La bibliothèque de l’Université du Littoral Côte d’Opale (BULCO), un SCD côtier étendu

Antoine Brand

La Bibliothèque de l’Université du Littoral Côte d’Opale (BULCO) est le service commun de la documentation (SCD) de l’Université du Littoral Côte d’Opale. Créée en 1993, elle se caractérise par sa multipolarité sur une aire territoriale étendue.

Pourquoi « Côte d’Opale »

Le nom de « Côte d’Opale » apparaît en 1911 et désigne à l’origine la côte qui s’étend du Crotoy à Équihen-Plage. Le périmètre ainsi désigné est ensuite changeant et mal défini mais il est figé administrativement par la création en 2013 du Pôle métropolitain Côte d’Opale (PMCO), un syndicat mixte regroupant 11 intercommunalités et 6 schémas de cohérence territoriale. On peut cependant noter une limite culturelle et linguistique traversant le littoral au niveau de l’estuaire de l’Aa séparant le pays de culture picarde à l’ouest et flamande à l’est.

Le littoral de Boulogne-sur-Mer à Dunkerque se caractérise par un climat océanique marqué par des hivers doux, des étés frais et une forte exposition aux vents. Il combine des sites balnéaires avec des zones portuaires et industrielles (Dunkerque, 3e port de France, Calais, 1er point d’échange avec le Royaume-Uni et Boulogne, 1er port de pêche) tandis que l’arrière-pays est plus rural et agricole. Le tourisme y joue un rôle économique croissant.

L’espace ainsi délimité conjugue un certain enclavement et des échanges avec l’étranger proche : littoraux au nord et à l’ouest, frontière belge à l’est forment un quadrilatère de 70 kilomètres sur 30.

A contrario, ces frontières induisent également des échanges culturels du fait de l’histoire (Calais est une ville anglaise jusqu’en 1558 tandis que Dunkerque, possession des Habsbourg depuis Charles Quint, change plusieurs fois de mains entre Français, Espagnols et Anglais avant de devenir définitivement française en 1661) ou de l’économie (dentelliers anglais à Calais, marins comoriens à Dunkerque, etc. 1

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Voir l’exposition « Les autres » ou l’Histoire des Étrangers et de l’immigration à Dunkerque, archives municipales de Dunkerque, 2013 : https://archives-dunkerque.fr/fileadmin/CMUA/kiosque/Expositions/LES_AUTRES.pdf

).

Contexte de création

L’Université du Littoral Côte d’Opale (ULCO) 2

est créée le 7 novembre 1991 sur la base d’antennes universitaires plus anciennes et dans le cadre du plan Université 2000 3
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Roland Peylet, « L’État, les universités et les collectivités territoriales », Bulletin des bibliothèques de France (BBF), 1992, n° 5, p. 8-11. https://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-1992-05-0008-001

. Ce plan avait pour but de désengorger les universités de Lille et Paris, qui connaissaient alors une forte croissance de leurs effectifs. Huit universités nouvelles sont ainsi créées, dont deux dans la région Nord-Pas-de-Calais.

À l’instar de sa voisine l’Université d’Artois, l’ULCO est implantée sur plusieurs sites – Boulogne-sur-Mer, Calais, Dunkerque et Saint-Omer – dans une amplitude de 75 kilomètres (distance entre Dunkerque et Boulogne-sur-Mer).

L’implantation des sites universitaires dépend du foncier disponible et de la volonté politique des exécutifs locaux. L’arrivée du site universitaire est attendue à Boulogne mais sa localisation géographique fait l’objet d’une passe d’armes entre majorité et opposition 4

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Bruno Béthouart, « Chapitre XVI. Boulogne à la croisée des siècles », dans Alain Lottin (dir.), Histoire de Boulogne-sur-Mer : ville d’art et d’histoire, Villeneuve-d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2014, p. 449‑490. https://books.openedition.org/septentrion/7602

. La position centrale de la ville de Calais et son antériorité (un premier collège universitaire y a été créé par l’Université de Lille en 1963) devraient logiquement en faire le siège de la présidence mais le site universitaire y est installé en périphérie, loin du centre-ville 5
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Jacques Trentesaux, « La sortie du tunnel ? », L’Express, 11 septembre 2003.

