Chronique des bibliothèques
Bibliothèque nationale.
Visites.
Il est important pour les personnes intéressées par l'organisation et l'activité de la Bibliothèque nationale, ou simplement désireuses de connaître un établissement dont l'histoire se confond avec celle de la vie intellectuelle de la France, de pouvoir visiter la Bibliothèque en s'attachant soit à l'aspect technique, soit à l'aspect historique. Aussi les demandes de visites sont-elles nombreuses. Bien qu'on dirige les touristes vers les visites-conférences que les conférencières des Monuments historiques font chaque mois, il y a eu, de janvier à fin juin 1962, 58 visites guidées par des bibliothécaires.
Sauf rares exceptions les visites sont organisées pour les groupes car l'on s'efforce de joindre les personnes isolées à un groupe déjà constitué ou que l'on forme en réunissant des personnes susceptibles de s'intéresser aux mêmes aspects de la visite.
I. Visites de groupes : 32
a) groupes scolaires et universitaires : 19
français 13
étrangers 6
[Médailles (seulement) 2]
b) groupes professionnels : bibliothécaires, archivistes, candidats à l'École des Chartes et aux différents examens et concours de la Direction des bibliothèques : 7
français 5
étrangers 2
c) groupes divers : 6
2. Visites de personnalités ou de petits groupes ne dépassant pas cinq personnes :
français 1
étrangers 28
Ces visiteurs étrangers venaient notamment des pays suivants : Afghanistan, Albanie, Allemagne, Argentine, Belgique, Brésil, Congo, Cuba, Espagne, États-Unis, Inde, Japon, Thaïlande, U.R.S.S., Yougoslavie. La plupart d'entre eux étaient des bibliothécaires, mais on relève aussi des archivistes, des ingénieurs, un journaliste.
Parmi les personnalités qui ont visité la Bibliothèque au cours du premier semestre de 1962, citons :
Mlle S. Ambhan Wong, bibliothécaire, titulaire de la chaire de bibliologie à l'Université de Bangkok;
M. Ibanez Cerda, secrétaire général de la Bibliothèque nationale de Madrid qui séjourna dans différents services;
Mme Furtado, bibliothécaire à la Bibliothèque nationale de Rio de Janeiro (Brésil) qui avec ses collègues argentines, Mme Gueudet, chef de la Bibliothèque du C.A.F.A.D.E. à Buenos-Aires et Mlle Catala, bibliothécaire du Collège des écrivains à la Plata, s'initia aux méthodes de la Bibliothèque notamment en ce qui concerne le catalogue.
M. Koinzale, bibliothécaire à la Bibliothèque nationale de Léopoldville;
Mlle Maes, bibliothécaire de la Banque de Belgique;
M. Orlov, secrétaire scientifique de la Bibliothèque Lénine, Moscou;
M. Shuteriqi, député à l'Assemblée populaire albanaise;
M. Soheili-Khonsary, directeur de la Bibliothèque Malek, Téhéran;
M. Susuki, directeur de la Bibliothèque de la Diète, Tokio.
Cabinet des médailles.
Les vases antiques du Cabinet des médailles ont été nettoyés par M. Jacques Bousquet, restaurateur agréé des Musées de France. Les résultats ont été excellents. D'une façon générale, ce nettoyage a permis de constater le bon état d'un grand nombre de vases. Beaucoup d'entre eux sont intacts et sans repeints, comme s'ils sortaient du four du potier. Ceux qui portent des repeints ont été notés : ils seront traités à leur tour dans les années qui viennent.
Deux vases, parmi les plus célèbres de la collection, la coupe d'Arcésilas (fabriquée à Sparte vers 565 av. J.-C.) et l'amphore d'Amasis (fabriquée à Athènes vers 530), ont été soumis à un traitement particulier. Les repeints modernes du XIXe siècle ont été enlevés, et si la coupe d'Arcésilas n'en a pas été très affectée, un des côtés de l'amphore d'Amasis s'en trouve considérablement modifié.
