Éditorial
Le BBF entre en jeux
La thématique inédite de ce dossier consacré au sport et aux bibliothèques s’inscrit en résonance avec le grand événement des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.
Lorsque l’idée a germé au sein du comité de rédaction du BBF en janvier 2024, c’était sous la forme d’un clin d’œil, ou plutôt d’une interrogation. Quelles liaisons le sport et les bibliothèques entretiennent-ils ?
Il nous semblait judicieux d’affronter cette question, jusqu’ici peu abordée dans le BBF, et de donner à penser les articulations entre ces deux domaines. Comme pour le précédent dossier, un appel général à contributions a été lancé. Les douze contributions qui jalonnent ce numéro illustrent la variété des approches et permettent de dresser un premier panorama.
On y découvre le fonctionnement de la bibliothèque du Comité international olympique dédiée à l’olympisme, ainsi que les défis et projets à venir de la bibliothèque de l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (INSEP) spécialisée dans la performance sportive.
L’ensemble des retours d’expérience souligne le fort engagement des bibliothèques, qu’elles soient territoriales ou universitaires (services communs de la documentation [SCD] des universités de Lille et de Caen Normandie), en matière de programmation et d’impulsion de partenariats pour toucher de nouveaux publics, notamment dans le cadre des Bibliolympiades de la Ville de Paris ou de l’opération Terre de Jeux 2024 (Communauté de communes de la porte des Vosges méridionales).
L’ouverture vers d’autres champs contribue à ouvrir les perspectives et donne à voir la vaste gamme de coopérations pouvant être nouées entre différentes institutions culturelles en France, afin de préserver la mémoire du sport pour les générations futures (Archives nationales d’outre-mer, musée de l’Air et de l’Espace, Bibliothèque municipale de Lyon), ou à l’étranger, afin de promouvoir les valeurs d’égalité et d’inclusion dans le sport et la culture (médiathèques des Instituts français).
Florian Forestier, conservateur des bibliothèques et auteur d’Un si beau bleu (Belfond, 2024), nous livre une réflexion philosophique et littéraire, faisant valoir son rapport au sport, à la marche, à la course et à l’alpinisme, à travers deux mots empruntés à la bibliothèque : « classification » et « signalétique ».
La photo imaginée pour la couverture de ce dossier du BBF, à l’occasion des 10 ans de l’aventure Cyclo-biblio, met en lumière la puissance du collectif, celle d’une communauté professionnelle au service des valeurs partagées par le sport et les bibliothèques.
En cet été olympique et paralympique, c’est autour de ces valeurs et de leurs ambitions associées que toutes les contributions se rejoignent : en faveur d’un plaidoyer pour les bibliothèques et le sport, leur rôle commun avec et pour la société, et leur capacité à rassembler en transcendant les clivages.