Le prêt entre bibliothèques en France (fin)

Vue d'ensemble, les problèmes et leurs solutions

Michel Nortier

Vue d'ensemble; les problèmes et leurs solutions : statistiques d'ensemble, extension actuelle du prêt entre bibliothèques, difficultés de la recherche, problèmes matériels. Perspectives d'avenir en ce qui concerne la France

I. Statistiques d'ensemble.

Si nous avons été amené jusqu'ici à présenter par groupe d'établissements (Bibliothèques universitaires, bibliothèques municipales, Service central des prêts et bibliothèques parisiennes) le prêt entre bibliothèques, c'est essentiellement parce que chacun de ces groupes a en général un secteur principal d'activité et des moyens d'action très différents de ceux des autres. Mais, dans la réalité, ces secteurs d'activité s'interpénètrent profondément; aussi, pour donner une vue d'ensemble de ce que représente le prêt des bibliothèques françaises, convient-il de rassembler les statistiques de chacun de ces groupes et de s'arrêter sur leurs problèmes communs.

L'activité générale des bibliothèques françaises peut se marquer par le tableau suivant :
Prêts consentis/Emprunts
Bibliothèques universitaires 2 ..... 19 051 / 15 432
Bibliothèques municipales 3 ..... 3 724 / 2 742
Bibliothèque nationale 4 ..... 2 369 / 1 238
Bibliothèques de Paris 5 .....2 707 / 1 123

Total 27 85I / 20 535

Ces chiffres apparaissent particulièrement importants. Si l'on supposait que tous ces prêts et emprunts étaient le fait d'un seul et même établissement - telle une bibliothèque nationale centrale de prêt -, ils représenteraient un volume quotidien de plus de 100 envois et d'autant de réceptions 6. En fait ces chiffres sont certainement au-dessous de la réalité et les statistiques générales du prêt entre bibliothèques sont sans aucun doute plus importantes encore, un certain nombre d'envois échappant à toute comptabilité (cf.notamment note 3, p. 155).

Par rapport à l'activité des autres pays, la France doit occuper une place des plus honorables; il semble toutefois que deux pays au moins de l'Europe occidentale ont, ou ont eu, une activité encore plus grande (à condition que les éléments de comparaison soient les mêmes et que les chiffres avancés ne concernent effectivement que les prêts entre bibliothèques). Ainsi on peut rappeler ici qu'avant la dernière guerre la « Preussische Staatsbibliothek » de Berlin prêtait annuellement à elle seule plus de 50 ooo volumes 7; cela ne laisse-t-il pas supposer pour l'ensemble de l'Allemagne, avant guerre comme sans doute aujourd'hui, des statistiques remarquablement élevées, ce que confirme ce que l'on sait de l'importance des prêts à l'étranger des bibliothèques allemandes. Par ailleurs, la « National Central Library » fait état pour l'année avril 1963 - mars 1964 de 78 962 demandes ayant reçu satisfaction (par envoi de livres ou de photocopies).

II. Extension actuelle du prêt entre bibliothèques.

Ce qu'il est particulièrement intéressant d'examiner, c'est l'étendue du réseau de bibliothèques intéressées actuellement par les prêts des bibliothèques françaises, en bénéficiant plus ou moins abondamment 8. Si l'on en juge par les correspondants du Service central 9, on peut affirmer qu'en ce qui concerne le territoire français, il est peu de bibliothèques publiques, en dehors des bibliothèques de prêt à domicile (bibliothèques communales de la Seine, bibliothèques municipales de Paris, centrales de prêt des départements), qui n'aient eu l'occasion dans les dix dernières années de bénéficier au moins une fois d'un prêt de livres. Un grand nombre d'archives départementales et de bibliothèques spécialisées de Paris ont également pu en profiter. En 1960, zoo établissements français ont ainsi été en rapport avec le service pour un prêt ou pour un emprunt. C'est peu sans doute par comparaison avec le nombre d'établissements français en rapport actuellement avec les services de catalogage collectifs (2 000 environ dont toutefois plus de la majorité sont des établissements privés); c'est beaucoup malgré tout si l'on pense à tout ce qu'implique de rapports le prêt entre bibliothèques.

C'est dans les rapports avec les pays étrangers que l'on note l'extension la plus remarquable. Au lendemain de la dernière guerre, le prêt était en fait limité aux pays limitrophes de la France (7 pays en 1946); il s'est étendu progressivement à toute l'Europe (15 pays en 195I, 24 en 1963). Si certaines grandes bibliothèques ont l'habitude d'assurer les liaisons entre les pays étrangers et les bibliothèques moins importantes de leur propre pays, comme le fait la Bibliothèque nationale de Budapest, aucun des pays européens sauf la Grande-Bretagne ne possède d'organisme chargé de centraliser obligatoirement envois et demandes. Aussi, est-ce avec plusieurs établissements que la France est en rapport à l'intérieur de chaque pays; c'est ainsi qu'en 1960, le Service central a reçu des demandes de plus de 60 bibliothèques allemandes et de 40 bibliothèques italiennes. Pour les autres pays, on note pour la Suisse 12 'correspondants, pour la Russie et les Pays-Bas II, pour la Belgique et la Yougoslavie 8, pour la Tchécoslovaquie 7, pour la Suède 5.