Département de la musique. Enrichissements 1960-196I.
Dépôt légal. - Un coup d'œil d'ensemble sur les listes de Dépôt légal de musique, reflet de la production musicale de ces dernières années, permet de remarquer un nombre relativement élevé d'œuvres lyriques : en effet nous nous sommes enrichis en 1960 et 196I de plusieurs partitions d'opéras : Le Silence de la mer de H. Tomasi, Krapp ou la Dernière bande de M. Mihalovici, Phèdre du même auteur; d'opérasbouffes : La Locandiera de M. Thiriet, Dolorès ou le Miracle de la femme laide d'A. Jolivet, enfin, des partitions de plusieurs ballets : Le Loup de M. Duthilleux (couverture illustrée par Carzou), Deuil en 24 heures de M. Thiriet, La Visite imprévue de M. Berthomieu... Quant à Parade, ce ballet d'E. Satie, créé en 1917, c'est en 1960 seulement qu'il a été publié.
Mais les musiciens français n'ont pas pour autant négligé les autres formes : nombreuses sont en effet les partitions de grandes compositions instrumentales reçues en 1960 et 196I : Symphonies de J. Rivier, de A. Jolivet, de D. Milhaud, de H. Martelli, de P. Sancan, Concertos de C. Pascal, de P. Capdevielle, de A. Tansman... Un certain nombre d'œuvres instrumentales « à programme » ou de circonstance sont également à signaler : Tombeau de Mireille de H. Tomasi, Improvisation pour piano en hommage à Édith Piaf de F. Poulenc, Les Funérailles de Phocion de D. Milhaud (une des transpositions de tableaux célèbres demandées par la RTF à quelques-uns de nos musiciens), Rhapsodie malgache de R. Loucheur...
En ce qui concerne la musique vocale nouvelle, on remarque aussi pour la même période, sans oublier de nombreuses mélodies sur des poèmes contemporains, une relative abondance d'œuvres françaises d'assez longue haleine : Cantate de la Croix de Charité de D. Milhaud (Loys Masson), Requiem de D. Inghelbrecht, Te Deum de H. Barraud, Cantate à 4 voix sur des psaumes de P. M. Dubois, Messe de Nativité de H. Tomasi, Requiem de M. Duruflé, Nativité, oratorio de G. Migot, Messe de Jubilé de D. Lesur... En outre, les éditeurs français - parisiens faut-il ajouter, l'édition musicale française étant malheureusement concentrée dans la capitale - accueillent des auteurs étrangers (J. Absil, H. Badings, H. Gagnebin, A. de Manfred, R. Vuataz...) dont quelques œuvres nouvelles sont aussi entrées dans nos fonds.
Quant aux publications musicologiques, l'apport de la France, sans être aussi brillant que celui de l'Allemagne, par exemple, mérite cependant d'être souligné : en effet, les collections de la Société française de musicologie se sont enrichies de deux volumes reçus par dépôt légal : les Chansons à la Vierge de Gautier de Coincy éditées par Jacques Chailley, et un excellent choix d'Airs de cour pour voix et luth du début du XVIIe siècle, édités par André Verchaly. Le CNRS d'autre part a permis l'édition critique, dans la collection Les Luthistes, d'un volume qui nous a été déposé, d'Œuvres d'Adrian Le Roy. Premier livre de tablature de luth. 155I. Édition et transcription par André Souris et Richard de Morcourt. Introduction historique de Jean Jacquet. Enfin le Te Deum de Marc Antoine Charpentier, les Fantaisies pour orgue de Charles Guillet, ont fait l'objet de bonnes éditions, comptant aussi parmi les derniers enrichissements au titre du dépôt légal.
