Préparation de la Conférence internationale sur les principes de catalogage
Paris 1961
Bref rappel des tentatives régionales et internationales pour normaliser les règles de catalogue depuis un demi-siècle environ. Conférence internationale sur les principes de catalogage du 9 au 18 octobre 1961, à Paris, à l'Unesco, décidée par la Fédération internationale des associations de bibliothécaires (F.I.A.B.) grâce au concours financier du « Council on Library Resources ». Mesures prises par le Comité d'organisation nommé à la réunion préliminaire de Londres (juillet 1959). Objectif: arriver à un accord sur les principes de base réglant le choix et la forme de la vedette dans le catalogue alphabétique d'auteurs et d'anonymes. Questions sur lesquelles un accord devra être recherché. Mesures prises dans un certain nombre de pays en vue de la conférence. Importance et signification d'un accord international.
Entre les deux grandes guerres mondiales plusieurs efforts ont été tentés sur le plan régional pour normaliser les règles de catalogage.
Les Instructions catalographiques prussiennes (Instruktionen für die alphabetischen Kataloge der Preussischen Bibliotheken), créées en 1899, remaniées en 1908 furent observées par toutes les bibliothèques universitaires de la Prusse. En 1928 s'y joignirent les bibliothèques des quatre écoles polytechniques de la Prusse. Lors de la création du catalogue collectif prussien qui devait comprendre les fonds de toutes ces bibliothèques prussiennes et, de plus, ceux de la bibliothèque de l'État de Bavière, à Munich, et de la Bibliothèque nationale de Vienne, la Bibliothèque de Vienne adhéra aussi à ces Instructions. En 1932 les autres grandes bibliothèques scientifiques de l'Autriche suivirent cet exemple. Lorsqu'en 1935 le catalogue collectif prussien fut transformé en catalogue collectif allemand, toutes les bibliothèques allemandes et celles de Dantzig collaborant à ce catalogue, furent contraintes d'adopter les Instructions prussiennes qui en étaient la base. La « Deutsche Bücherei » de Leipzig utilisa également les Instructions prussiennes. Au code catalographique de type germanique s'apparentaient avant la dernière guerre mondiale les codes de la Suisse allemande, des Pays-Bas, de la Pologne, etc.
L'autre grand type de code catalographique était représenté par les Catalog Rules de 1908, résultant d'un accord entre la « Library Association » britannique et l' « American Library Association », type de code d'où dérivaient ceux de l'Italie, du Vatican, de la Norvège, des Indes, de la Chine et du Japon.
Après le Congrès international des archivistes et bibliothécaires qui se tînt en 1910 à Bruxelles, les bibliothécaires allemands examinèrent en 19II la possibilité d'une unification sur la base des Catalog Rules de 1908.
Les différences parurent trop grandes entre les deux types de codes pour aboutir alors à un accord. Rappelons que ces différences portaient sur les collectivités-auteurs que ne reconnaissaient pas les Instructions prussiennes et sur le classement des anonymes d'après le premier substantif « indépendant » selon les instructions prussiennes.
En 1929, à l'occasion du Premier Congrès mondial des bibliothèques et de bibliographie de Rome M. Zd V. Tobolka fit une étude approfondie de la question de la normalisation internationale.
En 1935, à Madrid, sur la proposition du directeur général de la Bibliothèque de l'État de Prusse, la Fédération internationale des associations de bibliothécaires (F. I. A. B.), d'après un rapport de M. de Grolier, constitua pour étudier l'unification des règles catalographiques une sous-commission dont le premier président fut le futur Cardinal Tisserant auquel succéda l'américain K. D. Metcalf.
A l'occasion de la 10e réunion de la Fédération à Paris, en 1935, le président de la sous-commission exposait le programme futur et la méthode de travail de la sous-commission et mettait en relief la nécessité de réaliser la traduction des principaux codes catalographiques nationaux dans les langues respectives des autres grandes nations et Mr. Andrew D. Osborn donnait l'exemple en publiant en 1938 la traduction, en anglais, des Instructions prussiennes.
La situation d'avant-guerre est résumée en 1939 par J. C. M. Hanson dans son étude comparative des règles de catalogage basée sur le code anglo-américain de 1908.
La guerre survint sans qu'une solution eût pu intervenir et la sous-commission de la F. I. A. B. ne reprit ses travaux qu'en 1947 à Oslo.
Cependant dans un certain nombre de pays une campagne de révision des règles se développait 1. Aux États-Unis tout d'abord, où devant les critiques dont les règles de l'ALA de 1949 (ALA. Cataloging rules for author and title entries.) avaient été l'objet, Mr. Seymour Lubetzky, de la Bibliothèque du Congrès, était invité par l' « American Library Association », à faire une étude des principes sur lesquels elles sont fondées. Après avoir pris connaissance de ses conclusions publiées en 1953 par la Bibliothèque du Congrès sous le titre Cataloging rules and principles, la Division du catalogage et de la classification de l'ALA décidait en fin 1954 de créer une commission pour la révision des règles de catalogage.
Au Royaume-Uni, quelques années avant la seconde guerre mondiale, la « Library Association », par l'intermédiaire de son « Cataloguing Rules Committee », a entretenu des relations étroites avec l' « American Library Association », en ce qui concerne la réunion des Cataloguing Rules de 1908. Ces relations furent reprises après la guerre ; les résultats en ont été publiés de temps à autre 2. Au cours de cet échange de vues permanent entre la « Library Association Committee », et le « ALA Catalogue Code Revision Committee », ce dernier a accepté le principe que le nouveau code soit un code anglo-américain.