En dehors de l'Europe, des liaisons ont été établies avec un certain nombre de bibliothèques d'universités et quelques bibliothèques nationales (14 pays actuellement). Le prêt en Asie se trouve limité actuellement à la Turquie, à Israël, au Liban; en Afrique aux 3 pays d'Afrique du Nord, et aux universités d'Afrique du Sud (Salisbury, Pretoria, Durban, Johannesburg), mais il existe toutefois des liaisons avec les instituts français de l'Afrique centrale; en Océanie, aux bibliothèques universitaires d'Australie; en Amérique, à quelques établissements des États-Unis (dont en premier lieu la Bibliothèque du Congrès), du Canada et du Mexique.

De grandes zones restent donc en dehors de ces relations, tel l'Extrême-Orient et l'Amérique du Sud; il est vrai que pour ces régions la distance et les délais qui en résultent pour les envois constitueront toujours un obstacle au développement régulier du prêt 10. On peut noter que par une sorte de compensation, c'est le Service français des échanges internationaux de livres qui a pris avec ces pays un développement important. Sans doute, ne faut-il pas mettre en regard le service des prêts et celui des échanges qui répondent à des besoins différents; les échanges portent sur la production courante alors que le prêt s'applique surtout, mais non exclusivement, aux publications qui ne sont plus dans le commerce. Les échanges répondent davantage à un besoin d'équipement culturel; ils trouvent le plus d'écho dans les pays qui cherchent à s'ouvrir aux autres civilisations. Au contraire, le prêt satisfait plutôt des besoins individuels; il est particulièrement important avec les pays où se sont développés des centres d'études supérieures. Quoi qu'il en soit, on peut souligner que ces deux services ont été amenés l'un et l'autre à étendre de plus en plus leurs activités; à l'heure actuelle, le Service des échanges internationaux est en rapport avec 54 pays et 317 établissements; le Service des prêts avec 38 pays et environ 230 bibliothèques.

Par rapport aux autres pays européens, la France, en ce qui concerne le prêt international, occupe une place très honorable. Le total des envois transmis par le Service central aux pays étrangers en 1963 est de 3 364; d'autre part les envois directs des bibliothèques universitaires et municipales sont respectivement de l'ordre de 1943 et 982, ce qui porte le total à 6 30I volumes. Avec un tel chiffre, la France vient peut-être en tête des prêteurs. En tous cas, sa participation au prêt international n'est pas moindre que celui des pays de l'Europe les plus libéraux comme la Suisse, la Grande-Bretagne ou l'Allemagne. Comme pour ces pays, les principaux emprunteurs du Service central sont les pays de l'Europe centrale; en 1963 ce furent :
L'Allemagne avec 645 emprunts
La Grande-Bretagne avec 465 -
La Tchécoslovaquie avec 422 -
La Hongrie avec 265 -
L'Italie avec 259 -
L'U.R.S.S. avec 202 -
puis la Pologne (135), la Belgique (129), le Danemark (103), la Suisse (98), la Bulgarie (89), la Yougoslavie (85) 11.

III. Difficultés de la recherche.

Les résultats remarquables ainsi obtenus ne le sont malheureusement pas sans un effort assez lourd de la part des bibliothèques qui y participent le plus libéralement. La raison en est que plusieurs difficultés, dans le domaine du prêt entre bibliothèques, sont constamment à surmonter; l'essor de ce service rendu aux bibliothèques s'en trouve contrarié, alors qu'il apparaît à divers signes que son extension est loin d'avoir atteint le niveau souhaitable.

Ces difficultés sont de deux sortes : les unes particulières à notre pays, sont liées aux méthodes de recherche et au faible développement des instruments d'investigation en France qui entraînent des délais parfois considérables. Les autres sont plutôt des problèmes matériels et très généraux : la question des frais de port; l'insuffisance de règles précises dans la présentation des demandes; le manque de soin dans la réalisation des prêts. Il est nécessaire de s'arrêter sur ces difficultés; aucune ne semble d'ailleurs insurmontable; de différents côtés, en France comme à l'étranger, on s'efforce de trouver des solutions pour améliorer le fonctionnement du prêt. Nous souhaitons que les remarques suivantes contribuent à aplanir, sur le plan national comme sur le plan international, les difficultés rencontrées.

La recherche des ouvrages en France, que la demande émane d'une bibliothèque française ou étrangère, est souvent empirique et lente. Cela provient du fait qu'il n'y a à l'heure actuelle que quelques secteurs pour lesquels existent des catalogues collectifs qui permettent de s'adresser directement à l'établissement détenteur d'un exemplaire de l'ouvrage recherché : le secteur des ouvrages étrangers récents recensés par le service du C.C.O.E.; les publications scientifiques de 1893 à 1933 inventoriées dans le catalogue des nouvelles acquisitions des bibliothèques universitaires; les périodiques, catalogués dans les divers répertoires collectifs récemment réalisés 12.

