Exposition du livre soviétique
Le 5 mai a été inaugurée à la Sorbonne, en présence du ministre de la Culture de l'U. R. S. S., de M. S. Vinogradov, ambassadeur, et de M. Maurice Faure, secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, une grande exposition du livre soviétique, organisée par le Ministère de la culture de l'U. R. S. S. et la Mejdounarodnaia Kniga. Plus de 2.000 volumes relatifs aux domaines les plus divers de l'activité humaine y sont exposés : science et technique, agriculture, médecine, économie politique et sciences sociales, ouvrages de références, littérature et beaux-arts, livres d'enfants.
L'art graphique est représenté par plus de 500 illustrations et gravures.
Un des caractères les plus frappants de cette exposition, c'est l'extrême diversité de disciplines et de langues. Seize républiques y figurent, composées de 61 nations, ayant chacune sa langue littéraire propre (souvent très récente). C'est ainsi que Pouchkine, Balzac ou Ronsard peuvent être traduits et lus en turkmène, tadjik ou kazakh.
La littérature française est largement représentée dans la masse de la production typographique. Des rééditions de Victor Hugo, de Balzac et de Flaubert (en 15 vol. et 165.000 exemplaires) sont actuellement sous presse et leurs premiers volumes exposés, ainsi qu'une très belle édition commentée des Essais de Montaigne.
Un autre trait caractéristique du livre soviétique, c'est son allure de « livre de masse ». A part quelques rares éditions d'art, la production soviétique a le caractère utilitaire et anonyme d'un outil. Instrument d'éducation de masses, le livre soviétique reste parfaitement adapté à ce rôle, par la diversité de ses sujets, la multiplicité de ses langues et la modicité de ses prix.
Une exposition du livre français a été simultanément organisée à Moscou et doit également être présentée à Leningrad et à Kiev.