En Allemagne la révision des Instructions prussiennes était discutée pour la première fois à l'occasion de l'Assemblée des bibliothécaires d'Allemagne tenue à Brême en 1954 mais un comité du catalogage avait été constitué dès 1949 sous l'égide de l'Association des bibliothécaires de Rhénanie-Westphalie et son rôle devait être reconnu ultérieurement par l'Association des bibliothécaires allemands. Ce comité collabora avec des spécialistes autrichiens et plus encore avec ceux de la République démocratique allemande où avait été créée en 1952 une commission siégeant à Berlin sous la présidence du Pr Joris Vorstius.
En France, on sait que les travaux du Code de catalogage inauguré par Mme Briet et repris par la Commission du Code de catalogage créée en 195I auprès de la Direction des bibliothèques de France devait aboutir en 1955 à la norme française sur les vedettes des collectivités-auteurs.
En Pologne, au Japon, en Espagne, en Italie, en Suisse, comme en U. R. S. S., on travaillait à la révision ou à l'établissement de règles et S. R. Ranganathan formulait en 1953 dans Abgila les principes qu'il développera en 1955 dans son Heading and canons comparative study of five catalogue codes. Enfin le Comité ISO/TC 46 poursuivait ses travaux sur la normalisation des références bibliographiques.
Le moment était donc particulièrement propice pour orienter dans une nouvelle voie les travaux internationaux et en septembre 1954 3, à la réunion du Conseil de la Fédération internationale des associations des bibliothécaires tenue à Zagreb, était constitué, à l'invitation du Comité consultatif international de bibliographie de l'Unesco, un groupe de travail pour la coordination des principes de catalogage, groupe présidé par Mr. F. C. Francis, du « British Museum », et ayant Mr. A. H. Chaplin comme secrétaire exécutif 4.
Après plusieurs réunions tenues à l'occasion du Congrès international des bibliothèques et des centres de documentation à Bruxelles, en septembre 1955 5, les travaux du groupe relatifs aux vedettes de collectivités-auteurs et aux vedettes d'anonymes, donnèrent lieu à la publication d'un rapport publié en anglais dans Libri 6. Les conclusions furent publiées en français dans le Bulletin de l'Unesco à l'intention des bibliothèques 7.
Mr. A. H. Chaplin publia, en 1956, dans The Library quarterly 8 un article intitulé : A Universal cataloging code, texte de la conférence qu'il prononça à la 2Ie conférence annuelle de la « Graduate Library School » de l'Université de Chicago, tenue en juin 1956 9 sur le thème « Vers un meilleur code de catalogage ». Dans cette conférence Mr. Chaplin, après avoir fait l'historique des tentatives de normalisation internationale des principes de catalogage et examiné les perspectives qui s'offrent à cet égard, avait invité les associations nationales de bibliothécaires et les organismes de normalisation à étudier attentivement ce problème et à coopérer par l'intermédiaire des organismes internationaux compétents à une action concertée en vue de la résoudre.
A la même conférence Mr. Andrew D. Osborn de l'Université Harward, aujourd'hui bibliothécaire de la « Fisher Library » à l'Université de Sidney et qui, en 1938, avait publié une traduction en anglais des Instructions prussiennes, avait étudié la possibilité de réconcilier les deux principales écoles de catalogage, à savoir l'école anglo-américaine et l'école allemande. Mr. Osborn avait souligné que les catalogueurs allemands et ceux qui subissent leur influence tendaient à se rapprocher de la position anglo-américaine et avaient exprimé l'espoir que les deux écoles pourraient chercher à mettre au point une solution de compromis au sein du groupe de travail de la F. I. A. B. 10.
La possibilité d'organiser une conférence internationale sur la notion de collectivités-auteurs avait été évoquée au sein de l'ALA et le « Catalog Code Revision Committee de l'ALA » décidait de tenir les autres associations de bibliothécaires au courant de toutes les étapes de son travail.
En juin 1957, à la demande du « Catalog Code Revision Committee », Andrew Osborn assista à Lübeck à la Conférence des bibliothèques allemandes comme représentant de l' « American Library Association ». Dans son rapport publié dans l'ALA Bulletin de novembre 1957, il constate que « le but d'un accord international ne doit pas dépasser les limites d'un idéalisme pratique », que, dans une question aussi importante que le choix de la vedette, les bibliothèques appelées à apporter une contribution internationale à l'information et à la culture peuvent tirer grand profit de la conclusion d'un accord assez large.
Il est intéressant de noter que pendant que Mr. Osborn faisait campagne pour un accord international de catalogage à Lübeck, un collègue du bloc soviétique parlait dans le même sens devant une audience de l'Allemagne de l'Est aux Journées d'étude des bibliothécaires à Leipzig en 1957. Mme Kadankowa, bibliothécaire de Sofia, poussait d'une manière urgente les bibliothécaires allemands à modifier les Instructions prussiennes, à accepter les collectivités-auteurs et à renoncer à l'ordre grammatical des mots et à l'idée générale d'anonymes.
En septembre 1957, à Paris au cours de sa 23e session, le Conseil de la F. I. A. B. avait adopté une proposition relative à la convocation dès que possible d'une conférence internationale en vue d'établir les besoins minimums pour la coopération internationale dans le domaine du catalogage.
