Le comité français de la reprographie

Un Comité français de la reprographie a été créé en 1964 pour jouer un rôle de liaison entre la FICOB, le CIMAB et les utilisateurs professionnels. Il a pour but de faciliter tout échange d'informations entre fabricants, importateurs et usagers de matériel de reprographie, et d'assurer les relations avec les organismes étrangers et internationaux

Le mot « reprographie » utilisé d'abord aux Pays-Bas, puis en Allemagne et dans les pays anglo-saxons, a également été retenu en France pour désigner l'ensemble des procédés de copie utilisant un rayonnement (rayonnement lumineux, électrique ou rayonnement de chaleur 1).

L'idée de créer un Comité français de reprographie s'est concrétisée à l'issue du Ier Congrès international de reprographie, organisé à Cologne, en octobre 1963, par la « Gesellschaft für Photographie ». Il s'agissait là d'une rencontre entre personnes intéressées à des titres divers par la reprographie. On s'est alors aperçu qu'en France il manquait un organisme de coordination susceptible de nous représenter à l'étranger et dans des réunions internationales. Les français qui avaient participé au congrès de Cologne, et d'une manière plus générale, tous ceux qui portaient un intérêt à la reprographie se sont donc réunis à Paris et ont décidé, en 1964, de créer un « Comité français de la reprographie ». L'idée essentielle était de réunir les fabricants et les usagers pour leur permettre d'étudier ensemble les problèmes qui leur sont communs, avec le désir de contribuer au progrès et à la productivité de la reprographie, en dehors de toute préoccupation commerciale.

En effet, le « Comité français de la reprographie 2 » fonctionne comme comité de liaison permanente entre trois organisations : le Groupement professionnel de reprographie de la Fédération des industries et du commerce de bureau (FICOB), le Groupement reprographie du Centre d'information du matériel et des articles de bureau (CIMAB) et la Chambre syndicale nationale des reprographes.

La FICOB 3 est née après la guerre d'un besoin d'information organisée, afin d'éviter que l'anarchie ne présidât au rééquipement des administrations françaises. C'est une association intersyndicale groupant fabricants nationaux et importateurs en vue de promouvoir dans le public les matériels de bureau nouveaux qu'ils sont à même de fournir (elle groupe actuellement dix syndicats). Son premier acte fut d'entreprendre la mise sur pied d'une vaste manifestation de propagande en commun : le SICOB, Salon des industries et du commerce de bureau qui devait devenir un peu plus tard le Salon international de l'équipement de bureau. Ce salon a lieu chaque année, dans la première semaine d'octobre, au Palais de la Défense, et son catalogue illustré constitue une source de documentation très précieuse. Le premier SICOB date de 1950, et, depuis, le rôle de la FICOB a toujours été d'assurer, entre deux salons, la permanence d'une représentation commune de l'ensemble de la profession. Depuis peu de temps, ce rôle s'est élargi par la création de comités d'études groupant non plus des syndicats, mais des firmes spécialisées. Ces comités d'études ont pour but l'examen en commun des problèmes techniques, juridiques, publicitaires qui peuvent se poser à la branche d'activité considérée. Ainsi le Groupe reprographie est-il depuis deux ans un des organismes les plus actifs de la Fédération.

Le Centre d'information du matériel et des articles de bureau (CIMAB 4) se propose de recueillir et de communiquer les informations nécessaires au choix du matériel de bureau, afin que celui-ci puisse répondre aux meilleures conditions d'efficience et d'économie. C'est une association d'usagers dont le but, non lucratif, est l'information mutuelle de ses membres. L'idée était féconde puisqu'à la petite équipe d'usagers qui constituait initialement le Centre en 1949, sont venues se joindre la plupart des grandes administrations, des entreprises d'État, de nombreuses entreprises privées, etc...

