Le prêt à la Bibliothèque municipale de Tours. Une solution originale

René Fillet

Après avoir utilisé pendant un certain temps le système Browne, la Bibliothèque municipale de Tours a été contrainte de l'abandonner par suite de l'insuffisance de son personnel par rapport au volume très important de ses prêts. Partant d'une étude attentive et critique de la technique d'enregistrement photographique du prêt, M. René Fillet a mis au point un système original basé sur l'enregistrement phonique et l'utilisation de fiches mécanographiques triées à l'aide d'une machine électronique. L'auteur étudie ensuite, avec chiffres à l'appui, les modalités d'application de cette technique aux sections de prêt des bibliothèques municipales, suivant le nombre plus ou moins important de leurs prêts hebdomadaires.

Parmi les problèmes à résoudre lors de l'installation de la Bibliothèque municipale de Tours dans ses nouveaux locaux, figurait en bonne place le choix d'une technique de prêt 1. Le système Browne nous parut alors le meilleur : il était parfaitement mis au point par des années de pratique dans les bibliothèques anglaises, il était facile à mettre en œuvre puisque les livres étaient déjà équipés d'une fiche de prêt, le déroulement simple et coordonné de ses opérations ne nécessitait aucun apprentissage du personnel. Sa rigueur dans le domaine des rappels nous séduisait également puisque nous nous trouvions devant deux délais différents : une semaine pour les nouveautés, trois semaines pour les autres ouvrages, délais qu'il fallait faire observer strictement par les lecteurs : des pochettes (ou « tickets ») de couleurs différentes résolvaient la difficulté.

Effectivement la formule donna satisfaction pendant au moins... quatre mois : le deuxième mois après l'ouverture notre chiffre de prêt était doublé, au dixième mois il était triplé 2. Les lundi, jeudi, samedi, étaient des jours de pointe avec une particulière affluence entre 15 h. et 18 h. 30. Or le système Browne impose la recherche devant le lecteur de la pochette contenant la fiche de l'ouvrage rendu puisqu'il faut avoir des pochettes libres pour emprunter des livres : chaque usager attend donc de 15 à 45 secondes suivant le nombre de livres rapportés. L'effet cumulatif de ces arrêts aboutissait à la formation de files d'attente fort désagréables pour tous, usagers et employés.

Une employée vint en renfort au guichet « retour » du bureau de prêt. Il apparut très vite que le gain de temps était faible, car les deux jeunes filles se gênaient mutuellement devant la longue rangée des tiroirs contenant les fiches de prêt; les appareils rotatifs, s'ils réduisaient notablement la grande fatigue physique du personnel obligé de travailler courbé au-dessus des tiroirs, imposaient des temps morts encore importants. Si bien que les files d'attente au retour des livres ne diminuaient guère; à la sortie il n'y en avait pas : là une employée de plus doublait effectivement la rapidité d'écoulement des lecteurs.

D'autre part, les tâches purement matérielles s'accroissaient : l'intercalation des fiches de prêt devenait de plus en plus longue, et l'employée, qui tout d'abord ne venait en renfort qu'aux seules heures de pointe, resta finalement presque en permanence pour reclasser les livres sur les rayons et intercaler les fiches de prêt. Cependant le nombre de lecteurs allait toujours croissant; et l'employée supplémentaire ainsi affectée au prêt manquait cruellement au service de l'inscription et du catalogage, car il fallait sans arrêt acheter des livres 3 afin de regarnir ces rayons, « beaux de la beauté du désert ».

Enfin la mise en route d'une section d'adolescents nous apparaissait indispensable afin de faire disparaître la fâcheuse solution de continuité existant entre la section « jeunes » et la section « adultes » ; cette création allait absorber la plus grande partie du temps de la sous-bibliothécaire qui dirigeait le service du prêt. Le problème du personnel se posait donc avec acuité puisqu'il était un goulot d'étranglement pour le développement de cette activité de la Bibliothèque municipale.

Puisqu'il était impensable d'obtenir de la municipalité l'application de la doctrine de nos collègues britanniques : un assistant de plus pour 35.000 prêts de plus, nécessité devenait mère d'ingéniosité : il fallait trouver une autre technique.

En juin 1958, la parfaite description d'une technique d'enregistrement photographique du prêt dans l'ouvrage de Corbett 4 devait nous conduire à l'adoption d'un procédé d'enregistrement phonique! Des raisons convergentes nous y poussèrent, fondées sur :
- l'analyse du rôle des méthodes de prêt;
- l'étude des modalités techniques.

Si l'on considère le fonctionnement d'une section de prêt, il apparaît évident :
- qu'il est toujours indispensable de pouvoir retrouver qui détient les livres non rendus;
- qu'il n'est pas nécessaire, par contre, de savoir dans tous les cas quels livres a lu tel lecteur, quels lecteurs a eu tel livre, si les lectures de vacances sont différentes, etc... car ces renseignements ne sont pas tous exploitables dans les mêmes conditions.

Il semblerait donc qu'il faille placer au premier rang des préoccupations la localisation des livres non restitués, et qu'elle conditionnerait la recherche d'autres informations sur les relations livres-lecteurs : le choix de la technique de prêt serait prépondérant.

