Chronique des bibliothèques
Bibliothèque nationale.
Départements des cartes et plans
Acquisition de cartes d'Adanson. - Le département des cartes et plans de la Bibliothèque nationale a acquis ces derniers temps plusieurs cartes manuscrites du célèbre naturaliste Michel Adanson, levées au cours de son voyage en Afrique occidentale de 1749 à 1754. Deux d'entre elles sont des cartes d'ensemble de la Concession du Sénégal, l'une d'elle ayant été exécutée par le Sr Sorel en 1750. Elles sont au I/I 300 oooeet s'étendent, en latitude du cap Blanc àla Sierra Leone, en longitude de l'océan Atlantique jusqu'au Bambouk. Les deux autres sont des cartes de détail; la première représente au I/330 oooe le Cours du fleuve Niger (sic) depuis son embouchure... jusqu'au comptoir de Podor ; l'autre figure à grande échelle (I/34 200e) les Environs de l'Isle du Sénégal. Finement dessinées à la plume, étonnamment précises pour l'époque, elles fournissent au chercheur une moisson d'informations sur le pays, la végétation, l'implantation humaine, le commerce de ces régions africaines. Adanson se proposait de les utiliser pour illustrer l'Histoire physique du Sénégal. On sait qu'hélas cet ouvrage annoncé en 1757 ne vit jamais le jour. Après le traité de Paris, les Anglais, qui connaissaient l'existence des précieux tracés, firent une forte pression sur le savant pour en obtenir, sinon les originaux, du moins une copie; mais ils ne savaient pas à quel Français ils s'adressaient et se les virent refuser avec énergie. Ce sont donc ces cartes inédites, recueillies par la propre fille du naturaliste et enfouies depuis un siècle et demi dans les archives du château de Balaine (Allier), qui entrent aujourd'hui à la Bibliothèque nationale. Elles représentent pour l'histoire de la cartographie africaine d'inestimables documents.
Bibliothèques municipales.
Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône).
Exposition Abbé H. Brémond. - La Faculté des lettres et sciences humaines d'Aix a réuni les 19 et 20 mars d'éminents conférenciers pour célébrer le centenaire de la naissance de l'abbé Henri Brémond. Une exposition a été organisée à la Bibliothèque Méjanes à l'intention des membres du « Colloque Brémond ».
Cette exposition réunissait des manuscrits, portraits et lettres de l'illustre aixois.
La Bibliothèque Méjanes possède un fonds Brémond très riche comprenant, entre autres, les manuscrits de L'Histoire littéraire du sentiment religieux en France, de L'Apologie pour Fénelon et de L'Abbé Tempête.
Exposition : La Galerie des Pouvoirs. - Le 25 mars a été inaugurée à la Bibliothèque Méjanes, sous le titre « La Galerie des Pouvoirs », une exposition organisée à l'occasion du 10e anniversaire de la fondation de l'Institut d'études politiques dirigé par M. de la Pradelle, adjoint au maire d'Aix-en-Provence.
Cette exposition, qui s'est prolongée jusqu'à la fin du mois d'avril, présentait, sur le thème de la pensée politique et des différentes manifestations du pouvoir, des pièces d'archives du Parlement de Provence, des imprimés et des reliures des XVIIe et XVIIIe siècles tirés du fonds inépuisable de la Bibliothèque du marquis de Méjanes.
Des visites étaient organisées pour les étudiants.
Colmar (Haut-Rhin).
Exposition : L'Humanisme en Alsace. - A la saison du Carnaval fut rendue accessible à un petit groupe d'initiés et de bibliophiles, avant d'être largement ouverte au grand public, une exposition sur la période intellectuelle la plus brillante en Alsace, celle de l'humanisme.