. La ville de Dunkerque et sa communauté urbaine choisissent en revanche d’attribuer à l’ULCO des terrains et bâtiment de l’ancien quartier portuaire de la Citadelle, très central 6
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Christophe Husser et Stéphane Raison, « Dunkerque : la reconversion de terrains portuaires », Annales des Mines - Réalités industrielles, 10 décembre 2015, n4, p. 66‑71.

, ainsi que le bâtiment de l’ancien collège Lamartine. La volonté politique aboutit à la domiciliation à Dunkerque de la présidence.

D’abord hébergées provisoirement, les bibliothèques reçoivent des bâtiments nouvellement construits dans le courant des années 1990 et toujours en usage aujourd’hui, à l’exception de la bibliothèque universitaire (BU) de Calais, en cours de rénovation profonde.

Université de proximité, l’ULCO dessert un quadrilatère compris entre quatre villes moyennes :

  • Boulogne-sur-Mer comprend 41 039 habitant·es (recensement 2022) pour une unité urbaine de 84 676 habitant·es (recensement 2018) ;
  • Calais comprend 67 585 habitant·es pour une unité urbaine de 92 229 habitant·es ;
  • Dunkerque comprend 87 013 habitant·es pour une unité urbaine de 162 506 habitant·es ;
  • Saint-Omer comprend 14 358 habitant·es pour une unité urbaine de 73 636 habitant·es.

Au total, ces quatre agglomérations regroupent 413 047 habitants, soit plus de la moitié des 760 400 habitants du PMCO 7

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Voir « Le Pôle métropolitain de la Côte d’Opale : un vaste territoire en recul démographique et soumis à des fragilités socio-économiques », Insee Flash Hauts-de-France, no 131, novembre 2021. https://www.insee.fr/fr/statistiques/5894436

.

Notons que ce territoire, autrefois d’une démographie dynamique, est en repli depuis 2013 du fait d’une fécondité en baisse et d’une faible attractivité. Le déficit migratoire sur la tranche 18-25 ans est particulièrement marqué du fait des départs vers les métropoles pour études supérieures. La création d’une université de proximité n’a pu rééquilibrer la balance.

Particularités

L’Université du Littoral Côte d’Opale présente deux caractéristiques qui font son originalité.

D’une part, elle n’est pas structurée en unités de formation et de recherche (UFR) mais en centres de gestion universitaire (CGU), qui prennent en charge le fonctionnement logistique et l’entretien des bâtiments. Ces CGU sont les interlocuteurs des responsables de bibliothèques pour les questions d’entretien, de réparation et d’aménagement. Les travaux plus lourds sont centralisés par la Direction du patrimoine. Cette structuration fait sens dans la mesure où les disciplines enseignées sont redondantes d’un site à l’autre : ainsi par exemple les STAPS (licences de sciences et techniques des activités physiques et sportives) sont enseignées sur les quatre sites, et il ne serait pas efficace qu’une UFR de STAPS doive gérer des locaux simultanément sur des campus aussi distants.

D’autre part, l’université est à cheval sur deux départements. Cela peut la conduire à interagir avec des politiques publiques différentes, mais les points de contacts entre administrations universitaire et départementale sont rares. Cela induit, par exemple, que seule la BU de Dunkerque est en mesure d’accueillir des personnes condamnées à des travaux d’intérêt général (TIG) en vertu d’un dispositif mis en place par le SPIP (service pénitentiaire d’insertion et de probation, service déconcentré de l’État) du Nord, qui n’est pas déployé de manière équivalente dans le Pas-de-Calais. Par ailleurs, les archives définitives de l’université devraient être versées aux archives départementales du Nord, y compris concernant les sites universitaires localisés dans le Pas-de-Calais.

Cette multipolarité pose plusieurs problèmes : transversalité, matricialité, recentrage

La distance entre les sites est importante : 42 km de Calais à Dunkerque, 37 à 41,5 km de Calais à Boulogne, 41 à 46 km de Calais à Longuenesse (périphérie de Saint-Omer où se trouve le site universitaire). Elle rend difficile la mutualisation des ressources.

Elle implique la redondance des équipes pour le service public, ce qui impose un taux d’encadrement des usagers très flatteur sur le papier mais qui traduit simplement le fait qu’une heure de service public mobilise quatre fois plus d’agents que sur un site unique.