Cependant, si l'on veut que la lecture publique progresse, avec le moins d'empirisme possible, il est essentiel de déterminer d'abord et avant tout quels éléments de sociologie de la lecture chaque bibliothèque doit recueillir, selon sa situation particulière : ils représentent l'objet n° 1 du bibliothécaire de lecture publique désireux d'étendre le rayonnement de sa section et il devrait donc :
- d'abord déterminer quelle documentation sur la lecture doit être rassemblée ;
- en déduire quelle technique de prêt serait employée.

Par conséquent la technique de prêt serait choisie non pas a priori, mais parce qu'il aurait été estimé que tel renseignement sur la lecture publique est indispensable, tel autre utile, tel autre enfin négligeable ou superflu, et parce que cette technique de prêt permettrait d'obtenir des renseignements en même temps qu'elle remplirait son rôle de contrôle.

Mais en fait les fins respectives de la technique de prêt et de la sociologie de la lecture doivent être distinguées :
- l'objectif unique d'une méthode de prêt est de pouvoir indiquer, si besoin est, quel lecteur a emprunté tel livre et à quelle date il devait le restituer : c'est une police des prêts dont les renseignements ne doivent être exploités que si le livre n'est pas rendu;
- ce but a été progressivement masqué par le souci d'étude sociologique de la lecture qui s'est fait jour plus tardivement, si bien que l'on a tendu - et que l'on est arrivé en fait - à confondre trop souvent police des prêts et recherche d'information sur la lecture, cette dernière visant à analyser le comportement du lecteur de la bibliothèque;

et s'il y a confusion, elle ne doit exister que parce que les moyens mis en œuvre sont parfois semblables : les fiches de prêt et de lecteurs peuvent servir à deux fins, ou parce que nos moyens financiers sont insuffisants pour nous permettre de mener efficacement de vraies enquêtes sur la sociologie de la lecture et que nous devons modérer nos ambitions.

Mais il importe de bien avoir toujours cette distinction présente à l'esprit de façon à ne pas hésiter à séparer ces deux objectifs lorsque les circonstances l'exigent.

Si en effet, dans certain cas, les moyens de la recherche sociologique et de la police des prêts coïncident car ils permettront de répondre à toutes les questions qui doivent être posées, en d'autres cas les moyens devront être différents, ou ne coïncideront que partiellement. Ces cas sont déterminés par les exigences respectives du contrôle des prêts et de la sociologie de la lecture.

Les exigences d'un contrôle rigoureux des prêts étant précisées plus haut, quel critère déterminera les éléments de sociologie de la lecture que nous devrons rassembler? Essentiellement, nous semble-t-il, le nombre de prêts effectués, lequel est la résultante des caractéristiques de la bibliothèque : population, équipement culturel, situation géographique de la ville, emplacement et architecture de la bibliothèque qui aura ou non des salles spécialisées, des annexes, des bibliobus, importance plus ou moins grande accordée à la lecture publique par le bibliothécaire, le comité d'inspection et d'achats, la municipalité, et qui se traduit par une certaine répartition intérieure des crédits et du personnel.

Comment conjuguer ou dissocier ces exigences ? Pour la commodité de l'exposé nous classerons les bibliothèques en trois groupes, le passage de l'un à l'autre s'effectuant, selon nous, en tenant compte de deux considérations : la technique de prêt n'est plus adaptée au nombre de lecteurs, l'augmentation du nombre des prêts est telle que l'utilisation des éléments d'enquête recueillis sur la lecture n'est plus possible par suite de leur surabondance. Chacun de ces motifs pourra peser d'un poids différent suivant la bibliothèque : il ne faut pas oublier que tout ceci est fluctuant, relativement imprécis, soumis surtout à une « dynamique de vie » qui impose de constantes adaptations.

Lorsqu'il y a peu de prêts, il faut recueillir le maximum de renseignements individuels sur la lecture et les usagers : le couple lecteur => livre doit être étudié sous tous les éclairages possibles, leurs rapports saisis dans toutes leurs articulations. En effet, connaître les préférences, les préventions, les réactions de chaque lecteur est essentiel, car elles ont ou peuvent avoir une grande importance par leurs répercussions : s'il y a peu de lecteurs, tous peuvent et doivent être satisfaits. Le système Newark se prête particulièrement à cette forme d'enquête, et il importe moins en ce cas que les opérations soient relativement longues puisque le nombre de lecteurs est faible. Cette technique implique le traitement individuel de chaque lecteur, ce qui est ici très important psychologiquement : c'est son livre qui est inscrit sur sa carte; la fiche de chaque lecteur et celle de chaque livre peuvent être récupérées lorsqu'elles sont remplies : des diagrammes de lecture précis, suggestifs, utiles, pourront être établis, à condition d'analyser correctement les données, ce qui n'est pas toujours facile.