La coutume, dans les pays du Rhin supérieur, de faire monter les fous du Carnaval sur un navire roulant, a inspiré au Strasbourgeois Sébastien Brant (1458-1522) le titre de sa célèbre œuvre, le Narrenschiff, ou la Nef des fous. L'humaniste y laisse défiler, comme dans un cortège de carnaval, toutes les classes sociales dont il raille les travers dans l'intention de moraliser et de réformer les abus - ceux du clergé en particulier - mais le poème de Narrenschiff, « le dernier cri de l'humanisme catholique allemand », retentit comme une voix dans le désert.
Le Narrenschiff connut, dès sa parution en 1494, à Bâle, chez Joh Bergmann de Olpe, une grande fortune : 160 éditions, de nombreuses imitations et traductions, souvent avec les mêmes bois que l'édition originale. La bibliothèque de Colmar en possède plusieurs, entre autres : la traduction latine sous le titre Stultifera navis par le badois Locher, l'adaptation de Josse Bade, Stultiferae naves sensus animosque trahentes mortis in exitum (Paris, 1500) et l'imitation par le polémiste franciscain Thomas Murner, lui aussi alsacien, sous le titre die Geuchmatt (le Pré des coucous). Le Narrenschiff a enfin inspiré au célèbre prédicateur alsacien Jean Geiler, de Kaysersberg, l'ami de Brant, le thème de nombreux sermons recueillis dans le Navicula speculum fatuorum et le Navicula penitentiae, dans lesquels il reprend des passages entiers du poème.
Si le Narrenschiff a porté le nom de Brant, depuis Bâle, à une célébrité mondiale en 1494, le Strasbourgeois a écrit par la suite quelques autres œuvres, surtout juridiques, également exposées dans les vitrines : le Richterlich Clagspiegel (Miroir de la justice), destiné à aider les plaignants dans l'établissement de leurs griefs - Brant était en effet professeur de droit à la faculté de Bâle et fut plus tard chancelier de Strasbourg - ainsi que les Decreta concilii Basiliensis qui avaient rencontré la faveur de nombreux intellectuels résidant à Bâle et hostiles à la papauté. Certains de ces recueils ont été illustrés par Hans Baldung Grien, par Urs Graf - qui a logé dans l'illustration, en allégorie de son prénom, un ours -, par Hans Holbein aussi, dont la précision du trait est admirable.
Le prêtre Jacques Wimpheling (1450-1527), autre humaniste alsacien de la première génération, contemporain de Brant et de Geyler, et qui voulait des réformes dans l'Église et non une réforme de la foi, était évoqué au travers d'une lettre que la « Sodalitas litteraria » de Strasbourg l'avait chargé d'écrire à Érasme. Cette « Sodalitas » était un cercle d'intellectuels que présidait le pontifiant Wimpheling et elle soutint son chef, attaqué par Locher, passé à la Réforme. Locher, le traducteur de Brant, parodia leurs débats et leur soumit pour les ridiculiser la question : « Utrum primus Adam viridi merdarit in horto ? ».
Toujours de Wimpheling, était exposée la Defensio Germaniae, composée contre son compatriote Murner, le francophile. Un autre maître de la célèbre école humaniste de Sélestat, Beatus Rhenanus (1485-1547), dont le legs sera à l'origine de l'actuelle bibliothèque de Sélestat, commenta plusieurs auteurs anciens exposés, tels Sénèque, Tacite, etc. Il examina avec beaucoup d'esprit critique les sources qui seraient la matière de ses Rerum germanicarum libri IV et, au cours de ses recherches, découvrit dans l'abbaye de Murbach un manuscrit de Velleius Paterculus. Élève de Lefèvre d'Étaples et ami d'Érasme, Beatus Rhenanus publia en 154I ses œuvres.
