Michel Guy : secrétaire d'État à la culture, 1974-1976 : un innovateur méconnu

Michèle Dardy-Cretin

Paris, Comité d’histoire du ministère de la culture, 2007, 319 p., 24 cm., coll. Travaux et documents, 22
ISBN 978-2-11-096203-4 : 22 €
Diffusion : La Documentation française.

Premier secrétaire d’État à la culture de Valéry Giscard d’Estaing, Michel Guy, fondateur du Festival d’automne, était animé d’une ambition réformatrice et souhaitait donner un souffle nouveau aux politiques publiques de soutien à l’art et à la création. Ni le temps ni surtout les moyens ne lui ont été donnés de pouvoir le faire vraiment, et les « années Lang » ont fini de plonger dans l’obscurité cette période de l’histoire de la politique culturelle de l’État. Le bilan de son passage rue de Valois est pourtant loin d’être nul : soutien déclaré à la création contemporaine (dans les arts plastiques, la photographie, le théâtre ou la danse), mise en place des chartes culturelles avec les grandes villes, protection accrue du patrimoine, politique financière en faveur du cinéma, sans compter une certaine « décrispation » des mœurs propre aux premières années du giscardisme. Le livre est évoqué au chapitre 6 : malgré des avancées sensibles, il faudra bien sûr attendre 1981 et la loi sur le prix unique pour dépasser les obstacles économiques à une réelle intégration de la chaîne du livre. Quant aux bibliothèques, confronté à la maigreur des budgets, le ministre n’ira guère plus loin que le rattachement de la lecture publique à la culture (dissolution en 1975 de la DBLP et création de la Direction du livre, prenant la tutelle des BM, des BCP et de la BPI en gestation), ce qui lui attirera alors, de la part des bibliothécaires une hostilité quasi générale. Comme le temps passe… Le présent volume, construit à partir des sources imprimées mais également de nombreux entretiens, est aussi complet qu’on peut l’être sur cette brève période, et apporte une utile contribution à l’histoire contemporaine des politiques culturelles.