Acquisitions. - Si, en tête de nos acquisitions figurent par principe les œuvres des auteurs français édités à l'étranger (J. Francaix, J. Martinon, D. Milhaud, F. Poulenc, sans oublier P. Boulez dont quelques compositions figurent parmi les « best sellers » de l'Universal-Edition de Vienne), beaucoup plus nombreux sont, bien entendu, les ouvrages récents dus à des auteurs étrangers dont nous avons cru devoir nous enrichir : il serait fastidieux de tout citer, contentons-nous de signaler par exemple que nous avons acquis des partitions d'opéras récemment créés à. l'étranger et dont certains devaient du reste être présentés à Paris : Aniara de K. B. Blondhal (Londres, 1959), Œdipus der Tyrann de C. Orff (Mayence, 1959), Der Prinz von Homburg de H. W. Henze (Mayence, 1960), The Diary of a madnan de H. Searle (Mayence, 1959), et un choix ample, quoique sévère, d'œuvres instrumentales et vocales d'auteurs les plus représentatifs des diverses écoles musicales étrangères actuelles.
Les publications musicologiques de plusieurs pays étrangers (Allemagne, Angleterre surtout) tiennent certes plus de place dans notre budget d'acquisitions que n'en peuvent tenir les nôtres dans l'ensemble des dépenses de nos voisins... En effet, nous avons souscrit et souscrivons quand il convient aux éditions et rééditions d'œuvres complètes (Bach, Gluck, Haendel, Josquin des Prés, Mozart, Palestrina, Purcell, Telemann..., Bruckner, Reger...) ou de collections, encyclopédies, dictionnaires, monographies importantes, sans oublier les périodiques (une trentaine).
D'autre part, le procédé photographique, en particulier le microfilm, nous permet de réunir patiemment une collection maintenant assez importante de manuscrits polyphoniques des XIVe, xve, XVIe siècles conservés à l'étranger, et aussi de compléter notre collection d'éditions françaises du XVIe siècle; les prospections entreprises à l'occasion de la préparation du « Répertoire international des sources musicales » nous permet de découvrir petit à petit, dans le monde entier, des parties jusqu'alors non retrouvées et même des éditions françaises entièrement inconnues. Une bonne partie des enrichissements de la Bibliothèque de l'Opéra consiste aussi en documentation photographique : scènes de théâtre lyrique (en France ou à l'étranger), décors, portraits...
Enfin, dans le domaine de l'antiquariat, le Département de la musique a pu, grâce à des crédits exceptionnels, s'enrichir de quelques pièces du plus grand intérêt :
Des éditions du XVIe siècle :
- Premier (-quart) livre du Recueil des recueils de chansons à quatre... - Paris, Du Chemin, 1561-1567;
- Psalmi quinquagesimi... enodatio, eleganter musice Concinnata, a Simone Ioliéo. - Lyon, G. et M. Beringen, 1552 (deux parties);
- Liber septimus cantionum sacrarum quatuor vocum... autore Tho. Cricquillon. - Louvain, Phalèse, 1562 (une partie).
(nous avons cru devoir acquérir cette partie séparée, bien qu'imprimée hors de France, de motets du musicien français Créquillon);
Des manuscrits autographes :
L'Éventail de Jeanne, ballet composé par Ravel, Roussel, Schmitt, Auric, Ferroud, Ibert, Delannoy, Roland-Manuel, Milhaud, et Poulenc pour Mme Jeanne Dubost, chez qui il a été créé en 1933, avant d'être repris à l'Opéra sous une forme plus étoffée;
Caprice, mélodie de jeunesse de C. Debussy, et, surtout l'acte 1 presque entier du Martyre de saint Sébastien dont l'orchestration a été complétée de la main d'André Caplet sur le manuscrit autographe de Debussy : nous avions reçu en don il y a quelques années, les actes II à IV presque complets de cet exceptionnel document, dont nous possédons par conséquent maintenant la presque totalité.
