien de bibliothèque; ils seront soumis à l'approbation du Conseil municipal pour le budget 1967.

Mulhouse (Haut-Rhin).

Les Journées canadiennes. - Dans le cadre des Journées d'amitié mondiale, qui ont lieu tous les deux ans, la ville de Mulhouse a invité en 1966 le Canada. La Bibliothèque municipale a participé à ces « Journées canadiennes » qui se sont déroulées du 22 mai au 5 juin, en présentant une exposition de gravures en couleurs de trois jeunes artistes canadiens non figuratifs, Helen V. Piddington, Robert Savoie et Richard Lacroix, et en mettant en circulation à la bibliothèque centrale un ensemble de 500 volumes prêtés par l'Ambassade du Canada, œuvres littéraires d'auteurs canadiens contemporains, revues illustrées et ouvrages de documentation sur tous les aspects de la vie canadienne.

Exposition : L'Œuvre gravé de Colette Pettier. - Le II juin, en présence de l'artiste, a été ouverte à la Bibliothèque municipale de Mulhouse une exposition de l'œuvre gravé de Colette Pettier, organisée avec le concours de la Société Godefroy Engelmann. 60 estampes, II livres illustrés, un choix d'ex-libris et de cartes de vœux ont donné au public un large aperçu d'une œuvre très riche qui, partie d'une inspiration et d'une technique encore très traditionnelles, s'est libérée au cours des ans pour évoluer vers un symbolisme qui éveille de profondes résonances et s'exprime par des techniques très souples et très variées. L'exposition, qui a fait l'objet d'un catalogue 3, est demeurée ouverte jusqu'au 2 juillet.

Narbonne (Aude).

Mise en service d'un bibliobus scolaire et urbain. - La ville de Narbonne vient de procéder à la mise en service d'un bibliobus urbain et scolaire. Réalisé à partir d'un autobus acquis d'occasion, peint à l'extérieur en deux tons bleu et gris, avec la mention « Bibliobus de la ville de Narbonne », ce véhicule a reçu une installation intérieure agréable et rationnelle. Le sol a été recouvert de tapiflex bleu, les parties de carrosserie visibles ont été peintes en gris clair, des rayonnages vernis garnissent les côtés et le fond du véhicule. Un bureau de prêt comprenant les fichiers incorporés a été placé près de la porte avant qui en autorise l'accès, la porte arrière ne jouant qu'un rôle secondaire de sortie de secours. L'éclairage naturel est fourni par l'ouverture garnie de plexiglas qui occupe tout le plafond, des rideaux bleus protégeant d'un soleil trop violent usagers et personnel. L'éclairage artificiel et le chauffage sont électriques (branchement sur le réseau EDF). Quinze cents volumes pour adultes et deux mille livres pour la jeunesse ont pris place dans les classeurs à rideaux disposés le long des parois, cet aménagement, qui permet la spécialisation des services, ayant été rendu nécessaire par le double usage du bibliobus.

D'ores et déjà neuf points de distribution pour adultes sont desservis dans la périphérie narbonnaise, les jeudis et samedis. Octobre verra l'établissement de nouveaux points, en particulier Narbonne-Plage où existe un groupe scolaire et vit une population sédentaire nombreuse. Les établissements scolaires recevront, dès la prochaine rentrée, la visite du bibliobus, suivant la formule qui a été retenue à Tours avec beaucoup de succès 3.

La nécessaire période de mise au point sera alors terminée et les résultats déjà obtenus permettent de bien augurer de l'avenir.

Perpignan (Pyrénées-Orientales).

Essai de bibliographie roussillonnaise. - M. René Noëll, bibliothécaire de la Bibliothèque municipale de Perpignan, vient de terminer une bibliographie roussillonnaise pour la période de 1906 à 1965.

Dans l'état actuel de la recherche, il était nécessaire d'essayer de mettre au point un instrument de travail de cette importance. La dernière bibliographie de la région des Pyrénées-Orientales avait été publiée par Pierre Vidal et Joseph Calmette en 1906. Depuis cette époque, une seule bibliographie spécialisée sur le mouvement historique et archéologie en Roussillon de 1900 à 1950 avait été tentée par MM. Georges Claustres et Marcel Durliat.