Au rayon de la géographie était évoqué le souvenir du jeune poète et cosmographe Mathias Ringmann Philesius, mort en 1512 à 29 ans, qui composa avec une grande facilité des introductions et des préfaces, et contribua avec le Fribourgeois Waldseemüller (« Hylacomilus ») à intégrer les nouvelles découvertes dans les cartes de Claude Ptolémée. Sur l'une de ces cartes, ils portèrent, les premiers, le nom d'Amérique, en souvenir d'Amerigo Vespucci, réputé par erreur avoir découvert le nouveau continent. Toujours en géographie, le rhénan Sebastian Münster (1489-1552), lié avec les hébraïsants de l'école de Sélestat, voit son souvenir rappelé par une édition de sa célèbre Cosmographie universelle composée à Bâle en 1547, alors pôle d'attraction pour tout le sud de l'Alsace. De lui aussi, divers traités pour les mesures astronomiques, tel l'Organon uranicum.
A la vitrine de la médecine et des sciences naturelles était exposée la Margarita philosophica de Reisch, qui est la première encyclopédie de la vallée du Rhin à s'appuyer largement sur les découvertes en sciences naturelles, imprimée par Grüninger en 1503. L'accompagnaient quelques fac-simili du médecin suisse Théophraste Paracelse (1494-154I), accueilli à Colmar en 1527 par son confrère Laurent Fries, qui reprochait aux Colmariens « d'être grossiers comme les fanes de fèves ».
Ce Laurent Fries et son collaborateur, le rhénan Otto Brunfels, exposés pour leur Spiegel der Artzney, appartiennent à la seconde génération des humanistes alsaciens, celle qui, au grand effroi de ses maîtres Brant, Wimpheling et Erasme, ne resta pas dans l'Église pour réformer les abus, mais passa au luthéranisme. Parmi eux le plus connu, Martin Bucer de Sélestat, est exposé pour ses Schriften zur Vergleichung der Religion, qui résument son rôle conciliateur dans les colloques avec Charles Quint pour régler les luttes qui affaiblissaient l'Empire, et pour ses Scripta anglicana, rédigés pendant ses dernières années d'exil à Londres. C'est que les deux partis suspectaient Bucer de tendances anabaptistes, alors synonymes de réformes sociales, radicales et violentes. Capito (Wolfgang Koepfel) de Haguenau s'en tint plus prudemment aux études classiques et publia Institutionum hebraicarum libri III.
Le franciscain alsacien Thomas Murner, enfin, toujours représenté avec une tête de matou, n'assista pas inactif à l'extension du luthéranisme, et publia son poème satirique Wider den lutherischen Narren, contre le « fou luthérien ».
Dans la floraison de l'humanisme du XVIe siècle, Strasbourg, alors grande ville puisqu'elle avait 20 000 habitants, et déjà centre d'une brillante vie intellectuelle au Moyen âge avec la mystique rhénane, occupe une place de choix à côté de Bâle. D'aucuns ont appelé cette période le siècle royal de l'Alsace.
Langres (Haute-Marne).
Exposition : Le livre religieux à Langres, du XIVe au XVIIe siècle. - La Bibliothèque municipale de Langres a participé à l'exposition « Le livre religieux à Langres du XIVe au XVIIe siècle », organisée au musée Saint-Didier du 17 avril au 8 mai, par la Société historique et archéologique de Langres dans le cadre de ses expositions périodiques. La société a choisi ce thème parce qu'elle a pu acquérir l'an dernier, à l'aide d'une souscription lancée parmi ses membres, les magnifiques Heures à l'usage de Langres imprimées par Simon Vostre en 1512, dont on ne connaît que cinq exemplaires et qui manquaient aux collections langroises.
L'exposition réunissait cinquante volumes (17 de la Bibliothèque municipale, 26 de la Société historique, 7 du Grand séminaire) dont 28 manuscrits du XIVe au XVIIe siècles, II incunables et II imprimés du XVIe siècle. Il s'agissait de bibles, de missels et autres livres liturgiques, de bréviaires et d'heures, de statuts épiscopaux ou de registres de confréries. Certains de ces ouvrages sont intéressants par leur décoration, presque tous le sont par leurs rapports avec l'histoire locale puisqu'ils proviennent de la cathédrale Saint-Mammès, d'anciennes églises langroises ou d'anciens monastères, ou bien ont été composés à l'usage du diocèse, ou encore - c'est le cas pour quatre incunables - ont été imprimés par le fameux Nicolas Jenson, installé à Venise, mais qui naquit dans l'actuelle Haute-Marne.