Lorsque le nombre de prêts augmente, l'effectif des lecteurs est trop élevé pour qu'une étude individuelle systématique soit possible : l'individu cède ici le pas à la collectivité des lecteurs dont se détacheront seulement quelques usagers choisis suivant des critères précis (échantillonnage sociologique), les rapports avec la bibliothèque tendent vers un plus grand anonymat. S'il est séparé du lecteur par le personnel, le bibliothécaire par contre connaît bien le livre qu'il commande après un choix réfléchi 5. C'est donc sur le livre qu'il faut concentrer l'information; mais le nombre des prêts interdit pratiquement l'utilisation des renseignements individuels : il faut limiter son ambition et, ignorant désormais du livre qui l'aura lu, se contenter de savoir combien l'auront emprunté.

Il est cependant tout aussi important de rechercher la satisfaction du lecteur, mais il faudra l'obtenir par d'autres formules qu'une adaptation individuelle parfaite et provoquée du livre au lecteur : on s'orientera vers un climat général de satisfaction qui résultera de l'application souriante et ferme d'une certaine discipline : la rotation des livres devra être rapide pour que le choix apparaisse sans cesse renouvelé et que les chances du lecteur de trouver le livre qu'il désire soient multipliées, le nombre de livres empruntés à chaque fois sera limité, les retardataires seront rappelés à l'ordre très vite et sanctionnés par l'amende, les livres demandés mis de côté aussi promptement que possible. Surtout, les opérations du prêt seront rapides et ne devront pas engendrer de risques d'erreur.

Le système Browne répond à ces préoccupations : deux coups de tampon sont rapidement donnés, les pochettes attribuées à chaque lecteur limitent le nombre d'ouvrages empruntés à chaque fois, les rappels à effectuer sont très rapidement déterminés. Il est possible de savoir combien de lecteurs a eu un livre et les fiches de prêt remplies peuvent être regroupées. Il est possible de faire des pointages sur les lectures de quelques usagers sélectionnés suivant des normes précises, puisqu'on insère la fiche du livre dans la pochette du lecteur et que l'on garde le tout pendant que l'usager a le livre en mains; le renseignement est fugace, mais le sondage, en sociologie, est une méthode qui a son efficacité.

Dans le cas d'un très grand nombre de prêts, quels renseignements rechercher dont on puisse tirer des conclusions sur le fonctionnement du service, permettant entre autres de remédier à ses insuffisances s'il y a lieu et d'envisager une politique d'avenir ?

Le stade du renseignement sur l'individu isolé est dépassé : la recherche ne peut plus avoir d'autre objet que collectif.

Il sera toujours intéressant de savoir combien de fois tel livre aura été emprunté, mais on pourra tout aussi bien se contenter de noter combien de livres de telle ou telle catégorie ont été prêtés chaque jour.

En ce qui concerne le lecteur, nous croyons qu'il est de mince intérêt de connaître les lectures individuelles de chacun des 4 ou 5.000 usagers de la bibliothèque. D'ailleurs comment utiliser cette masse de documents avec célérité et certitude ?

L'information de ce type ne pourra être quotidienne et devra être recherchée par le moyen d'enquêtes, de questionnaires qui viseront chaque fois un problème particulier.

Le renseignement important est donc autre : il faut situer la collectivité que doit desservir la bibliothèque : de quelle partie de la ville viennent les lecteurs, quelle est la répartition par âge, par sexe, par profession, comparée à l'ensemble de la population. Mais tout ceci sera obtenu indépendamment de la technique de prêt.

Celle-ci vise au but le plus dépouillé qui soit, nous l'avons écrit plus haut : désigner lorsque cela s'avère nécessaire, et seulement en ce cas, le lecteur qui n'a pas rendu le livre emprunté.

Le délai de prêt n'a pas à être respecté strictement : s'il y a un nombre élevé de lecteurs, il y a également beaucoup de livres sur les rayons; il suffit d'envoyer les cartes de rappel qui ramèneront les coupables lorsque s'est écoulé le temps au-delà duquel le livre doit coûte que coûte être rapatrié (à Tours ce temps est de 7 semaines); un correctif puissant est apporté à cette semi-liberté par l'amende due à partir de la 2e semaine. Qu'importe également que le lecteur ait 8 ou 10 livres chez lui au lieu de 4 : l'amende le ramènera à une plus juste conception de ses capacités de lecture s'il dépasse le délai de prêt; s'il ne le dépasse pas, l'inconvénient est vraiment faible.

Il est plus important de compenser, vis-à-vis du lecteur, ce que le service peut acquérir de mécanisé, d'impersonnel et de froid, en agissant dans deux directions : aménagement intérieur et conseil pour le choix des livres.
- L'aménagement de la salle de prêt devra la rendre accueillante, confortable; valable pour toutes les salles, ce souci devra retenir tout spécialement l'attention dans le cas d'une grande bibliothèque.
- Le conseil au lecteur peut se réaliser de deux façons : soit impersonnellement, mais efficacement, par l'insertion dans l'ouvrage des comptes rendus critiques dont il a fait l'objet : le lecteur prenant le livre sur les rayons pourra très rapidement avoir un aperçu du contenu et empruntera en connaissance de cause; soit le conseil personnel, dispensé par une personne qui est dans la salle à la disposition du public. Elle doit être autant que possible hors du bureau de prêt et du flot incessant et bruyant des usagers, dans une zone de calme, où elle accueillera le lecteur en lui consacrant le temps nécessaire. C'est le rôle de la personne qui dirige le service du prêt et pour qu'elle puisse le remplir, il faut la libérer d'autres tâches.