L'essai de bibliographie roussillonnaise de M. Noëll qui cherche à être un tableau le plus exhaustif possible des domaines scientifique, géographique, historique, archéologique, artistique et économique de cette province, est formé de sections et sous-sections à l'intérieur desquelles les notices sont classées chronologiquement. Les huit sections sont les suivantes : domaine de la recherche, le pays, l'économie et les hommes, histoire et vie religieuse, les études scientifiques, les sciences de l'histoire, les étapes de l'histoire, le domaine de l'esprit. Ce répertoire se termine par un index de noms d'auteur et une table de mots-matières très développée.

Une première partie a été dactylographiée par l'auteur et englobe les années 1940-1960. Ce volume comprend 229 pages et se compose du recensement de 1877 fiches. Les années 1906 à 1939 et celles de 196I à 1965 sont encore à l'état de fiches et prêtes à être dactylographiées. L'ouvrage complet devrait comprendre à peu près 600 pages et quelques 5 000 notices. A partir de cette année, M. Noëll publiera régulièrement la bibliographie courante de la région roussillonnaise dans la revue des archives des Pyrénées-Orientales Cerca.

Saint-Dié (Vosges).

Exposition : Visages du livre du XIIe au XVIIIe siècle. - Les locaux d'exposition n'ayant pu être aménagés à temps pour l'inauguration de la bibliothèque en janvier, il a fallu attendre trois mois pour présenter au comité consultatif de la bibliothèque l'équipement des salles d'exposition. A cette occasion, et pour répondre à une demande de visite formulée par un congrès d'enseignants, fut montée la première exposition de livres qui, ouverte le 21 avril, ferma ses portes le 29 mai.

Des manuscrits du XIIe au XVIe siècle montraient l'évolution de l'écriture et de l'illustration depuis la lettre scrupuleusement dessinée jusqu'aux miniatures à pleine page. Les débuts de l'imprimerie étaient honorablement représentés par quelques uns des incunables dont hérita, en 1488, la « librairie du chapitre » (Œuvres d'Aristote en grec éditées par Alde Manuce, impressions de Haguenau et de Strasbourg, volumes sortis des presses de Nicolas Jenson à Venise, d'Antoine Koberger à Nuremberg, de Pierre Levet à Paris, etc...). Le XVIe siècle occupait une vitrine où l'association étroite de la typographie et des bois gravés sur les pages imprimées était très heureuse (Hécatongraphie, De Asse de G. Budé, œuvres du Raban Maur, etc...). La gravure sur cuivre et l'eau forte marquaient les XVIIe et XVIIIe siècles, depuis les charmantes gravures de Eisen et Gravelot jusqu'aux grands livres de fêtes (Mariage du roi à Versailles, Fêtes données par la ville de Strasbourg en 1744...). En annexe, des livres gravés sur bois ou sur cuivre des XVIe et XVIIe siècles, coloriés ensuite à la main, complétaient ce panorama. Deux vitrines montraient enfin des éditions d'auteurs classiques du XVIe au XVIIIe siècle, en originales ou, du moins, parues du vivant de leur auteur. Cette petite section avait été placée là pour marquer de façon spéciale la réception du congrès des maîtres de C.E.G. qui avait ouvert l'exposition.

Dans la salle suivante, dite du Trésor, où la conservation des manuscrits et des incunables s'allie avec une présentation muséographique, les visiteurs eurent loisir d'admirer la collection des reliures armoriées de la bibliothèque pour les XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. En outre, les documents ayant trait au baptême de l'Amérique à Saint-Dié en 1507 étaient rassemblés autour de la Cosmographiae Introductio en face du grand Graduel (ms 74) enluminé, ouvert derrière une vitrine verticale et accompagné de part et d'autre des reproductions en ektakromes des autres pages enluminées.

Plus de 1800 personnes ont visité l'exposition, dont le maire et une délégation du Conseil municipal. Des visites commentées furent organisées pour les groupes supérieurs à 10 personnes par le bibliothécaire et l'un de ses collaborateurs, et le mercredi II mai, dans le cadre de la Semaine nationale de la lecture, l'exposition demeura ouverte jusqu'à minuit; de 2I à 22 h le bibliothécaire fit une conférence-présentation très détaillée, devant 50 visiteurs.