Dons. - L'exemplaire dont nous disposons nous ayant été envoyé comme don par l'éditeur, c'est dans ce chapitre qu'il convient de signaler le premier volume du Répertoire international des sources musicales (RISM) préparé ici-même : Recueils imprimés. XVIe-XVIIe siècle. Ouvrage publié sous la direction de François Lesure. I. Liste chronologique. - München-Duisburg, G. Henle, 1960.
Plusieurs dossiers documentaires nous ont été donnés : on citera tout particulièrement les papiers d'André Tessier, d'Yvonne Rokseth, de Jeanne Marix, et surtout un incomparable ensemble de documents originaux (carnets autographes, lettres...) concernant Paul Dukas, mine que le futur historien du musicien ne saura se dispenser de prospecter.
Des manuscrits autographes de Florent Schmitt (nombreuses œuvres, de la jeunesse à la mort), d'Henri Rabaud, de Charles Koechlin, de G. Charpentier (Louise), de Ravel (Alborada del gracioso), sont aussi entrés dans nos fonds, grâce à la générosité des familles ou des amis des musiciens.
Enfin, il serait injuste de ne pas mentionner l'entrée au Musée de l'Opéra à titre de dons, du portrait de Rose Caron par Léon Bonnat, du buste de la Pavlova par Malvina Hoffmann.
Échanges. - Si quelques éditions d'œuvres de compositeurs vivants polonais ou tchèques, quelques publications musicologiques de Pologne, de Tchécoslovaquie, de Roumanie sont entrées dans nos fonds en échange de partitions de musique française, c'est surtout avec la Russie, et en particulier la Bibliothèque Lénine de Moscou que nos échanges ont été les plus fructueux. Nous en avons en effet non seulement reçu des œuvres de compositeurs russes vivants, mais de nombreux volumes de collections d'œuvres complètes des classiques russes : Glinka, Rimsky-Korsakov, Tchaïkovsky...
Si, du point de vue national, on peut être fier de la qualité, de la vigueur de notre école musicale contemporaine et de sa réputation à l'étranger, il est permis aussi de s'en réjouir au point de vue de nos bibliothèques, car c'est pour nous une double source d'enrichissement : comme dépôt légal et comme monnaie d'échanges. Mais, on ne peut que déplorer la carence de nos publications musicologiques, la France est, en effet, probablement le seul grand pays à n'avoir en cours aucune publication nationale d'œuvres complètes d'un auteur. Alors que les Allemands en sont à faire une 2e édition des œuvres de Bach, de Mozart, l'édition Lully, l'édition Rameau ne sont pas terminées; toutefois, il est permis d'espérer la reprise prochaine de l'édition de Rameau.
Bibliothèque de l'Arsenal.
- Voir : dans les Informations les rubriques Ex-libris et Société des bibliophiles françois, pp. 500-50I.
Bibliothèques universitaires.
Nancy (Meurthe-et-Moselle).
A l'occasion de la XXXe réunion à Nancy, du 16 au 19 mai 1962, de l'Association des physiologistes de langue française, Mlle G. Koest, conservateur de la section médecine de la Bibliothèque de l'Université, a organisé dans le cadre de sa bibliothèque, une exposition d'ouvrages anciens de physiologie.
L'opuscule commémoratif distribué aux congressistes contient trois articles : La Faculté de médecine de Nancy, par le professeur A. Beau, doyen de la Faculté, Le Musée historique lorrain à Nancy, par A. France-Lanord, conservateur du Musée, et, Le Livre de physiologie du XVIe au XVIIIe siècle, par G. Koest. Dans cette étude, l'auteur résume l'évolution de la physiologie, telle que l'illustre son exposition, depuis Jean Fernel (1542) et Michel Servet (1553), jusqu'à Albert von Haller (1757-1766) et L. Spallanzani (1767). Les dernières années du XVIIIe siècle sont marquées par les découvertes de L. Galvani (1791) et de A. Lavoisier (1778-1793), publiées sous forme de mémoires. Il se termine sur l'oeuvre de F. X. Bichat (1800-180I), qui crée la biologie positive et la dégage définitivement de la métaphysique. Désormais l'ère historique de la physiologie est close. De beaux fac-similés de pages de titres ornent cette étude.