C'est là qu'intervient la technique de prêt, qui devra être efficace et précise tout en éliminant les manipulations inutiles, confiant à la machine les tris et classements qu'elle accomplit rigoureusement, ne laissant au personnel que les opérations qui exigent initiative et intelligence.

L'insuffisance du personnel dont nous disposions par rapport au volume des prêts nous imposait l'abandon du système Browne. Il fallait trouver une autre méthode et nous partîmes pour cela de la technique d'enregistrement photographique du prêt décrite par E. V. Corbett.

En quoi consiste-t-elle ? A microfilmer, avec un appareil à fort rapport de réduction (1/26) et susceptible de servir de lecteur de microfilm, soit : la fiche de prêt du livre emprunté, la fiche du lecteur, une carte de sortie numérotée portant la date de restitution de l'ouvrage, soit : la page de titre du livre, la fiche du lecteur, une carte de sortie numérotée portant la date de restitution de l'ouvrage. La fiche du lecteur lui est rendue, la carte de sortie numérotée est insérée dans la pochette du livre ainsi que la fiche de prêt du livre s'il y a lieu. Lorsque le lecteur restitue l'ouvrage, la carte de sortie est retirée du livre. Au bout d'un certain laps de temps, les cartes de sortie sont classées numériquement et les numéros manquants signalent les livres non rendus. La lecture du microfilm permet de retrouver très facilement le numéro de la carte de sortie et sur la même vue apparaîtront le nom et l'adresse du lecteur ainsi que la page de titre du livre, ce qui permettra d'établir la carte de rappel.

Autrement dit, l'élément de base est le numéro de sortie du livre dans la semaine. Si à l'examen les principes apparaissaient très séduisants, les modalités d'application l'étaient moins, et surtout il semblait que l'on n'avait pas exploité toutes les possibilités que la méthode offrait.

Des points faibles apparaissaient : la camera-lectrice était chère, fabriquée à l'étranger donc difficile à se procurer; le film revenait assez cher; en cas de panne de courant, il fallait prévoir un moyen de secours.

L'enregistrement sonore nous apparut aussi facile et moins coûteux d'exploitation que l'enregistrement photographique : un magnétophone coûte dix fois moins cher qu'une caméra-lectrice, les bandes magnétiques sont susceptibles de supporter des milliers d'enroulements. En cas de panne de courant, il était facile de recourir à l'éclairage de secours que doit posséder tout bâtiment public : le magnétophone qui consomme peu de courant pouvait fonctionner grâce à un convertisseur.

Les problèmes de mécanisation nous préoccupèrent plus longuement. Remplacer l'intercalation des fiches de prêt des livres qu'exige le système Browne par le classement manuel dans l'ordre numérique de cartes de sortie nous paraissait un non-sens dans une méthode qui met en œuvre des techniques modernes. L'intercalation de fiches de livres est déjà fastidieuse, mais Corbett soulignait combien le classement de fiches uniquement numériques est monotone, entraînant une baisse rapide de cadence qui l'obligea à établir un tableau de roulement du personnel; de plus l'attention faiblissait vite et cela entraînait des erreurs. Évidemment, cette opération pouvait se faire dans les heures creuses, mais puisqu'il s'agit de pallier l'insuffisance de personnel le but n'était pas atteint, et les heures creuses pouvaient également être employées à des tâches d'intérêt bibliothéconomique plus certain.

Nous avons alors recherché la solution vers le classement manuel de fiches perforées. De la documentation réunie 6, quelques constatations se dégageaient :
- les fiches perforées étaient relativement chères mais susceptibles de supporter autant de manipulations que les fiches de prêt des livres : c'est-à-dire qu'elles assuraient de 35 à 70 sorties d'ouvrages; elles pouvaient être perforées à la demande par le fabricant; leur format oscillait autour des 125 X 75 mm souhaités, ce qui permettait d'utiliser du matériel standard pour les classer;
- la sélection, opérée à l'aide de broches, était deux fois plus rapide que le classement manuel de fiches identiques non perforées et semblait éviter les erreurs que le tri manuel entraîne inévitablement (et que les spécialistes évaluent à 3 %);
- le matériel était peu coûteux puisqu'une pince à encocher seulement était nécessaire pour remplacer les cartes abîmées, manquantes, etc...

Cette formule, quoique préférable, ne nous semblait pas encore atteindre notre objectif : effectuer le maximum de prêts avec le minimum de personnel. Il fallait confier à la machine toutes les opérations qu'elle peut accomplir, pour laisser aux humains le temps de s'occuper des tâches exigeant de l'intelligence et de l'initiative, c'est-à-dire employer des cartes de sortie qui seraient triées mécaniquement.

Une documentation fut recueillie qui permit d'étudier les diverses solutions possibles. Le choix était offert entre :
- l'achat ou la location : onéreux, ils offrent l'avantage d'avoir les machines à demeure;
- le travail à façon : en recourant soit à un atelier de mécanographie spécialisé, soit à l'atelier de mécanographie d'une entreprise privée ou d'un service public.

La solution adoptée fut une solution mixte : achat de la machine de base 7, la trieuse, classant 650 cartes-minute, et entente avec une entreprise privée qui effectuait les autres opérations.