Un catalogue illustré, du format du Bulletin de la Société historique et archéologique de Langres, (nos 202-203) a été édité à cette occasion.
Laon (Aisne).
Exposition : Louis XV le Bien-Aimé. - Du Ier au 29 mai s'est tenue, à la Bibliothèque municipale, une exposition sur « Louis XV le Bien-Aimé ». L'extrême richesse des pièces présentées prenait toute sa valeur du fait que leur totalité provenait du fonds propre à la bibliothèque.
Un panorama artistique de l'époque était illustré par des plans, des gravures, des sanguines et des portraits signés des grands noms du siècle : Boucher, Fragonard, Picard le Romain, Oudry, Eisen, Moreau le Jeune, etc... De riches reliures et des autographes de Louis XV, du Régent, de Turgot, de Voltaire ou de Jean-Jacques Rousseau complétaient cet ensemble où l'on n'avait eu garde de négliger l'aspect local. C'est ainsi qu'étaient évoqués les travaux de l'école d'artillerie de La Fère, avec Belidor et Deidier, les recherches météorologiques du Laonnois le Père Cotte, et qu'étaient exposés les catalogues des manuscrits de la cathédrale de Laon, dressés par Montfaucon, une Vie de Turgot par Condorcet (natif de Ribemont) ainsi que la magnifique Flore peinte par Lemarchand de Cambronne à la demande de l'abbé de Prémontré l'Ecuy.
Mulhouse (Haut-Rhin).
Bibliographie mulhousienne. 1870-1960. - Appliquant les principes qu'il avait exposés dans un article du Bulletin des bibliothèques de France de mai 1963 et reprenant l'expérience qu'il avait tentée en 196I, M. N. Richter, conservateur de la Bibliothèque municipale de Mulhouse, vient de faire paraître un répertoire des documents qui témoignent de la vie de la région mulhousienne de 1870 à 1960 1. Son œuvre fait suite à celle de Mme C. Seither qui couvre la première période française (1798-1871) et la période de l'indépendance (des origines à 1798) mais, alors que Mme Seither avait pu traiter la matière bibliographique en historien, pour la période de 1870 à nos jours, le bibliographe se trouvait devant des données brutes qu'il fallait organiser. Pour donner un reflet fidèle des activités de la cité, l'auteur a été amené à étendre le cadre de son étude à l'ensemble de l'agglomération mulhousienne et même à la région. D'autre part il a cru utile de relever toutes les publications traitant du sujet qu'il s'était fixé, qu'elles soient de première ou de seconde main, car « elles sont par leur multiplication même une information... sur le rayonnement de la collectivité »; les documents originaux sont toutefois distingués par un signe typographique. On trouvera dans cette bibliographie « toutes les sources d'information sur les événements, les hommes, la vie sociale, mondaine, artistique, culturelle, intellectuelle, sportive, politique, économique... ; dans cet ensemble les œuvres littéraires ont leur place à condition qu'elles aient pris Mulhouse pour cadre ou pour thème ». Le répertoire est classé selon la C.D.U. et se trouve complété par un index des matières qui renvoie aux indices décimaux de la classification.
Pau (Basses-Pyrénées).
Don de manuscrits de Théophile de Bordeu. - Grâce à la générosité d'un ingénieur parisien, originaire de la vallée d'Ossau et resté très attaché à sa province, la Bibliothèque municipale de Pau vient de s'enrichir de plusieurs manuscrits autographes du célèbre médecin Théophile de Bordeu, qui naquit à Izeste en 1722.