Bibliothèques municipales.
Abbeville (Somme).
La Bibliothèque municipale d'Abbeville a participé par le prêt d'aquarelles, de gravures et de cartes anciennes à l'exposition « La Chasse au gibier d'eau » qui s'est tenue au Musée Boucher de Perthes du 26 mai au 9 septembre 1962. Grâce aux prêts consentis par les bibliothèques municipales d'Amiens et de Lille et par la bibliothèque centrale du Museum national d'histoire naturelle pour compléter son propre fonds, elle peut présenter aussi plusieurs vitrines d'ouvrages anciens et modernes sur l'ornithologie et la chasse de la sauvagine, tandis qu'un libraire de la ville expose, dans une autre salle voisine, les ouvrages qui sont actuellement en vente sur le même sujet.
Bayonne (Basses-Pyrénées).
Le 25 juin, était inaugurée au Musée basque, par le Dr Grenet, maire de Bayonne, et en présence de nombreuses personnalités locales, l'exposition « Bayonne historique et pittoresque », qui devait durer jusqu'au 21 juillet 1962.
Réalisée par la Bibliothèque de la Ville et le Musée basque cette exposition offrait une rétrospective de l'œuvre de deux Bayonnais du début du siècle, dont l'un, Edouard Ducéré avait été conservateur de la bibliothèque de 1882 à 1910. Un de ses ouvrages - parmi d'autres - avait été illustré à l'eau-forte, par un autre Bayonnais, Ferdinand Corrèges, et portait le titre qui devait donner son nom à l'exposition : « Bayonne historique et pittoresque ». Sur ce thème étaient rassemblées un certain nombre d'œuvres de cet artiste qui autant qu'un illustrateur de livres, fut un peintre de talent. Esquisses préparatoires, carnets de croquis, aquarelles, lavis, dessins à la plume, tableaux à l'huile, formaient avec les gravures et les manuscrits de l'œuvre de Ducéré, un ensemble de plus de 60 pièces. Aux collections de la Bibliothèque (manuscrits, livres et gravures) et du Musée basque s'ajoutaient des prêts et des dons de collectionneurs locaux, parmi lesquels des tableautins de l'époque des crinolines (dus au père de l'artiste) qui séduisirent incontestablement le public.
De cette exposition devait naître le projet d'une « Association des amis du Vieux Bayonne ».
Caen (Calvados).
La Bibliothèque municipale de Caen a présenté dans les vitrines et sur les présentoirs de la section des Jeunes une exposition sur les livres de prix du XIXe siècle. La plupart portaient des marques d'appartenance du Lycée de Caen ou d'établissements d'enseignement d'autres villes normandes et voisinaient avec un choix de grands ouvrages aux cartonnages coloriés et dorés traditionnellement offerts en prix : livres d'édification, d'histoire, de voyages et les albums rouges de la célèbre Collection Hetzel. Cette présentation était complétée par des images, diplômes, certificats, palmarès, discours d'usage et quelques pièces ayant appartenu au Père Pierre Sanson dont les livres sont conservés à la bibliothèque.
Calais (Pas-de-Calais).
Le samedi 4 mai 1962 s'est ouvert en l'Hôtel de Ville de Calais, l'exposition d'histoire locale organisée en collaboration avec la société « Les amis du Vieux Calais », dont les fonctions de conseiller historique sont exercées par l'archiviste-bibliothécaire. Inaugurée par M. Jacques Vendroux, député-maire, cette exposition, particulièrement riche en objets et documents gracieusement prêtés par des collectionneurs locaux (plans, peintures, gravures, vestiges archéologiques, armes, médailles, étains, faïences, costumes, affiches, etc...), présentait des pièces appartenant aux Archives et à la Bibliothèque municipale - « Comptes des baillis de Calais » de 1307 à 1326-livres d'heures des XIVe et xve siècles -Premiers registres d'État-Civil de Calais - Une ancienne clef de la ville - Armoiries - Lettres de Jean-Jacques Rousseau, George Sand, Lamartine, Brummel..., etc..., M. Jacques Vendroux prêta notamment aux organisateurs le voile de baptême des Stuart. On évalue à près de 5.000 le nombre des visiteurs de l'exposition, ouverte du 4 au 16 mai.