A la réunion de Madrid les 12-16 octobre 1958, le Conseil informé de l'octroi d'une subvention du « Council on Library Resources » (Washington D. C.) qui rendait possible une réunion préliminaire pour organiser une telle conférence, accueillit favorablement la possibilité qui lui était ainsi offerte et demanda à son groupe de travail de préparer la réunion préliminaire.
Celle-ci eut lieu à Londres du 19 au 25 juillet 1959 à Chaucer House, siège de la « Library Association ». La réunion fut présidée par Mr. F. C. Francis, directeur du « British Museum », assisté de Mr. A. Chaplin et du Dr L. Sickmann, professeur au « Bibliothekar-Lehrinstitut des Landes Nordrhein Westfalen » à Köln-Lindenthal, secrétaires exécutifs du groupe de travail.
Participèrent à cette réunion, les membres du groupe de travail auxquels avaient été invités à se joindre un certain nombre d'experts des différentes parties du monde, ainsi que plusieurs observateurs 11.
Quinze documents de travail rédigés par les membres du groupe ou soumis par d'autres personnes ou organisations intéressées, grâce à un contrat conclu avec l'Unesco, furent examinés au cours de la réunion.
Les sessions furent consacrées à discuter deux thèmes principaux :
a) le but et l'objet de la conférence internationale de catalogage proposée et les sujets qu'elle devait examiner;
b) la composition et l'organisation de la conférence.
Les conclusions furent publiées ainsi que l'ensemble du rapport officiel (traduit de l'anglais en français) dans le Bulletin des bibliothèques de France 12, dans le Bulletin de l'Unesco à l'intention des bibliothèques 13, et dans Libri (texte anglais) 14.
La préparation de la conférence, envisagée pour 196I à Paris, fut confiée à un secrétariat exécutif et à un comité d'organisation, qui comprend actuellement Mr. A. H. Chaplin agissant aussi en tant que secrétaire exécutif, M. P. Poindron, le Dr Ludwig Sickmann et Mme Nadejda Aleksandrovna Lavrova, bibliographe en chef et secrétaire scientifique de la Chambre du livre à Moscou, dont la désignation par le Conseil central des bibliothèques soviétiques n'est intervenue qu'au printemps de 1960.
Le Comité d'organisation s'est réuni deux fois : la première fois à Paris, les 26 et 27 février 1960, avec la participation de Mme Beliaeva, chef de la Bibliothèque de l'Unesco (le délégué soviétique n'étant pas encore nommé), et la deuxième fois à Montréal, le 20 juin, en présence de Mr. Wyllis E. Wright, président de l' « ALA Code Revision Committee » et délégué américain du groupe de travail sur les principes de catalogage de la F. I. A. B. La prochaine réunion est prévue pour janvier 196I. Le Comité publie un bulletin en langue anglaise sous le titre IFLA International conference on cataloging principles. Bulletin, n° 1 New Series, april 1960, faisant suite à IFLA International cataloging conference. Bulletin, n° I, november 1958.
La Conférence internationale sur les principes de catalogage (International conference on cataloging principles) aura lieu à Paris, à l'Unesco, du 9 au 18 octobre 196I. Elle se tiendra grâce à l'Unesco et à son directeur général qui veut bien accueillir les congressistes place Fontenoy, mais sa réunion n'a été rendue possible que grâce au concours financier du « Council on Library Resources » de Washington, que préside Verner W. Clapp, par l'octroi d'une subvention de 95 420$à la Fédération internationale des associations de bibliothécaires.
Un secrétariat a été constitué à Londres auprès de la « National Central Library » Malet Place, W. C. I) grâce à l'amabilité du bibliothécaire Mr. S. P. L. Filon et Mr. D. C. Henrik Jones, ancien bibliothécaire du bureau d'information de la « Library Association » a été désigné comme assistant du secrétaire exécutif.
Le Comité d'organisation a décidé que la représentation à la Conférence de Paris devait être assurée sur une base nationale.
La Conférence internationale de Paris comprendra un délégué officiel par pays doté d'une organisation compétente. Les frais de déplacement et de séjour seront pris en charge par le comité. Chaque pays pourra envoyer s'il le désire un second délégué aux frais de l'organisation nationale. Des observateurs pourront être accueillis mais ils sont priés de se faire connaître dès maintenant, le nombre des observateurs demeurant limité. Le comité d'organisation prendra à sa charge les frais de déplacement et de séjour d'un certain nombre d'experts et notamment des rédacteurs des rapports.
Les associations nationales affiliées à la F. I. A. B. ou, en leur absence, une autre organisation qualifiée dans chaque contrée, ont été invitées à entrer en relations avec les autres organisations nationales intéressées et à discuter en commun des questions concernant la conférence et la désignation d'une délégation nationale.
Ont été également touchées dans les mêmes conditions les bibliothèques nationales et les organisations gouvernementales ayant à connaître des problèmes de bibliothèques.
Des invitations ont été aussi envoyées d'une part aux organisations internationales portant intérêt aux bibliothèques, à la documentation et au commerce du livre, d'autre part aux bibliothèques les plus importantes de l'Organisation des Nations-Unies et de ses agences (ONU, FAO, UNESCO, OMS). Ont été envisagées comme invitées, l'Organisation internationale de normalisation (ISO), la Fédération internationale de documentation (FID), l'Association internationale des bibliothèques théologiques, l'Association des bibliothèques de Judaïca et Hébraïca en Europe, l'Association internationale des éditeurs, l'Union internationale des associations de libraires, l'Association (internationale) des libraires d'Antiquariat, l'Association internationale des bibliothécaires et documentalistes agricoles (I. A. A. L. D.).