En 1957, une exposition 2 de 323 pièces et documents a présenté un bilan de tout ce que la médecine doit à ce génial précurseur en anatomie (muscles, tissus), en physiologie (le fonctionnement glandulaire) et en clinique. Sur les traces de son père Antoine de Bordeu, il fut aussi le propagandiste et le théoricien de l'hydrologie et du thermalisme pyrénéen, dont il fit le sujet de son premier ouvrage « Les Lettres à Madame de Sorberio ». (1746) 3.
C'est le manuscrit autographe de ces Lettres... qui vient d'être offert à la Bibliothèque. Le dernier des 97 feuillets, d'une très belle écriture, qui le composent, porte la signature : Bordeu-Jurque, médecin-chirurgien. Pièce principale du don, ce document est accompagné des écrits suivants, identifiés par le docteur Cornet, spécialiste de Bordeu : - Mémoire inédit contre le médecin palois Labaig au sujet de sa publication sur les eaux de Bagnères; texte polémique, d'un grand intérêt pour l'histoire paloise et l'histoire de l'hydrologie, dont la Société des sciences et arts de Pau assurera la publication. - Brouillon du premier rapport fait au médecin du roi sur les eaux de Béarn et Bigorre. - Des notes de travail, dont certaines sont mises en forme sous le titre Des fondements de la saignée et d'autres sont de simples fragments sur l'histoire de la médecine à Rome. - Un dernier manuscrit semble être une copie anonyme de l'Éloge historique de Théophile de Bordeu par J. J. Gardane, ouvrage publié à Paris en 1777.
Ce magnifique don va permettre à la Bibliothèque de Pau de présenter désormais une collection Bordeu très riche : elle possédait déjà, en effet, ses différentes œuvres imprimées, dont l'édition originale des Lettres..., ses deux thèses de Montpellier, les deux premières de ses thèses de Paris et le dossier du procès Bordeu-Poudenas, comprenant 5 pièces manuscrites - dont 3 autographes de Bordeu - ainsi que 7 pièces imprimées. Elle vient enfin d'acquérir récemment l'édition originale des Recherches anatomiques sur les glandes (Paris, Quillau, 175I).
Exposition des plus belles éditions de Cervantès. - Pour marquer le 350e anniversaire de la mort de Cervantès, la Bibliothèque municipale a présenté dans ses vitrines, pendant la deuxième quinzaine d'avril, ses plus belles et ses plus rares éditions du Don Quichotte, depuis l'humble et émouvante originale de Valence (2 petits in-12 publiés par Mey en 1605 et 1616), jusqu'à la belle édition illustrée par Gustave Doré. L'édition populaire de Barcelone (1755) contraste avec les superbes pièces du fonds Manescau : éditions illustrées par Coypel (1746 et 1768) et les deux éditions Ibarra de 1780 (dans l'exemplaire ayant appartenu à Florian) et de 1787.
Les éditions du XIXe siècle d'Hetzel et de Jouaust entre autres, précédaient un début de traduction du Don Quichotte en langue basque (1904).
L'ensemble était complété par les autres œuvres de Cervantès, Novelas exemplaras, La Galatea, le théâtre, etc...
Exposition : L'Affiche polonaise contemporaine. - Du 24 février au 4 mars, le Centre départemental de documentation pédagogique et le Club Unesco de Pau ont présenté, dans le hall d'exposition de la Bibliothèque municipale, une remarquable sélection d'affiches polonaises déjà présentée à Paris et Bordeaux par les Commissions nationales polonaise et française de l'Unesco.
L'inauguration a eu lieu sous la présidence de M. l'Inspecteur d'Académie des Basses-Pyrénées.
Concours : « La Faim dans le monde ». - C'est dans le cadre de la campagne nationale « Contre la faim dans le monde » que la section des jeunes de la Bibliothèque municipale de Pau a organisé son 6e concours annuel, ouvert à tous les enfants âgés de dix à quatorze ans.