Carcassonne (Aude).
M. R. Descadeillas, conservateur de la Bibliothèque municipale de Carcassonne, a soutenu une thèse du 3e cycle sur le sujet : « Rennes et ses derniers seigneurs : 1730-1820. Contribution à l'étude économique et sociale de la baronnie de Rennes au XVIIIe siècle ».
Chartres (Eure-et-Loir).
L'Annexe de la Bibliothèque de Beaulieu a été inaugurée le Ier juillet 1962 en présence de Me Pichard, maire de Chartres. Cette inauguration avait été précédée d'une réunion de tous les habitants de ce nouveau quartier d'H.L.M., intéressés par l'ouverture d'une bibliothèque et par une soirée consacrée à un montage de lecture.
L'annexe est installée dans un garage à bicyclettes prêté par l'administration H.L.M. et aménagée par l'O.M.J. et la Bibliothèque municipale. L'ouverture a coïncidé le Ier juillet avec la fête du quartier, ce qui amena de nombreux curieux, et avec le début des vacances, ce qui permettra aux enfants de ce quartier pour lesquels les espaces de jeux ne sont pas encore aménagés, d'avoir au moins la possibilité d'emprunter des livres. La responsabilité d'assurer le prêt sera confiée, dès que cela sera possible, aux responsables de l'équipe Bibliothèque de quartier, comme cela se passe déjà dans une autre banlieue de Chartres (annexe de Rechèvres, organisée dans le cadre de la « Maison de jeunes »).
Dijon (Côte-d'Or).
La Bibliothèque publique de Dijon mettra bientôt à la disposition des chercheurs, munis d'une autorisation du conservateur, ses médailliers dont la mise en ordre a été effectuée naguère par M. Jean-Baptiste Giard, bibliothécaire au Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale. Outre l'ancienne collection des Jésuites, composée en grande partie de monnaies impériales romaines, les médailliers renfermeront les monnaies de l'ancien fonds de l'Académie de Dijon qui, dans un esprit de coopération, a pris la louable initiative de déposer à la Bibliothèque une partie de ses collections. Jusqu'ici il n'existait pour ce fonds qu'un inventaire manuscrit sommaire rédigé à la Révolution, peu après la confiscation des biens de l'Académie (Arch. départ, de la Côte-d'Or, Q. 883). Le nouveau classement entrepris permettra désormais de consulter plus aisément les pièces de monnaie et facilitera l'établissement du catalogue futur. Pour les numismates avisés, il convient de signaler que ladite Académie conservera chez elle, jusqu'à nouvel ordre, trois petites collections : Charrey (monnaies romaines), Lejeay (monnaies carolingiennes, royales françaises, féodales et étrangères) et Guéneau d'Aumont (monnaies féodales, jetons et médailles), dont, malheureusement, seule la dernière a été répertoriée. Le Musée de Dijon possède également des collections : la principale, la collection Trimolet, dont il existe un inventaire numérique sommaire, sera vraisemblablement bientôt déposée à la Bibliothèque.
Mulhouse (Haut-Rhin).
La Bibliothèque municipale a abrité du 20 juin au 21 juillet une exposition Van Gogh 1. Elle comprenait 80 reproductions de peintures et dessins choisis dans son œuvre afin d'en expliquer l'évolution depuis ses débuts en Hollande jusqu'à sa mort à Auvers-sur-Oise. Sur 17 panneaux se trouvait schématisée la recherche d'une expression que Van Gogh, malade, génial, inquiet, poursuivit toute sa vie. C'est ce que mit en relief un professeur du Lycée de garçons au cours de plusieurs visites commentées, suivies par un grand nombre de lecteurs de la Bibliothèque municipale. Le matériel et les œuvres exposées ont été prêtés par les Éditions Braun.