Elle impose également une organisation permanente pour maintenir la continuité de la direction, des services et des collections entre les BU. Une navette bihebdomadaire fait circuler les documents qu’un service de prêt entre sites (PES) met à disposition du public d’un site à l’autre. Elle tend également de plus en plus à être le mode exclusif de circulation de l’ensemble des documents administratifs papier échangés entre les sites.

Enfin, cette multipolarité a pesé dans le choix de privilégier précocement les abonnements électroniques aux abonnements papier. Dans le cas de filières redondantes ou ayant des besoins documentaires similaires sur plusieurs sites, les premiers abonnements à des revues électroniques ont été saisis comme une aubaine pour éviter les coûts d’abonnements papier multiples. Par surcroît, leur prix était alors modique.

En interne, les réunions de direction sont tenues sur les différents sites alternativement afin d’assurer un contact de celle-ci avec les équipes locales. Les réunions des services transversaux, quant à elles, se tiennent souvent à Calais dont la position est à peu près équidistante des autres sites. Une ligne de bus assurait la liaison entre les trois principaux sites à des horaires intéressants jusqu’en 2014 8

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« Adieu la ligne BCD ! Pour se rendre à Calais, il faudra prendre le train », La Voix du Nord, 31 décembre 2014.

. L’université s’est équipée à partir de 2013 de salles de visioconférence, puis de dispositifs mobiles. La crise sanitaire de 2020 fait entrer dans les mœurs le télétravail et les outils numériques de réunion à distance. Les échanges s’en trouvent facilités mais l’engagement qu’induit le présentiel n’y est pas toujours.

Cette multipolarité est à prendre en compte dans les choix de structuration du service. La première impulsion a été celle d’un fonctionnement très indépendant, chaque BU fonctionnant comme sa propre petite république. À partir de la fin des années 2000, un mouvement de transversalisation a été amorcé pour aboutir à une structuration matricielle des équipes : chaque activité ayant une déclinaison locale se tient sous une autorité transversale. Ce mouvement est conforté par une organisation formelle en 2012. L’homogénéité des pratiques est accrue mais non achevée, et les agents dépendent de plusieurs « n + 1 », ce qui induit une certaine lourdeur et du jeu dans les relations hiérarchiques.

Une réflexion stratégique de plusieurs années a abouti à une nouvelle organisation, effective en janvier 2025, où les équipes transversales sont bien distinctes des équipes locales (mais où tous les agents des BU participent au service public du site de rattachement).

Elle se complique d’un déséquilibre

La centralité dunkerquoise du SCD se traduit par un déséquilibre dans les ressources humaines : historiquement, le site de Dunkerque a toujours été plus pourvu en personnel. Lors de sa création dans les années 1990, le traitement des collections nécessite une main-d’œuvre nombreuse et localisée. L’évolution dans ce domaine induit une reconversion vers d’autres tâches et une prévalence dunkerquoise.

Il en a résulté un mouvement permanent d’allers et retours au fil des promotions. Le schéma récurrent a été le suivant :

  1. Un·e agent·e dunkerquois·e est promu·e, doit par conséquent rejoindre un autre site (Calais ou Boulogne), roule plus ou moins 100 km par jour pour se rendre au travail et prend son mal en patience.
  2. Un·e autre agent·e de Dunkerque prend sa retraite, en fonction de l’évolution des profils de postes, l’agent·e anciennement promu·e peut revenir.
  3. La place laissée vacante sur l’autre site est pourvue par un·e contractuel·le.

Il en résulte que l’équipe de la BU de Dunkerque est nombreuse, âgée et titulaire, tandis que les équipes de Calais et Boulogne sont plus restreintes, plus jeunes et plus contractuelles.

Ce déséquilibre a été accentué par des travaux de rénovations à la BU de Calais, qui a contraint l’équipe à se ventiler partiellement sur les autres sites (trois agents à Dunkerque, un agent à Boulogne) et à servir le public dans des locaux bien plus petits. Non seulement le site le plus central géographiquement devient celui qui offre le moins de facilités pour se réunir, mais il est encore moins pourvu en personnel. Cette situation n’est heureusement que provisoire.

