Le jeu des 7 familles des bibliothèques

par Bertrand Calenge
Dijon, Bibliothèque municipale de Dijon, 2012
4,50 €

L’idée est originale et amusante : proposer aux plus jeunes – et aux plus grands ? – de découvrir quelques-uns des trésors iconographiques de la bibliothèque de Dijon à travers un jeu des sept familles. En 49 cartes, c’est un tour d’horizon intelligemment cosmopolite qui est présenté, et vendu dans les bibliothèques du réseau dijonnais (4,50 €). Qu’on n’y cherche pas de bibliothécaires, il n’y en a pas ; en revanche, il y a des monstres, des guerriers, des gourmands, des mamans, des rois, des dames d’autrefois, et même des lecteurs !

L’attrait de ce petit « goodie » (comme on nomme maintenant les produits dérivés) tient à sa diversité dans les joyaux iconographiques mis en avant : la gravure ancienne ou l’estampe japonaise voisinent avec l’affiche publicitaire et le menu illustré, comme avec la photographie, l’illustration jeunesse ou l’enluminure. Tous les siècles sont convoqués, du XIIe siècle au début du siècle dernier, comme on y voyage ailleurs qu’en Europe et jusqu’en Extrême-Orient.

Les personnages sont tout sauf convenus, et ménagent leur lot de rapprochements stimulants. Dans la famille des guerriers, une photo de poilus voisine avec la gravure de « Le chevalier et la mort », ou, parmi les mamans, l’estampe classique de « l’emmaillotement » rejoint la gravure des mamans indiennes à l’époque de la conquête de l’Amérique. Sans compter quelques surprises qui attisent notre curiosité : par exemple, dans la famille des monstres, connaissiez-vous le « sciapode » ? Eh bien, j’ai accru ma culture en découvrant ce peuple imaginaire « possédant une jambe unique terminée par un pied gigantesque. Sa jambe permet à un sciapode de suivre à la course les animaux les plus rapides, et son pied lui sert de parasol pour se protéger du soleil » (Wikipedia   1).

La bibliothèque de Dijon prouve qu’avec un peu d’imagination il est donc tout à fait possible de proposer un objet de communication original, qui montre à sa façon ludique la force généalogique des collections, et leur capacité à rapprocher des regards très différents. Et c’est sans aucun doute un moyen efficace d’offrir aux enfants de découvrir un patrimoine riche et varié. Vraiment une jolie idée !