Les cD-Rom juridiques
Annie Le Saux
Juriconnexion, association d’utilisateurs de banques de données et de CD-Rom juridiques * et la Bibliothèque Cujas ont organisé, le 6 avril 1995, une journée d’étude où juristes, documentalistes, producteurs et consommateurs de CD-Rom juridiques ont présenté leurs attentes, leurs politiques et leurs stratégies. Le droit, domaine de plus en plus complexe, de plus en plus spécialisé, de plus en plus international, voit plus de 50 % de son information transiter par l’électronique : banques de données, CD-Rom... La combinaison de ces deux produits est de plus en plus utilisée, le recours aux banques de données intervenant pour toute interrogation réclamant une plus grande actualité, la périodicité des mises à jour des CD-Rom ne permettant pas d’offrir des informations aussi récentes. En revanche, le temps de consultation du CD-Rom n’est pas décompté, à l’inverse des banques de données, où chaque minute d’interrogation coûte. Produit « antistress » par excellence, le CD-Rom permet, de ce fait, de laisser l’utilisateur s’en servir seul sans que le coût s’en ressente.
Après une matinée consacrée à dépeindre le contexte technique, économique et... juridique de la création des CD-Rom, Anny Maximin, présidente de Juriconnexion a exposé les résultats d’un sondage fait auprès des adhérents de cette association, et né de l’afflux quotidien de publicités présentant de nouveaux produits. Soixante questionnaires ont été envoyés, où vingt-quatre questions s’articulaient autour de quatre axes principaux : la qualité du produit, sa convivialité, les problèmes techniques et les aspects financiers. Vingt-deux réponses ont été reçues, dans lesquelles un certain nombre de constantes sont apparues. Outre les reproches concernant des lacunes, certaines anomalies de fonctionnement, les fautes d’orthographe, ce sont les problèmes de compatibilité lors de mise en réseau des postes de consultation, ceux liés à l’environnement technique – avoir le bon appareil, les bons périphériques, la bonne imprimante – qui semblent les plus dénoncés. Une plus grande simplicité et précision d’accès sont souhaitées par tous.
La périodicité des mises à jour, le plus souvent semestrielles, est considérée comme trop longue : une périodicité trimestrielle, ou, mieux encore mensuelle, même si, techniquement, cela semble demander aux producteurs beaucoup d’effort et de temps, a été plusieurs fois suggérée. Quant à l’élément déterminant, celui des coûts, il semblerait que l’abonnement à l’année, qui est l’actuelle facturation, ne satisfasse pas les utilisateurs, qui suggèrent de payer une certaine somme à l’achat du CD-Rom, avec un tarif dégressif pour les mises à jour et aussi la possibilité d’être possesseur du CD-Rom au bout de trois ans par exemple.
En résumé, ce qu’attend le consommateur, c’est une plus grande facilité d’utilisation, une plus grande rapidité, une plus grande fraîcheur des données, ainsi qu’une meilleure maîtrise des coûts.
Critiques et propositions ont été entendues par les producteurs, présents en nombre. Souhaitons qu’ils en tiennent compte, car une évolution du produit, profitable au consommateur, aiderait au développement de ce qui n’est encore qu’un micro-marché.