Pour assurer le succès de la Conférence, il fut décidé que cette conférence devait avoir un objectif précis et limité : elle devrait arriver à un accord sur les principes de base réglant le choix et la forme de la vedette dans le catalogue alphabétique d'auteurs et d'anonymes.
Il fut admis à Londres que le catalogue devait :
a) localiser une publication déterminée par le nom de son auteur ou son titre tels qu'ils sont donnés dans la publication;
b) regrouper les notices se rapportant à toutes les éditions et traductions d'un même ouvrage et à tous les ouvrages d'un même auteur.
Il fut également admis que le catalogue comportera une vedette principale pour chaque document avec des vedettes secondaires et des renvois si nécessaire.
Les questions sur lesquelles un accord devra être recherché concernent notamment le rôle de la vedette principale (« main-entry »), question qui a été particulièrement étudiée par Mr. Seymour Lubetzky dans le projet de réforme du Code de l'ALA et par Mme Eva Verona, chef du Département des Imprimés à la Bibliothèque universitaire de Zagreb (Yougoslavie) 15. Elles concernent également le choix de la vedette principale, les auteurs personnes physiques (et spécialement la partie du nom à employer comme mot-vedette pour les noms composés et noms avec préfixe d'origine européenne comme pour les noms non-européens), les collectivités auteurs, les vedettes de titres et les vedettes de forme.
A côté des questions principales, ont été prévues notamment une étude des relations existant entre les principes du catalogage dans les bibliothèques et ceux qui règlent les autres formes d'information bibliographique, des études sur les différents types de noms non-européens, un rapport sur le problème de la translittération dans la mesure où elle affecte les vedettes dans les catalogues des bibliothèques, une étude des problèmes posés par la catalographie des livres liturgiques et autres textes religieux dans un catalogue alphabétique, une étude des problèmes posés par les publications formant séries. Les problèmes que pourrait soulever la mécanisation des catalogues feront enfin l'objet d'un examen car les principes de catalogage sur lesquels la conférence sera appelée à se prononcer devront faciliter la mécanisation.
Afin de constituer au secrétariat la collection à jour et la plus complète des codes de catalogage en usage, les organisations nationales ont été invitées à envoyer, si elles ne l'avaient déjà fait, des exemplaires de leurs codes en vigueur et toute information sur les travaux en préparation.
Les organisations nationales ont été également priées de faire connaître l'usage suivi pour le traitement des noms composés et d'envoyer, dans leurs langues nationales, des définitions des termes techniques utilisés dans les règles de catalogage (un exemple a été fourni par le secrétariat sous forme d'une liste provisoire de définitions en anglais) en vue d'établir une liste internationale pour la Conférence. La liste des termes français a été établie par le secrétariat de la Commission du Code de catalogage.
Des rapports ont été demandés à un certain nombre d'experts (certains étaient déjà rapporteurs à Londres) sur les questions qui seront à l'ordre du jour de la conférence et qui avaient été prévues par la réunion de Londres. Ces rapports seront examinés par le comité d'organisation qui, éventuellement, pourra suggérer des modifications à leurs auteurs. Les rapports traduits, multigraphiés, seront distribués dans les premiers mois de 196I aux organisations nationales et internationales devant participer au congrès. Ces organisations seront invitées à étudier les rapports pendant les mois de mars, avril et mai et à présenter leurs observations qui seront examinées par le comité d'organisation en vue de la rédaction du rapport général qui devra être mis en circulation en juillet 196I, de telle façon que les organismes intéressés aient la possibilité durant une période de deux à trois mois de fixer leurs positions avant la conférence.
Des dispositions ont été prises dans les différents pays pour la préparation de la conférence, nous en mentionnerons succinctement un certain nombre dans la mesure où elles ont été portées à la connaissance du comité d'organisation.
ALLEMAGNE 16. - Les principaux thèmes de la conférence internationale ont été discutés à une des sessions du congrès de la « Verein deutscher Bibliothekare » qui s'est tenue à Trèves du 8 au 10 juin 1960, et à laquelle assistait M. Sickmann. Un rapport sur les discussions de Trèves introduites notamment par les exposés de M. H. Braun (Hambourg) et H. Cordes (Saarbruck) paraîtra dans le Zeitschrift für Bibliothekswesen und Bibliographie 17. Une réunion d'experts représentant la « Verein deutscher Bibliothekare », la « Verein der Diplombibliothekare an wissenschaftlichen Bibliotheken » et la « Deutsche Bibliothek » à Francfort, a eu lieu en octobre 1960. Des consultations avec d'autres organisations intéressées suivront. Des entretiens ont eu lieu durant la conférence de l'Association des bibliothèques suisses à Sion du 10 au II septembre 1960 entre des représentants de toutes les régions de langue allemande. M. L. Sickmann a représenté le comité d'organisation à cette conférence.
ARGENTINE. - Un comité a été constitué pour l'étude des problèmes considérés par la conférence. Mlle Emma Linares (Comision nacional de Energia atomica) est le correspondant.
AUSTRALIE. - Un Comité pour l'étude des principes de catalogage a été formé avec le Dr A. Osborn, bibliothécaire de la « Fisher Library », à l'Université de Sidney agissant comme correspondant du Comité d'organisation.
AUTRICHE. - Le Dr L. Sickmann a assisté à l' « Oesterreichischer Bibliothekartag » à Klagenfurt du 22 au 25 septembre 1960. Le Dr Helene Loebenstein, de la Bibliothèque nationale, à Vienne, qui avait assisté à la réunion préliminaire de Londres en juillet 1959, est le correspondant.
