Chronique des bibliothèques

Bibliothèque nationale.

Exposition des vœux gravés.

Depuis une dizaine d'années le Cabinet des estampes organise, au début de janvier, l'exposition des vœux gravés qu'il reçoit non seulement des graveurs, mais de nombreux instituts ou firmes qui ont pris l'habitude de commander leurs cartes de vœux à des artistes.

Cette exposition a eu lieu dans le hall de la Bibliothèque nationale du 7 au 15 janvier. La présentation était due à Mlle Samson. Les cartes gravées étaient classées par technique : bois, tailles-douces, lithographies. Une place avait été réservée aussi aux photographes, parmi lesquels M. Garban, M. Lorelle et M. Amson, et aux reproductions.

Le total des pièces présentées se montait à cinq cents environ. Parmi les envois, citons ceux de Mlles Marcelle Amsler, Colette Pettier, Suzanne Tourte et de MM. Alix, Arnulf, Beret, Bersier, Dubreuj, Cami, Carzou, Chièze, Ciry, Coutaud, Decaris, d'Espic, Fallek, Fonta, Fridman, Garban, Gaudin, Juan, Krol, Lotiron, Gabriel Mandel, Minaux, Peschard, Piaubert, Pino della Selva, Quesneville, Ravel, Rigal, Springer, Sudre, Sved, Vergé-Sarrat, Vieillard, Villa, Webster.

Exposition Paul Valéry.

Cette exposition préparée par M. Marcel Thomas, conservateur au Département des manuscrits, avec le concours de MM. Suffel et Willemetz, commémore avec un retard de quelques mois, le dixième anniversaire de la mort de Paul Valéry. Elle a été conçue dans l'esprit même où Valéry, en 1937, dans la préparation d'un Musée de la littérature, avait défini ce que peut être une exposition littéraire. En même temps qu'elle groupe des éléments permettant de suivre la vie et la carrière du poète, elle s'efforce de faire comprendre le développement de son œuvre par des documents inconnus jusque-là, dont la plupart ont été prêtés par Mme Paul Valéry. Il faut placer au premier rang la masse de plus de deux cents cahiers, qui furent « son laboratoire de secrètes recherches » où l'on peut suivre à travers cinquante ans le développement de sa pensée. Le Centre national de la recherche scientifique se propose d'en publier une édition photographiée. D'importants manuscrits, par exemple ceux de la Jeune Parque, de nombreuses lettres, choisies dans une correspondance immense, des éditions originales, la longue suite des articles et écrits de circonstances forment la matière des chapitres parfaitement ordonnés du catalogue, que précède une importante préface de M. Julien Cain 1.

L'exposition comprend deux autres sections : l'une consacrée aux dessins, aquarelles, peintures de Paul Valéry lui-même; l'autre qui groupe quelques œuvres près desquelles il a vécu ou qu'il a commentées. Il faut mentionner au premier rang le portrait de Berthe Morisot par Ed. Manet, des peintures de Renoir (portraits de Mallarmé, Richard Wagner), de Berthe Morisot, de Degas (portrait d'Henri Rouart, Danseuses), etc.

L'inauguration de cette exposition a eu lieu le 31 janvier 1956, en présence de Mme Paul Valéry et de ses enfants. M. Georges Duhamel a prononcé une allocution.

Bibliothèque de l'Opéra.

A l'occasion du vingt-cinquième anniversaire de la mort d'Anna Pavlova, l'Institut chorégraphique dirigé par M. Serge Lifar et l'Association des Amis de la Bibliothèque-Musée de la danse ont organisé, dans les locaux de la Bibliothèque et du Musée de l'Opéra, une exposition destinée à rappeler le souvenir de la grande artiste 2.

On a réuni pour un mois d'émouvants souvenirs ainsi qu'un grand nombre de documents. La plupart des pièces exposées viennent de la riche collection des anciennes Archives internationales de la danse données à la Bibliothèque de l'Opéra en 1952 par M. Rolf de Maré. Des fervents de la danse ont bien voulu apporter aussi leur concours. On remarquera en particulier des costumes comme ceux de la Mort du cygne, de Flocons de neige et de la Belle au bois dormant, des chaussons ayant appartenu à l'artiste et le moulage de sa jambe... Des programmes de tournées, des affiches, des photographies évoquent la vie trépidante de la grande ballerine, toujours par monts et par vaux et dont on peut dire qu'elle est morte au service de la danse.

Cette exposition fournit l'occasion d'insister sur la richesse de la Bibliothèque de l'Opéra qui, avec des moyens accrus, pourrait devenir un centre international de documentation chorégraphique.

Bibliothèques centrales de prêt.

Moselle.

Le numéro 3-4 (octobre 1955) du bulletin A livre ouvert, publié par l'Association des Amis de la Bibliothèque centrale de prêt de la Moselle avec le concours de plusieurs autres bibliothèques centrales de prêt et services départementaux de lecture publique de l'Est, vient de paraître. On y peut lire un article consacré à Antoine de Saint-Exupéry, un autre sur Théodor Plievier. Signalons aussi une bibliographie des ouvrages sur le cinéma (ouvrages généraux, histoire du cinéma, technique et essais) accompagnée d'analyses.

Bibliothèques municipales.

Douai (Nord).

Afin de commémorer le bicentenaire de la naissance de Mozart, la Bibliothèque municipale de Douai a présenté, dans la galerie des expositions de cette ville, une sélection des études qu'elle possédait sur le musicien.

Grenoble (Isère).

Le 17 janvier 1956 a été inauguré en présence de M. Robert Brun, Inspecteur général des bibliothèques, de M. le Maire, de ses adjoints, de l'Inspecteur d'Académie et de nombreuses personnalités locales, le bibliobus urbain de Grenoble dont l'initiative revient à M. Vaillant, conservateur de la Bibliothèque municipale. M. Vaillant fit un historique de l'organisation de la lecture publique à Grenoble. M. Brun, représentant M. Julien Cain, directeur des bibliothèques de France, M. l'Inspecteur d'Académie et M. le Maire prononcèrent ensuite une allocution.

Limoges (Haute-Vienne).

La Bibliothèque municipale de Limoges a organisé du 12 janvier au 10 février 1956 une exposition consacrée à Tristan L'Hermite. Y sont évoquées non seulement les œuvres dramatiques du poète (La Mort de Sénèque, Panthée, La Folie du sage) mais aussi ses contemporains, ses amis et protecteurs : Gaston d'Orléans, la duchesse de Chaulnes, Henri de Lorraine, Scevole de Sainte-Marthe et Philippe Quinault.