Trésors enluminés de Troyes
Paris : Nouveau monde éditions, 2006. – DVD-Rom
19,95 €
Conçu par Thierry Delcourt, directeur de la médiathèque de l’agglomération troyenne, et Patricia Stirnemann pour l’IRHT (Institut de recherche et d’histoire des textes), ce DVD-Rom présente 31 manuscrits à l’iconographie exceptionnelle, du VIe au XVe siècles, conservés dans le fonds ancien de la médiathèque : manuscrits monastiques et universitaires, issus de la bibliothèque des comtes de Champagne, ou rassemblés par de grands bibliophiles troyens.
Un parcours rapide, ou « Découverte », propose l’affichage, sous trois formats différents, d’un florilège des plus belles illustrations. Diverses portes d’entrée (par provenance, par date, par type de production) donnent accès aux images des plus belles pages, avec une compression de qualité et un affichage en haute résolution qui permet des zooms d’une grande finesse. Chaque image est accompagnée de textes remarquablement synthétiques et d’une qualité scientifique irréprochable. Si la priorité est évidemment donnée aux illustrations, on saura gré aux concepteurs de n’avoir pas oublié qu’un manuscrit, c’est d’abord un texte. La rubrique « les manuscrits racontent leur histoire », initiation aux techniques de fabrication du manuscrit médiéval, insiste à juste titre sur les questions de mise de page et sur l’histoire des écritures. On s’avoue moins convaincue, malgré ses qualités techniques, par la reconstitution en trois dimensions du palais des comtes de Champagne, à l’enrobage un peu gadget.
Une série d’index par lieu d’origine, par date et par cote, clôt la présentation. On regrettera simplement l’absence d’un petit glossaire, accessible par hyperliens : est-on bien sûr que le public soit familier du sens anagogique, des talmudistes ou même du canon ? De même, de courtes notices biographiques des auteurs en hyperliens auraient constitué un complément appréciable. On aurait aussi pu imaginer un petit thésaurus iconographique, permettant de retrouver rapidement le rasoir du roi David ou l’éléphant d’Hannibal. On regrettera également (mais c’est la loi du genre) l’illusion d’optique créée par l’affichage qui ramène tous les manuscrits aux mêmes dimensions. Mais ce sont de faibles critiques en face des qualités factuelles et pédagogiques de ce très beau produit.