Chronique des bibliothèques

Bibliothèque nationale.

Département des manuscrits

A l'occasion de la grande exposition « Trésors d'art de l'Inde » présentée au Musée du Petit Palais, le Département des manuscrits de la Bibliothèque nationale a réuni un choix de manuscrits indiens illustrant la variété des langues, des écritures, des livres enfin, de cette grande civilisation.

Écrits sur écorce de bouleau, sur bois, sur papier, écrits ou gravés sur feuilles de palmier, les grands textes religieux ou littéraires sont présentés par des copies du XIe au XIXe siècle. Quelques textes ornés de miniatures, de magnifiques albums de peintures mogholes ou rajpoutes des XVIIe et XVIIIe siècles, dont quelques-uns appartiennent au Département des estampes, complètent par quelques pièces d'une grande beauté le déploiement des écoles de peinture indienne présenté au Petit Palais. Quelques vitrines de l'exposition ont été consacrées à des documents montrant l'ancienneté et la continuité des études d'indianisme en France.

Mme Guignard, conservateur des manuscrits orientaux, assistée de M. Pauly, bibliothécaire au Département des manuscrits, a préparé cette exposition ouverte jusqu'au 12 juin.

M. André Malraux, ministre des Affaires culturelles, accompagné de M. Jacques Jaujard, secrétaire général, et M. Jean Filliozat, directeur de l'École française d'Extrême-Orient, professeur au Collège de France, l'ont honorée de leur visite le 20 mai.

Cabinet des estampes

Une exposition sur l'estampe française jusqu'en 1800, réalisée par MM. Bruand, bibliothécaire, et Adhémar, conservateur, a été présentée par ce dernier à l'Institut français d'Athènes en mai 1960.

Bibliothèque de l'Arsenal

Acquisitions pendant l'année 1959. - Au cours de l'année 1959, les enrichissements de la Bibliothèque de l'Arsenal se sont poursuivis, en manuscrits, imprimés et estampes, dans la ligne des spécialités de cette Bibliothèque : histoire littéraire, histoire du théâtre, histoire du Saint-Simonisme.

C'est ainsi que vingt-huit lettres autographes du Père Enfantin et de plusieurs de ses disciples ont été achetées en vente publique; dans le domaine de l'histoire littéraire du XIXe et du xxe siècles, elle a acquis par la même voie une lettre de Charles Nodier et des papiers de Pierre Louÿs : lettres autographes, un devoir scolaire de la classe de 3e, une correspondance à lui adressée.

Un don très important pour l'histoire du Saint-Simonisme est celui que fit M. Daniel Guérin : dix cahiers formant le journal intime, autographe, de Gustave d'Eichthal.

M. G.-G. Toudouze, fils de l'écrivain Gustave Toudouze, qui avait déjà, il y a plusieurs années, donné à l'Arsenal les manuscrits de son père, a complété cette donation, notamment par les carnets de croquis et d'aquarelles, œuvre de cet auteur qui rassemblait ainsi la documentation nécessaire à ses œuvres littéraires.

M. Rolland Boris avait, toute sa vie, voué un culte à Leconte de Lisle; il avait rassemblé sur le poète une documentation fort complète; ses héritiers ont fait don de ses papiers à l'Arsenal.

M. Jean Senelier, spécialiste de Jean-Jacques Rousseau, a également fait don des matériaux rassemblés par lui pour une bibliographie générale de cet auteur, qui pourront dorénavant être consultés par les chercheurs.

Signalons enfin, parmi les imprimés utiles aux études d'histoire littéraire, l'achat de collections de revues d'un grand intérêt, notamment les Cahiers Léon Bloy, et un assez grand nombre d'ouvrages de référence en allemand et en italien; il faut aussi mentionner l'entrée à l'Arsenal de deux éditions anciennes précieuses pour l'histoire littéraire : les Œuvres complètes de Lamartine, Bruxelles, J. Boquet, 1830, et une comédie anonyme du XVIIIe siècle, L'Apothicaire de Murcie, 1785 ; enfin, parmi les dons, vingt-cinq plaquettes de poèmes contemporains, la plupart dédicacés à Mlle Van Veen pour ses récitals de danse et de poésie et données par cette artiste, et trente plaquettes de pièces de théâtre tchèques, don de l'Ambassade de Tchécoslovaquie.