Tableau. Répartition des fiches de postes en équivalent temps plein, ETP (certaines fiches de postes relèvent d’une catégorie supérieure à celle du statut de l’agent)

BU

Personnel (en ETP)

Boulogne

2 A ; 4,8 B ; 5,6C

Calais

2 A ; 1 B ; 3,8 C [projection après réouverture : 3 A ; 3 B ; 4,8 C]

Dunkerque

3,8 A ; 8,6 B ; 5,8 C [2,8A ; 6,5 B ; 5,8C]

Saint-Omer

0,2A ; 1,5 B ; 2C

Rencontrer notre public

L’Université du Littoral Côte d’Opale a été conçue comme une université de proximité, destinée à fournir un service d’enseignement supérieur aux habitants d’un territoire donné. Elle remplit cette mission avec trois limites.

La première est la limitation du nombre des parcours et des spécialités dans les filières d’études du fait d’un effectif restreint. Au cours des dernières années, des spécialités supplémentaires ont été supprimées en raison d’un effectif insuffisant et pour donner suite aux critiques de la dernière vague d’évaluation du Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (HCÉRES).

La deuxième est le caractère très délimité du territoire couvert par l’université. Comme on l’a vu, celui-ci est borné par les littoraux de la Manche et de la Mer du Nord et par la frontière belge.

Son extrémité méridionale se trouve à la lisière du pôle urbain lillois (à 24 km du nœud ferroviaire d’Hazebrouck), mais il s’agit du plus petit pôle de l’université, formé par l’Institut universitaire de technologie (IUT) de Longuenesse et l’école d’ingénieur.

Il en résulte un réservoir de public étudiant restreint aux quatre agglomérations et à leur périphérie souvent réduite à un demi-cercle.

La troisième est la force d’attraction sur le territoire du mastodonte lillois avec ses 78 000 étudiant·es.

La vie à Lille est certes plus chère et nécessite souvent la location d’un logement étudiant. Mais le choix des formations disponibles y est bien plus large, et le réseau de TER permet des allers-retours quotidiens depuis le Dunkerquois ou le Calaisis avec des possibilités de gratuité pour les étudiant·es boursier·es 9

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« Mon Abo Etudiant TER Hauts-de-France », Guide des aides, site de la Région Hauts-de-France : https://guide-aides.hautsdefrance.fr/aide813

. De plus, le territoire couvert par l’ULCO se caractérise par une forte densité de petites villes, ce qui impose de toute façon une grande mobilité à la population étudiante. Une enquête menée en 2021, intitulée « Vous et votre BU pendant la crise sanitaire », a mis en évidence que la moitié de la population étudiante de l’ULCO habitait alors à plus de 10 km du site universitaire fréquenté. Notre public est donc très tributaire des transports collectifs et de la route, tandis que l’offre en logement étudiant a longtemps été complètement privée, en l’absence de cité universitaire. Il en résulte une difficulté (mais non une impossibilité) à faire apparaître une vie étudiante, l’usager·e ne souhaitant pas toujours s’attarder loin de son domicile après les cours.

Pour ce qui concerne la BULCO, la prise de conscience de ces spécificités nous a permis de mieux comprendre le caractère inadapté d’une partie de notre offre de services (conférences en soirée notamment). Cependant, leur prise en compte dans l’évolution de notre organisation et de nos horaires implique une réflexion plus approfondie impliquant d’autres données.

À la rentrée 2024, la BULCO comptait 7 822 usager·es étudiant·es de l’ULCO (chiffres SISE), en baisse pour la cinquième année consécutive après un pic à 9 951 en 2019.

Rencontrer nos homologues régionaux

Dans le contexte de fusion des régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie en 2015, la BULCO et ses homologues de l’Université d’Artois et de l’Université de Picardie Jules-Verne ont organisé des réunions de coopération régionale au cours de l’année universitaire 2016-2017. Il s’agissait de mutualiser des expériences et d’explorer des possibilités de réalisations communes entre SCD voisins. Les réunions se sont toutes tenues en présentiel, ce qui a nécessité à chaque fois deux heures de route pour les équipes visiteuses. Les ateliers ont surtout abouti à des échanges de bonnes pratiques, mais on peut mettre au crédit de l’atelier animation culturelle la réalisation d’une exposition remarquée sur les littératures de l’imaginaire.

Après l’ouverture à l’ULCO d’une première année commune aux études de santé (PACES 10

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Première année commune aux études de santé.