BELGIQUE. - Un comité-joint des organismes intéressés a été constitué pour l'étude des questions considérées par la conférence. Le correspondant est le Dr F. de Vrieze, conservateur adjoint à la Bibliothèque royale de Belgique.
BRÉSIL. - Un comité national a été constitué sous le nom de « Commission nationale brésilienne sur le catalogage » par la Fédération brésilienne des associations de bibliothécaires à la suggestion de l'Association des bibliothécaires de l'État de Sao Paolo. Mme Maria Luisa Monteiro de Cunha, chef de la Bibliothèque centrale de l'Université de Sao Paolo, est correspondante. La commission sous la présidence du Dr A. L. C. Vicentini, président de l' « Associaçao Paulista de Bibliotecáries », a tenu une réunion à Rio de Janeiro en juillet 1960 à l'occasion de la conférence de la Fédération internationale de documentation (FID) en présence de M. Chaplin et de M. Poindron.
BULGARIE. - Un comité spécial a été constitué. Le correspondant est M. Konstantinka Kalaidjieva, directeur de la Bibliothèque nationale de Bulgarie. Le comité travaille à une édition révisée et complétée du code de catalogage (Pravila za opisvané na knigité v golémitébiblioték).
CANADA. - Un comité national de catalogueurs canadiens a été constitué par les soins de Miss Hazel I. MacTaggart, chef du département de catalogage à la Bibliothèque publique de Toronto. On sait aussi que c'est au Canada, à Montréal, que s'est tenu du 12 au 17 juin 1960, sous la présidence de Wyllis C. Wright, l' « Institute on catalog code revision » organisé conjointement par la « Cataloguing section » de la « Canadian Library Association » (présidente : Sœur Francis Dolores du « Mount Saint Vincent college »), par la « Cataloguing and classification section » de la « Resources and technical services division », de « l'American Library Association » (président : Richard S. Angell de la « Library of Congress ») et la « Mc Gill University » et auquel participèrent les membres du Comité d'organisation grâce à une subvention accordée à l'ALA par le « Council on Library Resources ». La « Canadian Library Association » a consacré également une séance de son congrès le 18 juin 1960 aux problèmes de catalogage et l'Association des bibliothécaires canadiens de langue française a marqué son intérêt pour la préparation de la future conférence internationale.
CORÉE. - Le Comité technique de l'Association des bibliothèques coréennes est compétent pour les questions inscrites à l'ordre du jour de la conférence. La présidente du comité est Mme Pongsoon Lee, directrice de la Bibliothèque de l'Université féminine Ewa de Séoul.
COLOMBIE. - Le président de l'Association colombienne des bibliothèques, M. Ernesto Delgado a fait savoir que Mme Cecilia Jiménez Saravia, bibliothécaire du « Centro interamericano de Vivienda » représentera les bibliothécaires colombiens.
DANEMARK. - Mr. Allerslev Jensen, « Statens Bibliotekstilsijn » à Copenhague, est le correspondant pour les bibliothèques publiques danoises et Mr. Torkil Olsen, bibliothécaire de la Commission de l'énergie atomique de l'établissement de recherche Risö, à Roskilde, a la même responsabilité en ce qui concerne les bibliothèques scientifiques et savantes.
ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE. - L' « American Library Association » et la Bibliothèque du Congrès agissent en collaboration étroite pour toutes les questions qui doivent être examinées par la Conférence; Mr. Wyllis E. Wright (Williams College Library, Williamstown) est le correspondant du Comité d'organisation. L' « American Association of law libraries » (A.A.L.L.) a d'autre part manifesté son intérêt pour la conférence.
Les problèmes de catalogage ont été examinés à la réunion de la section de catalogage et classification de l' « American Library Association » qui s'est tenue le 21 juin dans le cadre du congrès joint ALA-CLA de Montréal et précédemment par le colloque mentionné ci-dessus, qui réunit en juin 1960, à Montréal, 177 bibliothécaires des États-Unis et 68 bibliothécaires du Canada, pour examiner le projet préparé par Mr. Seymour Lubetzky.
Trois documents de travail avaient été distribués aux participants :
- le projet de code comportant un commentaire par Paul Dunkin (School of library service, Rutgers University) :
- II rapports de travail :
I. Purpose procedure, and problems of revision par Wyllis E. Wright (Williams College Library).
II. Fundamentals of cataloguing, par Seymour Lubetzky (Library of Congress).
III. Works of personal authorship, par Ruth French Strout (Graduate Library School, University of Chicago).
IV. Choice and form of personal names, par Katharine Ball (University of Toronto Library School).
V. Entry of works of corporate authorship, par Audrey Smith (Free Library of Philadelphia).
VI. Corporate names, par Arnold H. Trotier (University of Illinois Library).
VII. Government publications, par Bella E. Shachtman (U. S. Department of agriculture library).
VIII. Works entered under title, par Jennette E. Hitchcock (Stanford University libraries).
IX. A reference librarian looks at the proposed catalog code, par David R. Watkins (Yale University Library).
X. Experiment in the application of the revised rules, par Olivia Faulkner and C. Sumner Spalding (Library of Congress).
XI. Problems of changing from the old rules to the new, par Maurice F. Tauber (School of library service, Columbia University) and Robert E. Kingery (New York Public Library);
- une étude intitulée : « Experiment in the application of the revised rules » par Olivia Faulkner et C. Sumner Spalding (Library of Congress).