Les cartes de sortie, en dossier résistant, perforées par le fabricant, peuvent supporter 6 à 8 passages en trieuse. Elles sont un peu plus grandes que le format 125 X 75 mm, mais un entaillage spécial permet de les replier.

La nouvelle technique d'enregistrement sonore fut mise en œuvre le 2 février 1959. Le public devait être psychologiquement préparé à cette méthode, d'autant plus qu'elle obligeait à ramener à la même durée les deux délais de prêts en usage auparavant, qui différaient suivant qu'il s'agissait ou non de nouveautés. Deux affiches furent apposées dans la salle de prêt :
- l'une annonçait que le nouveau délai de prêt serait uniformément de deux semaines, quel que soit le livre choisi,
- l'autre invitait les usagers à lire attentivement une notice décrivant succinctement la technique et donnant quelques conseils :

Chères lectrices, chers lecteurs,

Depuis un an vous venez chaque jour plus nombreux emprunter des livres à la Bibliothèque municipale : vous étiez 4.420 inscrits au Service de Prêt à domicile au 31 décembre 1958 et vous avez lu 152.000 livres au cours de l'année.

Votre nombre même, votre fidélité et votre assiduité, s'ils sont pour tout le personnel de la Bibliothèque un sujet de fierté puisqu'ils prouvent que nous remplissons notre mission, sont également causes de soucis. Les 5.000 livres achetés, catalogués, reliés, équipés en un an uniquement pour le prêt se sont révélés insuffisants pour garnir des rayons que vous videz rapidement; un effort important devra être encore accompli en ce sens.

Et surtout vous êtes souvent obligés d'attendre quelques minutes avant de restituer vos ouvrages au bureau de prêt, car il y a des jours et des heures de pointe.

Nous pensons que le temps que vous perdez ainsi serait plus utilement consacré à votre choix dans les rayons. Aussi un nouveau système de prêt a été mis au point afin d'éviter les queues et le temps perdu.

Cette nouvelle méthode sera mise en application à partir du 2 février 1959.

Pour cela nous ne vous laisserons qu'une des quatre pochettes qui vous ont été attribuées lors de votre inscription : la pochette bleue, et vous devrez l'avoir sur vous lorsque vous viendrez emprunter des livres car ce sera la justification de votre inscription.

Le déroulement des opérations sera le suivant :

Après avoir choisi au maximum 4 livres - dont 2 nouveautés au plus - vous présenterez au bureau vos livres et votre pochette. Les prêts ayant été enregistrés au magnétophone, votre pochette vous sera rendue; dans chacun des livres aura été glissée une fiche portant la date de retour.

Lorsque vous restituez les livres, il nous suffit de retirer la fiche et vous franchissez le portillon : aucune attente puisque vous pénétrez aussi vite que peuvent être retirées les fiches.

Le rythme des opérations est donc accéléré et vous bénéficierez directement de cette nouvelle méthode.

Pour nous aider nous vous demandons seulement quelques précautions :

I. N'oubliez pas votre pochette bleue, car nous ne pourrions pas vous consentir de prêt.

2. Présentez votre pochette en même temps que vous tendez vos livres à l'employé : les quelques secondes gagnées sont précieuses lorsque nous sortons plus de I.000 livres par jour.

3. Ne perdez pas la fiche glissée dans le livre; cela n'empêcherait pas notre contrôle mais le rendrait plus long. Si cela vous arrivait, présentez votre pochette en même temps que vous rendez le livre et indiquez la date à laquelle vous l'avez emprunté.

4. N'empruntez pas plus d'ouvrages que vous ne pouvez en lire en 15 jours, car vous nous imposeriez des rappels nombreux qui nous compliquent la tâche... et vous coûtent cher.

N'oubliez pas que tous les livres, qu'il s'agisse de nouveautés ou d'autres ouvrages sont dorénavant prêtés pour la même durée soit 15 jours.

Comment s'effectuait désormais le prêt ?

Sept séries de 7.000 cartes de sortie sont en service; chacune porte une lettre qui caractérise la semaine de prêt; lettre et numéro de chaque carte figurent à la fois en signes lisibles par tous et en perforations « lisibles » par les machines.

Chaque matin de 9 à 10 heures, avant l'ouverture de la section de prêt au public (ou au cours de la journée dans les temps morts), la date de retour est apposée sur le nombre approximatif de cartes de sortie qui seront utilisées le jour même; ces cartes, classées dans l'ordre numérique croissant, sont placées dans des boîtes à portée de main de l'employée.

Lorsqu'un lecteur a choisi les livres qu'il veut emporter, il les présente au bureau, ainsi que sa carte de lecteur. L'employée introduit alors dans chaque livre une carte de sortie, en même temps qu'elle énonce devant le micro du magnétophone (dont la mise en route ou l'arrêt sont déclenchés par une commande à pied) les indications suivantes : lettre de série et numéro de la carte de sortie; nom et adresse du lecteur, numéro d'inventaire du livre et, s'il n'y a pas de file d'attente, le titre de l'ouvrage. Le lecteur part avec ses livres, chacun d'entre eux contenant la carte de sortie sur laquelle figure la date de retour.