Narbonne (Aude).
Le 22 juin 1962, a été inaugurée l'exposition « Les tragiques grecs » organisée par la Bibliothèque municipale de Narbonne avec le concours de la Bibliothèque municipale et de la Bibliothèque universitaire de Toulouse 2.
Pau (Basses-Pyrénées).
A la suite du dernier concours organisé par « L'Heure joyeuse » de la Bibliothèque municipale de Pau, de jeunes lecteurs ont exprimé le désir de participer plus activement à la vie de la Bibliothèque.
Ce sont de jeunes volontaires âgés de treize ans, élèves de classes de 4e qui ont accueilli avec beaucoup de joie l'idée de préparer une exposition. Ils ont choisi parmi les auteurs de leur programme : Molière.
Aidés dans leurs recherches par Mlles Kuntz et Clément, responsables de la Bibliothèque des Jeunes, ils ont étudié avec beaucoup de soins une biographie de Molière. Ils ont ensuite fait un choix de livres anciens destinés à être exposés. Il faut signaler qu'ils ont été très sensibles à la beauté des livres et des reliures anciennes qui ont été pour eux une révélation. Ils ont décidé eux-mêmes de présenter l'exposition sous forme de tableaux chronologiques intitulés : Le Temps de J. B. Poquelin - J. B. Poquelin devient Molière - Molière auteur - Les différentes éditions des œuvres de Molière - Molière et ses familiers - Molière et son temps. Ils ont élaboré eux-mêmes les notices, quelquefois fort naïvement. Le tout est accompagné d'un dessin représentant la troupe de Molière en tournée, d'une carte de France indiquant les principales villes où Molière et ses comédiens avaient joué ainsi que deux vitrines où sont exposés la cassette d'Harpagon, la galère des Fourberies de Scapin, le gros Plutarque à mettre les rabats, un chapeau et une fraise de médecin.
Les invitations envoyées ont été rédigées et imprimées par les jeunes.
Toulon (Var).
La Bibliothèque municipale de Toulon a organisé avec la collaboration du Comité national du livre illustré français une exposition de livres illustrés par des peintres et graveurs contemporains 3.
Cette exposition - la quatrième qui se soit tenue à la Bibliothèque municipale de Toulon depuis 1949 - réunissait les livres, illustrés par 86 artistes contemporains, parus depuis 1957. Elle a notamment fait connaître les noms d'artistes jeunes encore ou que le Livre n'avait pas attirés jusqu'à présent.
Elle a permis, en outre, de présenter les recherches réalisées par certains maîtres-imprimeurs à l'instigation de la Société typographique de France, sur l'ouvrage de Paul Valéry : Introduction à la méthode de Léonard de Vinci.
Elle a été inaugurée le 29 juin 1962 par M. Maurice Arreckx, conseiller général du Var, maire de Toulon et présentée par M. E. Coulet, conservateur de la bibliothèque municipale de Toulon.
Pendant la durée de l'exposition, M. E. Coulet a organisé un certain nombre de visites spécialement réservées aux élèves de l'École des Beaux-Arts et aux apprentis typographes du Syndicat du Livre.
Versailles (Seine-et-Oise).
L'Exposition du deuxième Centenaire de l'Hôtel des Affaires étrangères et de la Marine, en attirant l'attention sur la Bibliothèque, nous a valu depuis l'an dernier, un grand nombre de visites de Français et d'étrangers, individuelles ou en groupes, qui se sont succédé à un rythme de plus en plus rapide.
Outre ces visites devenues normales maintenant, les salons de la Grande Galerie ont été le théâtre de plusieurs manifestations.