, devenue PASS 11
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Le parcours d’accès spécifique santé.

) dispensée à distance par l’Université de Picardie Jules-Verne (UPJV), la coopération régionale trouve désormais un cadre dans l’alliance A2U 12 entre ces trois universités. Mais elle demande à être relancée pour ce qui concerne les bibliothèques. La circulation de l’exposition « Annie Ernaux, une lutte des places » entre les trois SCD en constitue une première étape. Elle est annoncée à la BULCO pour l’automne 2026.

Les bibliothèques les pieds dans l’eau ?

La localisation de l’ULCO dans le polder côtier du littoral induit une préoccupation évidente quant aux risques de submersion marine engendrés par le changement climatique. Si des simulateurs grand public de montée des eaux sont accessibles sur le Web (voir figure ci-dessous), ceux-ci peuvent donner une vision trompeuse de nos perspectives.

Illustration
Figure. Simulation d’une montée des eaux d’un mètre sur : https://sealevelrise.brgm.fr/

Le rapport spécial du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) L’océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique, résumé à l’attention des décideurs (2019) 13

projette une augmentation du niveau moyen des mers entre 0,43 et 0,84 m en 2100. Dans ses projections, le GIEC fait état de nombreuses incertitudes quant aux caractéristiques locales de cette montée, ainsi que sur les limites supérieures de celle-ci 14
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Alex Tingle, Flood Maps. En ligne : https://flood.firetree.net/

.

Il convient cependant d’envisager cette perspective non comme une évolution graduelle mais comme une augmentation des risques et de l’exposition aux évènements climatiques extrêmes (par exemple : submersion ponctuelle due à la combinaison d’une tempête et d’une grande marée). Les sites de la BULCO y sont différemment exposés :

La BU de Boulogne est située en hauteur, à 10 mètres au-dessus du niveau de la mer 15

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Les données d’altitudes ont été consultées sur Google Maps.

, car la ville est très montueuse. Cette configuration la met à l’abri de la submersion marine mais peut en revanche l’exposer à un risque d’inondation ponctuelle due à de fortes précipitations combinées au relief et à l’artificialisation des sols, comme cela s’est produit en 2023 dans d’autres endroits du Boulonnais.

La BU de Calais est située dans le quartier du Beau-Marais, à un mètre au-dessus du niveau de la mer et 4 km de la plage. Il est protégé par le port et le cordon dunaire (jusqu’à 7 mètres de hauteur) mais pourrait être menacé en cas de crue d’un canal voisin. Le campus est construit sur un marais asséché et sablonneux, ce qui provoque des problèmes de stabilité des bâtiments.

La BU de Dunkerque est située au voisinage direct de bassins d’eau de mer fermés par des écluses. Mais elle se situe à 5 mètres au-dessus du niveau de la mer et elle est entourée d’un environnement portuaire protecteur.

La BU de Saint-Omer est située à 9 mètres au-dessus du niveau de la mer. Saint-Omer se trouve dans les terres mais au voisinage d’un marais, situé 3 mètres plus bas, qui a été fortement impacté par les épisodes météorologiques extrêmes de l’année 2023, son réseau hydrologique ayant été pris en défaut par l’ampleur de l’évènement.

Le changement climatique est un multiplicateur de risques mais ne remet pas en question l’existence de nos BU à l’horizon du prochain siècle. Le risque est davantage celui de surcoûts assurantiels impactant l’ensemble du territoire, voire la dégradation de ses réseaux de circulation et d’approvisionnement, ainsi que de l’habitat de ses usagers.

En conclusion

Après avoir bénéficié d’une politique volontariste de création d’universités de proximité, la BULCO a connu la même évolution que la plupart des bibliothèques universitaires : moins d’acquisitions papier et de traitement des documents, plus de ressources électroniques, de formations des usagers et d’appui à la recherche. Ces évolutions sont survenues dans le contexte d’un territoire périphérique, frontalier et marqué par des difficultés économiques et un essoufflement démographique. Cependant, elle parvient à faire fonctionner ses différents sites de manière cohérente et dessert une minorité active du public étudiant. Sa réorganisation, menée à bien cette année après un long travail de préparation, devrait lui permettre d’appuyer au mieux les projets d’une université étroitement associée au devenir de son territoire.