Les concurrents devaient répondre à un questionnaire, axé sur les problèmes de la faim, qui les obligeait à se familiariser avec les usuels de la bibliothèque et leur apprenait à se servir d'une bibliographie.
Plus de cent cinquante questionnaires furent distribués, sur lesquels cent furent remplis complètement et remis au jury.
Après une première sélection, soixante concurrents furent autorisés à participer à l'épreuve subsidiaire : trouver une légende pour deux photos illustrant cette « faim dans le monde ».
Trente-huit enfants furent récompensés par des prix offerts par la municipalité de Pau, la Direction des bibliothèques et de la lecture publique, la S.N.P.A., les lycées et les commerçants de la ville. La distribution en fut faite le 21 avril, sous la présidence de Mlle Savet, adjoint au maire.
Ce concours, comme les précédents, a permis à la bibliothèque d'atteindre de nouveaux lecteurs, en particulier, pour celui-ci, les internes d'un pensionnat libre.
Saint-Dié (Vosges).
Inauguration de la nouvelle bibliothèque municipale. - Le 29 janvier 1966, la nouvelle bibliothèque municipale de Saint-Dié a été inaugurée lors d'une manifestation placée sous la présidence de M. le Préfet des Vosges représenté par M. le Sous-Préfet de Saint-Dié, et en présence de M. l'Inspecteur général Caillet représentant M. Dennery, directeur des bibliothèques et de la lecture publique, de M. Pierre Noël, maire de Saint-Dié, entouré de ses adjoints et de son conseil municipal, des maires des principales villes des Vosges, des conservateurs et bibliothécaires de Nancy, Metz, Lunéville, Gérardmer et Vittel, de nombreuses personnalités enfin, représentant tous les ordres d'enseignement et toutes les sociétés à vocation culturelle de la région déodatienne.
Après une visite détaillée des salles de lecture, des magasins et des bureaux, diverses allocutions furent prononcées.
Après que le bibliothécaire, M. A. Ronsin, eut évoqué l'historique de la bibliothèque depuis 1803 en rendant hommage à M. J. Mansuy, ancien maire et promoteur de cette réalisation, ainsi qu'à M. G. Baumont qui fut bibliothécaire de 1948 à 1960, M. Noël, maire de Saint-Dié, exprima sa satisfaction et sa confiance dans l'avenir culturel promis à la cité. Ce fut ensuite M. l'Inspecteur général Caillet qui souligna le succès des efforts conjugués de la municipalité et de la Direction des bibliothèques et annonça le classement de la nouvelle bibliothèque municipale en première catégorie des bibliothèques contrôlées, en se félicitant des perspectives, évoquées par M. le Maire, de développement de la lecture publique dans la ville soit sous forme d'annexes de prêt, soit sous forme de bibliobus.
Il appartenait à M. Audebert, sous-préfet de Saint-Dié de tirer les conclusions de la visite. Rappelant l'activité de la sous-commission socio-culturelle créée à Saint-Dié en vue de la préparation du Ve Plan, il souhaita voir se développer des foyers polyvalents pour les jeunes qui feraient de la bibliothèque de Saint-Dié « le véritable centre d'un réseau socio-culturel ».
Le Ier février, la nouvelle bibliothèque de Saint-Dié ouvrait ses portes au public et un premier bilan, après deux mois de fonctionnement, fait déjà apparaître une augmentation de 50 % de la fréquentation et du prêt par rapport à la même période de l'année précédente. Un article descriptif et illustré sur cette réalisation sera publié dans un prochain Bulletin.
Les Sables-d'Olonne (Vendée).
Nouveaux aménagements. - Le Ier mars a été ouverte au public une nouvelle salle de lecture désormais distincte de la salle de prêt. Parallèlement ont été étendus les horaires d'ouverture (de 14 h à 18 h 30 ainsi que jeudi et dimanche de 9 h 30 à II h 30, seule fermeture le lundi).
