XXVe Congrès international des Orientalistes

Moscou, 9-16 août 1960

Près de 1500 délégués représentant 58 pays (dont plus de 20 pays indépendants d'Asie et d'Afrique) ont tenu leurs sessions à l'Université Lénine du 9 au 16 août. Près de la moitié des délégués de l'U.R.S.S. au Congrès étaient des représentants des peuples de l'Orient soviétique (170 peuples parlant plus de 200 langues). Les deux grands centres d'orientalisme : Moscou et Leningrad étaient représentés respectivement par 200 et 100 savants. Les aspects caractéristiques de l'orientalisme soviétique ont été illustrés pendant la durée du Congrès par deux grandes expositions, l'une consacrée aux publications d'orientalisme parues depuis le Congrès de Munich en 1957, l'autre à l'archéologie, l'ethnologie, l'histoire de la civilisation de chacun des peuples de l'Orient soviétique. Une réunion des bibliothécaires orientalistes a permis aux responsables des différents fonds d'imprimés et de manuscrits orientaux de Moscou et de Leningrad d'expliquer l'importance et la spécialisation de leurs collections.

Moscou

Bibliothèque Lénine, où les collections orientales ont pris depuis 1949 une ampleur extraordinaire, surtout en ce qui concerne la Chine et le Japon anciens et modernes.

Bibliothèque de l'Institut des peuples d'Asie de l'Académie des sciences de Moscou, qui reçoit la totalité du dépôt légal de l'Orient soviétique au même titre que la Bibliothèque Lénine. Riche de 700.000 volumes, 20 périodiques russes d'orientalisme et 500 périodiques étrangers. On y trouve les collections particulières de tous les grands orientalistes et des ouvrages rares comme les premières impressions en caractères orientaux des Médicis à Rome. Une salle dédiée à la mémoire du savant Roerich a été inaugurée pendant le Congrès. Elle contient sa bibliothèque personnelle : plus de 300 xylographes tibétains et mongols, 5.000 volumes consacrés à ce champ des études orientales et des archives et documents ethnographiques.

Bibliothèque de littérature étrangère : bibliothèque de culture générale excluant la médecine et les techniques, dont la section orientale est fort importante.

Bibliothèque publique historique de l'État : elle compte 50.000 ouvrages d'orientalisme, représentant plus de 60 langues, la Chine et l'Inde y ont une place d'honneur, surtout en ce qui concerne l'histoire économique. Une salle spéciale est consacrée à la lecture des ouvrages d'orientalisme, bien fournie en usuels et périodiques russes et étrangers. Il existe, pour les ouvrages politiques, un fichier spécial pour chaque pays.

LENINGRAD

Bibliothèque de l'Institut des peuples d'Asie de l'Académie des sciences de Leningrad (autrefois Musée asiatique puis Institut d'orientalisme) : c'est la plus riche collection de manuscrits orientaux du monde et la meilleure bibliothèque d'orientalisme de l'U.R.S.S. C'est là en particulier que sont conservés et étudiés les manuscrits rapportés par les missions scientifiques en Asie centrale : Oldenbourg (10.000 manuscrits chinois de Touen-houang, notre collection de la Bibliothèque nationale n'en compte que 2.500), Khozlov à Khara-Khoto (précieux textes chinois imprimés en pays Tangout du XIe au XIIIe siècle et 8.000 œuvres tangoutes au déchiffrement desquelles s'est attaché le professeur Kychanov), Petrovsky (manuscrits d'Asie centrale, VIIe, VIIIe siècles), Freiman (manuscrits sogdiens et ouigours, VIIIe siècle).

Bibliothèque de la Faculté des sciences orientales de l'Université de Leningrad compte 50.000 manuscrits orientaux et 200.000 volumes en 85 langues.

Bibliothèque Saltykov Ščedrin est divisée en 2 sections pour l'orientalisme : section des peuples de l'orient soviétique et section des peuples de l'orient étranger. Son fonds de manuscrits est très riche : papyri des nécropoles de Thèbes IxeXe siècles av. J.-C., manuscrits hébreux du IXe siècle, manuscrits syriaques, samaritains, pali, battak, chinois.

Bibliothèque du Département oriental de l'Ermitage. C'est une riche bibliothèque d'archéologie, d'art et d'histoire.

A l'issue du Congrès, les représentants de l'ONU et de l'Unesco ont mis l'accent sur l'importance de la connaissance et du respect de la vie des autres peuples comme élément capital de la vie pacifique internationale, au même titre que la diplomatie.