Dans le domaine de l'histoire du théâtre, la Bibliothèque de l'Arsenal s'est enrichie en outre d'une série de la revue La Cinématographie française, des années 1937 à 1956, et l'achat des fascicules manquants a permis de compléter entièrement cette collection rare.

Elle a acquis un grand nombre de maquettes originales, par exemple celles de F. Labisse pour Les Nuits de la colère d'A. Salacrou, de J.-D. Malclès pour L'Alouette de J. Anouilh, de René Allio pour Henri IV de Shakespeare, celles enfin de Georges Pitoëff. Dans le même domaine de l'iconographie théâtrale, elle a complété ses collections de photographies du Studio Bernand et acquis une série de contre-types des photographies de l'Exposition Jacques Copeau.

Des manuscrits et imprimés importants sont venus enrichir les collections théâtrales de l'Arsenal : quatorze lettres de Gaston Baty, d'un grand intérêt pour l'étude de ses théories dramatiques, ont été acquises en vente publique. Un important ensemble de correspondance, photographies, caricatures concernant Max Dearly, a été donné par Mme Dearly; Mlle Robinson Smith, animatrice du théâtre français de New York, a fait don des archives de ce théâtre; Mme de Tinant a donné des documents relatifs aux représentations scéniques des œuvres de Debussy; l'Union centrale des arts décoratifs a envoyé à l'Arsenal un lot de programmes des spectacles parisiens aux environs de 1900. Enfin, M. Charles Clerc, qui avait établi au prix d'un long et patient labeur un fichier concernant les représentations théâtrales à Paris, a fait don de ce travail à l'Arsenal où il pourra dorénavant être consulté.

Bibliothèques universitaires.

Grenoble (Isère).

M. Louis Joxe, ministre de l'Éducation nationale, a inauguré le 14 mai 1960 la nouvelle Bibliothèque universitaire de Grenoble 1, en présence de MM. Jean Marcel Jeanneney, ministre de l'Industrie et du commerce, Jean Berthoin, ancien ministre, Julien Cain, directeur général des Bibliothèques, Robert Brun, inspecteur général des Bibliothèques, Robert Trehin, recteur de l'Académie, Francis Raoul, préfet de l'Isère, du Dr Albert Michallon, maire de Grenoble et de nombreuses personnalités de la ville et du département.

A l'occasion de cette inauguration, des discours ont été prononcés par MM. Paul Louis Merlin, président de l'Association des amis de l'Université, Robert Tréhin, Jean Berthoin, Julien Cain et Louis Joxe.

Le Directeur général des bibliothèques a notamment rappelé que la construction de la nouvelle Bibliothèque de Grenoble s'inscrivait dans un plan général de rénovation des bibliothèques universitaires, dont les Bibliothèques de Caen, de Strasbourg, de Paris (Bibliothèques des Facultés de droit, de pharmacie et de médecine), d'Aix et de Marseille, ces deux dernières récemment inaugurées, représentent les premières étapes de ce qui se poursuit dans plusieurs autres villes universitaires. L'effort de la Direction des bibliothèques ne s'est d'ailleurs pas borné aux installations, il a aussi porté sur l'augmentation du personnel et des subventions de l'État.

M. Julien Cain a souligné également la place éminente que Grenoble occupait parmi les villes françaises grâce à la richesse et au nombre des bibliothèques qui y ont leur siège : Bibliothèque municipale, qui possède de nombreux manuscrits et un très important fonds stendhalien, annexes de prêt et bibliobus urbain; Bibliothèque centrale de prêt.

Nancy (Meurthe-et-Moselle).

Doté d'une caméra Debrie, d'un agrandisseur Reinhel (rapport 35), d'une développeuse sécheuse (J. Arhuero) et d'une glaceuse sprint, un atelier microfilms fonctionne régulièrement à la Bibliothèque universitaire de Nancy depuis le Ier février 1960.

Bibliothèques municipales.

Angoulême (Charente).

Une exposition consacrée au professeur Jean Bouillaud, d'origine charentaise, a eu lieu du 3 au 10 avril 1960 dans les salons de l'Hôtel de ville d'Angoulême. Cette exposition 2, organisée sous le patronage de l'Ordre des médecins de la Charente et de la mairie d'Angoulême, a été réalisée par la bibliothèque en collaboration avec l'architecte, directeur des travaux de la ville.

Bordeaux (Gironde).

Cabinet des médailles. - Le Cabinet des médailles de la Bibliothèque municipale de Bordeaux présente un incontestable intérêt à la fois au point de vue scientifique et artistique.