En dehors de ces secteurs et de l'aide que peuvent apporter les fichiers du Service central des prêts ou l'emploi de la « carte verte », le mode habituel de recherche en France, comme d'ailleurs dans plusieurs pays de l'Europe, Allemagne, Belgique et Pays-Bas notamment, est la transmission de la demande de bibliothèque à bibliothèque. Ce processus qui permet effectivement de satisfaire beaucoup de requêtes n'est pas malgré tout sans présenter de grands inconvénients.

Dans ce système le demandeur se voit pratiquement dans l'impossibilité de suivre sa demande et de savoir ce qu'elle est devenue. D'autre part ces circuits qui peuvent comporter, en France, un grand nombre d'étapes, sont souvent très longs; il peut s'écouler jusqu'à trois mois avant que la demande, si elle n'a pu être satisfaite, ne revienne à son point de départ. Enfin cette transmission a tendance à devenir quasi automatique, alors qu'il conviendrait que chaque bibliothécaire qui reçoit une demande puisse réfléchir sur la meilleure orientation à lui donner 13.

Si les ressources particulièrement vastes des bibliothèques françaises étaient mieux connues de tous, si les relations des bibliothèques entre elles ne se réduisaient pas souvent à des relations de bon voisinage, nul doute qu'une bibliothèque emprunteuse dirigerait du premier coup sa demande, non pas vers un même et unique correspondant, mais vers la bibliothèque qui lui apparaîtrait, après réflexion 14, comme la mieux placée pour y donner satisfaction. Il y a au départ un problème d'information auquel des instruments de travail comme les deux répertoires récents des bibliothèques de France 15, en mentionnant les fonds constitutifs des établissements, apportent une heureuse solution. Il faudrait même aller plus loin, essayer de dresser un tableau précis des ressources particulières à chaque établissement. En attendant la constitution d'un fichier collectif rétrospectif, toute une étude serait à faire en premier lieu sur la délimitation des domaines ou des disciplines propres aux bibliothèques d'universités et aux bibliothèques municipales. L'analyse des réponses obtenues par le Service central des prêts aux enquêtes menées par le moyen des « cartes vertes » adressées à l'ensemble des bibliothèques françaises contribuerait utilement à cette étude. A titre d'exemple, nous pourrions citer les cas suivants empruntés à l'une de ces dernières cartes; un ouvrage sur le poète Hégésippe Moreau paru en 1863 figure dans cinq bibliothèques municipales de province et seulement à la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg. Le Mythe et l'homme, de Roger Caillois (1938), essai de psychologie de portée très générale, est dans 4 bibliothèques universitaires dont la Sorbonne et la Bibliothèque nationale de Strasbourg, et dans 7 bibliothèques municipales. Une biographie d'Auguste Cochin, de 1926, est à la Sorbonne et dans 4 bibliothèques municipales. Un ouvrage de 1956 sur les pierres précieuses se trouve uniquement dans 19 bibliothèques municipales.

Aussi semble-t-il bien que c'est essentiellement à la recherche d'ouvrages d'études récents que devrait se limiter le circuit bibliothèques universitaires. Celles-ci, en dehors de la Sorbonne, de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg et de la Bibliothèque universitaire de Clermond-Ferrand, ont peu de fonds anciens et même d'ouvrages des trois premiers quarts du XIXe siècle; pour les ouvrages de cette époque comme pour les ouvrages de vulgarisation du xxe siècle, c'est surtout aux bibliothèques municipales qu'il convient de s'adresser.

En ce qui concerne les fonds des bibliothèques municipales, une très grande diversité se manifeste également; les unes, à une époque donnée, se sont spécialisées dans certains domaines; d'autres sont riches pour des périodes où en général la moisson est assez pauvre (telle la première moitié du XIXe siècle bien représentée dans les collections des bibliothèques de Nantes et d'Amiens). Il est arrivé que certains ouvrages ne se puissent trouver qu'en Province. On n'oubliera pas non plus, ainsi que nous l'avons dit, toute l'aide que peuvent apporter les bibliothèques spécialisées de Paris.

Le bibliothécaire qui a pris conscience de cette diversité ne peut plus se laisser enchaîner par un itinéraire de transmission tout préparé. Il aura le devoir de transmettre le plus utilement possible les demandes qu'il reçoit. Cela lui sera d'autant plus facile qu'aucune barrière n'existe entre les divers groupes de bibliothèques; depuis longtemps, à titre d'exemple, certains responsables du prêt dans les bibliothèques universitaires transmettent systématiquement à la Bibliothèque municipale de leur ville une partie des demandes, et des liaisons de recherches ont été établies sur un plan local dont on peut espérer beaucoup de bien.

