Éditorial
Les bibliothèques de l'enseignement supérieur bougent. Du côté des bibliothèques universitaires, ou plutôt des services communs de documentation des universités, d'abord. L'effort de rénovation des bibliothèques universitaires passe aussi par la constitution ou le perfectionnement de leurs réseaux documentaires. Ces bibliothèques disposent aujourd'hui d'un Catalogue collectif de leurs ouvrages, riche déjà de plus d'un million de notices. Elles cherchent à redonner une nouvelle cohérence aux choix que l'histoire leur a fait faire et à anticiper d'un côté les grandes évolutions technologiques à venir, de l'autre les besoins toujours plus exigeants de leurs utilisateurs, en préparant un schéma directeur informatique.
Développer les services offerts aux étudiants passe aussi par une meilleure connaissance de leurs comportements, de leurs besoins, de leurs attentes. Deux enquêtes s'essaient ici à montrer la concordance, mais aussi les décalages entre les propositions des institutions et les attentes de leurs publics.
Les utilisateurs chercheurs des bibliothèques des universités demandent, eux, plus et mieux. Les services dont ils ont besoin nécessitent une politique d'acquisition qui sache allier une volonté de pérennité à une acuité renouvelée envers les exigences actuelles de la recherche. Cette acuité est aussi faite, surtout dans le domaine scientifique, d'une nécessaire veille documentaire, qui cerne de près la pertinence des acquisitions - de périodiques notamment - et sache suivre le développement de la recherche. Quelle place faut-il faire dans les bibliothèques universitaires à une analyse de type bibliométrique ?
Développer les bibliothèques de l'enseignement supérieur, c'est aussi rendre visible une réalité qui, sur le plan de la documentation, reste parfois difficile à saisir, tant elle est multiforme, encore bien peu fédérée par les besoins de ses usagers, faite d'une multiplicité de richesses, certes, mais souvent atomisées. Toute fédération, tout rassemblement sont alors une force nécessaire. Les bibliothèques des grandes écoles ont consitué un tel regoupement et présentent ici l'état de l'art dans leur secteur. Un tableau dont la diversité pourrait symboliser à elle seule la situation de la documentation dans l'enseignement supérieur.
Dans ce chantier permanent, dont on sait qu'il est loin d'être encore au niveau qui devrait être le sien, le patrimoine n'est pas oublié. Les nouveaux investissements dont il fait l'objet sont ici présentés.