Comment adapter la littérature enfantine aux besoins des enfants à partir des premières lectures
Paul Faucher
Nous sommes heureux de publier le texte de la conférence prononcée par M. Paul Faucher, le fondateur et le directeur des Albums du Père Castor, à la séance inaugurale du Ve Congrès de l'Union internationale pour la littérature de jeunesse (Florence, 7-II mai 1958), dont il est rendu compte plus loin 1. Cette conférence paraîtra également dans les actes du Congrès et nous sommes particulièrement reconnaissants à M. le Professeur Enzo Petrini, président de l'Union, d'en avoir autorisé la publication préalable dans notre bulletin.
L'imprimerie est entrée dans l'ère industrielle. Chaque jour, les machines à imprimer engloutissent des forêts converties en pâte à papier, mais plus la lecture se répand, plus elle se dégrade et, sur plus d'un point, l'humanisme est menacé par ses propres armes.
Les enfants sont soumis à une production massive d'imprimés, mais il n'y a pas de commune mesure entre cette production et leurs besoins fondamentaux.
Une littérature qui ne mérite pas son nom crée et entretient des intérêts artificiels qui détournent les enfants de leurs intérêts profonds. Le papier souffre tout. Les enfants s'adaptent à tout, même aux méthodes d'éducation absurdes, même à la mauvaise littérature enfantine, voilà le malheur.
Il est vrai que ce sombre tableau est relevé par l'entrée en scène d'œuvres de qualité de plus en plus nombreuses.
Pourtant, quelle que soit leur valeur, elles ne peuvent apporter qu'une réponse partielle aux besoins des enfants. Et les enfants restent soumis à une production qui ne tient compte ni de ce qu'ils sont ni de ce qui leur est dû.
La question se pose de savoir s'il est possible de susciter une littérature enfantine fondée sur les besoins vitaux des enfants. L'Union internationale pour la littérature de jeunesse se chargera sans doute de répondre à cette question, et c'est un grand motif d'espoir pour ceux qu'elle tourmente.
Il y a de longues années, pour ma part, qu'elle m'occupe et me poursuit.
Parti des principes de l'éducation nouvelle, et après bien des essais, je me suis avisé que l'intérêt ou l'indifférence de l'enfant pour la lecture dépendaient de ses débuts de lecteur, et qu'il importait d'étudier le problème à sa source, c'est-à-dire dès le moment où le petit nombre des bien-lisants, futurs dévoreurs de livres, se sépare du grand nombre des mal-lisants, voués aux lectures rudimentaires. Ce carrefour où les bien-lisants se séparent des mal-lisants se situe au niveau de l'album.
Principes d'adaptation des premiers livres.
C'est par l'album qu'il faut recruter et former des lecteurs de livres. Mais il n'est pas suffisant d'amener un plus grand nombre d'enfants au livre. Il faut encore que les publications qui leur sont offertes leur apportent quelque chose de plus que le plaisir de lire.
En fait, il s'agit de créer des ouvrages fondés sur leurs besoins essentiels et sur leurs intérêts supérieurs, des ouvrages adaptés à leurs capacités réelles et à leur niveau de lecture. C'est une tâche qui relève à la fois de la psychologie et de la pédagogie appliquée, de la littérature, de l'art graphique et des techniques de l'édition.
Ce ne peut être l'œuvre d'un seul. Cela suppose un maître d'œuvre qui rassemble les éléments, les concours, les talents nécessaires, pour les conjuguer ou les fondre dans une œuvre commune, en s'efforçant scrupuleusement de répondre à de hautes exigences artistiques et pédagogiques.
Une telle entreprise ne peut être livrée au hasard, elle doit s'appuyer sur des principes éprouvés et se développer d'après un plan de recherches et de publications bien établi. C'est ce qui a été tenté, avec des moyens réduits, dans les Albums du Père Castor, sans autre soutien que celui de leur éditeur, mais en toute liberté. Les albums peuvent être considérès comme un essai d'adaptation aux besoins fondamentaux des jeunes enfants. Bien modeste réalisation par rapport aux matériaux rassemblés, production dérisoire comparée aux immenses besoins des enfants, mais cependant, premiers jalons d'une recherche infinie.