L'état actuel des moyens de recherche ne dispense pas de recourir aux transmissions de bibliothèque à bibliothèque; les « cartes vertes » qui évitent ces transmissions ne peuvent être trop fréquentes, car elles imposent à l'ensemble des bibliothèques des recherches assez longues; force est de les réserver aux ouvrages les plus rares. Pour limiter les inconvénients des transmissions, il conviendrait que tout bibliothécaire ait le loisir de réfléchir sur chaque demande qui lui passe entre les mains, tout en prenant soin de ne retarder sa marche que du strict minimum. Il faut en quelque sorte « individualiser » chaque demande, déterminer les éléments qui amèneront à penser que l'ouvrage recherché devrait se trouver dans telle ou telle bibliothèque plutôt qu'ailleurs. C'est tenir compte à la fois du sujet du livre, de sa nature, de son auteur (et notamment du lieu d'origine ou d'activité de celui-ci), du lieu de publication et d'impression, de sa date. Dans l'exemple que nous avons cité tout à l'heure, c'était prendre conscience qu'il s'agissait d'un ouvrage de linguistique, concernant Nîmes et sa région, publié à Nîmes, par un professeur nîmois (cf. la notice du répertoire de Lorenz).

Les instructions pour le prêt entre les bibliothèques universitaires, comme d'ailleurs les règles adoptées depuis longtemps en Allemagne, recommandent d' « examiner chaque jour » les feuilles de demande, et de les « transmettre immédiatement » si on ne peut y donner satisfaction. L'exemple pris montre que beaucoup de bibliothèques arrivent à transmettre le jour même des demandes qu'elles ont reçues et ce résultat est excellent. Pour d'autres établissements, plus surchargés de demandes ou dont le courrier n'arrive que tardivement dans la journée, un délai plus large s'avère nécessaire, notamment lorsque les vérifications et les recherches à faire sont réservées pour un moment précis de la journée. Il semble que dans ce cas ce délai pourrait être de 48 heures. Mais c'est un maximum. Toute bibliothèque, à moins qu'elle ne se propose de faire des recherches auprès des établissements voisins, devrait s'engager à répondre à une demande ou à la transmettre le lendemain au plus tard de sa réception 16.

IV. Problèmes matériels.

a) Frais de port.

La réglementation officielle des prêts de livres en France comme d'ailleurs dans d'autres pays d'Europe a fixé depuis longtemps que les frais d'envoi étaient à la charge de l'établissement emprunteur 17. En s'exprimant ainsi les législateurs avaient le souci d'éviter à la bibliothèque prêteuse toute dépense supplémentaire, le fait de se dessaisir temporairement d'un volume représentant déjà sans doute une charge suffisante; le bénéficiaire, à une époque où le prêt était considéré comme un privilège, ne devait-il pas légitimement accepter en contrepartie de supporter ces frais ?

A l'heure actuelle on aurait plutôt tendance à envisager ce problème d'une façon différente. Le prêt si développé maintenant ne semble plus un privilège mais un service, pouvant être rendu par la bibliothèque au même titre que les autres services, soit gratuitement. Les frais d'envoi, en général, ne représentent que de petites sommes, alors que les opérations préalables à l'envoi - identifications, recherches, démarches - reviennent souvent fort cher à l'établissement prêteur. Bien plus, pour un établissement comme une centrale de prêt spécifiquement chargé de satisfaire des demandes de prêt, y a-t-il une différence à faire entre ces frais d'envoi et les frais généraux de gestion? D'autant que du point de vue matériel, la comptabilité rigoureuse de ces frais d'envoi, impliquant le remboursement exact de chaque avance, représente à elle seule une charge plus importante que le remboursement.

Sans doute un comptable pourrait-il répondre que le payement des frais d'envoi par l'établissement prêteur est à considérer comme une avance de fonds qui doit être remboursée. Et en fait certains établissements au budget très modeste n'ont guère la possibilité de disposer à titre définitif des sommes, si modestes soient-elles, qu'ils ont exposées. D'aucuns ajouteraient que faire payer à l'emprunteur les frais de port peut contribuer à éviter les abus et les demandes inconsidérées.

Il y a là un problème complexe pour le règlement duquel diverses solutions sont préconisées. Certains établissements ont proposé à leurs correspondants d'établir une balance des comptes : seule est règlée la différence entre les comptes de deux prêteurs; d'autres vont plus loin et souhaitent la gratuité réciproque entre deux établissements donnés, même si le volume des emprunts de l'un est nettement plus important que celui de l'autre. Nous pencherons quant à nous vers une gratuité générale limitée. Il faut bien noter que la réglementation, très prudente, n'a pas envisagé le règlement des frais par le lecteur emprunteur lui-même, mais par l'établissement emprunteur =18. Si donc un établissement peut avoir, sans obligation de remboursement par le lecteur, un chapitre de dépense frais d'envoi, qu'est-ce qui empêcherait que ce chapitre soit, après accord, à la charge de l'établissement prêteur plutôt qu'à celui de l'établissement emprunteur. De toute façon il resterait à ce dernier à régler les frais de retour; le coût du prêt se trouverait alors partagé par moitié entre les deux établissements. On arriverait ainsi à ce que l'on appelle communément la gratuité du prêt entre bibliothèques et qu'il conviendrait de nommer plus exactement la prise en charge par le prêteur des frais d'envoi, sous bénéfice de la réciprocité.