Il comprend environ 25 000 pièces dont plus de 400 monnaies d'or et de très nombreuses monnaies d'argent dont quelques-unes très rares.

Le fonds principal a été légué par le collectionneur local E. Lalanne. Cette collection de monnaies grecques, romaines, royales françaises, féodales françaises, étrangères, médailles, jetons, pièces aquitaniques est particulièrement intéressante. Elle est d'ailleurs connue de tous les numismates français et même étrangers.

Le fonds Evrard de Fayolle comporte des médailles et jetons relatifs à Bordeaux et au département de la Gironde.

En dehors de ces deux fonds principaux, le fonds général est surtout important en monnaies romaines. On peut noter aussi dans d'autres séries des médailles de pélerinages locaux et des pièces relatives au duc de Bordeaux, ainsi que quelques monnaies orientales.

Signalons, aussi, la très belle suite de poids de villes du Midi dont le catalogue a été imprimé il y a quelques années et qui est dû à Monsieur Burguburu.

Les cinq vitrines de l'exposition présentent d'après des pièces toutes empruntées au fonds Lalanne l'évolution historique et artistique de la monnaie en France, de la Gaule au milieu du XIXe siècle.

Une des vitrines a été réservée aux monnaies de la région du Sud-Ouest.

Les agrandissements photographiques, qui décorent les murs du Cabinet des médailles, sont dus au service photographique de la Bibliothèque nationale de Paris.

Exposition « Francis Jammes et Bordeaux ». - Nous publions ci-dessous un texte qui a été rédigé par M. Louis Desgraves, conservateur de la Bibliothèque.

La première partie de l'exposition 3 est consacrée à Francis Jammes à Bordeaux. Elle évoque tout d'abord le père du poète, Louis Victor-Jammes, receveur de l'enregistrement, qui, au mois de mars 1880, vient s'installer au 196, cours des Fossés (l'actuel n° II du cours Pasteur), où il séjourna jusqu'à sa mort, survenue en 1888. « La maison où nous avions loué, cours des Fossés, écrit F. Jammes dans ses Mémoires, en face de ce qui était alors le vieux Lycée, et qui devait devenir peu à peu la Faculté des lettres et des sciences, portait le numéro 196. Le bureau de l'enregistrement était situé au rez-de-chaussée dont une partie était occupée par le ménage d'un tailleur nommé Lévêque... Le premier et le deuxième étages étaient nôtres... »

Devenu Bordelais, F. Jammes entre au Lycée à la rentrée d'octobre 1880. Les palmarès portent témoignage de ses relatifs succès scolaires, en 1881-1882, il obtient le 6e accessit d'excellence, le 5e accessit d'histoire et de géographie, le 4e accessit de lecture. Elève de 4e en 1884-1885, il ne se voit décerner qu'un seul prix, mais c'était le second prix d'histoire naturelle qui témoigne de son penchant encouragé par Armand Clavaud, auteur de Flore de la Gironde, publiée en 1882. On pourra voir l'herbier de F. Jammes dans lequel « tel nénuphar blanc qui flotta sur les marécages des environs de Bordeaux est encore intact dans son enveloppe de papier gris ».

En sortant du Lycée dans les rues étroites du vieux Bordeaux qui entourent le marché des Capucins, F. Jammes découvre Simone, « l'enfant grave et pure » qui fut sa première inspiratrice : « Le soir, je surveillais ta silhouette, derrière la croisée dont les vitres s'épanouissaient sous la lampe comme un jardin de roses saintes. Ton ombre allait et venait. Je me disais : c'est une ombre desservante... »

Mais, en même temps, Francis Jammes noue, au Lycée de Bordeaux, des amitiés solides puisqu'elles se poursuivront jusqu'à la fin de leur vie, avec le peintre Charles Lacoste, dont il préface à plusieurs reprises les catalogues d'exposition, avec Sécrestaa, avec Gabriel Frizeau surtout. Déjà, la poésie l'attire et, le 10 décembre 1887, il publie, dans le Chat Noir, un poème : Sabbat, d'inspiration baudelairienne :
Le long des longs chemins remplis de scrofulaires,
Près du noir carrefour mordu par les ajoncs,
Goules, gnomes caracolant sur des cochons,
Viennent dans la terreur des cieux crépusculaires...

