Stage international du « Livre vivant »
On se souvient qu'en 1954 et 1955 1 avaient eu lieu deux stages nationaux consacrés à l'étude des méthodes de lecture vivante. Cette année, à la demande du Sous-comité de la jeunesse de l'Union de l'Europe occidentale, la Direction de la jeunesse et des sports a organisé, en liaison avec la Direction des bibliothèques de France, un stage international du « Livre vivant » qui s'est tenu à l'Institut national d'éducation populaire de Marly-le-Roi du 30 avril au 6 mai 1956 et qui réunissait des membres de l'enseignement, des bibliothécaires, des éducateurs, des libraires et des éditeurs.
Sept nations y participaient : Allemagne, Belgique, France, Hollande, Italie, Luxembourg, Royaume-Uni. La délégation française se composait de Mme Philippe-Levatois, directrice de la Bibliothèque centrale de prêt des Deux-Sèvres, Mlle Blum, directrice de la Bibliothèque centrale de prêt du Loir-et-Cher, M. Bouvy, directeur de la Bibliothèque centrale de prêt de la Moselle, et de M. Morlot, attaché à la bibliothèque départementale de l'Aube. La Direction des bibliothèques de France était représentée par M. Poindron, conservateur en chef, chef du Service technique, et par Mlle Chassé, bibliothécaire.
Au cours de la première journée, M. Léglise, directeur de l'Institut national d'éducation populaire et M. Poindron prirent tour à tour la parole pour exposer le but de ce stage et présenter le programme de travail. M. Poindron rappela notamment que le bibliothécaire avait un rôle d'éducateur et passa en revue les diverses possibilités qui s'offraient à lui de rendre le livre « vivant » pour un large public : guides de lecture, expositions, lecture à une ou plusieurs voix, montages sur un thème choisi de textes littéraires ou poétiques, utilisation du disque musical ou simplement parlé, du film, etc...
Ce sont ces moyens qui firent l'objet d'exposés et de discussions au cours des séances de travail. Mme des Ylouses, professeur à l'Institut national d'éducation populaire de Marly-le-Roi, et M. Nazet, inspecteur de la Jeunesse et des sports, firent un compte rendu des expériences réalisées par la Direction de la jeunesse et des sports dans les stages d'éducation populaire. M. Boughattas, bibliothécaire au Comité des établissements Kellerman de la Snecma, M. Cacérès, secrétaire général de l'association « Peuple et Culture », MM. Le Brizault et Le Hénaff, du Centre laïque de lecture publique, exposèrent leurs propres recherches.
MM. Bouvy et Morlot donnèrent des exemples de ce que peuvent faire, dans ce domaine, les bibliothécaires : une exposition et un montage sur la vie et l'œuvre de Saint-Exupéry réalisés dans la Moselle, et deux panneaux d'une exposition circulante sur « Le Livre à travers les âges », organisée dans l'Aube, furent présentés aux stagiaires. D'autre part, M. Suffel, bibliothécaire à la Bibliothèque nationale, exposa les problèmes que posait le montage de textes historiques destinés à l'enregistrement.
Ils purent également assister à la dramatisation de plusieurs œuvres : Le Navigateur de Jules Roy et un roman rural intitulé : La Gerbe et le fagot. Enfin au cours d'une excursion dans le Poitou qui termina le stage, une présentation du Père Goriot de Balzac leur fut donnée au Foyer rural de Chef-Boutonne (Deux-Sèvres), d'après un découpage et un montage de M. Nazet.
MM. Arents, inspecteur général de l'Education populaire, Basdevant, chef de la Section d'études et d'information de la Direction générale de la jeunesse et des sports, Prévot, inspecteur général de l'enseignement du 1er degré, commissaire général du Centre laïque de lecture publique, Rodolphe-Rousseau, président du Cercle de la librairie, et Strawzynski, secrétaire général du Comité de la productivité de la librairie, apportèrent également leur concours à ce stage. Une réception fut donnée le 3 mai 1956 à laquelle prirent part diverses personnalités et notamment M. Lelièvre, inspecteur général des bibliothèques.
L'intérêt de cette rencontre fut non seulement de faire connaître les réalisations françaises, dont certaines sont encore au stade expérimental, mais encore de permettre aux représentants des pays participants de présenter leurs recherches.