Cette prise en charge pourrait toutefois connaître des limites. Certains travaux entraînent de très nombreux emprunts; il apparaît légitime alors que le lecteur bénéficiaire participe aux dépenses, d'autant qu'il peut dans certains cas obtenir une subvention de l'organisme qui dirige son travail, ou s'il s'agit d'une publication commerciale, inclure ces frais dans le prix général de revient.

D'autre part certains établissements d'outre-mer demandent que les envois leur soient adressés par avion afin que soient évités les longs délais de la voie maritime. Ces envois par avion reviennent inévitablement très cher et dépassent ce que l'on peut légitimement laisser à la charge de l'expéditeur. Il faudrait donc convenir d'un plafond au-dessus duquel une participation de l'établissement emprunteur serait de règle. L'idéal serait alors que l'envoi puisse être fait en port dû. L'on sait que malheureusement ce procédé n'est pas admis par les services postaux 19. Peut-être serait-il bon d'essayer de l'obtenir. En attendant peut-être pourrait-on convenir d'un versement préalable forfaitaire dans tous ces cas particuliers 20. Quant au plafond, nous serions amenés à le fixer actuellement à 5 francs, chiffre que nous retrouverons tout à l'heure comme critère dans l'alternative prêt-microfilm.

b) Les demandes de prêt.

Beaucoup de bibliothécaires regrettent qu'une trop grande partie des demandes de prêt soient inexactes et indubitablement non vérifiées. Il n'est que trop réel que certains établissements transmettent, sans avoir les moyens de les contrôler, des références plus ou moins précises puisées dans des ouvrages de seconde main. En faisant vérifier les demandes qui lui sont remises, le bibliothécaire ne fait que remplir son rôle principal.

D'un autre point de vue plus général se pose le problème de la légitimité de certaines demandes.

En principe le prêt entre bibliothèques s'applique aux ouvrages d'études. Mais il est bien évident que par extension tout imprimé peut être un document de base pour une étude; les licenciés qui préparent une thèse (ce sont eux qui constituent la moitié des emprunteurs, l'autre moitié étant formée de professeurs, d'érudits, de chercheurs d'histoire locale) ont souvent à défricher un champ très vaste de publications, doivent s'intéresser à des oeuvres politiques ou partisanes, dépouiller des statistiques, parcourir des ouvrages de vulgarisation, s'obliger à la lecture de toute la production d'un romancier, d'un poète, d'un moraliste; il n'y a donc pas à s'étonner que certaines demandes portent sur des ouvrages qu'on serait tenté d'exclure du domaine du prêt. Il y a lieu aussi pour la même raison d'accepter d'envisager des prêts d'ouvrages de vulgarisation moderne; il semblerait à priori que l'établissement emprunteur dusse les acheter; en fait il faut bien reconnaître que celui-ci, surtout s'il s'agit d'une bibliothèque étrangère, n'est pas obligé d'acquérir tout ce dont ses lecteurs ont besoin à titre si passager.

Que reste-t-il donc qui puisse apparaître comme non recevable parmi les nombreuses demandes de prêt reçues ? En premier lieu, sans aucun doute, les manuels d'études récents, les ouvrages de base dans une discipline donnée (grands traités) et, pour des raisons matérielles, les publications à feuillets mobiles, les journaux et tout périodique de grand format. Par ailleurs, si l'on peut envisager le prêt des ouvrages rares, on ne peut consentir à celui des ouvrages matériellement précieux ou trop fragiles qui risqueraient d'être abîmés par la simple communication à l'extérieur. Enfin quelle que soit la libéralité des bibliothèques, elles n'ont pas à fournir aux correspondants des ouvrages dont le prix (s'ils sont toujours en vente) serait inférieur ou de peu supérieur aux frais d'envoi. Comme pour l'alternative prêt ou reproduction des revues, une solution équilibrée doit être trouvée qui tienne compte à la fois des intérêts du lecteur et du souci d'éviter des recherches ou des démarches disproportionnées avec le résultat.

Par ailleurs, en ce qui concerne le prêt international, le Service central, comme beaucoup d'établissements, préfère que les demandes soient transmises en premier lieu aux bibliothèques du pays éditeur et ne passent dans un autre pays que si les recherches dans celui-là ont été infructueuses. La participation actuelle au prêt international de presque tous les pays permet de réduire au maximum les exceptions à cette règle.

S'il y a lieu d'opposer un refus à certaines demandes, il arrive aussi, dans d'autres cas, que la meilleure façon de donner satisfaction soit de recourir à une reproduction photographique, d'office s'il s'agit d'un court passage, après accord s'il s'agit d'un article plus important. Dans le premier cas, l'hésitation n'est guère possible. La reproduction photographique par contact de 5 ou 6 pages in-8° ne coûte pas plus cher que l'envoi du volume correspondant dès que celui-ci dépasse un kilo, et peut se faire en quelques instants; à tel point qu'il apparaît indispensable que les grandes bibliothèques, ainsi que le Service central :des prêts, aient à leur disposition un instrument de reproduction; grâce à celui-ci elles pourront répondre rapidement à une partie des demandes de prêt sans avoir à engager toutes les opérations d'envoi et de réception en retour qu'entraîne la sortie du volume.