La bande magnétique du magnétophone étant impressionnée sur ses 2 pistes, la bobine sur laquelle elle est enroulée est classée dans une boîte avec l'indication des lettres et numéros de sortie des prêts qui y ont été enregistrés.

Des compteurs actionnés au moment du prêt permettent d'obtenir des statistiques journalières par catégories d'ouvrages.

Quand le lecteur rapporte ses livres, les opérations sont très rapides : il suffit d'ouvrir le livre, de retirer de la pochette la carte de sortie, de vérifier la date de retour d'un coup d'œil : le lecteur entre immédiatement ou après versement de l'amende due, en cas de retard.

Les cartes de sortie sont groupées dans des tiroirs, séparées par séries (distinguées par la lettre, elle aussi perforée). Lorsque 5 semaines se sont écoulées, les cartes de sortie de la première série qui auront été rapportées par les lecteurs sont classées mécaniquement par la trieuse. Cette série, a priori incomplète puisque les lecteurs n'ont pas tous rapporté les livres empruntés, est comparée à une série-témoin par une interclasseuse qui classe à part les cartes du paquet-témoin correspondant aux cartes manquantes de la série examinée. Les numéros de ces cartes, relevés par une machine appelée « interpreter », permettent de retrouver la bobine sur laquelle ont été enregistrées les indications utiles pour le rappel : en plaçant le magnétophone sur la position « écoute » on entend la lettre de série et le numéro de la carte de sortie, le nom et l'adresse du lecteur, le numéro d'inscription du livre; il est alors facile d'établir la carte de rappel. La bande magnétique pourra servir à un nouvel enregistrement.

Si le livre n'est pas rapporté à temps, la carte de sortie manquante est refaite par nos soins et lorsque le lecteur rapportera le livre, il paiera, en sus de l'amende, le prix de la carte.

La mise de côté des ouvrages demandés par les lecteurs est facile. Lorsqu'ils sont rapportés, les livres placés sur un chariot sont emmenés dans le magasin voisin où ils sont sommairement et rapidement classés; le lendemain matin, avant l'ouverture au public, les cartes de mise de côté remplies par les lecteurs sont confrontées avec les livres rentrés. Toute demande non satisfaite après un mois est transmise au bibliothécaire. Le fait de ne pas remettre immédiatement en rayons les I.000 ou I.500 livres entrés dans la journée n'est pas gênant du tout pour les lecteurs.

La période de transition dura un mois et demi environ. Les usagers furent satisfaits de voir disparaître les queues. Il y eut des erreurs; certains essayèrent de forcer les mailles du filet et y parvinrent, mais leurs ruses, éventées, permirent par de légères modifications, de rendre le système absolument cohérent. Si bien que les lecteurs se rendirent compte - et cela aussi était important - que la bibliothèque avait un contrôle efficace et le respectèrent; sa technique étonnait un peu, mais son efficacité se montrait d'une façon apparente : suppression des queues, et plus discrète : rappels frappant juste.

Il serait impossible de revenir au système Browne étant donné les cadences de prêt.

Nous n'avons jamais entendu de réflexions de lecteurs qui se soient déclarés gênés par l'énoncé à mi-voix de leur nom et des titres des livres qu'ils empruntent; nous pensons que les craintes manifestées à cet égard sont plus théoriques que réelles.

L'adaptation du matériel et du personnel fut assez rapide, compte tenu du saut dans l'inconnu que représentait la formule malgré tous les efforts de prévisions.

Le personnel travaille dans de meilleures conditions puisqu'il est assis et non plus courbé au-dessus des tiroirs contenant les fiches de sortie; il n'est plus soumis à la pression psychologique nerveusement exténuante des files d'attente dont il se sentait en quelque sorte responsable et qu'il tentait de réduire au prix d'un effort intense. Ces avantages ont compensé la fatigue vocale résultant de la dictée continue des indications devant le micro du magnétophone. Un roulement horaire permet d'ailleurs à cette fatigue d'être très tolérable.

Le matériel a été lui aussi adapté au service :
- les séries, primitivement au nombre de 6, ont été portées à 7 et la quantité de fiches de chacune d'elles est passée de 5 à 7.000 afin de suivre l'augmentation des prêts;
- disposer d'un seul magnétophone est rapidement apparu insuffisant : d'une part l'appareil est soumis à une intense fatigue 8, d'autre part l'écoute des rappels doit pouvoir se faire dans les temps morts et il était gênant d'avoir à enlever et remettre la bobine trop souvent. Un second magnétophone fut acheté et sert d'ailleurs à d'autres usages : heure du conte, discothèque, enregistrement de conférences à l'auditorium, etc...;
- le micro exige des qualités particulières : il ne doit pas saisir tous les bruits de la salle, mais être directif afin de capter uniquement la voix de l'employée; le micro d'origine dut être changé.

Seul le bureau de prêt n'a pas encore été transformé. Il le sera de telle façon qu'en temps normal une employée puisse assurer seule réception des livres rendus et enregistrement des prêts; une deuxième employée pourra se livrer aux diverses tâches : inscription des lecteurs, rappels, classement des livres en magasin, etc... aidant la première aux heures d'affluence. Ainsi le gain de temps et l'économie de personnel justifieront les investissements réalisés 9.