Ayant échoué au baccalauréat avec un zéro en explication littéraire, au mois de juillet 1888, il écrit, entre les mois de septembre et novembre, dans son carnet « Moi » demeuré inédit, quarante-cinq pièces dont beaucoup sont consacrées à Bordeaux :
Au Lycée où j'ai bien souffert, on me disait
Que j'étais un mauvais élève
Parce que j'avais la fièvre d'un triste rêve
Et que j'étais comme blessé...

Après la mort de son père, survenue le 3 novembre 1888, Jammes quitte Bordeaux pour Orthez. Mais ce départ de la ville de son enfance n'est pas définitif. Francis Jammes conserve de solides amitiés qui le ramèneront souvent à Bordeaux, où il séjourne chez ses chers amis Frizeau. Il y revient aussi pour y prononcer des conférences, telle celle du 15 mars 193I, organisée par M. Georges Planes, et au cours de laquelle fut rendu au Patriarche d'Hasparren un véritable hommage. Même âgé, Francis Jammes n'hésite pas à donner son patronage à une revue littéraire, Ausonia, créée par des étudiants. Il manifeste son attachement réel à Bordeaux tout le long de sa vie, dans une multitude de textes qu'il n'est pas possible de tous citer ici; en voici un, cependant parmi beaucoup d'autres, extrait de l'École Buissonière :

« Si le port de Bordeaux n'a point l'imposante massivité de celui de Marseille; si les reflets légers du courant, sous un azur ou un clair de lune aux finesses de brise, paraissent moins aptes à soutenir des flottes que les bleus goudrons de la Méditerranée; si les princes des Mille et une nuits, qui fument l'opium et enchâssent d'émeraude l'ébène de leurs doigts, préfèrent la porte de Guyenne, la porte de l'Orient : tout de même, un grand charme, tissu des plus délicates nuances, émane de la cité d'Ausone. »

Tels sont quelques-uns des aspects de la présence de F. Jammes à Bordeaux, évoqués dans la première partie de l'exposition. La seconde partie est, tout entière consacrée aux amitiés bordelaises du poète. Des lettres, des manuscrits, des œuvres rappellent combien fut solide et réelle l'amitié unissant Francis Jammes à Jean Balde, Paul Claudel, Arthur Fontaine, le commandant Fortin, Gabriel Frizeau, Olivier Hourcade, Camille Jullian, André Lafon, Jacques Le Tanneur, Pierre Loti, René Maran, François Mauriac, Auguste Pujolle, Odilon Redon, Mme Gil-Reicher, Jacques Rivière, Paul-Jean Toulet, Charles Veillet, Jean-Baptiste Vettimer.

Ainsi, vingt-deux ans après sa mort, Francis Jammes revit pour quelques semaines dans cette ville de Bordeaux qui tient une place importante dans son œuvre et dans son inspiration poétique.

Bourges (Cher).

« Du cubisme au néo-réalisme, graveurs français contemporains », sous ce titre s'est tenue, du 18 juin au 14 juillet, au Palais Jacques Cœur, une exposition présentant une sélection des meilleurs graveurs contemporains, sélection préparée par le Comité national de la gravure française, dont le président, M. Jean Vallery-Radot, conservateur en chef du Cabinet des estampes, a bien voulu présenter cette exposition le jour du vernissage.

Cette manifestation artistique s'est déroulée dans le cadre de la Foire de Bourges, sur l'initiative de la Bibliothèque municipale.

Caen (Calvados).

Une annexe de la Bibliothèque municipale de Caen a été inaugurée le 6 mai 1960 dans la nouvelle cité de La Guérinière. Cette annexe, organisée par M. Rohou, s'adresse aux enfants et aux adultes; elle sera ouverte tous les jours sauf le mardi.

Castelnaudary (Aude).

A l'occasion des fêtes du centenaire de la naissance du félibre Prosper Estieu, une série de manifestations consacrées à la langue d'Oc, au poète et à son pays natal, le Lauragais, ont eu lieu à Castelnaudary : inauguration d'un buste dans le « Jardin des Poètes » où se trouvaient déjà ceux d'Alexandre Soumet et du félibre Auguste Fourés, « Cour d'Amour » exposition sur le riche folklore du Lauragais, etc...

La Bibliothèque municipale y a participé avec une exposition des œuvres de Prosper Estieu, où furent présentés des documents imprimés, manuscrits et iconographiques appartenant aux bibliothèques municipales de Carcassonne et de Toulouse, à la famille du poète et aux collections languedociennes du chanoine Salvat, majoral du félibrige.

Chatellerault (Vienne).