Quand il s'agit d'un article ou d'un passage d'un volume nettement plus important le problème est plus complexe; pour le résoudre il faut mettre en regard les avantages et les inconvénients du prêt d'un volume et ceux de l'établissement d'un microfilm. Compte tenu de tous les éléments entrant en ligne - souci de conservation des collections, rapidité d'éxécution, importance des frais à demander au lecteur, facilité du travail - dans quel cas faut-il mieux prêter le volume ou bien éviter son déplacement en recourant à la photographie ? Peut-être n'est-il pas inutile de préciser ici ce problème. Nous avons eu l'occasion de souligner que le prêt, avec toutes les opérations qu'il implique, représentait une charge pour l'expéditeur. De plus l'ouvrage prêté se trouve indisponible pour les autres lecteurs et l'envoi du volume risque de l'abîmer d'autant plus, expérience faite, qu'il est plus lourd. Il semblerait donc en principe souhaitable d'éviter le déplacement de toute revue de grand format (depuis le 4°) ou très épaisse si le volume n'est demandé que pour un article. A l'inverse, l'établissement d'une photo représente aussi une certaine charge; s'il faut établir un devis et attendre l'accord du correspondant avant d'exécuter le travail, on immobilise également le volume et le lecteur n'est pas finalement servi plus rapidement. Toutefois il semble que les risques soient ici moins étendus, et que les exigences de la conservation soient mieux préservées par un microfilm que par un prêt.

On peut donc trouver la reproduction préférable au prêt lorsqu'il s'agit d'article. Toutefois c'est la longueur même de cet article qui amènera à opter en fin de compte pour l'une ou l'autre voie. On sait que le coût de l'image de microfilm est de l'ordre de 0,20 F (compte tenu d'un minimum de perception qui à la Bibliothèque nationale est de 4 F). Il semble que l'on reste dans les limites raisonnables tant que l'on ne demande pas aux lecteurs de payer plus de 5 F; s'il dépense en réglant ce chiffre maximum un peu plus que lui coûterait le prêt correspondant, du moins aura-t-il l'avantage de garder à titre définitif le microfilm établi. Or ce coût de 5 F correspond à un article de 50 pages 21 et c'est ce chiffre qui semble bien constituer la limite.

Encore n'est-ce là qu'une solution théorique. Une bibliothèque dont les collections sont réservées au prêt hésitera moins que d'autres à laisser partir un exemplaire de revue; si elle peut disposer, comme c'est le cas pour le Service central des prêts, de collections de périodiques non reliés, dont l'envoi sous pochette par fascicule isolé est si facile, elle n'aura plus aucun scrupule, sauf en cas d'articulet, à préférer le prêt à la reproduction.

On voit que le problème prêt ou microfilm pose à nouveau la question des frais à demander au lecteur. Puisque nous avons envisagé que la bibliothèque prêteuse pourrait prendre à sa charge les frais d'envoi d'un volume, tant que ceux-ci ne dépassent pas 5 F, est-il légitime de demander au correspondant de rembourser des frais de photocopie qui peuvent se réduire parfois à 1 ou 2 F ? Ne faudrait-il pas là aussi trouver une solution généreuse, non sans toutefois en mesurer attentivement au préalable toutes les conséquences.

Nous ne pouvons enfin clore cet article sans rappeler combien il s'avère de plus en plus nécessaire d'entourer des plus grands soins la confection des envois. Il n'est que trop réel que le prêt fait courir de grands risques aux volumes par suite de toutes les manipulations qu'ils subissent depuis la sortie des rayons jusqu'à la table des lecteurs. Le trajet que suit alors chaque ouvrage est beaucoup plus long que pour une simple communication. Il appartient à chacun de ceux qui le reçoivent entre les mains, ne fût-ce qu'un instant, de veiller à le transmettre dans les meilleurs conditions, en ayant bien présent à l'esprit que certains établissements ont été amenés à restreindre leurs prêts dans la crainte que des volumes ne reviennent abîmés, comme ils ont eu parfois à le déplorer.

Faut-il rappeler aussi que pour les ouvrages reçus à titre de prêt les bibliothécaires ne doivent pas accepter, sans un accord formel - et qui doit d'ailleurs rester exceptionnel - de l'établissement prêteur, les risques qu'entraînent la communication à domicile. C'est dans la salle de lecture de leur établissement que ces volumes doivent êtres consultés. Les plus précieux de ceux-ci devront même être communiqués à la table de la réserve et faire l'objet d'une surveillance spéciale. Les bibliothécaires devront veiller à les renvoyer dès qu'ils ne sont plus utiles, et au besoin presseront leurs lecteurs de terminer leur travail. Le délai d'un mois communément admis pour la consultation des volumes du prêt devrait être le moins possible dépassé, d'autant que les délais d'acheminement sont souvent fort longs.

Conclusion

Comme dans tout organisme qui se développe, deux forces opposées se trouvent en présence en ce qui concerne la situation actuelle du prêt entre bibliothèques : d'une part un besoin d'extension irréversible; d'autre part le poids d'un certain nombre de difficultés qui tendent à restreindre cette extension.