Un résumé de la discussion a été publié dans The Library of Congress. Information bulletin 18.
ESPAGNE. - Un comité espagnol de catalogage a été constitué par la « Dirección general de Archivos y Bibliotecas » et travaille à la révision du code national de catalogage espagnol. Le correspondant est M. Nicolás Fernández-Victorio, secrétaire de l'Association des bibliothèques espagnoles.
FINLANDE. - Le Conseil des bibliothèques de recherche a désigné le Dr Saini Laurikkale de la Bibliothèque de l'Université de Turku pour présenter un mémoire concernant les règles de catalogage actuellement suivies dans les bibliothèques de recherche finnoises. Les correspondants en Finlande sont Mme Hilkka Kauppi, secrétaire de « Suomen Kirjastoseura » (Association des bibliothèques finnoises) à Helsinski, et Mlle R. Puranen, secrétaire de « Suomen Tieteellinnen Kirjastoseura » (Association des bibliothèques scientifiques finnoises), à la Bibliothèque de l'Université d'Helsinski. L'Association des bibliothèques finnoises a constitué un comité pour étudier les problèmes de la conférence. Les membres de ce comité sont le Dr K. E. Henriksson (Helsinki, Bibliothèque de l'Université), Mlle K. Nohrstrôm et Mme Hilkka Kauppi.
HONGRIE. - Le ministre de la culture a constitué un comité qui doit travailler à fixer le point de vue officiel hongrois.
Le comité est un groupe de travail comprenant des délégués de l'Association « Ervin Szabô » des bibliothèques hongroises, du Comité de catalogage du Conseil national des bibliothèques, du Comité national de documentation, du Comité de bibliothèques et de documentation de l'Office hongrois de normalisation et du Centre de science et méthodologie bibliothéconomique de la Bibliothèque nationale Széchényi. Ce Centre assure les fonctions de secrétariat du groupe de travail et le chef de ce centre, le Dr Gésa Sebestyén est le correspondant officiel du Centre d'organisation.
Une étude de Aranka N. Rácz sur les perspectives d'une uniformisation internationale dans la pratique du catalogage a paru dans « Orszagos Széchényi Kônyvtar Evkönyve 1958 » et Akos Domanovszky a publié A nemzetközi Katalogizálási Konferencia elömunkálataihoz (Remarques sur la préparation de la Conférence internationale de catalogage) 19 et Einiges über die Grundsätze der Titelaufnahme 20.
INDE. - Shri Benoyendra Sengupta 21, bibliothècaire à la Bibliothèque nationale de Calcutta, est en contact avec les Associations de bibliothécaires et autres organisations de l'Inde pour établir une consultation de caractère national.
Un séminaire est prévu pour décembre 1960 notamment pour l'étude des noms indiens par rapport aux problèmes de catalogage. L' « Indian Library Association », l' « Indian Association of Special Libraries and Information Centres » (IASLIC) doivent entre autres coopérer.
D'autre part S. R. Ranganathan qui avait publié en 1959 dans les Annals of library science 22 un article sur un code international de catalogage vient de publier dans la même revue des Recommandations for the international Conference on Cataloguing 1961 23.
ISRAËL. - Il n'y a pas d'organisation spéciale consacrée aux problèmes de catalogage, mais les problèmes relatifs à la conférence seront examinés par l'Association des bibliothèques d'Israël en liaison avec le personnel des bibliothèques universitaires et des grandes bibliothèques. Le correspondant est Mme Nathalie Delougaz, de la Bibliothèque nationale et universitaire juive à Jérusalem.
ITALIE. - Une commission pour l'étude des problèmes de la conférence a été constituée; elle comprend des représentants d'un certain nombre d'organisations intéressées. Mme F. Ascarelli, de la Bibliothèque universitaire Alessandrina, à Rome, est le correspondant.
NOUVELLE-ZÉLANDE. - Le conseil de la « New Zeeland Library Association » a constitué un comité pour l'examen des rapports qui seront établis à l'occasion de la conférence. Le correspondant est Mr. A. G. Bagnall, National Library Centre, National Library Service, Wellington.
NORVÈGE. - Deux organisations professionnelles de bibliothèques norvégiennes, la « Norsk bibliotekarlag » (Association des bibliothécaires de bibliothèques publiques norvégiennes) et la « Norske Forskningsbibliotekarers Forening » (Association des bibliothèques de recherche norvégiennes) ont tenu une réunion en vue de constituer un comité joint. L'actuel correspondant est Mlle Birgit Foss, Deichmanske Bibliotek, à Oslo.
PAKISTAN. - M. Fazal Elahi, secrétaire de l'Association des bibliothèques du Pakistan, agit comme correspondant. Mr. S. Vilayet Hussain, directeur adjoint des bibliothèques à la Bibliothèque nationale Liaquat à Karachi est responsable d'un sous-comité pour l'étude des problèmes de catalogage des noms pakistanais.
PAYS-BAS. - Le Dr L. Brummel, directeur de la Bibliothèque royale à La Haye, en tant que président de la Commission consultative permanente des bibliothèques, a constitué un groupe pour l'examen des questions relatives à la Conférence.
POLOGNE. - Le comité de travail pour les règles de catalogage organisé en juin 1959, par la Section des bibliothèques et de la lecture du Conseil pour la culture et l'art, prépare la documentation relative aux problèmes qui doivent être considérés par la conférence, particulièrement ceux concernant le catalogage des anonymes et l'emploi des collectivités-auteurs. Mlle Wladyslawa Borkowska de l'Association polonaise des bibliothécaires est la présidente du comité et le correspondant.
