Chronique des bibliothèques
Bibliothèque nationale.
Exposition Pasteur
Le 4 novembre, eut lieu l'inauguration de l'exposition Pasteur 1 à la Bibliothèque nationale, en présence de Mr Christian Fouchet, Ministre de l'éducation nationale et de nombreuses personnalités. Dans son discours, le professeur Pasteur Vallery-Radot rappela les principales étapes de la carrière scientifique de son grand-père et souligna l'importance, qualitative et quantitative, de la donation faite par lui. Tous les manuscrits de Pasteur qui se trouvent actuellement en sa possession, depuis les premiers devoirs d'écolier jusqu'aux dernières notes scientifiques, en passant par les multiples travaux sur la cristallographie, les fermentations, les générations dites spontanées, les vers à soie et les maladies virulentes, iront grossir prochainement, avec les quelque cent vingt cahiers d'expériences, les collections du Cabinet des manuscrits, mais ne seront communicables qu'après la mort du donateur. Mr Christian Fouchet prit ensuite la parole pour remercier le professeur Pasteur Vallery-Radot et marquer la valeur toute particulière que prenait à ses yeux un tel acte de générosité.
Au choix de documents exposés dans les vitrines ont été joints quelques-uns des pastels que Pasteur exécuta dans sa jeunesse. Trois de ces pastels proviennent, de même que le tableau d'Edelfelt représentant Pasteur dans son laboratoire, du Musée de l'Institut Pasteur. Les autres sont la propriété du professeur Pasteur Vallery-Radot.
Bibliothèques municipales.
Bordeaux (Gironde)
Inauguration de la bibliothèque municipale de prêt de la rue Villaris. - La Bibliothèque municipale de prêt de la rue Villaris a été inaugurée le 13 octobre par Mr Jacques Chaban-Delmas, président de l'Assemblée nationale, maire de Bordeaux.
Cette bibliothèque, située dans le quartier de la gare Saint-Jean, est, y compris le bibliobus urbain, la treizième bibliothèque de prêt de la ville de Bordeaux.
Comportant une section pour adultes et une section pour enfants, elle est ouverte au public depuis le 20 octobre 1964.
Cambrai (Nord)
Inauguration des nouveaux locaux de la Bibliothèque municipale. - Le 26 septembre 1964 ont été inaugurés par Mr R. Gernez, député-maire de Cambrai, en présence de Mr Le Carbont, sous-préfet, de Mr l'Inspecteur général Caillet et d'un certain nombre de personnalités locales, les nouveaux locaux de la Bibliothèque municipale de Cambrai.
Installée, après sa destruction en 1944 à la suite d'un bombardement, dans un hôtel particulier construit au début du siècle, auquel a été adjointe une aile de magasins, la Bibliothèque souffrait de l'exiguité de ses salles publiques, salle de prêt et salle de travail.
L'acquisition par la ville de l'immeuble contigu, providentiellement mis en vente, a résolu de manière élégante, sinon idéale, les problèmes d'extension. Une nouvelle salle de prêt a été aménagée au rez-de-chaussée de ce bel hôtel du XVIIIe siècle dont les boiseries ont été soigneusement conservées bien qu'il ait été nécessaire d'abattre deux cloisons. Le choix de rayonnages en chêne clair a permis de conserver à la pièce tout son cachet.
Les lecteurs peuvent choisir dans la nouvelle salle non seulement des livres mais aussi des disques aux rayons desquels ils accèdent également librement, les disques étant placés dans des cases individuelles verticales.
A l'entrée de la salle un coin de lecture a été installé avec des fauteuils et de petites tables pour la consultation des périodiques courants placés dans un meuble à présentation oblique, et des usuels courants, tels que Bottin, Chaix etc.
Dans le bâtiment original, la capacité de la salle de lecture a pu ainsi être doublée : la salle peut accueillir à présent 32 lecteurs, par tables de 4 et 8 places avec des sièges confortables en skai rouge.
