Depuis mon arrivée à l’ENSSIB, l’on m’a dit beaucoup de bien du congrès Bobcatsss et je reconnais qu’avant d’avoir la chance d’y assister, je rêvais d’y aller depuis des mois. Je n’ai pas été déçue… Voici, concisément, ce que je retiendrai de mon premier congrès.
Tout d’abord, le thème de l’année, « Library (r)evolution : promoting sustainable information practices » m’a tout de suite enchantée. Cela annonçait des sujets originaux, hors des sentiers battus, ce qui n’a pas manqué. J’ai découvert avec enthousiasme tout un pan des sciences de l’information que j’ignorais, tourné vers l’écologie et le développement durable, et dont l’organe le plus représentatif est sans doute le groupe IFLA ENSULIB (Environmental Sustainability and Libraries), créé en 2009. Les tables rondes « Green libraries coming up ! » de Petra Hauke (co-auteure de The Green Library[), « Green archiving ; archiving for a sustainable world » de Geert-Jan Van Bussel et « Towards a greener library » de Harri Sahavirta m’ont particulièrement plu. J’en retiens que les initiatives « vertes » au sein des bibliothèques sont de plus en plus nombreuses et inventives, mais sont encore trop peu pensées dans un esprit global. On ne peut pas encore parler d’un « mouvement » mondial des bibliothèques vertes. Le groupe ENSULIB pourrait peut-être, à terme, contribuer à une homogénéisation des bonnes pratiques. Des publications sont à venir, en particulier en français, qui permettront de faire le point sur ces « Green libraries ».
D’autres interventions ont spécialement retenu mon attention, en particulier la table ronde traitant de l’identité problématique du curateur, organisée par Anna Maria Tammaro, ainsi que le retour d’expérience d’Eszter Csorba-Simon au sujet de l’atelier de bibliothérapie qu’elle a mis en place dans une prison. D’une manière générale, peu d’interventions m’ont déçue par leur manque de contenu et/ou de préparation.
Les posters présentés étaient de qualité inégale, mais la diversité des thèmes et l’originalité de certains ont rattrapé les défauts des moins bons. En toute objectivité (mais non sans un poil de patriotisme enssibien), je soulignerais le beau travail de mes camarades Marine Peotta, Solenne Billard-Nichele et Morgane Desard. Leur poster, dont la particularité était d’inviter ses lecteurs à participer au débat, a été salué et couronné d’un prix. Bravo à elles !
Una conferencia alegre y amable
Toutes ces graines (bio) de savoir, que j’ai essayé de retranscrire au maximum sur le vif, ne me seraient sans doute pas si précieuses si je n’avais pas par ailleurs ressenti une si belle émulation parmi les professionnels et étudiants en SIB. Difficile de ne pas se laisser conquérir par cet enthousiasme, favorisé par les régulières pauses dédiées aux échanges informels, les visites de bibliothèques et (last but not least) une superbe soirée de gala. S’imprégner de la culture catalane, entre architectures, « châteaux humains »[4] et autres tapas, mais aussi des cultures des autres participants (Suédois, Hongrois, Tchèques, Québécois, Indiens, Américains…) a été un réel plaisir. Le rythme soutenu du congrès ne permettait certes pas d’escapade purement touristique, toutefois les trajets effectués à pied entre les différents sites (l’université de Barcelone, la faculté de bibliothéconomie, le palais de la musique catalane, le collège d’architecture, la bibliothèque de la Sagrada Familia…) ont pu nous permettre de régaler nos yeux.
Un bémol cependant : certaines décisions ont été prises pour que le congrès lui-même soit écoresponsable, mais toutes n’ont pas été mises en œuvre. Par exemple, à la cérémonie de fermeture, un des organisateurs nous a appris que nous n’avions pas bu d’eau provenant de petites bouteilles en plastique (alors que, j’en suis sûre, l’on nous en a distribué deux midis de suite). On pourrait également reprocher aux organisateurs les instructions vagues et trop peu visibles sur les poubelles de recyclage installées à la faculté de bibliothéconomie pour l’occasion et qui n’ont donc pas été remplies de la manière la plus adéquate. Toutefois, ces maladresses ne doivent pas éclipser les autres initiatives, notamment un soin particulier apporté aux menus végétariens, la prise en compte des personnes intolérantes au lactose et au gluten, la distribution de café équitable et de cahiers en papier recyclé…
Bref, j’ai adoré Bobcatsss, et si vous me cherchez en janvier 2015, je serai sans doute à Brno, où se tiendra le prochain congrès. Vous ne connaissez pas Brno, la deuxième plus grande ville de République Tchèque ? Laissez-vous donc séduire par cet alléchant teaser[5]… et peut-être à janvier prochain !