Un foyer de recherches : l'Atelier du Père Castor.
Leur publication était une aventure à une époque où le public ne se souciait guère de pareilles questions. Cependant, peu à peu, une petite équipe d'éducateurs, d'artistes, d'écrivains, se forma, qui changea radicalement l'aspect et le contenu des albums jusqu'alors en usage. Cette équipe se renouvela et s'organisa dans un centre d'expérimentation et de production : « L'Atelier du Père Castor ».
Mais son travail ne pouvait s'accomplir qu'avec la présence et l'amitié des enfants.
Une école nouvelle, une « école sereine », entoura donc l'Atelier d'un merveilleux champ d'observations et d'application, et y déversa sa joie.
Avec la collaboration des chercheurs et des praticiens, cette école devint un foyer de recherches biblio-pédagogiques, auquel fut attachée une psychologue, en qui les enfants ne voyaient qu'une amie de tous les jours.
Cette recherche nous a entraînés bien plus loin que nous ne l'avions prévu.
Elle nous a entraînés jusqu'à remettre en question des croyances pédagogiques anciennes ou nouvelles, à nous demander, par exemple, si le problème de la lecture était vraiment bien posé et bien résolu, mais c'est là une autre aventure. Revenons, si vous le voulez bien, aux données mêmes de notre recherche, la première étant l'enfant, la seconde, le livre, et la troisième, la lecture.
Première donnée : L'enfant.
La première donnée, c'est l'enfant lui-même, non pas l'enfant apparent, souvent défiguré par de faux principes d'éducation, et qui ne peut ou n'ose se manifester, mais l'enfant vrai, qui s'éveille dans la confiance et l'affection, qui ose être ce qu'il est réellement, avide d'action, de découvertes, de connaissance, créateur et poète, c'est lui qu'il faut toucher et servir. Il a droit au respect, à la vérité, à l'essentiel, au meilleur.
I° Autant que d'air, de nourriture, de sécurité matérielle, il a besoin de sécurité affective et morale.
Le livre peut-il contribuer à cette sécurité ? Grandement, par le texte comme par l'image, qui doivent l'éclairer, le rassurer sur tout ce qui l'entoure, en dissipant le trouble que lui causent les faits et les comportements dont il est le témoin et qu'il comprend mal; en remplaçant ses fausses intuitions par des explications vraies. Cela importe plus que de lui encombrer l'esprit de notions étrangères à sa vie. Il faut du tact et du talent pour ne trahir ni la vérité, ni l'enfant, pour lui donner des explications qui ne détachent pas les choses de leur halo poétique, de leur contenu humain ou universel.
2° L'enfant a besoin d'agir par lui-même, d'explorer, d'expérimenter, de créer, de faire œuvre personnelle.
Le livre, et surtout l'album, doivent se plier aux formes les plus diverses, pour apporter des propositions et des matériaux d'activité choisis, éprouvés, gradués, et à la mesure des pouvoirs de l'enfant, afin qu'il connaisse la satisfaction et l'élan de la réussite.
Ici la pédagogie commande.
3° L'enfant a besoin de penser par lui-même, d'exprimer librement ses goûts, ses idées, ses jugements.
« Comment pensera-t-il si vous pensez pour lui ? » dit J.-J. Rousseau.
La réponse à ce besoin tient à un certain art de choisir et de présenter les faits.
L'enfant trouve rarement dans son milieu l'occasion d'exercer toutes ses possibilités d'action, d'aller jusqu'à la limite de ses capacités, et, par conséquent, de se connaître, de se dominer, de se dépasser.