PORTUGAL. - Le correspondant est M. Luis Silveira, inspecteur général des bibliothèques et archives portugaises à Lisbonne.
ROYAUME-UNI 24. - La « Library Association », par l'intermédiaire de son « Cataloguing Rules Committee » forme un comité joint des organisations intéressées à l'étude des questions relatives au programme de la conférence. Le président du « Cataloguing Rules Committee » est Mr. J. D. Stewart, éditeur du British Union Catalogue of Periodicals.
SCANDINAVIE. - Une conférence scandinave sur le catalogage a été tenue à Göteborg du 30 novembre au Ier décembre 1959, où ont été discutés les problèmes de catalogage mentionnés dans le rapport de la réunion préliminaire de Londres. Douze membres du Danemark, de la Finlande, de la Norvège et de la Suède, ont participé à cette conférence dont le président était le Dr Gôsta Ottervik, directeur de la Bibliothèque universitaire de Göteborg.
SUISSE. - Le groupe de travail des bibliothèques scientifiques de l'Association des bibliothèques suisses considérera les sujets en relation avec le programme de la conférence, et le Dr Willy Vontobel, vice-directeur de la Bibliothèque nationale suisse, est le correspondant 25.
UNION-SUD-AFRICAINE. - Un comité de travail a été constitué par le Conseil d'administration de la « South African Library Association ». Le correspondant est Miss E. Hartmann, University of South Africa, Pretoria.
URUGUAY. - L' « Asociación de bibliotecarios del Uruguay » a constitué un petit comité dont les membres sont Mme Olga D. D'Elia, Mlle E. Acerenza et Mr. Nicolas Chiacchio.
YOUGOSLAVIE. - Une commission spéciale de trois membres, sous l'autorité de la Fédération des associations de bibliothécaires de la République fédérale des peuples de Yougoslavie, a été constituée pour étudier les questions concernant la conférence. Mr. Pavle Kalan de la Bibliothèque nationale et universitaire de Ljubljana est le président et correspondant.
Comme on le voit, plusieurs pays ont déjà organisé des rencontres régionales répondant par avance à la recommandation présentée et approuvée à la 26e session du Conseil de la Fédération internationale des associations de bibliothécaires qui s'est tenue en Suède à Lund et à Malmö du 8 au II août 1960 et à laquelle assistait Mr. A. H. Chaplin : « les associations membres de la F.I.A.B. ayant une langue commune ou d'autres intérêts communs de caractère régional sont priées de se consulter entre elles afin de trouver un point de vue commun sur les questions que doit étudier la Conférence ».
Des contacts ont été également établis par le Comité d'organisation avec l'Allemagne de l'Est, la Jamaïque, le Japon, la Tchécoslovaquie, le Vatican et bien entendu, par l'intermédiaire de Mme Lavrova, avec l'U. R. S. S. où a paru en 1959 une 2e édition des Edinye pravila opisanija proizvedenij pečati dlja bibliotečnykh katalogov (Règles unifiées de catalogage des imprimés à l'usage des catalogues des bibliothèques) 26.
La France se présente à la Conférence internationale sur les principes de catalogage avec les travaux de la Commission du Code de catalogage et les normes déjà homologuées : NFZ 44060, octobre 1955 « Choix des vedettes collectivités-auteurs » et NFZ 44 050, janvier 1957 « Rédaction de la notice catalographique » et le projet concernant le choix des vedettes auteurs et anonymes.
Il convient de souligner que la norme relative aux vedettes des collectivités-auteurs a préconisé, dès 1955, des règles qui ne sont pas très éloignées de celles proposées pour le nouveau code américain. La question des collectivités-auteurs sera une de celles qui, n'en doutons pas, sera la plus discutée à la Conférence de Paris, posant des problèmes notamment au groupe de bibliothèques qui sont restées plus ou moins fidèles aux Instructions prussiennes.
La question des collectivités-auteurs a été abordée dans le Bulletin des bibliothèques de France dans un article de Y. Ruyssen et S. Honoré : Les Collectivités auteurs et le catalogage des publications officielles 27, article qui a été traduit en anglais dans le Journal of documentation, en 1957 28, et également dans un autre article du même Bulletin intitulé : Les Règles de catalogage des collectivités auteurs en U. R. S. S. 29.
On peut penser que la contribution des travaux français à cet égard ne sera pas négligeable, les propositions que la France pourra faire ayant l'avantage d'être fondées sur une application pratique dans les bibliothèques françaises et dans la partie officielle de la Bibliographie de la France.
Dans un précédent numéro du Bulletin des bibliothèques de France 30, M. Pierrot a exposé le point de vue qui a été retenu en ce qui concerne le traitement des anonymes dans la norme en élaboration sur le choix des vedettes d'auteurs et d'anonymes.
En accord avec l'Association des bibliothécaires français c'est la Commission du Code de catalogage qui a son siège à la Direction des bibliothèques de France et qui assure la préparation des normes AFNOR, qui fixera le point de vue français pour les questions de la Conférence de Paris, avec la collaboration de tous les organismes intéressés. La secrétaire générale de la Commission, Mlle Paule Salvan, conservateur à la Direction des bibliothèques de France, est le correspondant du Comité d'organisation.