Collections Ferry. - Le II juin 1966, ont été inaugurés, par M. le Sous-Préfet de Saint-Dié, M. le Maire, M. le Président du Foyer des Ferry, Mme Abel-Ferry, nièce de Jules Ferry, et les personnalités officielles de la ville et de l'arrondissement, les nouveaux locaux réservés, au 3e étage de la Bibliothèque municipale, aux collections Ferry 4. L'ancien Foyer, créé en 1932 par Mme Abel-Ferry, rue de la Meurthe, à côté de l'ancienne bibliothèque, avait perdu sa destination première de salle de travail pour enfants des écoles et était devenu un musée consacré au souvenir de la famille de Jules et Abel Ferry. En 1955, la Sorbonne, - bénéficiaire en 1920 par testament de Mme Eugénie Jules-Ferry, du bureau de travail de Jules Ferry (mobilier, papiers, bibliothèque), - désireuse de libérer le local occupé par la Fondation Eugénie Jules-Ferry, avait accepté de mettre en dépôt à Saint-Dié, sous la garde du bibliothécaire municipal, l'ensemble de la Fondation.

Avec ces deux sources, et à l'aide de documents contemporains donnés ou achetés, le bibliothécaire, après avoir recueilli l'accord des autorités municipales, de la Société du Foyer des Ferry et de la famille Ferry, a décidé de présenter les deux collections en un musée historique consacré à la période 1870-1918. En 30 panneaux et 10 vitrines, il est possible de suivre par le document écrit ou l'objet, grâce aux explications succinctes portées sur chaque panneau, l'histoire politique française durant 50 années. Dans un local contigu a été reconstitué le bureau de travail de Jules Ferry à Paris. Un petit bureau moderne, annexé à la grande salle du musée, permet aux chercheurs intéressés par cette période de l'histoire de France, de travailler sur les documents appartenant à la Fondation ou au Foyer.

Lorsque, dans un avenir plus ou moins lointain, les descendants actuels de Jules Ferry auront jugé utile de déposer à Saint-Dié leurs importantes archives familiales, le musée Ferry de Saint-Dié deviendra un très riche centre d'études sur l'histoire de la IIIe République.

Exposition « Saint-Dié et sa région au XVIIIe siècle. » - Dans le cadre des manifestations organisées à Saint-Dié, durant le mois de juin, pour célébrer le bicentenaire de la réunion de la Lorraine à la France, manifestations placées sous l'égide du Centre culturel communal, la bibliothèque avait la charge, en collaboration avec la Société philomatique vosgienne, de rappeler l'histoire que commémore ce bicentenaire.

Le 8 juin, le bibliothécaire ouvrait le mois déodatien du bicentenaire par une conférence donnée dans la salle publique de la Cité administrative, sous la présidence de M. le Maire : « Saint-Dié et la réunion de la Lorraine à la France. »

L'exposition, qui s'ouvrait pour 16 jours dans les locaux d'exposition de la bibliothèque, servait d'illustration à cette conférence. Grâce aux prêts de collectionneurs particuliers, à ceux des Archives départementales des Vosges et de Meurthe-et-Moselle, de la mairie de Moyenmoutier, des séminaires d'Autrey et de Saint-Dié, du musée militaire de Saint-Dié, joints à une cinquantaine de documents manuscrits et imprimés de la Bibliothèque municipale, il était possible de faire revivre le XVIIIe siècle dans le Val de Galilée.

Le souvenir des moines érudits des grandes abbayes vosgiennes d'Etival, Moyenmoutier et Senones voisinait avec celui des chanoines de l'Insigne Église collégiale de Saint-Dié dont on pouvait suivre l'activité par les registres de comptes ou les lettres patentes signées du roi Stanislas portant concession d'une croix pectorale à huit pointes. Les grandes figures de Jean-Claude Sommier, archevêque de Césarée, grand prévôt de Saint-Dié jusqu'en 1737, de B.L.M. de Chaumont, le premier évêque reçu dans la ville en 1777, évoquées par des portraits peints méconnus, par des manuscrits, des diplômes, des médailles, illustraient une période particulièrement glorieuse de l'histoire de la ville.

Au milieu de la salle, donnant la réplique à une décoration de festons rouges et or, couleurs de la Lorraine, rappelant les guirlandes Louis XV, des uniformes militaires et des armes, présentés sur fond rouge dans les vitrines hautes de la bibliothèque, soulignaient, avec des brevets et des états de troupe, le rôle important tenu par l'armée dans ce rattachement de la Lorraine à la France, rêvé par Richelieu et Louis XIII dès 1633.

