Pérégrinations de bibliothécaires normands sur le territoire canadien (Montréal)

Marie Calmet

Camille Ferrari

Julie Lallemand

Maryline Larret

Isabelle Vagnarelli

Le groupe normand de l’Association des bibliothécaires de France (ABF) s’est rendu une semaine à Montréal (Canada), du 29 septembre au 6 octobre 2024, lors d’un voyage d’étude ayant pour but de permettre aux participants de visiter des bibliothèques publiques et universitaires, mais aussi de rencontrer leurs homologues et de confronter leurs pratiques respectives. Ce fut un réel succès sur tous les plans, et c’est ce qui nous permet de vous faire part dans cet article, coordonné par Julie Lallemand (ABF Normandie), de quelques-unes de nos observations.

La vie des bibliothèques par les espaces et leurs usages

Ce qui frappe dans l’ensemble des structures que nous avons visitées 1

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Les bibliothèques publiques explorées ici sont : la Grande bibliothèque BAnQ, Maisonneuve, Mordecai-Richler, Marc-Favreau, de Westmount ; les bibliothèques universitaires Webster de l’Université Concordia, de l’Université McGill et de l’École de technologie supérieure (ÉTS).

, c’est le soin apporté aux espaces, à leur aménagement, aux usages qui sont pensés. Et si l’usage imaginé n’est pas suivi par les publics, qu’importe… les bibliothécaires s’adaptent, font évoluer l’aménagement, afin de répondre aux attentes des visiteurs.

Les lieux sont vastes, accueillants, lumineux, avec même parfois l’impression, pour les bibliothèques universitaires (BU) comme Concordia ou McGill, que le livre est un élément de décor auquel tiennent tout de même les étudiants. Ce qui prime, ce sont les espaces : espaces de travail, individuels ou en groupe, cabines pour suivre des visioconférences, espaces de rencontres, espaces détente. Chaque « zone » est pensée pour un usage qui est respecté, garantissant une cohabitation harmonieuse. La bibliothèque Maisonneuve a créé un secteur pour les adolescents qui est un lieu de travail mais également un lieu de rencontre assumé. Le niveau sonore y est plus important que dans d’autres espaces mais cela fait partie du jeu. Une salle est proposée afin d’assurer la discrétion des rencontres comme lors de rendez-vous avec des travailleurs sociaux pour des personnes victimes de violences familiales. À la bibliothèque universitaire de sciences physiques de McGill, il est aisé de se repérer dans les étages et les usages : un étage pair « zone de bruit » alterne avec un étage impair « zone de silence » ! Des déclinaisons existent aussi pour les jeunes usagers, les bibliothèques Mordecai-Richler et Maisonneuve utilisent un système de contrôle sonore et visuel : « le feu tricolore » pour matérialiser efficacement les décibels des espaces collectifs ouverts. C’est ludique et parfaitement compréhensible au premier coup d’œil. À la bibliothèque de l’ÉTS, des zones de sieste sont prévues, le mobilier est entièrement ajustable, avec des tables de travail dont on peut rehausser la hauteur, il y a une « salle remue-méninges » dans laquelle on peut écrire sur les murs et sur les tables recouvertes d’un support type Velleda. Un travail avec un ergonome a été mené pour repenser les aménagements et s’orienter vers des espaces de travail actif : assises sous forme de ballons, tapis de marche, vélo d’intérieur pour travailler en bougeant !

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Figures 1. Affiche informative d’une zone de niveau sonore élevé à la bibliothèque Maisonneuve (à gauche)

Photo Marie Calmet

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Figure 2. La mise en place de feu tricolore pour signaler un niveau sonore trop important dans une zone calme à la bibliothèque Mordecai-Richler

Photo Marie Calmet

L’accueil est le lieu stratégique où la signalétique visuelle est la plus dense. À Maisonneuve, l’usager peut prendre connaissance de toute l’activité du lieu, d’informations pratiques de la communauté sur un chevalet de trottoir, par le biais des affiches murales ou d’écrans grand format, sans oublier l’interaction avec le personnel au comptoir des bibliothécaires. Et à l’étage, le médialab s’adresse à son public sur un tableau blanc, contraste avec le chevalet noir de l’accueil. Les bibliothèques de l’université McGill, elles, misent en priorité sur les écrans interactifs répondant aux besoins de localisation, de location de matériel, de réservation de zone de travail ou de service. Que ce soit sur le plan géant présent dans les étages ou sur les ordinateurs de l’espace accueil, l’utilisateur trouvera l’espace où téléphoner est permis, une salle de travail ou une station de chargement de téléphones, intuitivement grâce aux symboles universels légendés. Placées à des endroits stratégiques, les informations permettent l’autonomie de l’usager à la fois dans les collections et dans les services.