Le service de renseignements, sur lequel ont porté les premiers efforts de l'Association, dispose de fichiers très complets et peut répondre à toutes sortes de demandes (adresses de fournisseurs, listes de fabricants pour un type d'appareils, références d'usagers, types d'équipements adaptés à une tâche). Le secrétariat peut également mettre le demandeur en contact avec l'un des membres de l'Association qui a pu acquérir, par la pratique, une connaissance plus particulière d'un type de matériel. Périodiquement, le CIMAB édite des « guides de l'usager » qui constituent de véritables monographies d'une famille de machines, récapitulant les caractéristiques, prix, possibilités diverses des différents matériels. Parmi les derniers guides diffusés, citons Les Machines offset et Les Systèmes de sélection utilisables dans les services de documentation. D'autre part, un Bulletin d'information mensuel (dont le montant de l'abonnement annuel est de 100 F) suit de très près l'actualité en présentant les dernières machines introduites sur le marché, des avis d'usagers, ainsi qu'une analyse détaillée du SICOB et de la Foire de Paris. Voici quelques uns des sujets qui sont traités dans les numéros de 1966 : Un Essai de télégestion, Nouveaux modèles de machines à écrire automatiques, Normalisation des microfiches, Incidence de la densité dactylographique sur les travaux de reproduction des documents, Un Nouveau photocopieur électrostatique, etc... Notons que toute publicité est exclue de ces publications dans le souci de leur maintenir un caractère de très stricte objectivité. C'est dire l'intérêt qu'elles présentent pour tous ceux qui utilisent la reprographie, et il est tout à fait souhaitable que ceux-ci, qu'ils soient responsables d'entreprises publiques ou privées, conseillers en organisation, bibliothécaires, documentalistes ou archivistes, adhèrent au CIMAB. Signalons enfin les cycles d'information du CIMAB, et plus particulièrement celui de janvier 1966 consacré à la reprographie. Son objectif était d'apporter une information méthodique sur les procédés de reprographie, et de comparer leurs possibilités selon des critères de qualité, de rapidité, de simplicité et de coût.

La troisième organisation membre du Comité français de la reprographie est la Chambre syndicale nationale des entreprises de reprographie, qui regroupe les utilisateurs professionnels. Elle réunit 300 entreprises - dans lesquelles sont répartis environ 3 000 ouvriers - destinées à satisfaire les besoins de quelque 100 à 150 000 clients. Cette clientèle, mise en éveil des progrès de la reprographie par les fabricants et le SICOB, est très variée et souvent très exigeante puisque possédant elle-même des ateliers intégrés de reprographie, elle s'adresse aux professionnels soit pour des travaux relevant d'une technique qu'elle n'emploie pas elle-même, soit pour assurer des productions intenses. L'extension des besoins reprographiques est constante et elle pose des problèmes toujours nouveaux; aussi bien la collaboration de la Chambre syndicale nationale des entreprises de reprographie doit-elle s'avérer très utile pour la promotion de la reprographie.

Ces trois organismes coopèrent plus spécialement dans les buts suivants : I° Faciliter tout moyen d'information entre fabricants, importateurs et usagers de matériels de reprographie. Le Comité se doit en effet de permettre la confrontation des points de vue par une double liaison entre les fabricants et les usagers : d'une part les utilisateurs doivent être informés de tous les systèmes existants, d'autre part les fabricants doivent posséder toute information relative aux applications possibles de leurs différents systèmes. Ainsi sera favorisée une meilleure adaptation des procédés et du matériel aux besoins des usagers, et une meilleure connaissance par les usagers des possibilités offertes.

2° Assurer des liaisons avec des organismes étrangers s'occupant de reprographie.

3° Représenter les fabricants, les importateurs et les usagers français de reprographie auprès d'organisations ou de manifestations internationales concernant la reprographie. C'est ainsi que le Comité français de la reprographie est le correspondant français de la « Microfiche foundation 5» (organisme non commercial qui entend réunir toutes les personnes intéressées par la microfiche et les tient informées de ses activités grâce à une publication trimestrielle : Microfiche Foundation Newsletter), c'est ainsi également qu'il demeure en relation avec l'« International Micrographic Congress 6» dont le but est de promouvoir l'entente et la coopération entre les sociétés qui, dans le monde favorisent le progrès et l'application de la microcopie. Le Comité français de la reprographie est aussi en liaison avec la « Gesellschaft für Photographie ». La « Gesellschaft für Photographie » a accepté de se charger du 2e Congrès international de reprographie qui aura lieu à Cologne du 25 au 31 octobre 1967, mais, pour la préparation de ce 2e Congrès et pour les congrès à venir, un « Comité international permanent de reprographie » a été formé dans lequel tous les pays prenant une part active à la reprographie sont représentés. La formation de ce Comité a son origine dans une décision prise à l'unanimité par les délégués de tous les pays représentés au Ier Congrès en 1963. Le président en est le Pr Helmut Arntz, président de la « Deutsche Gesellschaft für Dokumentation » et vice-président de la « Fédération internationale de documentation » (FID). Les membres de ce comité sont les correspondants nationaux : ils doivent assurer la liaison avec tous les membres de leurs pays susceptibles d'être intéressés par la reprographie, et assurer à l'exposition internationale une participation représentative de leur industrie.