Exposition : l'Ancienne Cathédrale de Cambrai. - A l'occasion de l'inauguration des nouveaux locaux de la Bibliothèque, une exposition consacrée à l'ancienne Cathédrale de Cambrai a été présentée au public dans une salle attenante à la salle de prêt.
Cette exposition rassemblait tout d'abord des gravures, tout ce qui demeure d'un monument qui fut célèbre en son temps. La Cathédrale de Cambrai avait été construite aux XIIe et XIIIe siècles. Un dessin et sa légende de l'Album du célèbre architecte Villard de Honnecourt permet de penser qu'il ne fut pas étranger à la construction en pleine période gothique du chœur qui présentait des ressemblances très frappantes avec celui de la Cathédrale de Reims dont le même album offre des dessins de chapelles.
Vendue comme bien national, l'ancienne Cathédrale de Cambrai fut démolie par son acquéreur à partir de 1796. Momentanément sauvée, la flèche, privée de soutien, devait s'écrouler, abattue par la tempête en 1809.
L'exposition comprenait également un certain nombre de manuscrits enluminés ayant appartenu à la Bibliothèque du chapitre de la Cathédrale, laquelle a fourni plus du tiers des 1 400 manuscrits aujourd'hui conservés par la Bibliothèque municipale. La richesse du fonds avait permis de faire figurer des « témoins » de toutes les époques, à partir du VIIe siècle.
Dijon (Côte-d'Or)
Exposition Jean des Vignes-Rouges. - A l'occasion de la réédition, sous le patronage de la revue Pays de Bourgogne, de l'Enfant dans les vignes de Jean des Vignes-Rouges, une exposition a été organisée à la Bibliothèque municipale de Dijon pour rappeler la vie et l'œuvre de cet écrivain bourguignon (de son véritable nom le colonel Jean Taboureau), né à Bligny-sous-Beaune en 1879 et qui vit actuellement à Versailles.
Des dessins de l'auteur, des photographies, montrent les membres de la famille Taboureau, leur modeste maison et le village de Bligny où l'auteur vécut une jeunesse laborieuse avant de s'engager, passer par Saint-Maixent et faire une brillante carrière militaire, notamment comme professeur à Saint-Cyr.
Des éditions de ses ouvrages, depuis François de la Noue (1908) à Pour comprendre l'art abstrait (196I), en passant par Bourru, soldat de Vauquois (1916), Sous le brassard d'État-major (1919), Deviens un chef (192I), Cent millions (1923), Rouen l'orgueilleuse (1926) l'Enfant dans les vignes et l'Amour dans les vignes (1932 et 1933), la Gymnastique de la volonté (1935), Savoir commander (1942), etc., des lettres de Gide, Barbusse, Herriot, Painlevé, Edmond Rostand, etc., évoquent une œuvre très variée, qui comprend romans, autobiographies, souvenirs de la guerre 1914-1918, études de psychologie et d'esthétique.
L'inauguration de cette exposition le samedi 24 octobre a été accompagnée d'une conférence de Mr J. Despert, de l'Académie de Versailles, auteur du livre Un Éveilleur de volonté : Jean des Vignes-Rouges (196I):
Saint-Dié (Vosges)
Exposition Saint-Dié en guerre 1914-1944. - A la demande du Comité officiel formé à l'Hôtel de ville pour la commémoration du cinquantenaire de la guerre de 1914, une exposition rétrospective a été présentée au nom de la Société philomatique vosgienne, du 6 septembre au 4 octobre, dans la vaste salle des fêtes municipales, récemment achevée, et dont c'était la première utilisation publique. Mr Jean Weiss, collectionneur de documents militaires et Mr Albert Ronsin, bibliothécaire de la ville et secrétaire de la Société philomatique vosgienne, avaient été chargés de monter cette exposition à l'aide de documents conservés à la bibliothèque municipale et au musée militaire de la ville. Quelques particuliers avaient prêté des pièces intéressantes.
Trois grands thèmes étaient offerts aux visiteurs : 1914, 1944 et la vie de René Fonck de 1914. à 1918.