Cette technique de prêt peut-elle être adaptée à toutes les sections de prêt des bibliothèques municipales? Certainement car, techniquement, elle est extrêmement facile à appliquer, et de plus susceptible de modalités variées représentant des investissements modestes ou importants, financièrement en rapport avec le budget de bibliothèques fort différentes 10.

Mais cette dépense, si faible soit-elle, serait-elle toujours justifiée? Ici nous quittons le domaine général pour l'étude de chaque cas particulier et il appartient au bibliothécaire intéressé de confronter les arguments en présence en tenant compte des données du problème qui sont propres à sa bibliothèque : nombre et disposition des salles, aménagement mobilier, nombre et qualification des employés, budget, habitudes des lecteurs, etc... Il est impossible de dresser le tableau idéal permettant de trouver, à l'intersection des coordonnées qui représenteraient les caractéristiques de la bibliothèque, le petit rectangle dans lequel seraient inscrits : les questions de sociologie de la lecture appropriées, la meilleure technique de prêt, les coûts d'investissement et d'exploitation!

Nous ne pouvons que mettre en balance les éléments de jugement, car à côté de ce qui est matériellement visible et mesurable, il y a les facteurs psychologiques dont l'évaluation est très subjective et dont le poids sera peut-être déterminant.

Inconvénients du système phonique.

Le service est soumis aux incidents mécaniques dus au magnétophone : les commandes d'arrêt et de départ s'usent, les moteurs se fatiguent, les condensateurs grillent; il y a parfois délestage de courant, etc... S'il y a peu de prêts, le magnétophone n'aura pas un service plus intense que dans une maison de commerce ou un autre service public et il suffira d'une révision soigneuse pendant les vacances. S'il y a un grand nombre de prêts, il faut absolument un magnétophone de secours. Pour pallier les pannes de secteur on peut avoir recours au circuit de secours en installant un groupe convertisseur, ou acquérir un magnétophone à piles (type R.T.F.). Les pannes sont en fait peu fréquentes.

Les réclamations sont plus longues à établir qu'avec le système Browne, mais nous en envoyons relativement peu : 30 par semaine environ, et seulement 5 semaines après la date normale de retour du livre, lorsque nous estimons que le livre doit revenir coûte que coûte. L'amende est, nous l'avons déjà signalé, un modérateur efficace puisqu'elle est perçue dès que les deux semaines de délai sont écoulées.

Le nombre de livres que détient chaque lecteur peut être supérieur au maximum autorisé, si le lecteur emprunte d'autres ouvrages avant d'avoir restitué les premiers. Les pointages montrent que la moyenne des livres emportés à chaque passage à la bibliothèque est de deux et l'application stricte des amendes freine les présomptueux.

La fraude est plus facile que dans le cas du système Browne, avec lequel le lecteur doit en entrant demander ses pochettes s'il veut emprunter d'autres livres. Le lecteur de mauvaise foi, ayant reçu un rappel remettra directement le livre sur les rayons et protestera ensuite de son innocence; mais il récidive presque toujours et se fait prendre. Il y a au demeurant peu de lecteurs de ce genre.

La mise de côté des ouvrages demandés n'est pas plus complexe, l'utilisation du système phonique dans les annexes ou avec un bibliobus urbain ne pose pas plus de problèmes qu'avec les systèmes Browne ou Newark.

La rapidité des opérations de sortie des livres est presque la même. Corbett a chronométré avec précision le temps nécessaire au déroulement des divers gestes nécessaires et arrive aux résultats suivants : 4 secondes 72 par livre avec le Browne, 3 secondes 25 avec le « photocharging ». Le système phonique est un peu plus long : 5 secondes en moyenne par livre, sans que cela entraîne des files d'attente très longues aux heures d'affluence; elles sont d'ailleurs beaucoup moins graves psychologiquement, puisque le lecteur a en mains les livres choisis.

Avantages du système phonique.

L'équipement du livre se borne à la pochette dans laquelle sera glissée la fiche de sortie perforée, livrée prête à l'emploi par le fournisseur et qui servira de 35 à 70 fois en cas de tri manuel, de 6 à 8 fois en cas de tri mécanographique. L'établissement de la fiche de prêt du livre (comportant auteur, titre, cote, numéro d'inventaire) est supprimé, ce qui représente un gain de temps appréciable.

La rapidité des opérations lors de la restitution des livres est extrême puisqu'il suffit d'ouvrir le livre, d'en retirer la fiche perforée et de vérifier la date de retour : gestes élémentaires, n'impliquant aucune hésitation ni temps mort, qui s'exécutent en trois fois moins de temps qu'avec les systèmes Browne ou Newark. Les files d'attente sont supprimées et cet avantage psychologique est très important.

Que l'on emploie la méthode Browne ou Newark, l'intercalation des fiches de prêt de chaque volume sorti est nécessaire : généralement par jour de retour avec sous-classement par auteur, plus rarement par numéro d'inventaire. Ce temps d'intercalation doit être en réalité doublé puisque, au retour du livre, il faut rechercher la fiche et que cette recherche est pratiquement aussi longue que l'intercalation.

