La formation des bibliothécaires

Annie Le Saux

Depuis trois ans déjà, l’IFB organise la formation initiale en alternance du nouveau corps de bibliothécaires et offre, parallèlement, des programmes de formation continue. Les responsables de l’Institut ont jugé nécessaire, après ces quelques années d’expériences, de faire le point sur l’enseignement qui y est prodigué et ont invité les différents acteurs de cette formation à une journée de réflexion, le mardi 30 mai 1995. Cette initiative a été fort appréciée des enseignants et responsables pédagogiques venus nombreux à Villeurbanne.

Missions

Bertrand Calenge, après avoir présenté les missions de l’IFB – formation initiale et formation continue – a abordé plusieurs questions liées à ces missions, notamment celles de la place des bibliothécaires dans la bibliothèque – entre les conservateurs et les bibliothécaires adjoints spécialisés –, des connaissances et compétences requises pour exercer ce métier, de l’adéquation des métiers tels qu’ils s’exercent et de la formation offerte, de l’articulation possible des deux types de formation, l’une plus liée aux statuts et l’autre aux métiers...

Ajoutons que l’affectation des bibliothécaires à un établissement particulier dès leur recrutement semblerait favoriser une formation spécialisée, adaptée au poste d’affectation, plus qu’une formation généraliste, à ne pas négliger cependant si l’on veut laisser la possibilité d’opter, par la suite, pour tout autre poste. Un consensus s’est d’ailleurs dégagé, où l’on reconnaît l’éloge – post-mortem – du tronc commun du CAFB, sur la nécessité de maintenir la formation initiale généraliste, même si le nombre – pas très élevé – d’heures d’enseignement attribuées à la formation de bibliothécaires oblige à rechercher un équilibre assez fragile entre ces deux tendances.

Dans les quatre ateliers de l’après-midi ont été repris et approfondis certains des thèmes déjà évoqués. Chaque participant était amené à réfléchir sur les objectifs de compétences des bibliothécaires en formation initiale, l’existence ou non de différences entre les bibliothécaires de bibliothèques universitaires et ceux de lecture publique, l’articulation de la formation continue sur la formation initiale, la spécialisation ou la réorientation de ces compétences ou enfin les outils nécessaires à la formation.

Outils

Parmi ces outils, il y a ceux, traditionnels, de la documentation professionnelle, dont on peut apprécier le développement depuis quelques années, même si certains regrettent le manque de pluralisme et le peu d’enthousiasme des éditeurs institutionnels et privés français pour se lancer dans ce domaine.

Autoformation, formation en groupes restreints, formation de masse, la problématique liée à ces choix a été posée, avec, comme méthodes, outre les stages et le recours à des formateurs compétents, on s’appuie sur des produits comme la vidéo pour du télé-enseignement, les didacticiels, et – ce projet est à l’étude – Internet.

Certaines constatations ont été faites, comme celle, éternelle, de la dispersion des forces, due à des initiatives locales souvent intéressantes, mais qui ne se font pas connaître. La rédaction d’un catalogue des outils disponibles a été suggérée.

En conclusion, on peut insister sur l’intérêt et la richesse de ces échanges, qui ont permis de faire le point sur la formation des bibliothécaires telle qu’elle existe et de s’interroger sur d’éventuelles évolutions.