La salle du Trésor offrait aux visiteurs, dans ses vitrines lumineuses, une très belle collection de reliures armoriées du XVIIIe siècle appartenant à la bibliothèque, puis la collection des miniatures de Jacques Augustin, premier peintre du roi Louis XVIII, né à Saint-Dié en 1757, que possède la ville. Une vitrine complète d'étains du XVIIIe siècle (45 pièces) en excellent état, voisinait avec les documents propres à la vie civile dans la cité au XVIIIe siècle : plan de la ville avant l'incendie de 1757 - une carte topographique établie par Baligand et ayant servi à la reconstruction de la ville selon les conceptions des urbanistes du XVIIIe siècle - un panneau garni de vues photographiques de cette ville nouvelle du XVIIIe siècle (disparue en 1944 dans l'incendie de la cité), des pièces de monnaies, des manuscrits et imprimés concernant les eaux minérales, les cures par l'électricité, l'administration communale, etc...

Dans une salle annexe était évoquée la vie campagnarde à cette époque, à travers les tableaux du peintre Pierre Gillon qui s'est attaché à reconstituer avec exactitude les divers aspects des habitations paysannes et par une collection de « perles de la Vologne » dont parlent les auteurs régionaux anciens, mais que, de nos jours, peu de personnes ont admirées.

Enfin, sous un éclairage approprié, un ravissant salon XVIIIe siècle avait été réalisé, qui comportait bureau dos d'âne, commode, guéridon, sièges, tapis, portraits, avec le concours d'un ensemblier-décorateur de la ville.

Une musique de l'époque, diffusée grâce au matériel prêté par un disquaire de la ville, aidait à recréer l'atmosphère de ce XVIIIe siècle que la Société philomatique et la bibliothèque avaient cherché à faire revivre pour leurs concitoyens.

Bibliothèques centrales de prêt.

Seine-Maritime

Publication. - La Bibliothèque centrale de prêt de la Seine-Maritime vient de faire paraître le catalogue 5 de ses acquisitions 1964-65 destinées aux adultes.

Fort clairement présenté d'après les grandes divisions de la classification décimale, ce catalogue fait une place à part aux romans, aux ouvrages sur la Normandie et aux biographies classées par ordre alphabétique des personnalités étudiées.

Destiné aux lecteurs individuels comme aux dépositaires, ce répertoire sera complété ultérieurement, notamment pour les ouvrages sur la Normandie et pour les romans entrés à la bibliothèque depuis 1960.

  1. (retour)↑  Bibliothèque nationale. Paris. - Paris d'hier et de demain (Catalogue rédigé par Edmond Pognon avec la collaboration de Françoise Bonnin et Claire Ambroselli; documentation contemporaine présentée par l'Institut d'aménagement et d'urbanisme de la région parisienne. Préf. par Étienne Dennery). - Paris, Bibliothèque nationale, 1966. - 20,5 X 26,5 cm, XI-79 p., 34 pl., couv. ill.
  2. (retour)↑  SOCIÉTÉ DES AMIS DE LA BIBLIOTHÈQUE UNIVERSITAIRE DE TANANARIVE. - Pour une meilleure connaissance de la Bibliothèque universitaire de Tananarive, par Mlle S. de Nucé... - Tananarive, S.A.B.U.T., 1966. - 27 cm, 54 p., multigr.
  3. (retour)↑  (Exposition. Mulhouse. 1966). - Gravures et livres de Colette Pettier... II juin-2 juillet 1966. (Préf. de Pierre Mornand). - Mulhouse, Bibliothèque municipale, 1966. - 20,5 cm, 16 p., couv. ill.
  4. (retour)↑  Voir à ce sujet l'article de René Fillet, in : Bibl. France, 10e année, n° 5, mai 1965, pp. 169-182.
  5. (retour)↑  Voir : B. Bibl. France, 10e année, n° II, novembre 1965, p. 398.
  6. (retour)↑  BIBLIOTHÈQUE CENTRALE DE PRÊT DE LA SEINE-MARITIME. - Nouvelles acquisitions. Septembre 1964-septembre 1965. - Rouen, Bibliothèque centrale de prêt de la Seine-Maritime (1966). - 27 cm, 69 ff., multigr.