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Figure 3. Exemple d’affiche sur écran interactif pour repérer les différents espaces à la bibliothèque universitaire de droit de l’Université McGill

Photo Isabelle Vagnarelli

Les espaces extérieurs sont également soignés, avec nombre de jardins ou potagers partagés. Le dernier étage de la bibliothèque Maisonneuve comme la terrasse de la bibliothèque Marc-Favreau proposent un jardin communautaire tenu par une association locale. La bibliothèque Westmount abrite dans ses coquets jardins une ruche, organisant des animations et produisant son miel prisé de la population locale très investie dans le fonctionnement de la bibliothèque.

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Figure 4. Jardins et potagers partagés sur les toits de la bibliothèque Maisonneuve

Photo Marie Calmet

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Figure 5. Ruche de la bibliothèque Westmount

Photo Marie Calmet

Les espaces numériques font également la part belle aux usages avec un médialab mettant à disposition des publics des formations mais également du matériel prêté pour des utilisations pratiques et utiles comme la numérisation de photos anciennes. Comme en France finalement, beaucoup de personnes viennent en bibliothèque pour accéder tout simplement à du matériel informatique et imprimer.

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Figure 6. Tableau d’affichage du médialab de la bibliothèque Maisonneuve où sont affichés les animations et services en lien avec le lab

Photo Marie Calmet

Bien sûr, les collections rythment et connotent également les espaces : fiction, documentaires, espaces jeunesse accueillants, jeux de société en libre accès, pour jouer sur place ou emprunter (puzzles, jeux de plateau, draisiennes… et même luges !).

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Figure 7. Présentation des nouveautés DVD à la Grande Bibliothèque BAnQ

Photo Sophie Cornière

Un espace fait tout particulièrement le lien entre la bibliothèque et ses publics : l’agora de la bibliothèque Maisonneuve. Lieu de rassemblement, il est l’espace des rencontres, du café, de l’information de proximité, de la lecture sur place, de la grainothèque… 50 % des visiteurs de la bibliothèque ne dépasse pas cette zone en se rendant à Maisonneuve.

La responsabilisation des usagers et la signalétique

Avant même l’entrée dans les locaux, des panneaux de pictogrammes réglementaires rappellent règles et interdits de civilité (les animaux interdits d’entrée, les interdictions de fumer), ciblent les déchets sauvages, et proposent bornes de recyclage ou une proximité d’espace vert. Chaque bibliothèque personnalise et décline sa signalétique en adéquation avec son public. Mais si cette signalétique est pensée pour susciter une invite conviviale, elle se décline en parallèle dans un pendant citoyen plus codifié. L’usager est une personne responsable hors et dans la bibliothèque avec la charge de ses comportements ; un respect de l’espace et de l’autre est également attendu dans toutes les bibliothèques. Le code des responsabilités des usagers est en affichage géant à Maisonneuve, Lire et laisser lire est un panneau mural géant renvoyant à un QR code à Mordecai-Richler, User’s code of behaviour est relayé sur les écrans des ordinateurs des bibliothèques de l’Université McGill. Qu’elles soient publiques ou universitaires, les bibliothèques privilégient l’utilisation d’un mélange de marqueurs avec des variations dans la forme et le fonds. Chaque structure associe une signalétique traditionnelle écrite, en différents formats, à des éléments codifiés en symboles ou logos et sur d’autres supports technologiques.