C'est lui rendre un grand service que de lui montrer ce que peuvent réellement accomplir des enfants de son âge. Il est bon de lui présenter des enfants de caractères, de milieux, de pays différents, afin d'élargir son horizon, mais aussi, et surtout, pour qu'il se compare, se situe et se jauge. Et bien entendu, dans son intérêt supérieur, de lui révéler des actions exemplaires dont il puisse tirer de lui-même des règles de conduite et une nourriture pour sa vie morale.
Nous savons aujourd'hui que tous ces besoins sont primordiaux. De leur pleine satisfaction dépend l'équilibre de l'enfant, l'épanouissement de ce qu'il a en lui de plus précieux : dons naturels, facultés d'assimilation, goût d'agir etd'apprendre, énergies morales.
Intérêts naturels des enfants.
Ses intérêts découlent de ses besoins. Tout ce qui tombe sous ses sens l'intéresse. Sa curiosité naturelle s'étend à de nouveaux objets, à mesure qu'il grandit, mais elle va d'instinct à la nature. La vie des animaux le captive. Il en saisit les grands mobiles : instinct de conservation, instinct maternel, peur, faim et leurs réponses : ingéniosité, ruse, fuite ou combat.
Mais tandis que l'enfant se passionne pour le jeu et l'activité du moment, l'événement du jour, un intérêt profond pour les problèmes éternels naît et se développe en lui; la vie, la mort, la création, l'univers, la transmission de la vie, la condition humaine, l'écoulement du temps.
Il s'y intéresse avec la grâce et l'enjouement de son âge, contrairement aux adultes qui s'occupent de choses futiles d'un air important.
Et comme il sait bien dire lui-même ce qui l'émeut et le passionne, quand il peut le dire librement! à la façon de ce garçon de dix ans et demi, dans le texte que voici, qui fut écrit sous nos yeux.
Cela s'appelle : « LE MONDE ».
« Le monde, la terre est quelque chose de fantastique, et quand je pense que je vis et que la terre existe, je le trouve très drôle. Toutes les bêtes, tout, c'est un miracle. Comment se fait-il que le monde et ses richesses existent? Dieu seul le sait. Tous les progrès de l'homme jusqu'à la découverte de faire le feu, à la découverte de la force atomique et de l'électricité, c'est un miracle.
« On vit dans un monde malheureux avec de terribles guerres. Et on veut tout savoir. Que se passe-t-il sur les autres planètes, la lune, le soleil et les étoiles ? Toutes les machines et appareils qu'on a déjà et qu'on n'avait pas autrefois, pensez ce qu'on aura dans quelque mille ans, on pourra passer ses vacances sur la lune.
« Le monde, c'est un nuage, c'est un miracle. Toutes les choses très belles qu'on a faites à travers les siècles : les volcans, les montagnes, les plaines, le sable, la terre et la mer, tout, tout cela et beaucoup d'autres choses, c'est par l'énorme force de la nature. La force des hommes, à côté de l'énorme force de la nature, n'est pas plus grande qu'une force de mouche.
« Et espérons que dans notre monde il y aura plus d'amour et moins de méchanceté.
« La vie est très longue d'une façon, mais très courte d'une autre. Mais fais ce que tu peux de ta vie, c'est le monde la belle chose, puisque s'il n'existait pas on ne pourrait pas vivre. »
(H. L. - 20-6-195I).
2e donnée : Le livre.
La seconde donnée du problème, c'est le livre. Dans quelle mesure peut-il - à commencer par l'album - répondre à des besoins si profonds, à des intérêts si variés et si vastes ? Dans une très large mesure, il me semble, à condition qu'il se fasse plus accessible et plus efficace, à condition surtout que ses réalisateurs l'envisagent, non comme une fin en soi, mais comme un moyen de libération et de développement pour les enfants, comme un ferment d'activité, et même, jusqu'à un certain point, comme un substitut du milieu défaillant.
C'est là l'objet d'une littérature essentielle, à l'opposé de celle qui met l'enfant dans un état de passivité, le plonge dans un monde inconsistant, conventionnel, ou le jette dans une rêverie infertile, dans une excitation sans issue, le laisse interdit, et estompe dans son esprit les limites du possible et de l'impossible.