Les statistiques et les précisions données précédemment ont assez souligné le développement depuis la dernière guerre du prêt entre bibliothèques, s'étendant de plus en plus largement aux petits établissements de province comme aux divers pays du monde. Tout semble indiquer par ailleurs que ce développement n'a pas atteint son maximum; un certain nombre de bibliothèques comme plusieurs régions entières du globe restent en dehors des liaisons établies à ce jour; il est probable, et on peut le souhaiter, que les avantages du prêt s'étendront un jour prochain jusqu'à elles.

A l'opposé l'hésitation des bibliothèques à s'engager pleinement dans le prêt des ouvrages, hésitation signalée avant la guerre par C. Mortet, si elle s'est très fortement réduite, demeure latente pour des raisons d'ailleurs très légitimes qui tiennent aux nombreuses difficultés évoquées : problème des frais de port, surcroît de travail, usure des livres, nécessité de ne pas priver ses propres lecteurs. Ces difficultés ne peuvent en principe que s'accentuer au fur et à mesure que s'étend le développement du prêt. Comment dans ces conditions envisager l'avenir?

Il est évident qu'il n'y a pas de solution unique : ce n'est que par un ensemble de réalisations que l'on arrivera à compenser le surcroît de travail dû à l'extension du prêt. Ces réalisations, nous les avons évoquées au cours de ce travail : certaines ont un aspect négatif, telle la gratuité du prêt, la substitution systématique dans certains cas de la photocopie au prêt; d'autres au contraire sont positives : inventaire précis des ressources des établissements; fichiers collectifs. Plus efficace encore serait certes la création de bibliothèques centrales de prêt entre établissements, sur le plan national ou sur le plan régional. Doter un ou plusieurs établissements des crédits nécessaires pour qu'ils soient en mesure d'assurer par eux-mêmes une large partie du prêt entre bibliothèques serait une excellente solution; les autres bibliothèques, auxquelles il restera toujours à recourir pour des fonds spécialisés, se trouveraient déchargées d'autant et seraient les premières à en bénéficier.