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Figure 8. Exemple de signalétique de la bibliothèque Marc-Favreau

Photo Isabelle Vagnarelli

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Figure 9. Exemple de signalétique de la bibliothèque universitaire de Concordia Webster

Photo Isabelle Vagnarelli

La place des collections

Qu’elles soient physiques ou numériques, les collections sont diversifiées, en nombre et pensées pour tous les publics. À la Grande Bibliothèque, les CD et DVD occupent une place importante, avec des postes d’écoute et de visionnage, et répondent à la demande des usagers qui n’ont pas toujours l’accès à Internet et aux plateformes. Un fonds destiné aux nouveaux arrivants permet de les informer et les orienter sur la vie québécoise, l’apprentissage des langues et autres démarches sociales. À la bibliothèque Marc-Favreau, un large choix de documents en langue anglaise est proposé aux jeunes lecteurs. Quant aux magazines et journaux, l’offre papier à la bibliothèque Maisonneuve perdure tout en ayant l’accès à Pressreader 2

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Figure 10. Présentation des DVD de la Grande Bibliothèque BAnQ

Photo Mayline Larret

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Figure 11. Présentation des périodiques à la bibliothèque Marc-Favreau

Photo Maryline Larret

Nous pouvons constater qu’un équilibre est trouvé dans tous les établissements publics visités. Toutefois, des réflexions sont menées par les personnels, entre autres, et notamment à la BU Concordia où les collections physiques sont regroupées dans des grands rayonnages et ne sont presque plus utilisées par les étudiants. À la BU des sciences de McGill, 250 000 ouvrages ont été déplacés dans un centre de collections ouvert début octobre 2024 au profit d’espaces confortables pour étudier. À la Grande Bibliothèque, les livres sonores, en attente d’une relocalisation, sont désormais disponibles sur une plateforme en ligne.

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Figure 12. Information sur la mise à disposition des livres en version sonore sur une plateforme en ligne en attente de la relocalisation des collections correspondantes (Grande Bibliothèque BAnQ)

Photo Maryline Larret

La bibliothèque de la communauté

À chaque visite de bibliothèque, ce terme de « communautés » est revenu, témoignant de l’importance des publics dans l’offre de service des bibliothèques québécoises. Et la « bibliothèque de la communauté », cela commence dans le quartier. Il faut cheminer, les yeux grands ouverts, et les murs alentour deviennent des guides. La bibliothèque est en lien direct avec l’identité de son arrondissement, notamment grâce au programme des murales de la ville 3

, des fresques d’art urbain qui servent d’écrin aux façades et n’oublient pas la culture. La Grande Bibliothèque est magnifiée sur un long travelling mural. Sur le Plateau-Mont-Royal, un portrait sur façade géante de l’écrivain Mordecai Richler voisine avec la bibliothèque du même nom. Ces marqueurs extérieurs liés à la culture et aux bibliothèques contribuent à fédérer les résidents et à placer la culture à la portée de toute la communauté, un principe mis en avant dans les bibliothèques de la ville.

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Figure 13. Vue sur le quartier depuis la bibliothèque Marc-Favreau

Photo Sophie Cornière

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Figure 14. Exemples de deux murales repérées à Montréal

Photo Sophie Cornière

Communautés, habitants, lecteurs, clients… les usagers des bibliothèques sont impliqués dans l’offre, ils la façonnent de bien des façons. À Maisonneuve, ce sont des trocs de plantes qui sont proposés ; les salles de formation sont réservées par les services communautaires du quartier ; des sondages de satisfaction sont régulièrement effectués à la BU McGill ; clubs de lecture, clubs de tricots (y compris en BU) facilitent les liens ; des conférences sont données par des habitants à la bibliothèque de Westmount. Au Learning Center de l’ÉTS dont le réaménagement a eu lieu en 2017 dans un bâtiment existant contraint, la communauté a été sollicitée au moment de l’aménagement des espaces, y compris dans les intitulés puisque « comptoir de référence » ne parlant à personne, le bureau en question a été rebaptisé « zone d’aide », tout simplement !