La Bibliothèque enfantine de Châtellerault a présenté du 7 au 28 mai 1960 une exposition sur le Moyen Age, qui avait été préparée par les enfants avec l'aide de la bibliothécaire.

Grenoble (Isère).

A l'occasion de la réouverture de l'exposition « Grenoble hier et aujourd'hui » à la Bibliothèque municipale, une série de conférences, données sous la présidence de M. le maire de Grenoble, auront lieu en mai, juin, septembre et octobre 1960 à la bibliothèque : la crypte de Saint-Laurent de Grenoble et les résultats des dernières fouilles, par M. Girard; Sainte-Marie-d'en-Haut, hier, aujourd'hui, demain, par M. Paul Dreyfus; Grenoble et ses transformations au cours des siècles, par M. Vaillant; évocation de Grenoble au XVIIe siècle, par M. Bornecque; la vie à Grenoble, l'année du Rattachement, 1860, par M. Avezou; le développement de Grenoble au xxe siècle et les problèmes posés, par Mme Perrot.

Lyon (Rhône).

Inauguration d'une seconde salle de lecture. - L'augmentation régulière du nombre des étudiants fréquentant la Bibliothèque de la Ville (55 % des usagers en 1924; 95 % en 1959) posait, depuis cinq ans déjà, le problème d'augmenter les 175 places de la salle de lecture. Les bâtiments de l'ancien Archevêché n'étant extensibles ni en surface, ni en hauteur et tout projet de modification y rencontrant des murs de refend d'un ou deux mètres d'épaisseur, la seule solution possible consistait à utiliser les sous-sols, vastes et clairs, situés directement sous la salle de lecture. Leur accès et leur utilisation impliquaient de délicats problèmes que résolurent les projets établis par l'architecte en chef de la Ville, M. Weckerlin. Les crédits nécessaires votés par le Conseil municipal, la Direction des bibliothèques apporta sa participation aux frais de construction et d'aménagement. Trois années de travaux ont été nécessaires pour creuser, devant la façade, une cour anglaise, à double escalier de dégagement, pour servir de sortie de secours éventuelle, démolir un mur de séparation et construire un large escalier de béton, assurant la communication entre les deux salles.

Achevée en mars, la nouvelle salle, sous ses voûtes d'arêtes retombant sur deux piliers massifs et sous ses tubes luminescents, offre une capacité de 92 places. Elle a été inaugurée, le mardi 26 avril, à 18 h. 30, par M. Pradel, maire de Lyon, entouré des adjoints, des chefs de l'administration et des services techniques, qui ont participé à cette création. Et, le surlendemain jeudi 28, dans le quart d'heure qui a suivi l'ouverture, les 267 places des deux salles étaient toutes occupées. Le problème n'a donc été que reculé et son étude va devoir être reprise.

Toutes les grandes bibliothèques municipales des villes universitaires connaissent actuellement cet afllux d'étudiants et se trouvent, de plus en plus étroitement, impliquées dans la formation intellectuelle de la jeunesse. A ce rôle, singulièrement élargi, qui leur donne une vie nouvelle mais à quoi elles n'étaient ni destinées ni préparées, elles doivent faire face avec le même effectif squelettique de personnel scientifique et technique qu'il y a soixante ans et les seules ressources du budget municipal.

Accessions. - La sensible augmentation des crédits d'achat, accordée par le maire de Lyon pour l'exercice 1960, a permis : de doubler, pour la nouvelle salle de lecture, les usuels en service; de porter à 120 le nombre de revues et périodiques mis à la disposition du public, dès leur apparition; enfin d'enrichir considérablement le fonds des impressions lyonnaises des xve et XVIe siècles.

Ainsi sont entrés : trois reliures polychromes du XVIe siècle d'origine incontestablement lyonnaise; le seul exemplaire connu de la seconde édition lyonnaise du Traité des eaux artificielles de Jehan Hymbres, imprimé par Michel Topié, vers 1494; des impressions très rares, comme le Matheolus et le Rebours (Olivier Arnoullet, vers 1515), les Jugements astronomiques sur les nativitez d'Ogier Ferrier (J. de Tournes, 1550), le De latinis et graecis nominibus arborum... de Robert Estienne (J. Pidié pour Thibaud Payen, 1552) dont, seul, le « British Museum » possède le second exemplaire; les Devises héroïques de Paradin (J. de Tournes, 1557), l'Historia Plantarum d'Antoine Du Pinet (G. Cotier, 1561), etc.; au total environ une centaine d'éditions lyonnaises du XVIe siècle, qui manquaient aux collections de la Bibliothèque de Lyon. Cet effort sera poursuivi sur les exercices suivants.