  1. (retour)↑  Voir : B. Bibl. France, 10e année, n° 4, avril 1965, pp. 119-131.
  2. (retour)↑  Voir : B. Bibl. France, 10e année, n° 4, avril 1965, pp. 119-131.
  3. (retour)↑  Y compris les prêts consentis par l'intermédiaire du Service central.
  4. (retour)↑  Y compris les prêts consentis par l'intermédiaire du Service central. Les statistiques données pour ce secteur sont assez en dessous de la réalité, du fait qu'elles ne s'appliquent qu'aux principaux établissements; il conviendrait d'y ajouter les prêts et surtout les emprunts des petites bibliothèques municipales qui bénéficient particulièrement de l'aide du Service central. (Un millier de volumes empruntés par an environ.)
  5. (retour)↑  Tous par l'intermédiaire du Service.
  6. (retour)↑  Tous par l'intermédiaire du Service, les prêts consentis directement par les secteurs universitaires de Paris étant inclus dans le Ier groupe (Bibliothèques universitaires).
  7. (retour)↑  Soit environ trois fois plus que ce que fait actuellement le Service central des prêts, non compris toutefois le prêt des manuscrits et celui pour expositions.
  8. (retour)↑  2. Cf. W. Koschorreck, Geschichte des deutschen Leihverkehrs, Wiesbaden, 1958. C.r. B. Bibl. France, 3e année, n° 10, oct. 1958, n° 1383. Il reste probable que ce chiffre comporte une part de prêts à domicile.
  9. (retour)↑  On notera que vis-à-vis du Service central certains établissements sont en fait exclusivement emprunteurs, tels les petits établissements de province et beaucoup de bibliothèques étrangères, d'autres exclusivement prêteurs, comme une partie des établissements spécialisés de Paris.
  10. (retour)↑  Les renseignements fournis ci-après sont essentiellement « le point de vue » du Service central, qui est certes bien placé pour avoir une vue d'ensemble de l'extension du prêt, mais qui peut ne pas avoir connaissance de certains éléments.
  11. (retour)↑  Notons toutefois que la « National Diet Library » de Tokio a créé en 196I un service de prêt international.
  12. (retour)↑  Cette zone et cette répartition d'emprunteurs se trouvent sensiblement identiques dans les tableaux de statistiques diffusés annuellement par la « National Central Library » (The National Central Library... annual report of the execzetive committee). On y voit toutefois que l'éventail des relations de la « National Central Library » est plus étendu (58 pays), malgré un chiffre de prêt moins important que celui de la France; cela n'a rien d'étonnant, compte tenu du rayonnement de la langue et de la culture anglaise.
    Le tableau des prêts à l'étranger des bibliothèques suisses en 1963 mentionne 40 pays correspondants; le total des prêts est de 5 188 et celui des emprunts de 3 026 ; l'Allemagne est de loin le plus gros emprunteur.
  13. (retour)↑  On peut souligner ici tout l'intérêt que représente de ce point de vue les biographies ou les études comportant une bibliographie avec localisation d'exemplaires. Certains de ces ouvrages sont de grande utilité, tels le Catalogue collectif des ouvrages de Plutarque conservés dans les bibliothèques parisiennes, établi par E. G. Ledos en 1938, et la Bibliographie générale des œuvres de Nicolas Boileau-Despréaux, d'Émile Magne (Paris, 1929).
  14. (retour)↑  A titre d'exemple de ce qu'il faut éviter, voici, reconstituée d'après les indications datées portées au verso, la marche suivie par une demande de prêt qui nous est récemment parvenue après un long circuit. Il s'agissait d'une requête d'une bibliothèque universitaire allemande concernant un ouvrage de Pierre Guérin, Le Languedocien nîmois. Nîmes, 1925 (ouvrage de linguistique provençale, et non pas de sciences naturelles comme on a pu le penser). La demande adressée par Sarrebrück à Strasbourg le II décembre est parvenue très rapidement (le 20 décembre) après avoir parcouru quatre étapes (Nancy, Besançon, Dijon, Grenoble) dans une bibliothèque universitaire de Languedoc; c'était dans cette région qu'elle avait effectivement le plus de chance d'être satisfaite. Malheureusement, au lieu d'être mise en circulation entre les bibliothèques municipales ou universitaires de cette région, elle est renvoyée dans les bibliothèques universitaires de l'Ouest de la France; par suite de la période des congés et de quelques lenteurs, il va s'écouler presque un mois avant qu'elle ne revienne dans les bibliothèques universitaires du Midi; la voici le 15 janvier à Toulouse, le 18 à Bordeaux, le 22 à Aix... Comme diraient les enfants... elle brûle! Hélas, la demande repart maintenant vers le Nord; elle est à Lille le 3I; à Dijon (pour la seconde fois) en février, puis dans le Sud-Ouest. Un collègue distrait l'envoie alors à la bibliothèque du Muséum d'histoire naturelle qui la confie au Service central des prêts le 27 février. Transmise enfin à Nîmes après quelques jours de recherches à Paris, elle est satisfaite par la Bibliothèque municipale de cette ville, où évidemment on aurait pu s'adresser en premier lieu.
    On peut noter que la consultation du Catalogue des nouvelles acquisitions des bibliothèques universitaires aurait pu dispenser de ce long circuit, puisque l'ouvrage, bien qu'il soit indubitablement du domaine de ces bibliothèques universitaires, n'y est pas mentionné. Sans doute, l'absence d'une référence dans ce répertoire ne donne pas la certitude que l'ouvrage manque dans les bibliothèques universitaires dont l'une ou l'autre aurait pu l'acquérir ultérieurement ; elle n'en constitue pas moins une présomption suffisante pour restreindre au maximum la recherche et se limiter en ce qui concerne les universités aux établissements de la région, Montpellier, Aix, Toulouse.
  15. (retour)↑  En fait, il peut se faire qu'un ouvrage d'intérêt local, comme dans l'exemple donné, ne puisse être prêté par les établissements de la région qu'il concerne - et c'est cette raison qui incite en général le Service central des prêts à ne s'adresser qu'en second lieu à la bibliothèque où l'ouvrage recherché se trouve presque certainement mais risque de figurer sur les rayons d'usuels. La démarche toutefois doit être tentée. Actuellement plusieurs établissements achètent en double exemplaire les ouvrages de grand intérêt sur le plan local ; l'un est réservé à la lecture sur place, l'autre sert au prêt à l'extérieur.
  16. (retour)↑  Celui publié par l'Unesco et la Direction des bibliothèques de France en 1950 (3 vol.) et le Répertoire des bibliothèques d'études et organismes de documentation publié par la Direction des bibliothèques de France. - Paris, Bibliothèque nationale, 1963. 3 vol. in-8°. T. 1 : Paris, Seine et Seine-et-Oise, T. II : Départements. T. III : Supplément et index.
  17. (retour)↑  Ces délais de transmission pourraient se schématiser ainsi :
    PREMIER ÉTABLISSEMENT
    Ier jour
    Réception de la demande
    2e jour
    Recherche et réponse
    DEUXIÈME ÉTABLISSEMENT
    Ier jour
    Réception de la demande
    2e jour
    Recherche et réponse
    etc...
  18. (retour)↑  Arrêté du 24 décembre 190I, article 4; arrêté du 30 août 1927, article 6; arrêté du 12 décembre 1935, article 5.
  19. (retour)↑  Dans la pratique la plupart des établissements se font effectivement rembourser par le lecteur les sommes qui leur sont demandées. D'autres les prennent à leur compte.
  20. (retour)↑  L'envoi contre remboursement, qui est tout autre chose, implique l'avance des frais d'expédition et revient très cher.
  21. (retour)↑  Du point de vue comptabilité, ce procédé serait le plus simple; seul le versement, conditionnant le prêt lui-même, serait à enregistrer.
  22. (retour)↑  Dans tous les cas où l'on peut mettre deux pages par image de microfilm.