1914 : Les équipements complets de toutes les troupes allemandes et françaises ayant participé aux combats dans la région en août et septembre 1914 étaient présentés avec leur armement; des photographies d'époque, des citations, accompagnaient ces reliques. Sous vitrines et sur panneaux, à l'aide d'affiches, de cartes postales, de dessins, de cartes, de journaux étaient évoqués : la déclaration de guerre, l'entrée des armées françaises en Alsace (Massevaux, vallée de la Bruche), les combats autour de Saint-Dié, Rougiville baptisé « le trou de la mort » par les Allemands, le col de la Chipotte, Mandray et le col des Journaux, le Spitzemberg, la prise de Saint-Dié et l'occupation allemande durant deux semaines. Ce sont des pages sanglantes de l'histoire régionale qui furent ainsi rappelées aux visiteurs. On sait en effet qu'arrêtés sur la Marne, les Allemands ont tenté de tourner les positions françaises en perçant après Morhange, sur Nancy, puis sur la trouée de Charmes, mais en vain. Cherchant un point faible encore plus à l'est, ils lancèrent plusieurs corps d'armée à l'assaut des cols vosgiens pour passer coûte que coûte. La densité des cimetières militaires dans la région de Saint-Dié témoigne de la rage des combats entre le 20 août et le 12 septembre 1914. Malgré les incendies, les fusillades de civils et de prisonniers, malgré l'importance des moyens mis en œuvre, les troupes allemandes durent se replier et le front se stabilisa à 10 kilomètres au Nord de la ville.
Une vitrine complète garnie avec des documents prêtés par le Foyer des Ferry : médaille et écharpe de député, croix de guerre, légion d'honneur, citation, sabre, photographies, plaque mortuaire provisoire, rappelait le souvenir du neveu de Jules Ferry, Abel Ferry, député des Vosges, sous-secrétaire d'État, engagé volontaire, en 1914, né à Saint-Dié en 188I et blessé mortellement dans l'Oise en septembre 1918.
1944 : Une collection impressionnante: uniformes, armes, drapeaux, décorations, insignes, des armées allemandes et des services nazis d'une part, d'équipements français et américains d'autre part ouvraient cette 2e section qui évoquait la presse et la propagande, la Résistance, les prisons et la déportation. Ce dernier aspect prenait une particulière résonnance dans une ville qui vit, en une seule journée de novembre 1944, 970 des siens raflés et expédiés en Allemagne. Enfin, placés sur plusieurs panneaux et dans plusieurs vitrines, des tableaux, des dessins, des affiches manuscrites, des photographies rappelaient le drame du 9 au 12 novembre. Après avoir déporté les hommes, les Allemands chassèrent sur la rive gauche de la Meurthe toute la population affolée, pillèrent toutes les maisons de la rive droite (le centre de la ville) puis mirent le feu ou dynamitèrent tous les immeubles publics et privés. Lorsque les Américains pénétrèrent dans la ville le 22 novembre, 75 % des maisons étaient en ruine sous la neige.
René Fonck : né à Saulcy-sur-Meurthe, ajusteur-mécanicien à Saint-Dié jusqu'en 1914, René Fonck avec 127 victoires aériennes dont 75 homologuées fut surnommé l'As des As. Une place particulière lui avait été réservée dans cette exposition. Le fils du héros, Mr Edmond-René Fonck, a bien voulu prêter à la ville de Saint-Dié, à cette occasion, des documents exceptionnels concernant la période 1914-1918. Parmi des pièces nombreuses : carnets de notes, photographies, coiffures, armes, citons plus particulièrement les tableaux peints sur les carrés de toile prélevés sur les avions allemands abattus, représentant le combat à l'issue duquel fut ramassé le trophée, le fragment de toile marqué de la Croix de l'Empire germanique et la mitrailleuse Wilson pris sur l'avion de Wiesseman - le vainqueur de Guynemer - descendu par Fonck 19 jours après la mort de Guynemer; enfin la collection exceptionnelle de décorations étrangères et françaises (dont 1 croix de guerre de 28 palmes). Faute de place, l'original des citations et les nombreuses lettres autographes des grands chefs militaires et civils, français et alliés, ne purent être présentés.