Le 2 décembre, à l'occasion de l'Assemblée générale de la Société des amis de la Bibliothèque, une conférence avec projections inédites fut donnée par M. René Herval, président des Écrivains normands, et ancien président de l'Académie de Rouen, sur Le Beau pays de Jules Barbey d'Aurevilly.
Le dimanche 25 février, eut lieu, en hommage à Gabriel Fauré, un concert présenté et commenté par M. Jacques Perdriel, avec le concours du maître Gallois-Montbrun, directeur de l'École nationale de musique de Versailles, de ses professeurs et élèves. Ce concert était au bénéfice tant de la Croix Rouge que de la Société des amis de la Bibliothèque.
La Société d'amis a pu offrir à la Bibliothèque plusieurs pièces intéressantes, et notamment l'an dernier, le Missel d'autel de la Chapelle royale de Trianon (1777), puis, au début de cette année, les trois volumes du Racine de Didot (180I), exemplaire de Louis-Philippe d'Orléans, ainsi qu'un important recueil de gravures d'Aveline sur Versailles, à la fin du XVIIe siècle, en coloriage d'époque.
Le Comité du Mai de Versailles a choisi la Bibliothèque pour deux de ses représentations : ces concerts, l'un de clavecin et flûte, avec J. P. Rampal et R. Veyron-Lacroix, l'autre, de harpe, avec Lily Laskine, ont obtenu un plein succès dans un cadre parfaitement adapté aux sonorités de la musique de chambre.
C'est ce cadre qu'a élu également la Télévision française pour enregistrer, à l'intention des spectateurs de l'émission de Mme Denise Billon, La Musique et la Vie, un concert de clavecin du maître Ralph Kirkpatrick qui interpréta deux morceaux de Rameau, Sarabande et Les Cyclopes.
Don J. et H. Lebaudy. - Le 22 juin, a été reçu officiellement par M. Julien Cain, directeur général des bibliothèques de France, et M. André Mignot, député-maire de Versailles, en présence de nombreux représentants de la Préfecture de Seine-et-Oise et de la Municipalité, des bibliophiles françois, des Amis de la Bibliothèque nationale, de la Société des amis de la Bibliothèque de Versailles, de l'Académie de Versailles..., etc... le don le plus précieux qui ait jamais été fait à la Bibliothèque et qui convienne le mieux à l'ancien hôtel des Affaires étrangères et de la Marine ainsi qu'au caractère de ses collections qu'il vient, comme par miracle, compléter : plus d'un millier de volumes, tous remarquables ou exceptionnels à plusieurs égards, dont 330 manuscrits, d'un grand intérêt historique, diplomatique, maritime ou même littéraire, par exemple le Journal autographe du neveu de Colbert, Torcy, secrétaire d'État aux Affaires étrangères, contenu dans deux portefeuilles, chefs-d'œuvre de la reliure mosaïquée du début du XVIIIe siècle.
Les imprimés comprennent notamment les éditions dites originales des classiques du XVIIe siècle, depuis la série de l'Astrée, ou celle des Maximes de La Rochefoucauld, avec la rarissime clandestine de Hollande de 1664, jusqu'aux Bossuet, annotés ou aux armes, et ce Télémaque interdit de 1699.
Cet ensemble, auquel il faut joindre, outre plus de 1.800 Mazarinades, une série unique de recueils d'eaux-fortes de Jacques Callot et près de 500 vues de villes et paysages gravés par Israël Silvestre, a été généreusement remis par M. et Mme Jean Lebaudy, sous le nom « Collection Jean et Henriette Lebaudy » qui désormais fait suite aux Réserves royales de la Bibliothèque de Versailles.
Une exposition a été ouverte des pièces essentielles de ce don auquel doit s'ajouter, plus tard, le reste de la Bibliothèque Lebaudy (XVIe et XVIIIe siècles) qui a déjà fait l'objet de catalogues luxueusement imprimés.