Cette implication et ce succès des bibliothèques les rendent essentielles, et il semble bien en effet que les bibliothèques jouent un vrai rôle dans la cohésion et le bien-être des populations. Aux questions posées sur les enjeux des bibliothèques aujourd’hui, deux réponses nous sont apparues importantes : l’itinérance et la toxicomanie… En effet, la société canadienne connaît également des situations de marginalité au sein de ces communautés, la misère et l’isolement incitent nombre de bibliothèques à agir. C’est le cas de la bibliothèque Marc-Favreau qui envisage de mettre à disposition une armoire solidaire pour y déposer de la nourriture non périssable entre citoyens. Les agents de cette bibliothèque publique ont d’ailleurs été formés à la gestion de situations de précarité et aux problèmes de santé mentale. Ce que nous avons retrouvé également à Marc-Favreau mais aussi à l’ÉTS, ce sont des temps de médiation animale, offerts donc au grand public et aux étudiants. Lire avec un animal, lire à un animal, détend, réconforte, valorise…

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Figure 15. Information sur une action de médiation animale offerte aux usagers de la bibliothèque Marc-Favreau

Photo Marie Calmet

Enfin, ce qui nous a frappés pour clore ce voyage, c’est l’enjeu de réconciliation avec les peuples autochtones qui, au détour de la visite de la cossue et chic bibliothèque de Westmount, a surgi à l’occasion d’une présentation sur l’évolution des vedettes-matière en lien avec les peuples autochtones. Jusque-là absent des visites et rencontres que nous avions pu faire, le sujet nous a été présenté sous cet aspect technique et pourtant crucial puisqu’il remet en cause la manière dont nous nommons le monde. Comment traiter les métadonnées dans le contexte de la Commission de vérité et réconciliation (CVR) du Canada ? En 2016, le comité sur la vérité et la réconciliation de la Fédération canadienne des associations de bibliothèques (FCAB) déclare « qu’il faudrait décoloniser l’accès et la classification en remédiant aux distorsions culturelles des schémas actuels d’organisation du savoir et de recherche documentaire, hérités du colonialisme ». Ainsi, la bibliothèque de Westmount travaille depuis plusieurs années à corriger son catalogue de vedettes-matière en veillant à nommer les peuples autochtones le plus justement possible, en accord avec eux et dans un souci de dialogue constructif. Ou comment la bibliothèque devient le reflet concret du vivre-ensemble, immergée dans la société, à l’écoute de toutes les communautés.

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Figure 16. Extrait du diaporama de Julie Bouchard, de la bibliothèque de Westmount, explicitant le travail de recherche de vocabulaire de description des vedettes-matière en lien avec les peuples autochtones

Photo Julie Bouchard

Pour aller plus loin…

« La Commission de vérité et réconciliation du Canada a été établie dans le cadre d’une entente juridique entre les survivantes et les survivants des pensionnats autochtones, l’Assemblée des Premières Nations, des représentants des Inuits et les responsables de la création et de la direction des écoles, soit le gouvernement fédéral et les autorités ecclésiastiques. [Son mandat] consistait à informer toutes les Canadiennes et tous les Canadiens de ce qui s’est passé dans les pensionnats autochtones. » (Source : https://nctr.ca/a-propos/histoire-de-la-cvr/commission-de-verite-et-reconciliation-du-canada/?lang=fr)

Type 1 : remplacer les termes généraux désuets par Indigenous/Autochtone ; Indiens d’Amérique du Nord devient Peuples autochtones -- Amérique du Nord ; Indiens d’Amérique - Canada devient Peuples autochtones - Canada

Type 2 : retirer les termes désuets qui accompagnent les noms de Nations : Cree Indians Poetry devient Cree - Poetry

Type 3 : modification des noms de Nations selon la forme préférée/privilégiée ; Iroquois devient Haudenosaunee

Action culturelle et programmation d’action sociale

Le hasard nous a amenés à effectuer notre voyage professionnel à Montréal lors de la semaine de la « Journée nationale de la vérité et de la réconciliation ».