Dans le monde entier un intérêt certain se manifeste à l'égard de la Conférence et l'Unesco qui avait contribué à la création du groupe de travail de la F.I.A.B. en 1954, continue de prendre sa part dans la préparation de la Conférence, notamment en publiant dans le Bulletin de l'Unesco à l'intention des bibliothèques, des articles sur quelques-uns des sujets qui seront discutés au cours de la conférence : Le Catalogage et la classification des livres arabes. Quelques problèmes de base par Mahmoud Cheniti 31 et Le Catalogage des ouvrages persans : les noms de personne iraniens, leurs caractéristiques et leur utilisation, article extrait de Cataloguing of Persian Works, including rules for transliteration entry and description, par Nasser Sharify 32.
Les bibliothécaires, par l'intermédiaire de la F.I.A.B., ont revendiqué à juste titre la responsabilité des problèmes de catalogage, mais il est évident que les résultats de la Conférence de Paris sont attendus avec impatience par ceux qui se sont attachés à normaliser, sur le plan international, les références bibliographiques et il est à peine besoin de souligner que la normalisation bibliographique est aussi importante, sinon plus, que la normalisation catalographique.
A l'issue des travaux de l'ISO/TC 46, auxquels deux membres du Comité d'organisation de la Conférence ont été associés (MM. Chaplin et Poindron), une recommandation portant sur les éléments essentiels de la référence bibliographique a vu le jour, en novembre 1959 (portant la date de décembre 1958) sous le n° ISO/R 77. Une nouvelle recommandation où seront fusionnés la recommandation ISO/R 77 et des compléments jadis désignés sous le nom de « Références développées » a été adoptée par la dernière réunion de ISO/TC 46, à Londres, en juin 1960, mais les recommandations n'interviendront qu'après la Conférence de Paris pour tenir compte des conclusions de celle-ci.
La normalisation bibliographique, dont la recommandation R/77 ne marque qu'une étape et ne concerne d'ailleurs qu'un des aspects, est une nécessité pour tous ceux qui, à des titres divers, font de la documentation et de l'information, qu'il s'agisse des sciences fondamentales ou des techniques, des sciences sociales ou des sciences humaines. Les règles bibliographiques peuvent différer sur quelques points des règles catalographiques. Elles doivent obéir cependant à un certain nombre de principes communs.
C'est dire qu'en préparant un accord international pour la Conférence de Paris, on ne doit pas seulement penser à l'intérêt que présente cet accord pour les bibliothèques du monde entier et d'abord dans les pays qui n'ont pas encore de règles normalisées nationales, mais aussi pour l'amélioration du travail bibliographique et, au premier chef, de la bibliographie nationale.
L'intérêt d'un accord international peut échapper, on le conçoit, à certains bibliothécaires qui seront surtout préoccupés des incidences qu'un tel accord pourra avoir sur les normes ou règles de leur pays et, par voie de conséquence, sur les règles appliquées dans leur bibliothèque.
Le changement des règles, l'adoption des règles nouvelles qui, quoi qu'on fasse, prêteront toujours à critiques et pourront aller à l'encontre de traditions nationales anciennes, la nécessité d'ouvrir de nouvelles séries de fichiers, ce qui n'a jamais la faveur des lecteurs, les difficultés sinon l'impossibilité d'une refonte totale, faute de crédits et de personnel, ce sont là autant de raisons personnelles pour des bibliothécaires de manifester leur réticence à l'égard d'un accord international ou tout au moins de considérer que cet accord ne saurait les engager.
Or, il est évident qu'il ne s'agit pas à Paris d'obtenir seulement l'accord d'un certain nombre d'experts, mais aussi l'accord de ceux qui, dans leurs pays respectifs, auront pouvoir de faire observer les principes internationaux par des règles nationales et de les faire appliquer par le plus grand nombre de bibliothèques, par les bibliothèques d'étude comme par les bibliothèques publiques, ce qui n'exclut pas pour ces dernières une certaine adaptation.
L'adoption d'une normalisation internationale présentera des inconvénients, mais ce qui importe, c'est de considérer les avantages; ils sont nombreux et appréciables.
Qu'il nous soit permis de citer Verner W. Clapp, président du « Council on Library Resources » : « It is absurd that a major part of the cataloguing effort of many libraries should be for the cataloguing of books of foreign origin, books which presumably have already been cataloged in their own countries.
« If there were international coordination of cataloguing rules, research libraries everywhere might be spared much time and expense, and errors and confusion of books could be reduced or avoided entirely... Uniformity of cataloguing would also be of inestimable service to scholars ».
La Conférence a un objectif limité, trop limité, diront certains, mais il serait vain de croire à un accord international, si l'on ne s'en tenait pas à quelques principes essentiels, ce qui, bien entendu, n'interdira pas qu'à la Conférence de Paris des communications soient présentées sur des questions marginales, ni même qu'une discussion de caractère plus général ne s'instaure facilitant l'orientation des travaux futurs. Ce qui importe, c'est d'aboutir à un accord réel qui sera hautement facilité par l'entente qu'il est permis d'espérer entre les grands codes actuels de catalogage et par une préparation sur le plan national, dans un esprit de large collaboration. Un accord international suppose des accords entre les bibliothèques d'un même pays.
Une chance - qui ne se représentera pas de sitôt - s'offre aux bibliothécaires de manifester d'une manière pratique et réaliste leur esprit international. Nous espérons qu'ils ne la laisseront pas passer et que la Conférence de Paris sera le couronnement heureux d'un demi-siècle d'efforts normalisateurs.