Le livre essentiel ne doit cacher aucune leçon déguisée. Il doit être, en quelque sorte, anti-livresque, et mener, par son contenu et par son art, à la vie et aux grandes œuvres.
Réaliser de tels livres est une tâche difficile; elle ne peut être menée à bien qu'à force de temps, de travail, d'efforts artistiques, et avec la volonté et le désir d'aider l'enfant à s'épanouir et à s'élever.
La collaboration des enfants.
Nous avons essayé d'appliquer ces principes sur quelques points, en ayant conscience de l'insuffisance de nos moyens, mais avec le concours des enfants et pour eux.
Un bon nombre de nos albums les invitent à l'activité créatrice et à l'expression personnelle. Ces ouvrages s'appuient sur des intentions pédagogiques précises et résultent, dans la plupart des cas, de travaux et de jeux longuement poursuivis avec des enfants.
Les thèmes des histoires et des contes sont essayés sous forme de jeux dramatiques ou de centres d'intérêt.
Les textes sont éprouvés, en cours d'élaboration. Ils sont lus aux enfants, non pour obtenir leur avis - ce qui fausserait tout - mais pour observer leurs réactions. D'ailleurs, quand on vit en confiance avec les enfants, leur seule présence donne l'intuition immédiate des dissonances de ton, des longueurs qui ne passeront pas, des termes qui ne seront pas compris. Les corrections s'imposent d'elles-mêmes, et l'on transforme le texte écrit, on « l'adapte » en le lisant aux enfants.
Plus les lecteurs sont jeunes, plus les difficultés sont grandes. On ne peut user que d'un petit nombre de mots et de notions déjà connues d'eux pour expliquer des mots et des notions nouvelles.
Mais le livre, mais l'album surtout, n'utilisent pas seulement le langage des mots. Ils disposent d'un autre langage direct et universel, celui de l'image.
L'Image.
De la nuit de la Préhistoire aux splendeurs florentines, de la grotte de Lascaux au Palazzo Vecchio, les hommes se sont transmis de génération en génération des messages dans ce même langage universel. Mais, dans sa force originelle, l'image ne se borne pas à informer les yeux et l'intelligence : elle touche la sensibilité et l'imagination. Fille du mouvement, elle incite au mouvement et à l'action; fille de l'observation, elle incite à l'observation et à la réflexion : elle stimule la pensée.
Il faut donc s'ingénier à employer l'image dans la plénitude de ses pouvoirs, et à tirer les plus grands avantages possibles de ses relations avec les mots.
Je dis « image » et non « illustration ». L'illustration dépend d'un texte, l'image est autonome, elle a une signification complète en elle-même. Elle est porteuse d'un message.
Elle a, entre autres pouvoirs, celui de rendre sensible une réalité en l'isolant, en concentrant sur elle l'attention et l'émotion. Elle peut, au contraire, regrouper des faits dispersés dans une synthèse visuelle.
Elle permet aussi de comparer simultanément les objets, les faits qu'elle représente, ce qui est un moyen majeur et irremplaçable d'assimilation active des connaissances à tous les degrés.
Les images tiennent un rôle de premier plan dans nos publications : images qui font agir, images qui font parler, images qui racontent ou qui expliquent, images à observer, à comparer, panoramas, etc... et bien entendu, relations diverses entre le texte et l'image.
Quel que soit le rôle qu'on lui assigne, l'image doit satisfaire, dans sa facture, à un certain nombre de critères. Autant que le texte, elle doit concourir à la sécurité morale et affective de l'enfant, ne causer ni frayeur ni trouble. Elle doit contribuer à la joie des enfants par sa gaieté et l'harmonie de ses couleurs. Elle doit éviter toute déformation outrée, toute schématisation desséchante, transmettre une vision claire et sensible de la réalité.
3e donnée : La lecture.
