Accès à la connaissance scientifique au Bénin

Brigitte Dupuis

Nedjma Debah

Partager un savoir-faire, c'est s'adapter aux besoins et à la culture de l'autre. Dans le cadre des activités de la Cité des sciences et de l'industrie menées en direction de l'Afrique, deux médiathécaires ont accompli une première mission « lecture scientifique au Bénin » au cours du printemps 1993. Cette mission se situe en complément de l'action de l'Education nationale béninoise et tend à favoriser l'éveil des scolaires à la science et à la technologie par l'apport d'un fonds documentaire.

Trois partenaires ont signé la réalisation de ce projet : la Mission française de coopération, le Conseil d'action éducative au Bénin (CAEB), organisation non gouvernementale agréée par l'Education nationale du Bénin et la Cité des sciences et de l'industrie de La Villette.

Treize établissements scolaires, collèges et lycées répartis sur l'ensemble du pays, ont bénéficié de cette expérience pilote. Ils ont été dotés de 145 ouvrages à caractère scientifique et technique sélectionnés par un groupe de médiathécaires de La Villette.

La plupart des établissements ne disposent que de manuels scolaires, de livres hétéroclites et dépassés. Il était nécessaire d'apporter aux élèves et aux professeurs un fonds documentaire actualisé et proche de leur contexte de vie et d'études.

Sur place, deux stages de formation à la gestion courante et à l'animation de la bibliothèque ont regroupé deux personnes par établissement. Le plus intéressant a été le travail autour de la découverte et de la recherche documentaire. Comment prendre connaissance du livre rapidement et efficacement ? Comment évaluer son niveau de lecture ? Comment mettre en valeur les documents et permettre l'utilisation maximale des ressources de la bibliothèque ?

Il convenait d'adopter le contenu de la formation à un contexte marqué par des habitudes et des approches différentes des nôtres. Par exemple : l'oral l'emporte encore aujourd'hui sur l'écrit, l'illustration est privilégiée par rapport au texte pour appréhender le contenu du livre et l'importance des concours en tout genre révèle un esprit ludique.

Cette rencontre de deux cultures différentes, de deux manières de voir et de faire oblige à une ouverture d'esprit réciproque et au pragmatisme : un enrichissement pour tous, participants et formatrices.

Et maintenant ?

Des attentes nombreuses, à la mesure de l'enthousiasme suscité, ont été mises à jour : création d'autres fonds documentaires, mise en œuvre d'autres formations. Nul doute que cette expérience mérite d'être poursuivie.