L'institution du système annuel d'abonnement au prêt, remplaçant l'ancienne contribution par livre, est également appréciée des lecteurs. Des conditions spéciales sont prévues pour les vacanciers et lecteurs de passage.
Sens (Yonne).
Emission régionale « Bonjour Ile-de-France ». - En février, la bibliothèque a collaboré avec des reporters de la radiodiffusion dans le cadre d'une émission régionale intitulée « Bonjour Ile-de-France ».
M. Parruzot, bibliothécaire-archiviste, et M. l'abbé Léviste, conservateur du trésor de la cathédrale, ont aidé Jean-Jacques Kihm, responsable de l'émission, à puiser dans les ouvrages de la bibliothèque la matière de questions d'érudition sur les richesses de la ville. C'est la collection Languet de Gergy sur l'histoire du jansénisme et le célèbre Office des Fous ou Messe de l'Ane qui retinrent plus particulièrement l'attention des collaborateurs de l'O.R.T.F.
Dans une émission ultérieure, Jean-Jacques Kihm devait faire entendre cette messe, chantée d'après les renseignement tirés du manuscrit.
Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne).
Catalogue. - La Bibliothèque municipale de Villeneuve-Saint-Georges vient de faire paraître le catalogue 4 de ses acquisitions pour l'année 1965, qui présente près de 1 ooo ouvrages selon la classification Dewey.
Bibliothèques municipales de Paris.
Exposition : décors insolites chez Tristan de Salazar
La Société des amis de Forney et les Papiers peints de France ont présenté à l'Hôtel de Sens, du 29 janvier au 20 février, sous le titre « Décors insolites chez Tristan de Salazar », une série de décors intérieurs : salle des gardes, oratoire de Tristan de Salazar, appartement privé de Tristan de Salazar, chambre à coucher d'Isabelle II d'Espagne, etc...
Les décorateurs Carlhian, Royère, Olivier-Merson, Raphaël, Jansen, Mauny, etc... se sont efforcés de montrer tout le parti qu'on pouvait tirer du papier peint : parquet, moulure, faux bois, faux marbre, tableaux, tapisseries.
Dans la salle qui servit de lieu de réception pendant l'exposition étaient présentées des planches d'impression et des cylindres anciens, ainsi que des papiers peints (1840-1860) tirés des collections de la bibliothèque. Le plafond avait été réalisé en un curieux assemblage de panneaux recouverts de papiers peints modernes d'une très grande variété.
Cette exposition a reçu 12 000 visiteurs.
Exposition Alphonse Mucha
Du 3 mars au 23 avril s'est tenue à l'Hôtel de Sens une exposition sur Alphonse Mucha.
C'était la première manifestation française consacrée à un artiste du « Modern style », alors que des expositions s'étaient déjà tenues à Londres et à Bruxelles sur ce sujet. La Bibliothèque Forney, riche en documents iconographiques sur l'art français du XIXe siècle, se trouvait toute désignée pour présenter un artiste qui a touché à toutes les branches de l'art décoratif : mobilier, bijoux, panneaux décoratifs, affiches, livres...
Né à Prague en 1860, Mucha est arrivé à Paris en 1892 et il devint, à partir de 1894, propagandiste attitré de Sarah Bernhardt. La première affiche composée en hauteur dans le style floral pour Gismonda, pièce de Victorien Sardou, fit sensation.
La Bibliothèque Forney a pu présenter, outre les documents de son fonds, un grand nombre de dessins originaux prêtés par le fils de l'artiste, Jiry Mucha.
La Bibliothèque nationale et la bibliothèque de l'Arsenal ont aussi apporté leur concours à cette exposition, mais surtout le musée Carnavalet, qui a sorti de ses réserves deux magnifiques paons en cuivre doré qui ornaient jadis la boutique du bijoutier Georges Fouquet, rue Royale, boutique dont le décor avait entièrement été conçu par Mucha.
Un catalogue très abondamment illustré (52 planches) a été publié à l'occasion de cette exposition.