Presque tout reste à dire sur la pédagogie de l'image, mais il faut en venir à la troisième donnée de notre recherche : la fonction de lecture.
Les enfants nous ont constamment ramenés à ce problème.
Entre l'apprentissage du mécanisme de la lecture et sa mise en pratique, que d'écueils! surtout dans les pays où l'orthographe n'est pas phonétique.
Les difficultés auxquelles l'enfant se heurte risquent de le rebuter et de le rejeter dans la troupe des mal-lisants.
Pour l'aider à franchir ces difficultés, il lui faut de petits livres qui lui permettent de dominer sa lecture, seule façon pour lui d'y prendre plaisir, c'est-à-dire des textes construits avec les rudiments qu'il a acquis, un vocabulaire à sa portée, des images qui soutiennent son effort, une disposition typographique aérée.
Les albums de la collection « Premières lectures » répondent autant que possible à cette nécessité.
D'autre part, le mécanisme de la lecture ne confère malheureusement pas l'intelligence de la lecture. C'est évidemment affaire d'éducation générale et d'ouverture d'esprit. Il y a donc grand intérêt à préparer l'intelligence de la lecture avant même la connaissance des signes de l'écriture, par la lecture concrète des images. A condition, bien sûr, que ces images soient conçues et combinées pour cet emploi. C'est pour cela que notre programme s'est étendu à la pré-lecture : images « à lire », contes en images, histoires à construire en images, etc...
Il faut bien constater que la plupart des enfants - et même des adultes - lisent mal. C'est qu'à l'origine la fonction de lecture a été mal développée et qu'elle reste incomplète. Il est donc indispensable de la porter à un plus haut degré. Une progression de livres bien adaptés peut y contribuer beaucoup; encore faut-il qu'elle soit associée à une pédagogie qui s'appuie sur de très larges bases physiologiques et psychiques, sur la mise en œuvre de tous les moyens d'expression de l'enfant, et non sur la seule acquisition du mécanisme.
Notre expérience s'est poursuivie durant trente années. Son bilan positif : 260 albums ou livres qui ont touché des millions d'enfants.
Pourtant ce qui a été publié est peu de chose en regard du programme tracé, du travail fourni, des matériaux accumulés. Cette disproportion entre la réalisation et la recherche était inévitable. Elle porte en soi une leçon pour les étapes à venir.
L'élaboration d'une littérature adaptée aux besoins et aux pouvoirs des enfants suppose un ensemble de conditions qui ne sont pas encore réunies :
- que tous ceux qui ont quelque rôle dans la production prennent conscience de l'importance de l'œuvre à accomplir;
- que le public - tout spécialement les parents et les éducateurs - sache mieux à quel point elle est urgente, et combien elle conditionne le progrès en matière d'éducation et de culture;
- que la recherche s'organise, s'approfondisse, s'étende, associant à la tâche commune : les psychologues, les éducateurs, les écrivains, les artistes, les bibliothécaires, les éditeurs et les libraires;
- que des talents nombreux, divers, d'une qualité aussi élevée que possible, se forment aux tâches difficiles que requiert cette création exigeante et s'y consacrent ;
- qu'une critique plus autorisée et de plus large audience éclaire le public et le guide vers les meilleures productions;
- enfin, qu'une organisation économique appropriée donne à la recherche les moyens matériels, aux chercheurs la sécurité et la liberté d'esprit indispensables, sans prendre le succès commercial et l'abondance des publications pour fins et pour critères.
En définitive, seule la coordination des recherches et de la production à l'échelle internationale aurait chance de réaliser la concentration de forces, de talents, de ressources indispensables.
La réalisation de ces vœux ne me paraissait possible, je l'avoue, que dans un avenir lointain, mais, les trouvant inscrits dans les buts de l'Union, je mesure mon retard et je vois leur accomplissement dans un avenir plus proche.
Par sa création même, l'Union a fait franchir un pas décisif aux idées qu'elle défend. Que ses artisans en soient loués et remerciés, comme il convient.