La bibliothèque de Maisonneuve est la première bibliothèque à l’avoir évoquée devant nous. Chaque année, le 30 septembre est une journée de commémoration de l’histoire douloureuse des pensionnats autochtones. Apparus au XIXe siècle, le dernier d’entre eux ne ferma ses portes qu’en 1996. Destinés à éduquer et évangéliser les enfants autochtones, ils devaient permettre leur assimilation. Plus de 150 000 enfants y ont séjourné et plusieurs milliers n’en sont jamais revenus. C’est pourquoi le 30 septembre est également commémorée la « Journée du chandail orange », organisée par les communautés autochtones et visant à rappeler les conséquences des générations d’enfants privées de leur identité. Tous les Canadiens sont encouragés lors de cette journée à porter de l’orange pour rendre hommage aux survivants des pensionnats 4

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Cette journée a été créée en 2013 à la suite du témoignage de Phyllis Webstad. Envoyée à 6 ans au pensionnat Saint-Joseph de Williams Lake, en Colombie-Britannique, elle fut dépouillée lors de son arrivée de tous ses vêtements, y compris le chandail orange que venait de lui acheter sa grand-mère et qui ne lui a jamais été rendu. Ce symbole est devenu un élément commémoratif.

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Dans ce contexte, certaines bibliothèques québécoises organisent des actions culturelles autour de ces commémorations. La bibliothèque Hochelaga proposait par exemple un atelier intitulé « Raconte-moi l’histoire des aliments ! » 5

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Source : « Raconte-moi l’histoire des aliments ! Atelier de confection de collations autochtones, suivi d’une présentation de livres jeunesse en autochtonie », Journées de la culture, [s.d.]. En ligne : https://www.journeesdelaculture.qc.ca/activites/raconte-moi-lhistoire-des-aliments-atelier-de-confection-de-collations-autochtones-suivi-dune-presentation-de-livres-jeunesse-en-autochtonie

, destiné aux enfants de 5 à 12 ans, avec la cheffe autochtone abénaquise Lysanne O’Bomsawin. Les enfants ont appris ainsi à cuisiner des goûters typiques de la culture autochtone tout en approfondissant l’histoire des aliments et les points communs entre les peuples autochtones et le Canada français. La bibliothèque Langelier a organisé quant à elle, le 28 septembre, un atelier de sensibilisation aux réalités des Premières Nations avec une présentation des 11 nations et communautés autochtones du Québec et une projection d’une sélection de films, dévoilant les enjeux sociaux et la vie quotidienne des jeunes autochtones aujourd’hui.

À la même date, la maison de la culture Mercier offrait, en lien avec les bibliothèques Hochelaga et Maisonneuve, des visites guidées de son exposition « La traversée d’une communauté à travers les saisons » ainsi qu’un atelier de création sur la mémoire. Une médiatrice présentait aux participants la technique du tissage de papier en leur proposant de s’inspirer des photos d’archives présentées dans l’exposition.

La bibliothèque de l’Université McGill possède une collection exceptionnelle d’archives, de cartes, d’imprimés, d’affiches et de travaux publiés en langues indigènes et européennes relatant l’histoire des Canadiens depuis cinq cents ans. L’événement « Indigenous Awareness Weeks » de l’Université a eu lieu en septembre pour célébrer, honorer et encourager les cultures et les communautés autochtones. Cette année, en 2024, la bibliothèque proposait une exposition en trois parties pour souligner les activités relatives à l’art des Premières Nations. Les panneaux de l’exposition étaient écrits de manière bilingue et les œuvres étaient présentées dans les halls de certaines bibliothèques du campus comme la bibliothèque de droit Nahum-Gelbert. Fait notable, et qui a été source d’étonnements du côté des bibliothécaires françaises, les bibliothèques universitaires implantées à Montréal possèdent un service qui gère l’action culturelle et les apports artistiques au sein des établissements dont un des objectifs est de rendre visible la culture aux étudiants.

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Figure 17. Extraits de la collection d’exception d’archives présentes dans une des bibliothèques universitaires du campus de l’Université McGill

Photos Sophie Cornière

Enfin, la maison de la culture Maisonneuve présente, du samedi 16 novembre au 22 décembre 2024, une exposition intitulée « Sioux Funky », avec l’artiste Riel Benn. Ce dernier met en scène l’histoire de son patrimoine sioux dans une série de tableaux inspirée du cubisme. Sioux Funky représente l’art autochtone sous un angle contemporain, mais toujours ancré dans sa mythologie et ses traditions ancestrales.