Une sonorisation réalisée par le bibliothécaire mêlait une présentation parlée et des airs de musique militaire.
Inaugurée par les autorités locales en présence de plusieurs généraux et de nombreux Anciens Combattants venus en pèlerinage à Saint-Dié le 6 septembre, cette exposition, qui reçut 4 000 visiteurs, a connu un grand succès.
Pau (Basses-Pyrénées)
Exposition Jean-Jacques Ampère 2. - A l'occasion du centenaire de la mort de Jean-Jacques Ampère à Pau le 27 mars 1864, la Bibliothèque municipale a organisé du Ier au 17 octobre une exposition commémorative sur le fils de l'illustre physicien.
Grâce à la participation de la Bibliothèque nationale, des Archives nationales, de celles du Rhône, de la Société des amis des Ampère à Lyon, de la Bibliothèque municipale de Marseille, ont pu être évoqués des souvenirs de sa famille et de sa jeunesse à Lyon et à Paris.
Sa carrière de professeur au Collège de France, à la Sorbonne, l'Institut de France étaient représentés par ses œuvres (qui furent léguées à la Bibliothèque de Pau par la famille Cheuvreux) et par une iconographie de l'époque.
Une vitrine était réservée à ses voyages et en particulier à l'Italie où il alla avec Mérimée et où il fit la connaissance des Cheuvreux.
Les nombreux amis qu'il comptait parmis les « grands » de son temps : Châteaubriand, Mme Récamier, Tocqueville, etc., étaient rassemblés autour de sa figure et de sa correspondance avec eux.
Enfin, sa mort à Pau, dans la villa de ses amis, a été l'occasion de faire revivre un instant de cette ville alors peuplée d'hivernants renommés.
Troyes (Aube)
Exposition : Autour de la juridiction consulaire. - La Bibliothèque de Troyes a organisé du 12 au 19 octobre une petite exposition « Autour de la juridiction consulaire », à la demande du Tribunal de commerce de Troyes, qui fêtait le quatrième centenaire de sa création.
Inaugurée par Mr Foyer, ministre de la justice, elle comportait quatre parties dans le Petit salon de l'Hôtel de ville : des vues anciennes de Troyes; des lettres-patentes de 1564 avec leurs confirmations, provenant des Archives de l'Aube; l'évocation des chanceliers d'origine champenoise : Guillaume Jouvenel, Mathieu Molé, Louis Boucherat, et celle des grands juristes de Troyes : principalement Pierre et François Pithou, éditeurs des poètes latins et commentateurs des Coutumes de la région; leurs continuateurs: Jean Rochette, Louis le Grand, et le Bourguignon Jean Bouhier, grâce à qui la Bibliothèque de Troyes s'est enrichie de 31 000 volumes rares.
Bibliothèques centrales de prêt.
Deux-Sèvres
Catalogue. - Une nouvelle édition du Catalogue des ouvrages de théâtre que possède la Bibliothèque centrale de prêt des Deux-Sèvres, vient de paraître; elle est conçue dans le même esprit que celle de 1957, complétée par l'additif de 1962 : I. spectacles pouvant être interprétés par des jeunes ou des troupes de débutants. 2. pièces en un acte; 3. pièces en deux actes; 4. pièces en trois actes; 5. pièces en quatre actes et plus; 6. divers.
Le fonds théâtral de la Bibliothèque centrale de prêt s'augmente régulièrement des œuvres, nouvelles ou anciennes, françaises ou étrangères, publiées par les maisons d'édition ou les revues spécialisées les plus importantes. Des additifs sont donc prévus pour compléter, si possible annuellement, le présent catalogue 3.
Lot-et-Garonne
Catalogue. - Le Catalogue des nouvelles acquisitions 4 (année 1963) de la Bibliothèque centrale de prêt de Lot-et-Garonne vient de paraître. Il comprend deux grandes parties : Romans et Ouvrages de documentation et de littérature générale, ces derniers étant classés selon la classification décimale Dewey.