Les pULP, petites unités de lecture publique, en colloque

Le 6 décembre dernier, au Domaine de Rajat, dans le département du Rhône, plus d'une centaine de bibliothécaires professionnels et bénévoles en provenance des Petites unités de lecture publique 1 des huit départements de la région Rhône-Alpes se réunissaient pour réfléchir aux moyens d'une plus grande coopération.

Rompre l'isolement

C'est après avoir fait le constat d'une grande carence d'information que l'association PULP-Isère sollicitait auprès de l'ACORD 2 l'organisation de ce forum qui devait déboucher sur des propositions propres à rompre l'isolement dont souffrent la plupart de ces petites bibliothèques. Ce qui fut fait avec le concours de six bibliothèques centrales de prêt 3.

Le réseau des PULP représente en région Rhône-Alpes quelque 140 bibliothèques municipales réparties sur tout le territoire dans des villes de 1 000 à 15 000 habitants. La situation de ces 140 bibliothèques est loin d'être semblable, de même que leur environnement géographique et socioprofessionnel. Une enquête préalable à cette journée (représentant la quasi-totalité du réseau), menée par ACORD a permis de mieux cerner leur réalité. Malgré une forte professionnalisation des salariés responsables (titulaires du CAFB 4), l'enquête montre une importante et incontournable présence des bénévoles.

Conçu comme un lieu d'information et d'échange, ce premier forum proposait donc le matin une information complète sur les différentes formes de coopération existant déjà en région Rhône-Alpes : les principales structures régionales, l'ORAL, le CNFPT, la DRAC, MEDIAT 5 ou des associations de coopération départementales rappelaient leurs principales actions en direction des plus petits et marquaient ainsi leur reconnaissance d'une réalité professionnelle nouvelle et dynamique.

L'après-midi, des débats organisés avec l'ensemble des participants réunis en séance plénière permettaient aux professionnels de mieux se connaître et de mieux évaluer leurs difficultés. Ne pas oublier la place des PULP dans l'élaboration d'un réseau régional, trouver des solutions adaptées d'informatisation, améliorer les rapports avec les BCP, diffuser les nouveaux médias dans les petites communes ont été autant de souhaits qui ont su rallier l'ensemble des congressistes.

Partenaires à part entière

Fut également rappelé avec force que Molrans, Eybens, Voreppe, Claix et bien d'autres étaient déjà à l'heure actuelle de véritables bibliothèques avec une gestion informatisée, la présence de documents autres que le livre, des statistiques de prêt importantes et un réel rayonnement culturel. Et c'est bien le statut de partenaires à part entière qui a été revendiqué tout au long de la journée !

Le processus de modernisation des bibliothèques des villes importantes et moyennes les a atteintes récemment, les engageant à prendre davantage d'autonomie par rapport aux institutions auxquelles elles étaient traditionnellement liées (notamment les bibliothèques centrales de prêt). Cette modernisation est double: il s'agit d'une part de celle des infrastructures (bâtiment et mobilier) qui prend souvent la forme de la construction d'un bâtiment spécifique inscrit dans un projet de ville, d'autre part de l'informatisation du travail de gestion des collections et de prêt aux lecteurs. Ainsi les bibliothèques ou médiathèques qui se créent dans le réseau des villes moyennes et petites, offrent-elles de plus en plus des services de lecture publique qui peuvent se mesurer à ceux des grandes bibliothèques urbaines.

Aussi concluaient-elles la journée en souhaitant qu'une réflexion globale soit menée au sein de l'ACORD sur ce phénomène d'émergence de nouveaux lieux et de nouveaux professionnels et sur leur inscription désormais possible dans un réseau régional.

Dans le cadre des nouvelles orientations gouvernementales sur l'aménagement du territoire et des politiques régionales en matière de réseaux de villes et de réseaux technologiques, ce premier forum des PULP aura été l'occasion pour les professionnels, les élus et tous ceux qu'intéresse le maintien du service public en zone rurale ou semi-rurale, de débattre de manière significative d'une réalité culturelle en pleine mutation.