Si l'on utilise des fiches perforées à classement manuel, le rythme d'intercalation est deux fois plus rapide; en outre il n'y a pas de recherche à effectuer au retour du livre. Le temps consacré à ces opérations est donc ramené à 25 % du temps primitivement employé.

Si l'on utilise des fiches mécanographiques, le gain de temps est encore plus important. Par exemple dans le cas de Tours il faut : 3 heures par semaine pour le tri et la réfection des cartes abîmées, manquantes, etc..., 3 heures par semaine pour établir les réclamations, ceci pour 5.400 prêts hebdomadaires en moyenne; or, pour 3.700 prêts hebdomadaires il fallait, avec la méthode Browne : 3 heures par jour pour l'intercalation, presque autant pour la recherche, soit 30 à 36 heures par semaine, plus 4 à 5 heures pour les réclamations. Soit un gain de temps de 30 heures au minimum malgré 1.700 prêts de plus par semaine.

Le personnel travaille dans des conditions meilleures. Il est assis, au lieu d'être courbé au-dessus des tiroirs qui contiennent les fiches. Il n'est plus soumis à la pression psychologique des files d'attente qui créent énervement et mécontentement. Il est possible de séparer plus nettement les opérations quasi mécaniques de distribution des autres tâches : inscription des lecteurs, rangement des livres et mise de côté, conseils aux lecteurs, ce qui peut être utile pour l'organisation du service. De cette spécialisation - qui n'empêchera nullement, si on le préfère, les roulements rendant le travail plus varié, plus agréable - découle une « productivité » accrue dans tous les domaines.

Que conclure de cette expérience ?

Il semble que les méthodes classiques de prêt soient trop exigeantes en personnel dans les sections municipales de lecture publique lorsque le nombre et la cadence des prêts deviennent importants : ces techniques exigent un grand nombre d'opérations simples que la machine peut effectuer plus vite et sans erreur.

La méthode ici décrite aboutit à un gain de temps précieux susceptible de permettre :
- une répartition différente du personnel : d'une part, ce service en contact avec le public pèsera moins lourdement sur l'effectif total de la bibliothèque, car s'il est l'aboutissement logique d'une partie des efforts du bibliothécaire, il ne doit pas toutefois les absorber intégralement; d'autre part, à l'intérieur même de la section les tâches plus nettement séparées autoriseront des qualifications plus différenciées;
- un accroissement du nombre des usagers de la section de lecture publique dont chacun d'eux, s'il le désire, pourra recevoir le conseil qui lui sera utile.

Il aura ainsi été possible de pallier l'insuffisance de personnel qui devenait un véritable goulot d'étranglement, et de placer à nouveau la lecture publique devant une double perspective dynamique d'extension et d'approfondissement de son action.

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Annexe (1/2)

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Annexe (2/2)

  1. (retour)↑  Cet article n'entend traiter que du fonctionnement de la section de lecture publique d'une bibliothèque municipale : les méthodes que nous allons décrire ne sauraient être transplantées dans la section d'études où, au surplus, elles ne se justifieraient pas; de même certaines définitions ou certaines conceptions personnelles ne doivent être jugées qu'en fonction de l'optique « lecture publique » dans laquelle nous nous plaçons.
    Que nos collègues veuillent bien excuser cette indispensable note liminaire.
  2. (retour)↑  Prêts à domicile (adultes) 1956 : 61. 567. Ouverture des nouveaux locaux le 27 novembre 1957. Janvier 1958 : 11.786 prêts; octobre 1958 : 16.068 prêts.
  3. (retour)↑  9.453 livres achetés en 1959 pour le seul prêt aux adultes.
  4. (retour)↑  Corbett (Edmond V.). - Photo-charging, its operation and installation in a British public library. - London, J. Clarke, 1957. - Cf. l'article très documenté de P. Riberette : Techniques modernes du prêt (In : B. Bibl. France, 3e année, n° 11, nov. 1958, pp. 793-809) où sont parfaitement décrites les méthodes de prêt.
  5. (retour)↑  L'achat de chaque livre - ou de chaque titre - pèse d'un poids différent suivant l'importance des achats : le choix sera en tout cas réfléchi, mais la parfaite connaissance des livres échappera au bibliothécaire qui en acquiert plusieurs milliers dans l'année.
  6. (retour)↑  Nous communiquerons volontiers aux collègues qui le désireront la liste des maisons spécialisées dans la fabrication de cartes perforées à sélection manuelle.
  7. (retour)↑  L'achat fut d'ailleurs décidé pour des considérations autres que bibliothéconomiques; mais il n'était pas irrationnel par rapport à la bibliothèque.
  8. (retour)↑  256.000 prêts en 1960 représentent environ 130.000 arrêts et départs! Dans une entreprise où l'on dicte beaucoup de courrier 10.000 arrêts et départs annuels sont exceptionnels.
  9. (retour)↑  Cf. le plan du bureau dans l'ouvrage de Corbett et également dans : Mevissen (Werner). - Büchereibau. Public library building. - Essen, E. Heyer, 1958, p. 199.
  10. (retour)↑  Nous présentons, en annexe, un tableau des coûts d'équipement suivant le volume des prêts.