Pont-l'Évêque (Calvados).

La Bibliothèque municipale de Pont-l'Évêque a été transférée au rez-de-chaussée de l'Hôtel de Montpensier, dont les travaux de restauration ont été effectués par les Monuments historiques. Les nouveaux locaux de la bibliothèque ont été inaugurés le 27 mai 1960.

Toulouse (Haute-Garonne).

A l'occasion des Journées départementales culturelles des coopératives scolaires et du Congrès régional des jardinières d'enfants, une exposition de livres pour la jeunesse a été organisée à la Bibliothèque municipale de Toulouse, sous la forme à la fois d'une rétrospective et de la présentation d'ouvrages étrangers.

La rétrospective a permis de montrer des livres français pour jeunes du XVIIe au début du xxe siècle; en ce qui concerne les livres étrangers, cette section comprenait surtout des albums édités en Allemagne, Angleterre, Chine, États-Unis, Japon, Pologne et U. R. S. S.

Bibliothèques centrales de prêt.

Eure.

La Bibliothèque centrale de prêt de l'Eure, créée en 1956, et provisoirement abritée jusqu'à la fin de 1959 par les Archives départementales, se trouve située depuis le 4 janvier 1960 dans un immeuble sis 3 bis, rue de Verdun à Évreux, dont elle occupe une partie du rez-de-chaussée. Elle offre l'avantage d'être près de nombreux services administratifs : Archives départementales, Palais de Justice, Commissariat, Préfecture, Cité administrative et Trésorerie. Sont installés dans le même bâtiment que la bibliothèque : la Fédération des œuvres laïques, le Service de l'orientation professionnelle et celui des Anciens combattants.

La Bibliothèque dispose au rez-de-chaussée d'un peu plus de 150 m2 qui ont permis l'aménagement de trois bureaux et d'un magasin (pour 14 000 volumes) relié directement par un perron à un terrain où le bibliobus peut accéder et stationner. Une cave très saine et cimentée, de 24 m2, sert de dépôt de caisses et d'appareils. Jusqu'à présent il n'a pas été possible d'installer un garage à proximité immédiate.

Loir-et-Cher.

La Bibliothèque centrale de prêt de Loir-et-Cher vient de publier deux catalogues multigraphiés : l'un, pour l'exposition organisée dans la commune de Pont-levoy par l'Association des « Amis de la Bibliothèque centrale de prêt de Loir-et-Cher » à l'occasion d'une conférence, avec projection de films, de Joseph Rovan sur les « Problèmes de l'Allemagne contemporaine » (cette exposition groupait des ouvrages sur l'histoire, la civilisation et la littérature allemande); l'autre, Les Grands moyens d'information, rédigé à l'occasion d'une veillée, dans un Foyer culturel, centrée sur un film concernant la presse enfantine et accompagnée d'une exposition de livres et de revues.

Lecture publique.

Pyrénées-Orientales.

Le Service départemental de lecture publique des Pyrénées-Orientales vient de publier le catalogue 4 complet, multigraphié, de son fonds d'ouvrages documentaires, classés selon le système Dewey. Pour faciliter les recherches des lecteurs, un tableau détaillé de la classification, avec renvoi aux pages du catalogue, a été placé en tête du volume. Les revues auxquelles le Service départemental est abonné ont aussi été mentionnées.

  1. (retour)↑  I. Voir : B. Bibl. France, 5e année, n° 1-3, janv.-mars 1960, pp. 17-20.
  2. (retour)↑  - Exposition Jean Bouillaud, du 3 au 10 avril 1960 à l'Hôtel de ville d'Angoulême... [Préf. du Dr Poirier] - [Angoulême, 1960.] - 27,5 cm, VIII-57-III p. multigr., couv. ill.
  3. (retour)↑  Francis Jammes et Bordeaux. Catalogue par Louis Desgraves. Préf. par François Mauriac. - Bordeaux, impr. Taffard, 1960. - 24 cm, v-44 p., pl. (Extrait du Bulletin de la Société des bibliophiles de Guyenne.)
  4. (retour)↑  Catalogue des ouvrages de documentation (classification décimale). - Thuir, Cité scolaire, 1960. - 26,5 can, VIII-370 p. multigr., couv. ill.