4° Promouvoir dans le public, par tout moyen qui semblera approprié, dans l'esprit de propagande collective, les techniques de la reprographie.

Le Comité français de la reprographie est administré par un comité composé de délégués de chaque organisation associée dont les présidents respectifs en sont membres de droit. Il a à sa tête un président, qui est actuellement M. Poindron, Inspecteur général des bibliothèques, adjoint au Directeur. Le Comité se réunit en séance plénière au moins trois fois par an au cours des premier, deuxième et quatrième trimestres, et organise, à l'occasion du SICOB, une séance d'information générale. Il s'agissait, en 1964, d'un tour d'horizon sur les derniers progrès réalisés en matière de reprographie, et en 1965, d'exposés considérant les différents procédés utilisant l'électricité statique. Pour réaliser le programme du Comité français de la reprographie, le Comité plénier a créé des groupes de travail composés de membres des trois associations, et peut éventuellement inviter toute personnalité compétente à participer à ses travaux, à l'occasion de l'étude d'une question déterminée.

Signalons actuellement l'activité de trois groupes de travail : le groupe de travail « Bureaux d'études et microfilms », a étudié, sous la présidence de M. Cacciutolo, la normalisation des documents à microfilmer : il propose une définition d'une norme du dessin adapté à la microcopie, dans le but de contribuer à l'essor de ce procédé dans les meilleures conditions de qualité et de productivité. Le vœu de cette commission est de suggérer à l'AFNOR d'envisager une unification des normes actuelles concernant la présentation des dessins techniques, en les appropriant à la fois à la microcopie et à l'exploitation traditionnelle.

Le groupe de travail « Valeur légale du microfilm », placé sous la présidence de M. Reulos, étudie la valeur légale du microfilm dans le domaine commercial où elle se heurte aux exigences du code de commerce qui exige la conservation et le classement des documents commerciaux pendant dix ans. Or, la technique du microfilm ou de la microfiche permet une diminution du volume des archives et l'obtention d'une sécurité étendue. Mais ces avantages ne peuvent être réels que si le document lui-même peut, après microfilmage, être détruit. Parmi les solutions envisagées et soumises à discussion, notons l'institution de photographes-reproducteurs habilités à effectuer des opérations techniques de reproduction et à certifier la régularité technique de celles-ci. D'autre part, il faudrait prévoir diverses modalités d'établissement et de conservation des documents.

Enfin, les résultats du groupe de travail « Droits de reproduction », présidé par M. Poindron, qui seront communiqués au Bureau interprofessionnel des droits de reproduction artistique et littéraire (BIDRAL) seront d'une grande importance pour les bibliothèques et centres de documentation : il s'agit de considérer la question du droit d'auteur dans le cadre des possibilités offertes par la reprographie.

Deux ans après sa création, l'utilité du Comité français de la reprographie est confirmée. On pourrait certes objecter qu'il a peu de réalisations à son actif, mais comme il a déjà été dit, le rôle de ce comité n'est pas tant de réaliser que de permettre des confrontations entre les milieux intéressés par la reprographie à des titres divers. Il est d'autant plus intéressant et nécessaire de maintenir cette liaison que la reprographie est actuellement en grand développement et qu'elle intéresse chaque jour une population plus grande. Les bibliothécaires et les documentalistes sont particulièrement concernés par ce sujet : d'ailleurs, la FID a publié en 1964, à la demande de l'Unesco, un « Manuel pratique de reproduction et de sélection documentaire » (Gauthier-Villars), et en 1964 également, la Fédération internationale des associations de bibliothécaires (FIAB) a créé une commission de reprographie.

  1. (retour)↑  Notons que la duplication est exclue de la reprographie proprement dite, mais que, de plus en plus, les procédés de reprographie sont utilisés pour l'établissement des clichés dans les différents systèmes de duplication.
  2. (retour)↑  Le Comité français de la reprographie a son siège auprès de la Fédération des industries et du commerce de bureau (FICOB).
  3. (retour)↑  6, place de Valois. 75 - Paris (Ier).
  4. (retour)↑  4, rue de Castellane. 75 - Paris (8e).
  5. (retour)↑  10I Doelenstraat, Delft, Pays-Bas.
  6. (retour)↑  313 N. First Street, Ann Arbor, Michigan, U.S.A.